Apollinaire

Literatura universal contemporánea. Siglos XIX y XX. Poesía y lírica presurrealista y simbolista # Biographie. Oeuvres

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Selección poética. Guillaume Apollinaire. Selección y traducción de José Manuel López
Selección poética Guillaume Apollinaire Selección y traducción de José Manuel López 1 Obras Inmortales de la Literatura Universal Colección dirigid

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Guillerme Apollinaire 1880−1918

Biographie: Pseudonyme de Wilhelm Apollinaris de Kostrowsky. Il est un poète français né à Rome en 1880 et mort à Paris en 1918Il. Il est le fils naturel d' une aristocrate polonaise peu conformiste, et dit−on d'un gentilhomme italien. Bon élève dans des collèges religieux de la Côte d'Azur, Guillaume en gardera un mysticisme très personnel. Après ses études, il devient précepteur dans une famille allemande, et tombe amoureux fou d'une jeune institutrice anglaise, qui fuit ses avances passionnées. Il vagabonde trois années, à pied, en Rhénanie, Forêt Noire, Bohème et Hollande, faisant provision d'images et de sensations. De retour à Paris, il devient employé de banque, puis "pigiste" pour divers journaux, fait la connaissance d'artistes (Derain, Picasso.. ;) et d'écrivains parmi lesquels Jarry, et Max Jacob. Il édite des romans érotiques et écrit lui−même ou en collaboration des ouvrages pornographiques, tout en commençant sa vraie carrière littéraire .. Il aime Marie Laurencin (peintre); elle le quitte.

En 1914, Apollinaire se fait naturaliser français pour pouvoir s'engager; il est d'abord artilleur puis, sur sa demande, fantassin en première ligne. Il écrit à cette époque ses premiers poèmes calligrammes Il se bat courageusement pour un pays qu'il aime profondément. Blessé grièvement à la tête en 1916, il revient à Paris, collabore aux revues les plus hardies, fait jouer les Mamelles de Tirésias (1917), un drame qu'il qualifie de "surréaliste" (il est l'inventeur de ce mot). Mais affaibli par son opération, il meurt de la terrible épidémie de grippe espagnole de l'automne 1918. Caractèristique: • Poète, romancier et critique d'art, il milite pour le renouveau de l'art: peinture cubiste, naïve ... Sa poésie fait volontiers appel à un vocabulaire prosaïque, emprunté à la vie quotidienne où au progrès technique. • Il préfère les vers libres et inaugure le monostiche (strophe d'un seul vers). Il publie Alcools sans ponctuation. C'est l'époque du Symbolisme finissant, l'amorce d'une "désacralisation" de la poésie qui mène au Surréalisme . • Les références mythologiques et chrétiennes sont fréquentes, mais réactualisées, intégrées au XXème siècle. • Sa poésie est souvent une expression de la souffrance et d'une foi mystique qui se cherche. Il est lyrique, tendre et plein d'humour; ainsi il cache et exprime à la fois sa tristesse. • Les Surréalistes le considéraient comme leur précurseur Oeuvres:

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Les Onze mille verges (1907) L'enchanteur pourrissant (1908) L'Hérésiarque et Cie (1910) Alcools (1913) Les peintres cubistes (1913) Le poète assassiné (1916) Les mamelles de Tirésias (1917) Le bestiaire ou Cortège d'Orphée (1918) Calligrammes (1918) Le flâneur des deux rives (1918) • Résumés de quelques oeuvres • Alcools (1913) Sans doute le recueil poétique majeur du début du XXème siècle; influence considérable sur la poésie surréaliste et ultérieure. Apollinaire rassemble ses poèmes composés entre 1898 et 1913. La drôlerie côtoie la gravité, mais jamais le poète ne se prend trop au sérieux, même dans le témoignage émouvant de ses souffrances existentielles et amoureuses. Poèmes les plus célèbres :"Zone" , "le Pont Mirabeau" (écrits après la rupture avec Marie Laurencin), "La chanson du mal−aimé", et les poèmes de Rhénanie. Apollinaire évite le lyrisme "hautain" et hermétique des poètes symbolistes, pour un lyrisme du cur, avec les mots de tous les jours. Sauf exceptions, Apollinaire respecte la syntaxe, et prend des libertés avec les usages de la versification (il n'est certes pas le premier); en revanche, sa décision, au dernier moment, de supprimer toute la ponctuation du recueil a provoqué de vifs débats. • Le bestiaire ou Cortège d'Orphée (1918) Recueil de poèmes très courts (quatre ou cinq vers) à propos d'un animal. Ton familier, souvent archaïsant (au Moyen−Age, les bestiaires énuméraient les connaissances, plus ou moins exactes, que l'on avait sur les animaux). En peu de mots, un portrait évocateur d'un animal, et surtout des symboles du poète et de son rapport au monde. La figure mythologique d'Orphée, qui charme les dieux, les humains et les animaux, est le symbole universel du poète; même sa fin cruelle (le poète à la lyre déchiqueté par les femmes thraces, ses restes jetés dans un fleuve) fait écho aux obsessions d'Apollinaire, déchiré par ses amours; le fleuve (et non pas le pont) est, dans la poétique d'Apollinaire, le symbole de l'amour. • Calligrammes (1918) Recueil posthume. Les "calligrammes" (poèmes dont les phrases, par leur disposition typographique, dessinent l'objet−thème du poème) ne sont qu'une minorité, et plutôt un amusement d'Apollinaire que la fondation d'un nouveau genre poétique. Tous les poèmes ont été écrits pendant la guerre (partie "Poèmes de guerre"). La simplicité ou la drôlerie des textes des "poèmes−conversations" disent pudiquement, entre les lignes, le déchirement du poète. Alcools Le Pont Mirabeau Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut−il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous 2

Le pont de nos bras passe Des éternels regards l'onde si lasse Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure L'amour s'en va comme cette eau courante L'amour s'en va Comme la vie est lente Et comme l'Espérance est violente Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure

Calligrammes La Jolie Rousse Me voici devant tous un homme plein de sens Connaissant la vie et de la mort ce qu'un vivant peut connaître Ayant éprouvé les douleurs et les joies de l'amour Ayant su quelquefois imposer ses idées Connaissant plusieurs langages Ayant pas mal voyagé Ayant vu la guerre dans l'Artillerie et l'Infanterie Blessé à la tête trépané sous le chloroforme Ayant perdu ses meilleurs amis dans l'effroyable lutte Je sais d'ancien et de nouveau autant qu'un homme seul pourrait des deux savoir Et sans m'inquiéter aujourd'hui de cette guerre Entre nous et pour nous mes amis Je juge cette longue querelle de la tradition et de l'invention De l'Ordre et de l'Aventure Vous dont la bouche est faite à l'image de celle de Dieu Bouche qui est l'ordre même Soyez indulgents quand vous nous comparez À ceux qui furent la perfection de l'ordre Nous qui quêtons partout l'aventure Nous ne sommes pas vos ennemis Nous voulons vous donner de vastes et d'étranges domaines Où le mystère en fleurs s'offre à qui veut le cueillir 3

Il y a là des feux nouveaux des couleurs jamais vues Mille phantasmes impondérables Auxquels il faut donner de la réalité Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait Il y a aussi le temps qu'on peut chasser ou faire revenir Pitié pour nous qui combattons toujours aux frontières De l'illimité et de l'avenir Pitié pour nos erreurs pitié pour nos péchés Voici que vient l'été la saison violente Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps Ô Soleil c'est le temps de la Raison ardente Et j'attends Pour la suivre toujours la forme noble et douce Qu'elle prend afin que je l'aime seulement Elle vient et m'attire ainsi qu'un fer l'aimant Elle a l'aspect charmant D'une adorable rousse Ses cheveux sont d'or on dirait Un bel éclair qui durerait Ou ces flammes qui se pavanent Dans les roses−thé qui se fanent Mais riez riez de moi Hommes de partout surtout gens d'ici Car il y a tant de choses que je n'ose vous dire Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire Ayez pitié de moi Le Bestiaire (Extraits)

LA CHÈVRE DU THIBET Les poils de cette chèvre et même Ceux d'or pour qui prit tant de peine Jason, ne valent rien au prix Des cheveux dont je suis épris.

LE SERPENT Tu t'acharnes sur la beauté. Et quelles femmes ont été Victimes de ta cruauté ! Ève, Euridice, Cléopâtre ; J'en connais encor trois ou quatre.

LE CHAT 4

Je souhaite dans ma maison : Une femme ayant sa raison, Un chat passant parmi les livres, Des amis en toute saison Sans lesquels je ne peux pas vivre.

LA SOURIS Belles journées, souris du temps, Vous rongez peu à peu ma vie. Dieu ! Je vais avoir vingt−huit ans, Et mal vécus, à mon envie.

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