Voyage à vélo (2) Flipbook PDF


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DEUX ROUES DEUX CONTINENTS

Un périple à vélo à travers l'Europe et l'Océanie

Les éditions Ravioli Grillade depuis 1968

Introduction C'était probablement un jour comme un autre, mais pourtant si différent. Nous avions pris une décision importante, il était devenu nécessaire et urgent de rompre avec la monotonie du quotidien, de laisser ne serait-ce que pour un temps nos emplois sécurisants, de vivre autre chose. Nous étions à la recherche de quelque chose de plus fort, de plus profond. Nous voulions de nouvelles sensations, de nouvelles émotions, nous voulions un nouveau quotidien. C'est lors de la lecture du récit de Nathalie Courtet, qui a traversé l'Europe et l'Asie à vélo avec son compagnon, que nous avons senti cette étincelle d'audace s'allumer en nous. Nous avons décidé de suivre nos rêves, de sortir de notre zone de confort. Nous voulions vivre pleinement, découvrir de nouveaux horizons, défier nos limites personnelles. Nous avions envie de voyager à notre guise, de nous arrêter où et quand nous le souhaitions, sans être dépendants des itinéraires et horaires imposés par les moyens de transport traditionnels. Le vélo nous offrait la possibilité de prendre le temps, de nous imprégner des lieux que nous traversions, nous permettait de nous maintenir en forme, de renforcer nos muscles et d'améliorer notre respiration, de nous sentir mieux au quotidien. Nous avons donc chargé nos sacoches du strict nécessaire et nous sommes partis, sans un itinéraire précis, sans rien d'imposé, il fallait laisser la place à l'imprévu, suivre nos instincts. Nous nous sommes débarrassés du superflu et avons remisé les quelques effets dont nous ne pouvions nous défaire. Nous avons fait face aux intempéries, enduré les douleurs physiques, redouté les accidents et expérimenté le manque de confort. Mais nous

avons découvert des paysages à couper le souffle, des villes historiques et des villages paisibles, des plages de rêve et des montagnes majestueuses. Nous avons rencontré des gens incroyables, des personnes chaleureuses qui nous ont accueillis chez elles sans autre raison que la générosité. Nous avons défié nos craintes, nos doutes, et nous avons découvert notre force intérieure. Ce récit est le témoignage et la mémoire de notre voyage, de nos défis, de nos rencontres et de nos découvertes.

La France Lundi 27 juillet 2015 64 km de Paris à la forêt de Rambouillet Nous arrivons tôt le matin en gare de Paris-Bercy, la ville est déjà bien éveillée. Sans tarder, nous nous engageons dans le dédale de pistes cyclables qui mènent à Notre-Dame, lieu sacré de la cité, mais pour nous le point de départ emblématique de notre périple. Les touristes affluent déjà, et nous parvenons aisément à trouver quelqu'un pour immortaliser ce moment marquant le début de notre aventure. Nous quittons ensuite le parvis et cheminons dans les rues encombrées de la ville, Notre-Dame disparaît rapidement, pour laisser place à la tour Montparnasse en remontant la rue de Rennes. Niché derrière la gare, nous pouvons relâcher un peu de tension en entrant dans la “Coulée verte” qui longe les voies du TGV et nous guide jusqu'à la sortie de Paris. Nous cheminons à travers parcs et ensembles résidentiels pour progressivement laisser derrière nous le tumulte de la ville. Le temps est maussade, les roues crissent sur le sol humide, mais c'est agréable de rouler, de sentir la force de nos jambes et de respirer l'air frais du matin. La journée s’avance, les kilomètres s'enchaînent, le ciel nous offre même quelques éclaircies. A mesure que la route défile, nos doutes s’estompent et notre assurance grandit. Nous réalisons que notre choix de partir à vélo n'était pas si inconsidéré. Le soir, nous installons notre tente discrètement au bord d'un chemin dans la forêt de Rambouillet. La nuit est douce, bercée par les bruits de la forêt.

Au petit matin, nous sommes réveillés par le grognement d'un cerf. Rapidement, nous plions nos affaires, prenons soin de laisser l'endroit intact et reprenons joyeusement la route.

Mardi 28 juillet 2015 95 km de la forêt de Rambouillet à Blandainville Nous éprouvons une grande joie et pédalons avec entrain, stimulés par ce nouveau sentiment d'indépendance et d'aventure qui nous envahit. Le temps est toujours un peu capricieux, mais n'enlève rien à notre plaisir, nous nous abritons sous les arbres et les abris improvisés qui s'offrent à nous lors des petites averses. Nous traversons Chartres sans manquer de faire un crochet par la cathédrale. En profitons pour nous ravitailler et manger un morceau. Les tours de pédalent s'enchaînent, notre corps s’adapte à l’effort. Le soir venu, nous sommes dans la Beauce, près de Blandainville, un paysage monotone, des champs de blé à perte de vue où il semble malaisé de trouver un endroit discret pour passer la nuit. Nous jetons notre dévolu sur un petit bocage au bord de la route qui sera idéal pour notre campement. Nous dressons notre tente à la hâte, allumons le réchaud pour nous réchauffer, et réjouir nos estomacs affamés. Nous partageons nos impressions de la journée, satisfaits et épuisés, nous nous endormons sous la protection des arbres, impatients du lendemain.

Mercredi 29 juillet 2015 87 km de Blandainville à Mortagne-au-Perch

Les oiseaux nous réveillent au petit matin. Rempli d'énergie et d'ardeur, nous avalons un bon petit-déjeuner et enfourchons nos montures. La suite de l'itinéraire nous entraîne dans la campagne du Perche, avec ses vergers, ses fermes et ses champs de blé ondulant sous la brise. Nous empruntons une voie verte sur un chemin de fer désaffecté et nous nous sentons comme transportés dans un monde à part. Nous pédalons confortablement sans la gêne des voitures, l'après-midi est agréable et le soleil généreux. Nous croisons des cyclistes et faisons quelques arrêts dans des petits villages pour nous rafraîchir et nous restaurer. En fin de journée, nous nous installons dans un champ, bordant la voie verte, à quelques tours de roues de Mortagne-au-Perche. Nous avons déjà pris nos habitudes pour organiser notre campement et préparer le repas. La soirée est apaisante, les bruits de la nature se font plus discrets. Les bestioles qui peuplent les buissons voisins nous adressent quelques regards curieux avant de s'éclipser dans l'obscurité.

Jeudi 30 juillet 2015 67 km de Mortagne-au-Perche à La Roche Mabille Le matin suivant, nous reprenons notre voyage, direction Alençon ou nous nous attardons pour voir la Cathédrale et ses vitraux. Plus tard, nous gagnons le lac du Mélé-sur-Sarthe pour un pique-nique champêtre. L'endroit est calme et paisible. Après avoir déjeuné, nous faisons un passage discret au camping local pour une douche bien méritée après ces quelques jours d'aventures. Empruntant des chemins et des voies secondaires, nous croisons peu de voitures, et profitons pleinement de cette sensation de liberté que nous ressentons à chaque coup de pédale.

La soirée s'avançant, les jambes lasses, nous ne trouvons pas de meilleur bivouac que les jardins de la Mairie de La Roche Mabille ou nous nous installons discrètement.

Vendredi 31 juillet 2015 65 km de la Roche Mabille à Domfront Nous cheminons à travers la campagne normande, avec pour destination le Château de Carouges, une imposante bâtisse de style Renaissance. L'endroit un peu isolé est tranquille ce matin, nous sommes les seuls visiteurs, c’est l'occasion de flâner dans les jardins et d’explorer chaque recoin du château à notre guise. Notre estomac nous rappelle que l'heure du déjeuner approche et nous poursuivons notre route vers le lac de Bagnoles-de-l'Orne. Un endroit idéal pour déjeuner et une faire sieste réparatrice à l'ombre des peupliers. En fin d'après-midi, nous avons retrouvé les parents de Marie au camping de Domfront. Après une balade dans la ville fortifiée, où se tenait une fête médiévale, nous leurs racontons fièrement nos aventures autour d'une table bien garnie de charcuteries et fromages savoureux, le tout accompagné d'un bon vin. C’est un changement agréable de notre ordinaire et nous passons une bonne soirée.

Samedi 1er août 2015 75 km de Domfront au Mont Saint-Michel

Suivant la Veloscénie par une voie verte, nous parvenons jusqu'à Ducey, où l'imposant Mont Saint-Michel se dresse à l'horizon. Une fois sur place, nous nous régalons de nos désormais quasi quotidiennes pâtes au parmesan, tout en admirant la vue imprenable qu'offre le Mont sous un ciel sans nuage. A la tombée de la nuit, lorsque le site touristique s'est vidé de ses promeneurs, nous installons notre tente à proximité de la baie et des agneaux qui paissent dans les environs. Mauvaise idée, l'air ambiant est empli de l'arôme pénétrant des effluves d'urine qui nous accompagneront toute la nuit.

Dimanche 2 août 2015 82 km du Mont St-Michel à Saint-Malo Nous étions ce matin résolus à visiter le Mont St-Michel, mais à la vue de l'impressionnante armée de touristes qui s'y pressait, nous avons décidé d'abandonner l'idée. Olivier se plaint d'une douleur au genou et de ses fesses endolories par les heures passées sur sa selle en cuir qui lui font réaliser que le confort n'est pas toujours à la hauteur de l'esthétisme ! Nous nous arrêtons à Cancale pour déguster des huitres et du vin blanc sur le port, rejoint par Doudou, l'oncle de Marie. Certainement un peu enivrés par le vin, nous n'avions pas réalisé que le temps avait filé si vite et devions à la hâte trouver un abri pour la nuit. Ce ne fut pas si facile et la nuit était déjà tombée quand notre ange gardien ou une bonne dose de chance nous a offert d’être invité à planter notre tente dans un jardin partagé de Saint-Malo.

Lundi 3 août 2015 62 km de Saint-Malo au Cap Fréhel Nous nous levons tôt ce matin et profitons de la lumière du jour pour visiter ce jardin partagé qui nous accueille, flânant dans les allées, admirant les fleurs et les beaux légumes.. Nous découvrons Saint-Malo, ses rues pavées et ses petites places, ses hauts murs en granite qui ceignent la vieille ville, il est agréable d'y rouler à vélo. Pour traverser l'estuaire de la Rance, nous n'avons d'autres choix que d'emprunter à toute vitesse le barrage qui, par compte, n'est pas adapté aux cycles. Par la suite nous emprunterons avec soulagement une voie verte et une petite route pour nous rendre au Cap Fréhel. Le paysage est magnifique et l'air est chargé d'ozone. Nous nous arrêtons pour admirer la mer et les falaises spectaculaires. Le soir, nous installons notre bivouac à la croisée de 3 chemins sous la pluie près de Grand Trécelin. Nous nous confortons autour du réchaud et d’un bon repas et partageons nos impressions de la journée. Nous nous endormons bercés par le bruit de la pluie qui crépite sur la tente.

Mardi 4 août 2015 65 km du Cap Fréhel à la baie de Saint-Brieuc Nous nous attardons ce matin pour profiter de l'ambiance agréable du Cap Fréhel. Ses falaises de grès rose qui dominent la mer nous offrent un panorama dont nous ne nous lassons pas. L'air marin est un délice pour nos sens.

Sur place, nous rencontrons Jacques, un cyclotouriste chevronné qui était plus qu'heureux de partager avec nous ses conseils et anecdotes de voyages. La soirée nous offre un bivouac de luxe dans la baie de Saint-Brieuc, une vue magnifique dans un endroit très apaisant. Nous installons notre tente au plus proche de l'eau et profitons du spectacle offert. Mercredi 5 août 2015 62 km de la baie de Saint-Brieuc à Plouézec Nous longeons le littoral entre St-Brieuc et Paimpol, guidés par les côtes découpées qui nous offrent un itinéraire magnifique. Le vent nous affronte, mais nous ne sommes pas prêts à capituler. La topographie vallonnée le long de la côte nous impose des défis supplémentaires, mais notre corps s'est bien adapté à l'effort. La journée s'écoule et la nuit commence à tomber. Un orage est annoncé et, pour ne pas prendre de risques, nous décidons de passer la nuit au Camping municipal de la pépinière de Plouézec. Finalement, il n'y aura pas eu d'orage, juste un peu de pluie.

Jeudi 6 août 2015 73 km de Plouézec à Pleumeur-Bodou Ce matin, nous nous réveillons sous un ciel gris et chargé, mais qui ne tarde pas à se dissiper.

Les côtes bretonnes sont bien plus vallonnées qu'il n'y parait, et les moments où le vent est favorable sont rares. Nous pédalons fort et faisons une halte à la station balnéaire de Perros-Guirec, où s'offre à nous la côte de granit rose, le port de plaisance et les belles plages surplombées par les maisons de la fin du 19ème. Nous décidons de bivouaquer sur le bord d'un chemin à l'abri des regards, non loin de Pleumeur-Bodou. La nuit est fraîche, nous nous endormons paisiblement.

Vendredi 7 août 2015 78 km de Pleumeur-Bodou à Guimaëc Nous poursuivons notre périple à vélo, chaque nouvelle étape apportant son lot de découvertes et d'aventures. Nous longeons toujours la Côte de granit rose, empruntant les petites routes pittoresques et tâchant de coller au littoral. A midi, nous avons sorti le petit réchaud à bois pour improviser un barbecue. Au menu des mini-brochettes de bœuf, qui ont été un vrai régal, même si elles manquaient cruellement d'assaisonnement. Nous avons décidé de camper pour la nuit sur un parking en herbe où étaient stationnés quelques camping-cars.

Samedi 8 août 2015 48 km de Guimaëc à Morlaix Alors que nous étions en train de plier notre tente et de ranger nos sacoches ce matin, notre voisin en camping-car est venu nous aborder pour nous offrir des crêpes à la confiture. On ne se lasse pas de ces marques de gentillesse. Nous avions appris l'existence d'un site internet où des particuliers proposent aux voyageurs de camper chez eux. Cette idée nous a plu, nous avons donc fait une demande pour Morlaix et avons reçu une réponse favorable. A midi, installé dans nos hamacs du côté de Kernelehen, nous avons fait une longue pause car Morlaix n'était plus très loin. Vue sur la mer et ciel bleu pour accompagner notre repas. En fin d'après-midi, nous sommes arrivés à Morlaix et son imposant viaduc, non loin de chez Odile et Gérard, nos hôtes pour la soirée. C'était un couple charmant qui, en plus de nous héberger, nous a invités à partager leur table pour le dîner. Nous avons passé une soirée agréable en leur compagnie.

Dimanche 9 août 2015 71 km de Morlaix à Quéhélen Nous prenons le petit déjeuner avec nos hôtes avant de reprendre la route. Nous leur promettons de leur donner des nouvelles de notre périple.

L'étape empreinte une voie verte à destination de Carhaix. Nous roulons à un rythme tranquille, profitons de la nature et discutons de nos aventures. Lors d'une pause pour sécher la tente, Marie m'a tendu la main pour m'aider à sortir d'un ruisseau où je me rafraîchissais. Malheureusement, en tirant trop fort sur sa main, je l'ai fait littéralement basculer au-dessus de moi, tête la première et elle a fini sa course dans la rivière. Plus de peur que de mal, elle s'en tire avec une belle égratignure au coude. Nous faisons un bref arrêt à la boulangerie de Carhaix pour quelques gâteaux et du pain frais. Nous rejoignons ensuite le canal de Nantes à Brest qui nous permet de bivouaquer près d’une écluse aux alentours de Quéhélen. Nous installons notre campement et profitons du calme et de la beauté de l'endroit.

Lundi 10 août 2015 78 km de Quéhélen à Neulliac Nous avons suivi les berges du canal sur une quarantaine de kilomètres, croisant quelques plaisanciers, un parcours agréable et sans relief, loin de la circulation automobile pour une détente totale. Nous nous réjouissons de constater que nous avons franchi le millième kilomètre de notre périple lors de ce tronçon. Après 15 km de voie verte, nous avons contourné le lac de Guerlédan et sommes retournés au canal. Nous avons installé notre bivouac près d'une écluse. L'atmosphère était un peu humide, mais cela n'a pas affecté notre soirée

Mardi 11 août 2015 82 km de Neulliac à Guillac Après une nouvelle journée de pédalage, nous voilà arrivés à Josselin. Cette ville est célèbre pour son magnifique et imposant château. Nous profitons de notre escale pour nous ravitailler et nous offrir un petit resto. En soirée, nous ne ferons que quelques kilomètres avant de monter la tente près de l'écluse de Carmenais/Guillac. Nous avions prévu une bouteille de vin Corse, un bon remède contre la grisaille... Mercredi 12 août 2015 98 km de Guillac à Guenrouet Nous avons fait une pause à Redon le temps d'une lessive à la laverie. Ce n'était pas du luxe. Quel plaisir de pouvoir enfiler des vêtements propres. À midi, nous avons trouvé un endroit parfait pour faire un barbecue avec notre petit réchaud à bois et quelques brochettes de saumon savoureuses. La journée était douce et les kilomètres défilaient facilement. Nous en avons parcouru presque 100 ce jour-là. Le soir, nous nous sommes installés près de Guenrouet sur les berges du canal pour y passer la nuit. Nous avons eu le droit à un bel orage durant la nuit.

Jeudi 13 août 2015 100 km de Guenrouet à Nantes (Le Pellerin) Nous entrons à Nantes par une piste qui longe l’Erdre, très agréable et entourée d’une végétation luxuriante. Nous flânons dans la ville et apprécions ses nombreuses pistes cyclables.

En fin d'après-midi, nous repartons en direction de l'Atlantique et attrapons le dernier bac pour traverser l'estuaire de la Loire. Sur l'autre rive, nous reprenons notre recherche de bivouac qui s'éternise un peu. Nous avons fait pas moins de 30km après Nantes, avant d'arriver sur l’île de Bois où nous camperons. Nous étions épuisés et affamés, mais soulagés d'avoir trouvé un endroit tranquille pour passer la nuit. Vendredi 14 août 2015 52 km de Le Pellerin à Saint-Michel-Chef-Chef Nous nous réveillons sous une pluie fine et décidons de nous arrêter à l'office du tourisme pour nous abriter et recharger nos batteries. Nous avons profité de l'occasion pour charger nos photos sur internet et écrire quelques nouvelles à nos proches. Une fois la pluie passée, nous sommes repartis. Peu de temps après, nous avons rejoint l'océan. Nous mettons cap au sud, en entamant notre descente de la côte Atlantique sous un ciel redevenu plus clément. En fin de journée, nous nous arrêtons au bord d'un étang quelques kilomètres avant Pornic. L'endroit est agréable et surtout tranquille, il ne nous faut rien de plus pour nous décider d'y passer la nuit.

Samedi 15 août 2015 78 km de Saint-Michel-Chef-Chef à Beauvoir-sur-Mer Peu avant le lever du soleil, nous sommes réveillés par les bruits de quelques pêcheurs. Nous rejoignons Pornic et son joli port, pour un savoureux petit-déjeuner fait de baguette fraîche et de confiture.

Nous profitons des plages de Pornic et de l'air marin pour se détendre. Aux alentours de midi, nous dégustons en terrasse un plat de moules-frites. L'après-midi, nous prenons la direction de l'île de Noirmoutier et du passage du Gois. Un vent du diable nous accompagne tout au long du parcours, étourdis, nous nous perdons dans le labyrinthe que forment les marais salants. Nous trouvons refuge sur un terrain mis à la disposition des campeurs près du Gois, et dînons face au coucher de soleil au pied du fameux passage.

Dimanche 16 août 2015 67 km de Beauvoir-sur-Mer à Barre des Monts Tandis que nous chargeons nos vélos, notre voisine de campement nous invite à la rejoindre pour le petit-déjeuner. Elle a très envie de discuter et partage gentiment son café avec nous. Après avoir pris congé, nous nous dirigeons vers le passage du Gois, mais devons attendre que la marée se retire suffisamment. Une fois lancés, nous dépassons aisément une longue file de voitures, même si nos vélos rebondissent sur le pavé. Nous visitons l'île de Noirmoutier en profitant de son réseau de pistes cyclables, malgré le nombre important de touristes qui rendent parfois le trajet difficile. Le soir, nous quittons l'île pour nous réfugier dans un endroit tranquille au milieu d'une forêt de pins et y passer la nuit.

Lundi 17 août 2015 80 km de Barre des Monts à Olonne-sur-Mer Nous reprenons la route le long du littoral, en direction des Sables d'Olonne. Les pistes cyclables sont tout aussi encombrées par les vacanciers. Très vite, la chaleur nous invite à installer les hamacs à l'ombre des pins. A Saint-Gilles-Croix-de-Vie, une famille de touristes nous invite chez eux à Marseille, si nous passons dans le coin. Le reste de l'après-midi se passe, dans une alternance de forêts et de marais, entre St Gilles et les Sables. Le soir, nous profitons d'une belle soirée en bord de mer pour faire griller quelques brochettes de saumon. Nous bivouaquons entre dunes et forêt de pins juste avant les Sables d'Olonne.

Mardi 18 août 2015 65 km de Olonne-sur-Mer à Longeville-sur-Mer Ce matin, après un petit-déjeuner sur la plage encore , nous nous mettons en route pour rejoindre les déjà trop nombreux vacanciers sur les pistes cyclables. Nous longeons les Sables d'Olonne, une station balnéaire peu attrayante qui ne nous donne pas envie de s'y attarder. Nous poursuivons notre descente le long du littoral, traversant les marais de la Guittière, un espace naturel protégé “aux richesses floristiques et animales remarquables”.

Nous dénichons un bivouac tranquille en bord de mer, sous les pins près de Longeville-sur-Mer.

Mercredi 19 août 2015 102 km de Longeville-sur-Mer à La Flotte (île de Ré) Aujourd’hui, nous avons pour objectif de rejoindre l'île de Ré. Nous passons par La Tranche et La Faute-sur-Mer, tout en slalomant entre les cyclistes en vacances. Nous traversons ensuite les méandres du marais poitevin et admirons les nombreuses espèces d'oiseaux qui s'y sont établies. Nous arrivons au pied du pont qui relie l'île au continent et traversons ses 4 km, admirant le panorama et respirant l'air marin qui souffle fort et nous enivre de ses senteurs. Une fois sur l'île, nous ne tardons pas pour plonger dans la mer et nous rafraîchir après cette longue route. Nous profitons des bienfaits de l'eau salée pour revitaliser nos corps fatigués. En fin de journée, nous nous installons au Fort La Prée pour le dîner, où nous dégustons un typique farci poitevin et quelques verres de vin sur fond de coucher de soleil au reflets argentés. A la nuit tombée, nous plantons notre bivouac discrètement au creux d’un bosquet le long d'une piste cyclable. Nous passons une nuit reposante après cette longue journée où nous avons parcouru plus de 100 km.

Jeudi 20 août 2015 78 km sur l’île de Ré. Nous commençons ce second jour sur l'île en prenant un petit déjeuner au port de La Flotte. Croissant et café frais, tout en admirant les bateaux amarrés au port. Nous partons à la découverte des nombreuses pistes cyclables de l'île. Nous rencontrons, des paysages naturels variés, des marais salants, des vignes, de belles plages de sable fin et des ports de pêche pittoresques, tout cela nous enchante. Nous traversons plusieurs villages de l'île aux petites ruelles fleuries, avec leurs maisons blanches aux volets colorés. Nous arrivons jusqu'à la pointe de l'île au Phare des Baleines, l'atmosphère est détendue dans cette ambiance estivale. Nous célébrons cette journée avec quelques verres de vin, une fois n'est pas coutume, près du port de Saint Martin en Ré. Nous dormirons au même endroit que la veille et passerons une nuit tranquille.

Vendredi 21 août 2015 81 km de l'île de Ré à Saint-Agnant Nous quittons l'île de Ré pour rejoindre La Rochelle où nous visitons le port. Nous empruntons ensuite les pistes cyclables qui suivent la côte, puis traversent la campagne jusqu'à la ville fortifiée de Rochefort. Nous y parcourons les rues au hasard et sommes impressionnés par les bâtiments de la Corderie Royale. Nous rattrapons une voie verte en direction de Marennes et bivouaquons le long d'un canal.

À la nuit tombée, nous voyons défiler devant notre tente, des kayakistes de tous âges qui participent à une course locale et nous saluent à chacun de leur passage. Samedi 22 août 2015 85 km de Saint-Agnant à Soulac-sur-Mer Nous quittons la voie verte pour emprunter des petites routes secondaires jusqu'à rejoindre la côte sauvage et les forêts de pins autour de La Palmyre. Nous nous offrons de délicieuses huîtres de Marennes à midi. L’après-midi, nous traversons les forêts sur des kilomètres de pistes cyclables, jusqu'à Royan où nous embarquons sur le ferry à destination de Soulac-sur-Mer. Nous allons chez Marie-Noëlle qui nous accueille avec une partie de la famille Leturque. Un orage est annoncé pour les prochaines 24 heures, nous décidons prudemment de rester deux nuits dans le coin.

Dimanche 23 août 2015 Soulac-sur-Mer Aujourd'hui, pas de vélo ! Les rafales de vent violentes nous ont convaincus de ne pas bouger d'ici. Nous profitons de cette journée pour nous baigner dans les grosses vagues de l'Amélie et pour découvrir Soulac-sur-Mer. Hier, nous avons franchi les 2000 km, et nous nous sentons prêts à en refaire le triple, ce voyage à vélo est une source de plaisir renouvelé chaque jour. Ce soir, au menu c'est pizza et grosse tempête toute la nuit. La violence du vent nous oblige à déménager la tente à 4h du matin, car les pins au-dessus

de nos têtes se balancent dangereusement. Pour couronner le tout, Marie souffre d'une intoxication alimentaire. Nuit d'enfer ! Lundi 24 août 2015 43 km de Soulac-sur-Mer à Hourtin-Plage Nous quittons Soulac en fin de matinée, après une nuit épouvantable. Nous récupérons un peu l'après-midi, en faisant une longue sieste dans les hamacs. Nous repartons ensuite à travers de grandes étendues de pins et parvenons finalement à Hourtin-plage. Olivier se rend compte qu'il a perdu sa veste polaire. Il est dépité, mais voilà qu'à un moment, il aperçoit un magnifique pullover de la marque "Pingouin" oublié sur un poteau. Il le prend comme un signe du destin et le portera avec fierté pour tout le reste de notre voyage. Nous poussons encore un peu plus loin et décidons de bivouaquer au pied d'une grosse dune de sable en bord de mer entre Hourtin et Carcan.

Mardi 25 août 2015 73 km de Hourtin à Salaunes Nous continuons d'emprunter les interminables pistes cyclables qui s'étendent à travers les forêts de pins, nous finissons par nous arrêter à un embranchement peu avant Lacanau. Deux options s'offrent alors à nous, l'Est ou le Sud, l'Italie par la Méditerranée ou l'Espagne en continuant de longer le littoral.

Sans trop d'hésitation, c'est l'Est qui l'emporte, avec en perspective tous les pays des Balkans, les îles de Croatie et ces autres pays comme le Monténégro, l'Albanie ou la Macédoine dont nous ignorons tout jusqu'à la géographie. Nous quittons donc la Vélodyssée, pour prendre la direction de Bordeaux. Les petites routes et pistes du coin sont un peu monotones mais ont l'avantage de la tranquillité. La météo est redevenue radieuse et nous bivouaquons dans un petit bois le long d'une longue piste cyclable avant Saint-Médard-en-Jalles. Nous débouchons une petite bouteille pour célébrer nos nouveaux horizons et notre liberté.

Mercredi 26 août 2015 85 km de Salaunes à Naujan-et-Postiac Des pistes cyclables et des voies vertes nous permettent de rejoindre Bordeaux. Nous faisons un détour pour piquer une tête à Bordeaux-Lac et profiter des douches à disposition. Nous rallions le centre-ville par une voie verte très agréable, qui longe les quais aménagés. Nous visitons la vieille ville et admirons ses très belles architectures. Bordeaux, tout comme Nantes, est une ville qui favorise les cyclistes et qui donne envie d'y revenir. Par le plus grand des hasards, nous assistons au départ de l'Hermione depuis Bordeaux vers Rochefort, qui est un événement majeur pour les amateurs de voile et d'histoire maritime. Nous quittons la ville en fin d'après-midi par une autre voie verte en direction de Sauveterre. Le paysage change, les vignobles remplaçant les

forêts de pins qui nous accompagnaient depuis des jours. Nous préférons les vignes, surtout à cette saison où le raisin est mûr. Nous bivouaquons peu avant Sauveterre, près de Naujan-et-Postiac, tranquillement installés en bordure de la voie verte et des vignes. Pour l'anecdote, Olivier a fait sa première chute en dérapant sur un tuyau d'arrosage, ce qui s'est soldé par quelques égratignures sans gravité et un peu de dignité perdue.

Jeudi 27 août 2015 90 km de Naujan-et-Postiac à Buzet-en-Baïse Nous avons entamé notre voyage il y a un mois maintenant, et le temps s'écoule paisiblement. Nous nous sentons bien alors que nous pédalons à travers les vignobles et les vallons du Bordelais. Nous croisons peu de monde, et profitons de ces moments pour nous régaler de raisins et de figues. Les rangées de ceps s'étendent à perte de vue, formant des motifs géométriques, les vignes sont taillées avec soin. Les grappes de raisins mûrs, lourds de sucre, pendent gracieusement aux rameaux, invitant à la cueillette. Nous empruntons ensuite le canal de la Garonne, mais l'expérience est moins agréable. La piste ne fait que suivre une rangée de platanes et le canal est immobile, rendant le paysage monotone. Seuls les quelques bateaux promenade et les péniches qui glissent sur les eaux paisibles du canal captent notre attention. La chaleur est écrasante, mais elle est adoucie par le doux souffle d'air que nous générons en avançant sur nos vélos.

Ce vélo qui est devenu notre compagnon fidèle, une seconde nature, nous nous sentons libres et plus heureux que jamais. Nous passons la nuit sur une aire de camping cars le long du canal, à Buzet-en-Baïse.

Vendredi 28 août 2015 100 km de Buzet-en-Baïse à Montech Le soleil est à peine levé que nous sommes déjà en selle, longeant des vergers de pommes, de nectarines et de kiwis. Nous nous permettons de glaner quelques fruits oubliés par les cueilleurs, malheureusement les kiwis se dégustent bien plus tard dans la saison. Nous passons à Agen, malheureusement la veille de la fête du pruneau et faisons une escale technique à la laverie. Pendant que notre linge tourbillonne dans la machine, nous discutons avec un calédonien qui nous vante les beautés de son île. Cela nous ramène à la Nouvelle-Zélande et renforce notre envie d'y promener un jour nos sacoches. Nous reprenons le long du canal, toujours écrasé par la chaleur qui nous oblige à pédaler pour nous rafraîchir. La nuit est déjà tombée lorsque nous installons notre bivouac, quasiment en aveugle, sans la lune pour nous éclairer. Nous découvrirons la beauté de l'endroit à notre réveil.

Samedi 29 août 2015 45 km de Montech à Fenouillet Aujourd'hui, le vent de face sur les berges du canal, rectiligne et sans arbre, sur des dizaines de kilomètres, nous a obligés à faire preuve d'une plus grande ténacité que les jours précédents. Mais le mois passé à pédaler nous a endurci, et nous avons avancé avec détermination. En fin d'après-midi, nous avons été accueillis par Thibault, un coureur cycliste contacté via WarmShowers, qui nous avait invité à passer la nuit chez lui. Il nous a offert à dîner et de planter notre tente dans son jardin pour la nuit sans autre contrepartie que notre compagnie. Cette générosité désintéressée nous a souvent occupé l'esprit pendant notre voyage et je reste convaincu que cela a un impact profond sur les personnes qui en bénéficient, mais également sur ceux qui la pratiquent.

Dimanche 30 août 2015 94 km de Fenouillet à Saint-Martin-Lalande Nous prenons notre petit-déjeuner dans un parc le long de la Garonne et visitons rapidement Toulouse où se déroule une course cycliste. Nous reprenons notre trajet sur le canal du Midi toujours face à ce maudit vent d'autan qui redouble de vigueur. Le canal nous apparaît toujours aussi monotone, mais heureusement nous le quittons de temps en temps pour nous ravitailler et découvrir de jolis villages en bordure.

Un peu plus loin, nous faisons la connaissance de Bibi, une belle oie qui accompagne un vieil homme assis sur un banc. Il nous raconte que la fête du Cassoulet à Castelnaudary s'y déroule en ce moment. Par chance, c'est sur notre itinéraire. Nous accélérons la cadence pour ne pas manquer la fête et nous y offrons un délicieux cassoulet accompagné d'une bonne bouteille de vin . Quelques kilomètres plus loin, nous nous installons sur un camping totalement déserté (même par ses gérants) avec une douche chaude en prime ! Que demander de plus.

Lundi 31 août 2015 98 km de Saint-Martin-Lalande à Pépieux Nous longeons le canal du Midi toute la journée, et en sortons à l'heure du déjeuner pour aller voir Carcassonne. La ville est assez jolie, en dehors des zones commerciales, mais malheureusement les remparts sont fermés, ce qui nous prive de la visite que nous envisagions. Nous reprenons donc la route et pédalons en bordure des vignes tout l'après-midi, profitant des fruits bien mûrs qui nous font oublier notre déception. L'orage se faisant menaçant, nous décidons de nous rabattre par précaution sur le camping de Pepieux ou nous installons la tente. A peine avons-nous le temps de nous endormir que des trombes d'eau s'abattent sur notre tente, qui n'est bientôt plus qu'un ilot au milieu d'une flaque d'eau qui inonde une partie du camping. La gardienne des lieux vient alors à notre secours et nous propose de passer la nuit dans les sanitaires. Nous déménageons donc à la hâte nos

affaires dans cet espace exigu, et essayons de trouver un peu de confort dans cette minuscule pièce. Heureusement, au matin, la pluie s'est arrêtée et le tout est presque sec. La gérante du camping nous offre alors un café.

Mardi 1er septembre 2015 126 km de Pépieux à Frontignan Nous reprenons la route après une nuit courte et agitée. Nous passons à proximité de Béziers, mais malgré la tentation de découvrir la ville, nous n'avons pas le courage de nous y arrêter. Nous décidons plutôt de suivre la piste cyclable qui longe le canal pour rejoindre Agde. Nous passons ensuite près des marais du Bagnas, qui nous donnent un avant-goût de la Camargue. Nous pédalons en silence, appréciant chaque instant de cette nature sauvage. Nous arrivons finalement au Cap d'Agde, où nous nous empressons d'aller nous rafraîchir dans la Méditerranée et profiter d'une douche de plage, un vrai régal après des heures de vélo. Revigorés, nous repartons vers Sète, en recherche d'un bivouac. La zone est très urbanisée, et c'est à la tombée de la nuit, après Frontignan, que nous trouvons un emplacement discret le long de la côte pour installer notre tente et cuisiner notre dîner. Au matin, nous découvrons avec ironie, à quelques mètres de la tente, un panneau interdisant formellement le bivouac.

Mercredi 2 septembre 2015 105 km de Frontignan à Bellegarde Nous longeons la côte pour arriver à la station balnéaire de la Grande Motte dont l'architecture des années 60 offre toujours un contraste saisissant avec le paysage naturel. Nous rencontrons Karl, un cyclo-aventurier Autrichien qui parcourt les routes d'Europe depuis des années sur son vélo. Nous l'écoutons avec passion raconter ses voyages et apprécions sa simplicité. Nous continuons notre route en passant le Grau du Roi, pour rejoindre une piste cyclable qui nous mène jusqu'à Aigues-Mortes, bordée d'étangs où s'envolent quelques flamants roses à notre passage. Nous suivons les petites routes jusqu'à Bellegarde, près d'Arles, où nous faisons halte au port de plaisance du canal. Nous y sommes accueillis par Yannick, qui vit sur son bateau, et qui nous invite à installer notre tente à proximité. Il nous ouvre la capitainerie pour prendre une douche chaude. Nous lui racontons notre périple autour d'un apéro et passons une bonne soirée en sa compagnie.

Jeudi 3 septembre 2015 104 km de Bellegarde à Saint-Martin-de-Castillon Avant de partir ce matin, Yannick est venu nous offrir du miel et des confitures. Nous cheminons sur des sentiers tranquilles jusqu'à Tarascon où nous nous arrêtons pour contempler l'impressionnant château. Nous passons près de

Cavaillon et ses melons sucrés, et nous avons la chance d'en trouver quelques-uns oubliés lors de la récolte. Nous cheminons par des voies vertes à travers le Lubéron qui nous offre de magnifiques paysages montagneux plantés de vignes. En soirée, nous installons notre tente 10 km après Apt, le long de la voie verte, sur un ancien chemin de fer désaffecté. Un couple de personnes âgées qui se promènent, nous font remarquer que nous sommes installés sur les "délaissés de la SNCF". Nous dissimulons notre ignorance sous des rictus amicaux.

Vendredi 4 septembre 2015 96 km de Saint-Martin-de-Castillon à Montmeyan Nous empruntons les petites routes du Luberon jusqu'à Manosque, profitant des paysages montagneux qui nous entourent. Les champs de lavande offrent un tableau enchanteur. Après une pause déjeuner à Manosque, nous prenons une route départementale ou les conducteurs se révèlent dangereux et imprudents, nous obligeant à être constamment sur nos gardes. Ensuite, nous suivrons de petites routes secondaires vers Aups. Nous nous laissons emporter par le charme de la Provence. Nous négocions dans un camping pour prendre une douche plus que nécessaire après cette journée intense sur les routes. Plus tard dans la soirée, nous nous engouffrons dans une forêt le long de la route pour bivouaquer en toute tranquillité.

Samedi 5 septembre 2015 115 km de Montmeyan au Cap Roux Ce matin, nous empruntons une petite route montagneuse offrant de beaux panoramas jusqu'à Draguignan. Pour éviter un long détour, nous empruntons ensuite la 4 voies sur 10 km puis une route secondaire jusqu'à Roquebrune-sur-Argens et enfin nous laissons glisser jusqu'à Fréjus. De là nous empruntons la route scénique du littoral sur une vingtaine de kilomètres qui nous conduit de Frejus au cap Roux en passant par St-Raphaël et Agay. En arrivant au Cap Roux, l'accès est malheureusement fermé aux publics à cause des risques d'incendie. La soirée est bien avancée et nous n’avons pas vraiment d’autres options.. Discrètement, nous nous faufilons sous la barrière avec nos vélos et nous empressons de disparaître derrière le relief en remontant la route sinueuse qui rentre dans le massif. Nous installons la tente en plein cœur des montagnes rouges, loin de toute agitation. Mais alors que nous mangions dans une semi-obscurité pour ne pas être repérés, un renard, probablement affamé, s'approcha pour tenter de s'emparer de notre repas. Il revint à la charge plusieurs fois, mais finit par renoncer face à nos protestations.

Dimanche 6 septembre 2015 87 km du Cap Roux à La Trinité Ce matin, nous sommes encore seuls sur le Cap Roux et une fois notre campement rangé, nous en profitons pleinement, savourant les magnifiques

points de vue sur la mer et sur l'intérieur du pays. Nous finissons tout de même par redescendre et rattraper Cannes. Nous attachons les vélos sur la Croisette et nous offrons une baignade rafraîchissante avant d'aller déjeuner. À Juan les Pins, nous nous installons à la table d'un restaurant ombragé L'après-midi, nous traversons Antibes, passons au lavomatique et allons flâner à Nice sur la promenade des Anglais et sur la place Masena. Nous décidons de nous enfoncer dans la ville, passons à proximité du quartier de L'Ariane, puis à la Trinité, où règne une ambiance qui ne donne pas envie de nous éterniser. Nous empruntons une route qui remonte sur les hauteurs et quittons l'urbanisation afin de trouver un endroit où nous installer pour la nuit. Notre recherche de bivouac va s'éterniser et nous finirons par demander l'hospitalité dans un sanctuaire catholique sur les hauteurs de Monaco. Très aimablement accueillis, on nous permettra de disposer d'une terrasse pour nous installer.

Lundi 7 septembre 2015 54 km de La Trinité à Camporosso (Italie) A proximité du sanctuaire, nous allons prendre notre petit-déjeuner devant une vue imprenable sur toute la baie de Monaco. Nous nous engageons dans une descente infernale jusqu'au centre de Monaco en criant notre joie Tout cet étalage de luxe a tôt fait de nous ennuyer et nous filons rejoindre Menton. Sur place, nous nous accordons une bonne baignade pour se mettre en appétit avant d'aller au restaurant. Les couleurs vives et variées des façades donnent à Menton beaucoup de cachet.

En fin d'après-midi, nous rejoignons l'Italie par les tunnels et nous nous arrêtons dans un camping de Campo Rosso à quelques tours de roues de la frontière. Nous prenons l'apéro en bord de mer et portons un toast à la fin de notre périple en France et à tout ce qu’il reste à venir… Benjamin et Grégory, dont nous attendions la visite, nous retrouvent tard dans la soirée.

L’Italie Mardi 8 septembre 2015 70 km de Camporosso à Carpasio Nous sommes donc 4 à pédaler ce matin avec pour objectif de rejoindre Cuneo. La route la plus directe serait d'emprunter le tunnel routier du col de Tende mais il est dangereux et strictement interdit aux vélos. Nous optons pour un itinéraire plus long, mais probablement plus exaltant.. Il débute par une route secondaire bordée de feuillus et de champs d'oliviers, au nord de Camporosso. Nous pénétrons rapidement dans les montagnes luxuriantes de la Ligurie. Nous attrapons quelques figues et du raisins sur le bord de la route pour nous donner l'énergie nécessaire à notre ascension jusqu'à 1000 mètres d'altitude. L'itinéraire nous oblige ensuite à redescendre de 800 mètres dans la ville de Montalto Ligure, avant de remonter à nouveau. Finalement, nous trouvons un bivouac au bord d’un ruisseau. Nous trinquons à cette journée, dinons, et sombrons rapidement. .

Mercredi 9 septembre 2015 90 km de Carpasio à Bardineto Après une nuit réparatrice, nous entamons la journée par un petit déjeuner sur la place du village de Carpasio. Nous reprenons notre ascension vers les sommets, gravissant un col à 1000 mètres pour redescendre à toute allure vers la mer à Alberga. Nous nous accordons une pause déjeuner sur la plage, nous nous baignons et profitons de la douche.

Nous poursuivons notre périple en direction de Bardineto au nord, en passant par un col à 770 mètres d'altitude. Nous arrivons en fin de journée et dînons à la pizzeria du village. Nous installons notre bivouac pour la nuit à proximité, sur un terrain aménagé. La soirée et la nuit sont fraîches, et nous ne sommes pas vraiment équipés pour affronter ces conditions..

Jeudi 10 septembre 2015 94 km de Bardineto à Coni Nous reprenons notre chemin sous une bruine matinale pour un nouvel itinéraire de montagne. Nous nous arrêtons pour déjeuner et nous détendre dans les hamacs. Nous reprenons la route en évitant autant que possible le trafic routier. En fin de journée, nous trouvons un bivouac à quelques kilomètres de Cuneo, en bordure d'une petite route entourée de champs de maïs.

Vendredi 11 septembre 2015 40 km de Coni à Turin Nous quittons Benjamin et Grégory et prenons la direction de Cuneo. Nous nous arrêtons pour déjeuner dans un restaurant très agréable. Le temps n'est pas des plus clément et nous ne trouvons pas d'itinéraire viable pour rejoindre Turin en vélo. Nous décidons donc d'y aller en train. Nous arrivons en Gare de Turin en soirée et passons la nuit dans l'hôtel “Miramonti” situé à l'autre bout de la ville. Nous apprécions d’être au sec et de pouvoir prendre une douche chaude. Après en avoir longuement discuté, nous décidons d'abandonner l'idée de traverser le nord de l'Italie à vélo. Les prévisions météo ne sont pas bonnes

et nous aimerions profiter des côtes de la mer Adriatique pendant la belle saison. Nous ne sommes pas équipés pour affronter le froid.

Samedi 12 septembre 2015 30 km de Turin à Trieste Tôt ce matin, après un petit-déj à l'hôtel, nous traversons de nouveau la ville jusqu'à la Gare. Nous sautons dans un train pour Milan, un autre pour Vérone et enfin un dernier pour Trieste. Nous arrivons en gare de Trieste à 21 heures. Sur la carte, nous avons repéré un terrain de camping à l'autre bout de la ville et nous nous dépêchons de le rejoindre alors que la nuit tombe. Malheureusement, après plus d'une heure d'effort intense dans la topologie tourmentée de Trieste et le trafic, ce que nous pensions être un camping se révèle être un parking clôturé et surveillé réservé pour l'hivernage des camping-cars. Déçus et épuisés, nous dormons finalement dans un terrain vague à proximité. Alors que nous montons discrètement notre tente, une voiture de police surgit mais nous parvenons à nous cacher juste à temps pour éviter d'être pris.

Dimanche 13 septembre 2015 83 km de Trieste à Sveta Marija (Croatie) Après un petit déjeuner sur le port, nous partons visiter Trieste, la balade nous mène jusqu'au château et à la cathédrale, offrant des vues panoramiques sur la ville. Nous empruntons ensuite une piste cyclable bordée de vignes et de figuiers jusqu'en Slovénie sans rencontrer de poste frontière.

Le paysage est agréable avec de jolis points de vue sur la mer. Nous franchissons rapidement la frontière Croate en doublant toute la file de voitures et roulons encore quelques kilomètres avant de finalement trouver un bivouac dissimulé dans une petite forêt le long de la route.

La Croatie Lundi 14 septembre 2015 84 km de Sveta Marija à Pazin Ce matin, nous avons rejoint le port du village de Umag pour y prendre le petit déjeuner. Une visite dans un magasin nous a donné un aperçu de notre ignorance en découvrant que la Croatie n'a pas encore adopté l'Euro. Nous avons entamé notre visite de l'Istrie en longeant d'abord le littoral découvrant des plages, des criques sauvages, des falaises escarpées. On s'arrête pour le déjeuner à Novigrad. La mer est agitée et le fort vent de face nous rend la progression difficile. Pour tenter de s'en protéger, nous nous dirigeons vers l'intérieur des terres ou nous empruntons des routes tranquilles entre les vignobles et les oliveraies. En soirée, nous trouvons facilement un bivouac discret et tranquille à l'écart de la route. Mardi 15 septembre 2015 87 km de Pazin à Opatija Nous continuons de traverser l’Istrie et prenons la direction de la mer. Nous faisons une halte pour le petit déjeuner dans un village assez triste. Une fois parvenu au village de Plomin, nous déjeunons sur la place du village. L'après-midi se déroule paisiblement, nous reprenons notre progression sur la route côtière où s'enchaînent de jolies criques et de beaux panoramas sur la mer Baltique. La route est calme et peu fréquentée.

Nous faisons une pause à Mošćenička Draga, puis en soirée, nous rejoignons Opatija ou nous avons réservé une chambre d'hôtel car nous avons bien besoin d’une douche chaude. Mercredi 16 septembre 2015 63 km de Opatija à Malinska Nous profitons d'internet dans notre chambre d'hôtel pour étudier notre itinéraire avant de partir en milieu de matinée . Après un arrêt dans un car-wash pour nettoyer nos vélos et faire quelques réparations, nous déjeunons à Rijeka. Nous suivons la route côtière et finissons par nous perdre. Du coup, nous empruntons une portion d’autoroute et un tunnel dangereux pour quitter la ville. Plus tard, nous nous engageons dans une longue descente qui nous mène jusque sur le pont permettant de rejoindre l'Île de Krk. De là, après une longue ligne droite de 10 km sous un soleil brûlant, nous décidons de nous arrêter pour une pause baignade dans la ville balnéaire de Njivice. Nous repartons en fin d’après-midi par une route puis un un sentier côtier très agréable et peu fréquenté. Nous ne trouverons pas d’endroit pour planter la tente et décidons d’accrocher les hamacs entre les arbres en bord de mer. Apéro et coucher de soleil avant une nuit assez laborieuse..

Jeudi 17 septembre 2015 47 km de Malinska à Ile de Rab (Kampor) Nous prenons le p’tit-dej dans le port de Malinska et en profitons pour nous baigner. Les vacanciers ont déserté les lieux et nous sommes bien tranquilles. Nous filons vers l'embarcadère de Valbiska. et prenons le ferry pour l'île de Rab. Sur le bateau nous rencontrons Paul, un jeune allemand qui fait un périple à vélo de Berlin à Split.

Nous débarquons sur l'île de Rab et tentons de rejoindre la ville du même nom malgré un fort vent de face. Rab est une très jolie ville avec son petit port et ses remparts médiévaux abritant la vieille ville. Nous partons à la recherche d’un bivouac tranquille et finissons par nous installer à FKK Kandarola Beach, une plage naturiste totalement déserte. Nous prendrons une douche “nu” pour se plier aux règlement de l’endroit.

Vendredi 18 septembre 2015 75 km de Ile de Rab (Kampor) à l'Île de Pag Nous laissons Kandarola Beach et trouvons à proximité une crique tranquille pour y prendre le petit-déjeuner. Nous rejoignons ensuite l'embarcadère de Mišnjak. au sud de l'île. Les paysages deviennent très arides, avec des reliefs dénudés, une végétation clairsemée. Nous prenons le ferry ou nous repérons pleins de cyclo-voyageurs.15 min plus tard, le bateau nous dépose sur le continent. De là, sous un soleil de plomb, nous longeons la côte sur 15km dans une succession de montées et de descentes. Nous arrivons tout juste pour embarquer dans le ferry qui appareille pour l'île de Pag. Pag offre une belle variété de paysages, des zones de l'île dont très arides, avec des falaises calcaires mais également de très jolies plages. A l'intérieur de l'île, on trouve des collines douces et des terres cultivées, des oliviers, quelques vignes et vergers. Nous profitons d’une eau transparente et à 22°C pour nous rafraîchir pendant cette chaude journée. Puis nous entamons la traversée de l'île par un chemin sans circulation qui offre un très beau point de vue sur le continent. Nous trouvons un bivouac à l'abri de petits chênes verts avec un superbe panorama sur les montagnes. Nous passons une nuit tranquille.

Samedi 19 septembre 2015 68 km de l'Île de Pag à Zadar Au réveil, nous ne nous lassons pas du point de vue et nous prenons notre petit-déjeuner en contemplant ce paysage entre mer et montagnes. Nous rejoignons la jolie ville de Pag ou nous faisons la connaissance Jenny & Ian, un couple de retraités Australien originaire de Melbourne, ils font un périple en vélo entre Milan et Dubrovnik. Nous sympathisons bien et échangeons nos mails en nous donnant rendez-vous à Dubrovnik pour célébrer la fin de leur parcours. Nous prenons la direction de Zadar, et nous nous arrêtons très vite pour se baigner sous cette chaleur écrasante. Nous longeons pour un moment la côte et puis entamons une série de montées et de descentes jusqu'à Zadar. Nous y avons réservé un appartement qui nous permet de nous alléger de nos bagages et de visiter la ville sur nos vélos que nous trouvons très maniable et léger. Zadar est une destination touristique populaire ou semble avoir débarqué ce jour un contingent de français. C'est une ville historique et culturelle. qui abrite de nombreux monuments historiques.

Dimanche 20 septembre 2015 Zadar Nous profitons de notre pied-à-terre pour nous reposer, laver nos vêtements et étudier la suite de notre voyage sur internet. En fin de journée, nous allons dîner et visiter la vieille ville de Zadar entourée de ses remparts. Nous flânons toute la soirée entre le forum romain, le palais de l'empereur et la cathédrale et profitons d’un magnifique couché de soleil sur la jetée

Lundi 21 septembre 2015 63 km de Zadar à Pirovac Ce matin, nous devons rapidement nous arrêter car Marie ressent une vive douleur dans sa cuisse droite. Nous nous posons dans un petit port tranquille à une dizaine de kilomètres au sud de Zadar. Après quelques heures, la douleur s'est atténuée et nous reprenons la route côtière en direction de Split. L’itinéraire nous offre de beaux points de vue sur les îles de l’Ouest, la mer est magnifique et la température de 25°C parfaite pour notre activité. Nous traversons une lagune très sauvage par un petit itinéraire sans voiture. Nous trouvons un coin en bord de mer abrité des regards pour installer notre bivouac et nous trinquons devant un magnifique coucher de soleil.

Mardi 22 septembre 2015 106 km de Pirovac à Split Après un petit déjeuner en bord de mer, nous reprenons notre itinéraire vers le sud. Malheureusement, comme la veille, Marie ressent de vives douleurs dans les cuisses qui vont s'atténuer un peu au fil des kilomètres. Nous sommes sur une route assez passante, surtout vers Šibenik, puis finissons par retrouver un peu de tranquillité en nous écartant du littoral. Il y a une quantité impressionnante de panneaux indiquant la présence de sangliers, mais nous n'en verrons aucun. Nous replongeons vers la mer par une grande descente. Le panorama sur Split avec en premier plan la mer et en arrière-plan la montagne est superbe. Nous faisons un arrêt rapide à Tragir, une jolie ville touristique, et longeons la côte sur encore 25 km. Nous traversons plusieurs jolies villages et ports de pêche. A un moment, nous sommes interpellés par

Tom, un Hollandais qui jaillit d'un bar en nous expliquant qu'il dispose des mêmes sacoches que nous... Il nous invite à prendre un verre en sa compagnie. Nous reprenons la route côtière pour Split et arrivés en périphérie, n'avons d'autres choix que de nous mêler au trafic pour rejoindre notre location AirBnB située à 5 km du centre.

Mercredi 23 septembre 2015 Split Nous occupons cette journée, débarrassés de nos sacoches, à une visite de Split, la deuxième plus grande ville de Croatie. La vieille ville est très jolie, avec ses rues pavées et de nombreux monuments historiques en pierre blanche.. Nous découvrons un parc boisé à flanc de colline (Šuma Marjan) et profitons d'une plage tranquille pour nous baigner. De retour au centre-ville, nous croisons nos deux retraités australiens rencontrés quelques jours plus tôt à Pag et convenons de nous retrouver pour la soirée. Nous flânons dans la ville et trouvons d'autres endroits pour se baigner. En soirée, nous rejoignons Ian et Jenny qui, au détour de la conversation, nous proposent de leur rendre visite à Melbourne. Ils nous parlent de la Tasmanie et de la Great Ocean Road, comme deux itinéraires fabuleux pour prolonger notre voyage à vélo.

Jeudi 24 septembre 2015 Split Ce matin, la pluie tombe dru et l'orage gronde. Nous décidons de rester une journée supplémentaire à Split, profitant de notre confort et d'Internet pour

regarder les vols à destination de l'Australie. Nous étudions un itinéraire qui nous mènerait jusqu'à Istanbul d'où nous pourrions nous envoler pour Melbourne. Tout cela est très excitant.

Vendredi 25 septembre 2015 25 km de Split à Zakucac Nous repartons en fin de matinée sous une météo plus clémente, mais ne feront que 4 kilomètres avant que les douleurs de Marie ne se réveillent et ne nous obligent à nous arrêter. Vers 16 heures, nous reprenons la direction de Dubrovnik en optant pour un itinéraire plus tranquille à travers les terres, la route côtière étant trop encombrée. Nous pédalons doucement et traversons quelques villages où les cicatrices de la guerre étaient toujours bien visibles sur les façades. Au sommet d'une longue côte, au-dessus d’Omis, nous découvrons un superbe point de vue sur la mer et les montagnes. Il y a une petite chapelle et surtout un emplacement idéal pour dresser notre tente.

Samedi 26 septembre 2015 125 km de Zakucac à Blace Nous nous réveillons en pleine forme et avalons notre petit déjeuner en profitant une dernière fois de notre beau point de vue. Juste en quittant l’endroit, Olivier trouve sur la route un magnifique polo Ralph Lauren qui semble sortir tout droit du magasin. Il est ravi de pouvoir étoffer sa garde robe mise à rude épreuve pendant ce voyage. Nous pédalons bon train car Marie ne souffre pas pour le moment de ses douleurs de la veille. Les paysages de montagnes sont agréables et nous croisons quelques rares

voitures qui nous saluent au passage. Alors que nous sommes en train de remplir nos gourdes à une fontaine, un automobiliste s'arrête pour nous offrir du raisin. Nous dépassons Sestanovac, puis Vrgorac avant de redescendre sur le littoral par Ploče. Nous aurons des difficultés à trouver un bivouac et nous nous installerons dans un camping déserté à la nuit tombée. Marie n’a pas eu ses douleurs aux cuisses mais ressent tout de même des courbatures après les 125 km du jour.

Dimanche 27 septembre 2015 65 km de Blace à Trsteno Nous quittons le camping au levé du soleil sans avoir croisé quiconque et petit-déjeunons à proximité dans le petit port de Blace. Notre itinéraire du jour nous offre de très beaux panoramas sur les vergers irrigués et les champs dans le delta du fleuve Neretva. Cette partie de la Dalmatie est consacrée entre autres à la culture des mandarines et des oranges. Nous rejoignons la D8 qui longe la côte jusqu'à Dubrovnik. Nous traversons une enclave de la Bosnie Herzégovine sans même devoir sortir nos passeports. Nous traversons rapidement Neum, l'unique station balnéaire de la Bosnie Herzégovine très bétonnée et sans aucun charme. Nous repassons en Croatie, sans plus de formalité. Nous échangeons avec un Anglais qui traverse les Balkans en voiture et nous donne quelques précieux conseils pour traverser l’Albanie. Nous dînons à Slano et dénichons un peu plus tard un bivouac en contrebas de la D8. Beaucoup de vent pendant la nuit.

Lundi 28 septembre 2015 50 km de Trsteno - Dubrovnik Ce matin, le ciel est d'un bleu étincelant et le vent toujours de face pour nous ralentir dans notre descente vers Dubrovnik. Nous y entrons par une route surplombant le port où se stationne l'énorme bateau de croisière «Le Queen Elisabeth». Nous entrons dans la vieille ville, un labyrinthe de rues pavées sinueuses, bordées de magnifiques bâtisses et de monuments historiques en pierre blanche. L'endroit est bondé de touristes. Nous passons une partie de la journée à chercher une chambre à louer et à visiter les alentours. En soirée, nous grimpons dans les hauteurs de la ville pour prendre possession de notre chambre d'hôtes. Plus tard, nous redévalons les nombreux escaliers et ruelles pour retourner au centre-ville.

Mardi 29 septembre 2015 38 km de Dubrovnik à Mikulici

Ce matin, nous redescendons dans le centre-ville pour rencontrer Ian et Jenny et leur annoncer que nous irons en Australie. Leur périple touche à sa fin et ils retournent d'abord en Italie avant de rentrer chez eux. Nous nous retrouverons dans un mois à Melbourne. Nous reprenons alors la route côtière du Sud en direction du Monténégro et jetons un dernier regard sur Dubrovnik. Nous dépassons l'aéroport puis prenons une petite route de montagne en direction de chez Marko, un WarmShowers, à qui nous avons demandé l'hospitalité. Sur le chemin, nous croisons un couple de jeunes cyclotouristes allemands qui marchent à côté de leurs vélos, épuisés par l'ondulation de la route.

Marko, un septuagénaire, nous accueille chaleureusement et partage de bon cœur la bouteille de vin que nous lui avons apporté de Dubrovnik. Il est très volubile et nous fait le récit de quelques-uns de ses périples à vélo.

Le Monténégro - L’Albanie - La Macédoine

Mercredi 30 septembre 2015 56 km de Mikulici à Ljesevici (Monténégro) Nous restons la matinée chez Marko et profitons de sa connexion internet pour acheter nos billets pour l’Australie. Nous réservons notre voyage pour le 28 octobre, ce qui nous laisse à peine un mois pour parcourir les 1500 km qui nous séparent d’Istanbul. Nous passons la frontière du Monténégro et suivons une belle route côtière qui nous fait traverser plusieurs villages balnéaires. Nous parvenons à la baie de Kotor que nous traversons en ferry. Une fois sur l’eau, nous sommes entourés par les montagnes et nous comprenons pourquoi elle fait partie des plus belles baies du monde. Nous allons nous baigner pour profiter encore un peu du spectacle et apprécions le luxe de pouvoir prendre une douche. Nous dépassons l'aéroport et empruntons un chemin qui traverse des marais, et grimpons pour trouver un bivouac discret. La soirée comme la nuit seront très froides.

Jeudi 1 octobre 2015 81 km de Ljesevici à Utjeha-Busat Au matin, notre tente était trempée de rosée, nous n'avions pas eu ces conditions depuis longtemps. La route côtière est très vallonnée et nous enchaînons les montées et les descentes. Les villages sont

malheureusement peu attrayants, très bétonnés et les routes jonchées de détritus. Heureusement, en arrière-plan les montagnes offrent un magnifique spectacle. Le soir venu, nous ne trouvions pas de bivouac en raison de l'urbanisation, et suivons un rabatteur vers un camping 4 étoiles à 10 € la nuit, douche chaude comprise. Nous méritions bien un peu de confort de temps en temps. Vendredi 2 octobre 2015 101 km de Utjeha-Busat à Lezhe (Albanie) Nous commençons cette journée par une montée raide sur 3 km, puis empruntons une petite route de montagne bien tranquille. Les rares voitures que nous croisons nous encouragent par des grands signes et leur klaxon. En traversant la frontière de l'Albanie, nous avons rapidement découvert des routes bordées de déchets et de restes d'animaux. Nous avons longé le lac de Shkodra, le plus grand lac des Balkans. Puis, nous sommes entrés dans la ville de Shkodër, où la circulation était chaotique. Nous avons parcouru la ville de long en large avant de trouver un distributeur d’argent, puis avons pris la route principale en direction de la capitale Tirana. La circulation était dense, avec des piétons, des vélos, des charrettes, des scooters, des voitures et des camions partageant la route dans la plus grande anarchie. Nous avons fait une halte dans un supermarché spartiate, achetant les provisions nécessaires pour continuer notre route. Après avoir parcouru quelques heures dans la frénésie de la ville, nous avons décidé de nous éloigner de la route principale à hauteur de Lezhé pour chercher un endroit où passer la nuit. Nous avons découvert une lagune paisible, mais malheureusement infestée de moustiques. Nous avons donc décidé de rebrousser chemin et de trouver une chambre à louer.

Les albanais sont accueillants et nous saluent et encouragent avec gentillesse

Samedi 3 octobre 2015 65 km de Lezhe à Tirana Nous nous dirigeons vers Tirana en empruntant une petite route cahoteuse sur 25 km, avant de devoir ratrapper la route principale et rejoindre le flux de circulation. Nous arrivons par une grande avenue de Tirana et nous nous frayons un chemin dans la circulation pour atteindre notre hôtel, la Villa Verde Après une douche, nous partons explorer la ville, qui offre un mélange d'architectures Art déco, socialiste et moderne. Nous passons un moment sur la place Skanderbeg ou nous admirons la mosaïque monumentale sur le fronton du Musée de l'histoire. Elle représente différents aspects de la vie albanaise. Nous avions reçu plusieurs mises-en-garde sur l'insécurité en Albanie, notre ressenti sur place est très différent.

Dimanche 4 octobre 2015 75 km de Tirana à Librazhd Nous dénichons une petite route pour quitter Tirana et atteignons les montagnes après seulement 5km. Nous suivons la direction de Elbasan et franchissons un col à 800 m, puis nous redescendons dans la vallée entre les montagnes. Nous remontons le grand fleuve Shkumbin qui incarne la division historique entre les Albanais du nord et ceux du sud Le soir, nous trouvons un bivouac près d'une voie ferrée désaffectée. Marie est malade, probablement à cause d'une intoxication alimentaire. Des

chiens errants viennent nous déranger pendant la nuit, mais nous parvenons à les repousser.

Lundi 5 octobre 2015 60 km de Librazhd à Struga (Macédoine) Ce matin, nous repartons par une route de montagne assez passante. Nous nous arrêtons dans le village de Prrenjas pour déjeuner et y rencontrons un étudiant albanais qui a étudié le droit à Dijon et parle un bon français. Il a pour ambition de devenir maire de son village. Nous franchissons ensuite un col à 1010 m juste avant d'arriver en Macédoine. Après avoir traversé le poste frontière, nous entamons une longue descente jusqu'au lac d'Orchid. Le lac est magnifique, entouré de montagnes, et l'ambiance est calme et reposante. Malheureusement, le temps se gâte et nous faisons le choix de nous installer dans un camping sur les rives du lac. Nous apprécions la quiétude de l'endroit, mais des travaux ne tardent pas à se faire entendre dans la maison voisine et dureront jusque tard dans la soirée. Marie est toujours malade.

Mardi 6 octobre 2015 76 km de Struga à Bitola Ce matin, le temps est magnifique et nous flânons autour du lac. Nous suivons ensuite la rive pendant 15 km et passons par la ville d'Orhid, où nous changeons un peu d'argent en devises locales. Nous empruntons ensuite une route très fréquentée pendant environ 30 km, mais fatigués par la circulation, nous optons pour une route secondaire.

Malheureusement, la route devient pavée après quelques kilomètres et pédaler devient rapidement désagréable. Alors que la nuit tombe, juste après un petit village, nous nous installons au fond d'un champ et trouvons un emplacement idéal pour notre tente, entouré par les montagnes. La nuit sera calme.

Mercredi 7 octobre 2015 28 km de Bitola à Boukovo Nous reprenons l’itinéraire par une voie pavée qui heureusement ne dure que quelques kilomètres. Le ciel est noir et la pluie commence à tomber, nous nous pressons pour arriver à Bitola. Nous nous réfugions dans un café pour un copieux petit-déjeuner et observons les gens qui s'activent sous la pluie. Le temps ne s’arrange pas, nous réservons donc une chambre pour la nuit mais devons patienter une partie de la journée en ville. En fin d'après-midi, nous partons en direction du village où nous avons réservé notre chambre. Sur la route, nous rencontrons notre hôte Tony, sur son scooter avec son chien entre les jambes. Nous faisons une halte chez sa mère, qui nous serre chaleureusement dans ses bras. Nous découvrons ensuite notre chambre, c’est assez “rustique” et ne correspond pas à la description indiquée sur Airbnb. Il n'y a ni douche, ni connexion internet encore moins de machine à laver. Tony pour s'excuser nous propose quelques fruits de son jardin en compensation. En soirée, Tony reçoit un couple d'amis et nous discutons de la Macédoine, de la religion, des Albanais qu'il n'apprécie pas vraiment, et l'un des invités défend, avec des arguments, que la Terre est plate… Pendant ce temps, Tony "cuisine" en jetant quelques poivrons sur la plaque électrique de sa gazinière. Nous passons une soirée particulière et une nuit peu confortable dans un lit également très rustique.

Jeudi 8 octobre 2015 107 km de Boukovo à Edessa (Grèce) Nous quittons Tony et nous nous mettons en route vers la Grèce. Après quelques kilomètres, nous arrivons au poste frontalier. Les douaniers sont très sympathiques. L’itinéraire qui suit est très vallonné et le vent nous fait face, comme trop souvent. Notre premier contact avec les Grecs est agréable, ils roulent à une vitesse raisonnable et nous saluent en passant. Nous nous arrêtons pour déjeuner dans un petit village, où nous ne manquons pas de goûter nos délicieux et premiers kébabs. Alors que l'après-midi touche à sa fin, la pluie se met à tomber généreusement. Nous nous pressons de rejoindre la ville d'Edessa sur une route détrempée et glissante. Sous une pluie battante, nous arpentons les rues à la recherche d'un abri pour la nuit. Nous sommes finalement ravis de découvrir l'hôtel Elena, où la douche chaude est un véritable délice.

La Grèce Vendredi 9 octobre 2015 137 km de Edessa à Loutra Volvis Les prévisions météo sont peu favorables pour les prochains jours. Nous effectuons quelques recherches sur internet et trouvons une chambre d'hôtel près d'un lac dans une station de thalassothérapie. C’est relativement bon marché, mais se trouve à 130 km de notre position actuelle. Nous décidons de relever ce défi et nous lançons à toute jambe en direction de Thessalonique. Pour une fois, le vent nous est favorable et le soleil, bien que timide, nous réjouit. En arrivant à hauteur de Thessalonique, nous prenons l'autoroute pour contourner la ville et croisons les doigts pour ne pas être interceptés par la police locale. La suite de l'itinéraire est plus tranquille et emprunte une petite route montagneuse. Finalement, nous arrivons à Lotra Volvis, heureux de pouvoir descendre de nos vélos. Le lieu est agréable, l'accueil chaleureux et la chambre propre et confortable. Cependant, tout semble fermé dans ce qui ressemble à un petit village de vacances. Nous devons faire des provisions et reprendre nos vélos pour atteindre le premier magasin situé à 6 km !

Samedi 10 octobre 2015 Loutra Volvis

La météo pluvieuse ne nous permet pas de prendre les vélos, et c'est une bonne opportunité pour nous reposer. Nous passons tranquillement la journée à ranger nos affaires, laver nos vêtements, et à étudier sur internet la suite de notre itinéraire. A un moment, la pluie cesse et le soleil se montre. Nous en profitons pour aller marcher et nous dégourdir les jambes. Nous faisons une balade sur les berges du lac, c'est un très bel endroit, avec en arrière plan, une chaîne de montagnes. C'est calme et loin de l'agitation. Il n'y a pas grand monde à cette période de l'année. Les dames de l'hôtel sont très accueillantes et nous font sentir comme à la maison, même si la barrière de la langue rend les conversations un peu difficiles.

Dimanche 11 octobre 2015 Loutra Volvis Ce jour ressemble beaucoup à la veille, il pleut et il y a des coups de tonnerre de temps en temps. À l'heure du déjeuner, une dame de l'hôtel nous a généreusement apporté sans que nous le demandions, une friture de poissons, une délicieuse salade de tomates et de pommes de terre, de la feta et du pain frais. Nous nous sommes régalés. L'après-midi, le ciel s'éclaircit et le soleil se montre un peu. Nous en profitons pour retourner faire une balade le long du lac. Marie a encore mal aux jambes. Ça semble se produire quand nous faisons un arrêt prolongé. En fin d'après-midi, nous avions réservé un hammam, mais nous arrivons avec une heure de retard, découvrant un peu honteusement que nous avions omis de changer d’heure à notre arrivée en Grèce, quelques jours plus tôt !

Lundi 12 octobre 2015 72 km de Loutra Volvis à Orfano Ce matin, alors que nous allions partir, les dames de l'hôtel nous ont offert du pain frais et du fromage pour la route. Nous sommes très touchés par ces attentions et les remercions chaleureusement. Après quelques kilomètres, comme nous nous y attendions, Marie souffre de douleurs aux jambes. Nous nous arrêtons et patientons, mais comme cela ne semble pas vouloir s'arranger, nous décidons d'accrocher les deux vélos avec une corde et repartons en convoi pour une quinzaine de kilomètres. Ensuite, ça va un peu mieux et Marie peut continuer seule. Nous rejoignons le littoral et nous faisons une pause dans un très bel endroit en bord de mer. Nous nous baignons sur une grande et belle plage absolument déserte. Les routes sont larges et peu empruntées, ce qui nous convient parfaitement. Nous longeons la côte et, alors que nous pédalons tranquillement, nous entendons quelqu'un nous appeler au loin. Il s'agit de Lota, une cycliste qui voyage depuis 5 mois et tente de rejoindre l'Inde en passant par le Pakistan et l'Iran. Nous discutons un moment, elle nous raconte ses péripéties, elle est très impressionnante, c'est une véritable aventurière. Nous nous quittons car elle a rendez-vous avec un couple de Grecs qui l'accueille en warmshowers. Nous trouvons un super bivouac sur la plage, mais alors que nous admirons le coucher de soleil, nous sommes assaillis par les moustiques qui nous obligent à nous enfermer dans la tente jusqu'au lendemain matin. Heureusement, nous avons prévu une bouteille de vin local et nous trinquons à la santé du peuple grec qui nous réserve un accueil des plus agréables.

Mardi 13 octobre 2015 69 km de Orfano à Kavalas Nous repartons de bon matin, mais sommes arrêtés dans notre élan : Olivier doit réparer sa roue, c'est la première crevaison du voyage. Nous avons entendu parler d'une source chaude et avons décidé d'y aller voir. Nous découvrons un endroit étrange et isolé, avec plusieurs bâtiments en ruines couverts de graffitis, quelques détritus jonchant le sol, ce n'est pas très engageant. Cependant, il y a deux belles piscines naturelles où l'eau semble bien chaude. Nous oublions le cadre et nous allongeons dans l'eau pour un délicieux bain relaxant. Plus tard sur la route, nous retrouvons Lotta, qui décide de nous accompagner pour un temps. Nous déjeunons dans un snack d'une très bonne salade grecque, puis roulons jusqu'à Kavalla. L'après-midi, nous profitons de la plage pour nous baigner et flânons dans la ville. Nous trouvons un bivouac quelques kilomètres après Kavalla, sur une colline au bord d'un chemin, qui offre un point de vue magnifique sur la ville et sa baie. Nous passons une soirée tranquille en compagnie de Lotta, à nous raconter nos aventures de voyage.

Mercredi 14 octobre 2015 77 km de Kavalas à Porto Lagos Nous reprenons la route en compagnie de Lota. Elle est très agréable, toujours souriante et pleine de vie. Nous avons mille choses à nous raconter et partageons nos points de vue sur plusieurs sujets que nous avons en commun. Nous croisons la route d'un couple de cyclotouristes Franco-Suisse qui roule depuis huit mois sur un itinéraire de Bangkok à

Paris. Nous sommes très impressionnés par leur périple, surtout la traversée de l'Himalaya. À l'heure du déjeuner, nous posons nos vélos près d'une belle église orthodoxe dans la ville de Xanthi. Nous roulons ensuite vers Porto Lagos, une jolie lagune. Nous installons notre bivouac en bord de mer et profitons du paysage et du coucher de soleil en discutant autour d'une bouteille de vin grec et quelques arachides.

Jeudi 15 octobre 2015 52 km de Porto Lagos à Profitis Ilias Nous prenons le petit-déjeuner sur la marina de Porto Lagos et rencontrons Pierre, un Français parti de Strasbourg en vélo couché. Il a suivi l'EuroVélo 6 et le Danube, puis a rejoint Istanbul. Il est maintenant sur le chemin du retour. Il nous fait essayer son drôle de vélo et ce n'est vraiment pas évident de trouver son équilibre. Il nous donne quelques bons conseils concernant notre arrivée à Istanbul. Nous empruntons ensuite des petites routes, nous arrêtant pour admirer les pélicans sur un marais salant. La route est agréable, il y a peu de voitures et les Grecs sont toujours aussi accueillants et curieux de notre voyage. A quelques kilomètres de Profitis Ilias, nous installons nos tentes en bord de mer. Nous célébrons notre bonheur par un apéro sur la plage autour d'un feu de camp nécessaire pour faire fuir les trop nombreux moustiques.

Vendredi 16 octobre 2015 35 km de Profitis Ilias à Mesimvria

Sur les conseils de Pierre, rencontré la veille, nous choisissons de suivre un itinéraire proche de la côte qui passe à proximité de sites archéologiques et d'un ancien théâtre. Il s'agit d'un chemin un peu cahoteux, bordé d'oliviers où quelques vaches errent librement au milieu du maquis. L'endroit est agréable, mais le chemin n'est pas vraiment praticable avec nos vélos bien chargés. Nous nous arrêtons pour improviser un concours d'escalade sur les rochers. Parcourir les 15 km de ce sentier va nous prendre une bonne partie de l'après-midi. Non loin de la ville de Makri, près d'un petit village, nous repérons un abri confortable le long de la mer, parfait pour bivouaquer. Nous faisons alors quelques réparations sur nos vélos, endommagés par le chemin.

Samedi 17 octobre 2015 55 km de Mesimvria à Phères Nous continuons jusqu'a Alexandroupoli ou nos routes se séparent avec Lota. Nous garderons un très bon souvenir de cette rencontre. La suite de l'itinéraire emprunte une route nationale avec beaucoup de circulation et il aurait fallu faire un très long détour pour l'éviter. A l’heure du déjeuner nous nous arrêtons dans un snack pour briser un peu la monotonie de ce trajet. Plus tard dans l’après-midi, nous arrivons à Phéres, une petite ville peu propice au bivouac, mais nous apercevons une colline un peu plus loin qui devrait nous permettre de nous installer pour la nuit. Au sommet nous découvrons la chapelle Saint Paraskevi. Une très belle bâtisse dans un endroit qui respire la sérénité. Nous nous installons discrètement en contrebas.

Vers 23h alors que nous dormons déjà, quelques jeunes viennent s'installer à proximité et nous devrons attendre 2 bonnes heures avant de retrouver un peu de calme. Nous avions oublié que nous étions samedi soir.

Dimanche 18 octobre 2015 69 km de Phères à Kesan (Turquie) Ce matin nous descendons de notre colline pour aller voir le village de Phéres. Nous nous asseyons en terrasse pour prendre un café et discutons avec notre voisin de table. Lorsque nous passons régler la note, nous apprenons que l'homme l'a déjà payé. Nous avons été très bien accueillis en Grèce et avons reçu de nombreux témoignages de sympathie. Nous reprenons la route nationale qui nous mène rapidement à la frontière turque. Nous sommes un peu affolés par la file de camions qui s'étend sur plusieurs kilomètres et qui attendent de passer les douanes. Nous décidons de les dépasser et, heureusement, quinze minutes plus tard, nous sommes en Turquie. Nous nous retrouvons sur large route à quatre voies mais avec une bande d'arrêt d'urgence confortable. Nous nous arrêtons dans la ville de Kesan et perdons pas mal de temps ce dimanche à trouver ou changer un peu d'argent. Les Turcs nous saluent en nous klaxonnant sur la route. Le paysage est un peu monotone et la circulation devient de plus en plus dense, alors que nous sommes encore à 210 km d'Istanbul. Le soir, nous quittons la grande route pour nous réfugier dans une petite forêt où nous trouvons un bivouac très tranquille.

La Turquie Lundi 19 octobre 2015 92 km de Kesan à Karaevli

Nous reprenons ce matin la route à 4 voies et ne la quitterons plus jusqu'à l'entrée d'Istanbul. Nous nous arrêtons dans un café en bord de route pour avoir accès au wifi et trouver un hôte Warmshower à Istanbul. Le serveur nous offre plusieurs tasses de thé et semble intéressé par notre périple. Un peu plus tard, nous nous arrêtons dans une station-service pour acheter de l'eau et du pain. Le propriétaire nous invite à nous installer et nous offre le thé, puis nous apporte des sandwichs de fromage et tomates, ainsi qu'une salade de légumes. Il refuse absolument que nous payions quoi que ce soit et nous donne encore un sac contenant d'autres provisions en partant. Nous rejoignons ensuite la ville de Tekirdağ où nous cherchons un endroit pour camper, mais devons parcourir encore quelques kilomètres pour sortir de la ville et trouver un endroit discret en bord de mer caché parmi les roseaux. Mardi 20 octobre 2015 64 km de Karaevli à Silivri

Il fait très beau ce matin et nous continuons sur notre route à 4 voies en passant par Marmara Ereğli. Malheureusement, la bande d'arrêt d'urgence disparaît et la route devient assez dangereuse pour nous.

Nous rencontrons des cyclo-voyageurs français et allemands, partis il y a 6 semaines de Berlin avec des vieux vélos et très peu d'équipement, juste quelques sacs plastiques accrochés sur leur porte-bagages. Nous arrivons à la ville de Silivri, qui est très urbanisée, et nous ne parvenons pas à trouver une pension ou un petit hôtel. Nous quittons donc la grande route et roulons 5 km au nord avant de sortir de la ville. Nous montons sur une colline d'où nous sommes visibles à des kilomètres à la ronde, mais heureusement la nuit commence à tomber. Nous nous installons au bord d'un champ. Malheureusement, l’endroit sera animé une bonne partie de la nuit par les allers-retours des tracteurs qui labourent les champs environnants et dont les puissants projecteurs illuminent notre temps. Mercredi 21 octobre 2015 52 km de Silivri à Avcilar

Il n'est que 5h quand nous sommes réveillés par des éclairs qui illuminent le ciel, l'orage approche et il est temps de lever le camp. Nous replions la tente et reprenons la direction de la ville alors qu'il fait encore nuit. Mais d'un coup, le silence est interrompu par les appels à la prière qui résonnent de toutes les mosquées alentour. Les chiens aboient de toutes parts, ajoutant à la cacophonie. Le tonnerre gronde en arrière-plan. Nous cheminons rapidement à travers les rues et nous nous arrêtons pour prendre un petit déjeuner dans un parc. Le soleil se lève, il est 7 heures. Nous poursuivons notre route vers Istanbul sous la bruine. La ville est déjà en effervescence et la route est saturée de véhicules. Circuler dans ce trafic dense et chaotique demande une attention de tous les instants.. Nous devons nous arrêter de temps en temps pour reprendre nos esprits.

A l'heure du déjeuner, nous arrivons à Avcilar, où notre hôte warmshowers réside. Nous déjeunons dans une cafétéria. Les gérants insistent pour nous prendre en photo et la publier sur leur page Facebook, nous rions de cette soudaine renommée. Plus tard dans l’après-midi, nous retrouvons Burak notre hôte warmshowers,. Il nous accueille dans un grand appartement où il vit avec sa sœur, sa nièce et sa petite amie. Ils sont tout de suite très sympathiques et chaleureux et nous posent de nombreuses questions sur notre voyage. Nous passons le reste de l’après-midi à faire connaissance et à échanger sur une multitude de sujets. Nous bénéficions d’une chambre très confortable avec un grand lit. Nous prenons une douche chaude et les retrouvons pour le dîner.

Jeudi 22 au Samedi 24 octobre 2015 Avcilar - Istanbul Nous avons passé trois nuits chez Bourak et sa famille et avons été accueillis avec chaleur et hospitalité. C'est un hôte attentionné qui nous a permis de partager des moments conviviaux. Bourak et son frère Faruk se sont montrés utiles jusqu'au bout en nous aidant à préparer nos vélos pour le voyage en avion. Il était même déterminé à nous accompagner le jour de notre départ pour nous assurer un voyage en toute sérénité. Après un ultime déjeuner avec eux, nous nous sommes rendus au centre d'Istanbul où nous avions réservé un appartement pour les 5 dernières nuits. Il était très confortable, proche des sites touristiques ainsi que des transports en commun. Le séjour à Istanbul s'est avéré être une expérience mémorable grâce à la générosité et à l'hospitalité de Bourak et de sa famille.

Dimanche 25 au jeudi 29 octobre 2015 Avcilar - Istanbul

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