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mardi 8 mars 2022 le figaro - N° 24 118 - Cahier N° 3 - Ne peut être vendu séparément - www.lefigaro.fr

enchères

une vente de NFT est organisée Pour la première fois en France Page 31

Défilés

Au Musée d’Orsay, louis Vuitton livre une ode à la jeunesse Page 32 34

Beeple/FauveParis ; PIROSCHKA VAN DE WOUW/reuters ; Paul Almasy/akg-images ; Maria Mosconi/Hans Lucas/La Maestra

Marcel Pagnol, vers 1950.

Figure emblématique de l’imaginaire provençal, l’écrivain et cinéaste fut longtemps boudé dans sa région. Un musée lui rendra bientôt hommage. PAGEs 30 et 31

Marcel Pagnol

Retour aux sources Le concours La Maestra en route vers la maturité christian merlin

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remier constat : le niveau de la deuxième édition de La Maestra était supérieur à celui de la première. Créé en 2020 par la Philharmonie de Paris et le Paris Mozart Orchestra sous l’impulsion de Claire Gibault, le concours a désormais acquis une crédibilité internationale. Nous espérons malgré tout qu’une compétition réservée ne sera bientôt plus nécessaire, la mixité de la direction d’orchestre étant devenue une évidence. Deuxième remarque, du critique frustré : notre favorite n’a pas atteint la finale ! Au premier tour, l’Allemande Ustina Dubitsky est la seule, non seulement, à avoir proposé une vision personnelle de Mozart, mais à l’avoir communiquée à l’orchestre en quelques secondes. En installant tout de suite son style et son tempo par le geste, puis en faisant changer le timbalier

de baguettes pour transformer le son, quelques indications d’articulation et de phrasé faisant passer de Karl Böhm à Harnoncourt en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. L’épreuve d’accompagnement fut moins convaincante, mais rien qui justifie une élimination. Heureusement, l’orchestre, qui s’était approprié sa conception avec gourmandise, a sauvé l’honneur en lui attribuant son prix !

discours musical vite décousu. La Polonaise Joanna Natalia Slusarczyk a été la plus régulière d’un bout à l’autre, le fait de sa technique accomplie et de son métier solide, à 36 ans. Rien

d’étonnant qu’elle ait reçu les prix des directeurs de salle de France et d’Europe : ils peuvent l’engager demain sans trembler. Ce que le jury a récompensé avec le premier prix, ce n’est pas

Complicité avec l’orchestre On en aurait volontiers appris davantage sur la Grecque Zoe Zeniodi, très à l’aise dans l’opéra, mais un peu abrupte dans sa manière de s’adresser aux musiciens. Et sur la très jeune Française Clara Baget, dont l’aplomb donne envie de la suivre. Restent les trois finalistes. Nous avions adoré l’Espagnole Beatriz Fernandez Aucejo au premier tour, la suite a exposé ses limites : les moulinets de ses grands bras sans baguette invitent à chanter avec souplesse, sans parvenir à structurer un

En choisissant Anna Sulkowska-Migon, le jury a récompensé la jeunesse et l’audace.

l’expérience, mais la jeunesse et l’audace, avec une autre Polonaise, Anna Sulkowska-Migon, 26 ans. La gagnante 2022 ne nous avait fait ni chaud ni froid au premier tour, mais elle est allée crescendo, établissant avec l’orchestre une complicité qui n’a pas de prix : celle qui fait que les musiciens ont envie de la suivre dans ses prises de risques. Non seulement elle a donné le plus d’atmosphère à la belle pièce composée par Graciane Finzi pour le concours, mais elle avait fait le tirage le plus périlleux avec Pulcinella, de Stravinsky. En apparence une innocente pochade néo-classique, en réalité une œuvre redoutablement difficile et pleine de pièges. Oubliant la pression du concours, elle a simplement invité les musiciens à s’y faire plaisir. Ce que le Paris Mozart Orchestra aura fait tout au long de ces quatre jours, avec une qualité de jeu et une endurance admirables. Très bien filmée par Arte (et toujours visible sur Arte Concert), La Maestra est en route vers la maturité. ■

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une chef d’orchestre Polonaise de 26 ans a été récompensée lors de la deuxième édition. Qui a acquis une crédibilité internationale.

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Lena Lutaud£@LenaLutaud

Envoyée spéciale à Marseille (bouches-du-rhône)

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34 jours du premier tour de l’élection présidentielle, les élus, si attachés à leurs racines provençales, se devaient d’être présents à cette soirée. « Dans le Sud, Marcel Pagnol dépasse tous les clivages politiques », raconte JeanMarc Coppola, adjoint à la culture, à Marseille, devant Violette, Victor et Aurélien, trois des arrière-petits-enfants de Pagnol. Ce 25 février, le château de la Buzine, dans l’est de la Cité phocéenne, organise le vernissage d’une exposition fort réussie, consacrée à la carrière cinématographique de Marcel Pagnol. Manuscrits, bobines de Manon des sources, affiches inédites signées Dubout, photos de tournage d’Angèle… Les pièces jamais vues et rares sont nombreuses. Alors que résonne La Valse d’Augustine, de Vladimir Cosma, composée pour Le Château de ma mère, d’Yves Robert, les petites-filles de Raimu, Isabelle Nohain et Laurence Brun, redécouvrent, émues, « L’Adieu à Raimu, écrit par Pagnol et lu à l’enterrement de l’inoubliable César, en 1946, par Jean ­Gabin ». Devenu riche grâce au théâtre, Marcel Pagnol était le Luc Besson des années 1930-1950. Auteur, réalisateur, producteur, distributeur, cet entrepreneur avait appris le métier à Paris, auprès de la Paramount. À Marseille, il possédait ses studios et trois cinémas, dont Le César, toujours en activité. « En 1941, au sommet de sa gloire, il achète le château de la Buzine pour y créer son Hollywood provençal, raconte Nicolas Dromard, co-commissaire de l’exposition. Joseph Goebbels lui demande de diriger le cinéma en France. Pagnol refuse de collaborer avec les Allemands, détruit à la hache ses dernières bobines, cède son empire à la Gaumont, puis vend la Buzine en 1956. Il ne fera plus jamais de cinéma. » Sept décennies plus tard, « Marcel Pagnol est revenu chez lui », se félicite Valérie Fédèle, directrice du château. Sous les flashs qui crépitent, Nicolas Pagnol, petit-fils du cinéaste, pose gaiement avec chacun. Ici, près de Marseille, cet homme d’affaires intelligent et bon vivant qui s’intéresse à la politique locale s’est fait beaucoup d’amis. Dans la rue, il est une vedette à qui l’on réclame un autographe. À 48 ans, il est considéré comme l’un des meilleurs ayants droit du pays. Pour Le Temps des secrets, de Christophe Barratier, qui sort au cinéma le 23 mars, il a négocié 300 000 euros et 5 % sur les recettes. Une somme à partager avec son père, son frère, navigateur à Madagascar, et sa sœur, coach, installée aux États-Unis. « Les autres descendants ne touchent rien, car mon grand-père avait donné ses droits d’auteur et son droit moral à ma grandmère », détaille-t-il.

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« Un lieu de vie permanent » Derrière son air jovial, Nicolas Pagnol sait qu’il joue gros. Cette exposition doit attirer des milliers de visiteurs, mais c’est aussi une vitrine pour les investisseurs. Un ambitieux Musée Marcel Pagnol doit ouvrir ses portes à Allauch, quelques kilomètres plus haut, en 2024, pour les 50 ans de la disparition de l’artiste, ou au plus tard en 2025 pour les 130 ans de sa naissance. Si les 4 millions d’euros du gros œuvre sont financés, il faut encore trouver 2,5 millions d’euros pour la partie muséale. À l’entrée d’Allauch, premier village provençal aux portes de Marseille, le mistral fait claquer les bâches qui protègent une bâtisse en briques rouges du XXe siècle. Perchés sur l’échafaudage, des ouvriers hissent des seaux. Des bruits de scie et de marteaux résonnent. Un lieu avec autant de cachet et entouré de 4 000 hectares de collines est inespéré pour abriter les collections Pagnol. « Cette ancienne usine électrique alimentait les tramways marseillais jusqu’en 1960 », explique Gérard Soler, chargé des travaux. Casque de chantier sur la tête, Lionel de Cala, maire LR de cette commune de 24 000 habitants, grimpe les marches à flanc de roche : « Les volumes sont immenses, les alcôves en enfilade idéales pour ce musée, qui contiendra six fois plus d’objets qu’à la Buzine. Tout autour, nous installerons un restaurant, un espace de coworking et des ateliers d’artistes. Je veux en faire un lieu de vie permanent qui revitalise le vieux village. » Le musée dévoilera des trésors jamais sortis de la famille, comme l’épée d’Académicien du patriarche. « Jacqueline, sa dernière épouse, dormait avec près de son lit, et son fils, Frédéric, fait de même, mais il nous la confiera », glisse Nicolas Dro-

Alors que l’écrivain et cinéaste a fait rayonner Marseille dans le monde entier, sur place, sa mémoire est peu honorée. En 2024 ou 2025, Allauch abritera une collection d’objets familiaux dans un lieu qui lui sera dédié. Enquête sur un projet élaboré en terrain miné.

mard. En ce début mars, le chantier avance à toute vitesse pour être achevé au printemps 2022. La seconde phase, celle du financement du musée, est sur le bureau du maire. « Il sera national, bénéficiera de l’aide du ministère de la Culture et sera géré par la municipalité, détaille Lionel de Cala. Une fondation financée à parts égales entre le public et le privé permettra de défiscaliser les investissements. » Pour Nicolas Pagnol, un rêve de quinze ans se concrétise. Sous le soleil de Provence, rien n’a été simple. Quand il débarque à Marseille, en 2004, le terrain est miné. Les relations des Pagnol avec les familles Giono et Raimu sont fraîches. Avec les élus locaux, c’est encore plus compliqué. Pagnol est lié à trois lieux mitoyens : Aubagne, où il est né, le 28 février 1895, Allauch, où il passait ses vacances, et Marseille, où il a fait ses études. À sa mort, le 18 avril 1974, cela fait trente ans qu’il vit entre Paris, Nice et la Normandie. Pour autant, il tient à être enterré dans les vallons de sa jeunesse, dans le charmant cimetière de La Treille. Sur sa tombe, des admirateurs ont déposé du romarin et des bonshommes replets en cailloux qui jouent aux cartes. « Nous avons la chance incroyable d’avoir ce grand auteur, producteur, réalisateur et académicien, qui a vécu et tourné autour du mont Garlaban, notre tour Eiffel locale », souligne fièrement le guide Georges Mérentier. Mais voilà, dans la Cité phocéenne, à

Marcel Pagnol le temps du musée

En haut : l’ancienne usine électrique, à proximité de Marseille, qui accueillera le futur musée. Ci-dessus : Marcel Pagnol (à droite), sur le tournage de Manon des sources. Ci-dessous : Nicolas Pagnol (à gauche) et le maire d’Allauch, Lionel de Cala, lors du vernissage de l’exposition « Pagnol raconte Pagnol », au château de La Buzine, le 28 février.

part quelques mètres de quai à l’entrée du Vieux-Port qui portent le nom de Pagnol, Jean-Claude Gaudin, qui a tenu la mairie pendant un quart de siècle, n’a rien fait pour sa mémoire. « Aucune statue ! Alors que mon grand-père a rendu Marseille célèbre dans le monde entier », s’emporte Nicolas Pagnol. Même désintérêt à ­Allauch pendant les quarante-cinq ans de règne du maire PS Roland Povinelli, dont les frasques alimentent encore les conversations sur les terrains de boules.

Filon exploité illégalement « Pour beaucoup de notables locaux, Pagnol caricaturait la Provence. Ils préféraient Jean Giono », analyse Lionel de Cala. « Complexée vis-à-vis de Paris, la bourgeoisie marseillaise s’est toujours crue au-dessus du petit peuple. Yves Montand, Fernandel, Raimu… Elle a longtemps eu honte de son patrimoine artistique. L’œuvre de mon grand-père les y ramène », ajoute Nicolas Pagnol. Finalement, seuls les communistes, qui ont tenu Aubagne pendant cinquante ans, ont exploité le filon. Mais illégalement. « Cela leur a rapporté beaucoup de sous. Ils vendaient même des randonnées sur les 150 hectares, propriété du fonds de dotation Marcel Pagnol, s’étrangle Nicolas ­Pagnol. J’ai été obligé de serrer la vis, tout le monde faisait sa petite tambouille dans son coin. » En 2014, quand le maire LR Gérard ­Gazay arrive au pouvoir à Aubagne, le ton change. Sa ville repose sur trois piliers : la Légion étrangère, l’argile et Marcel ­Pagnol. « Ne pas pouvoir fêter en 2015 le 120e anniversaire de la naissance de Pagnol était impensable, clame Gérard Gazay. Nous avons purgé le passé, versé quelques dizaines de milliers d’euros de dédommagement à Nicolas Pagnol et signé un contrat en bonne et due forme. » Depuis,

Les sites historiques du septième art reliés par un futur parcours À La Ciotat, l’Eden, le plus vieux cinéma en activité du monde, a rouvert fin janvier avec La Fille du puisatier, de Marcel Pagnol, en présence de son petit-fils ­Nicolas. « Nous profitons du Musée Pagnol pour lancer un parcours culturel ambitieux qui reliera les sites historiques du septième art dans la région Sud », annonce Jean-Louis Texier, adjoint au cinéma de la ville. À La Ciotat, on visitera l’Eden, son musée sur les premiers pas du septième art, le Fonds Michel Simon dans sa propriété perchée dans les Calanques et le célèbre salon des frères Lumières, là où se déroula la première projection du cinématographe en 1895.

De là, direction le château de La Buzine, l’Espace Pagnol à Aubagne, le Musée Pagnol à Allauch, les lieux de tournages de Marcel Pagnol, Yves Robert et Christophe Barratier dans les collines et le Musée Raimu à Marignane. Cette liste non exhaustive pourrait s’étendre à des sites liés à Yves Montand et Fernandel.

Centre mondial des tournages « C’est une excellente idée, estime Isabelle Nohain, qui accueille une centaine de visiteurs par mois dans le très joli musée dédié à son grand-père Raimu à Marignane. Autrefois, à cause des relations tendues avec la famille Pagnol, cela

aurait été impossible, mais cela va heureusement mieux et je serais ravie de participer à ce projet. C’est mieux de se regrouper que de se tirer dans les pattes. » Provence Berceau du cinéma sera le pendant historique des « grands studios de la Méditerranée » sur lesquels travaillent Emmanuel Macron, Benoît Payan, maire de Marseille, et les élus régionaux. Dès 2024, Marseille doit devenir un centre mondial des tournages au même titre que Paris, Londres et Los Angeles. Constructions de studios, d’écoles pour former créateurs et techniciens… La sélection des lieux est en cours. ■ L. L.

ces deux amis travaillent main dans la main et les visiteurs sont ravis : partout, les livres d’or sont remplis d’éloges. Chaque année, 40 000 visiteurs, dont beaucoup de scolaires et de seniors en car, visitent la maison natale, où est projeté un joli film avec Pierre Tchernia, puis grimpent au Petit Monde de Marcel Pagnol, où des centaines de santons ­ reconstituent ses films. L’escape game ­ Pagnol affiche complet. Tout comme les balades dans les collines. « Le parcours de 9 km est un best-seller. Les gens vont à la mer à Cassis, puis on les met à sécher sur le Garlaban (rires). En saison, la demande est telle que je fais le parcours trois fois par ­semaine », témoigne Georges Mérentier. Quant aux randonnées théâtrales de la compagnie Dans la cour des grands, elles remplissent les hôtels d’Allauch comme d’Aubagne. « Seconde activité la mieux notée sur Marseille sur 248 par Tripadvisor, elle attire 20 000 amateurs par an », se félicite son directeur, Emmanuel Fell, qui présentera au Festival d’Avignon Fabien, une pièce méconnue de Pagnol. Au vu du phénomène, construire un grand musée était une évidence. À Aubagne, les communistes ont laissé 164 millions d’euros de dettes, montant considérable pour une ville de 48 000 habitants. « Aubagne n’a pas la capacité financière pour un tel projet », regrette le maire. À l’affût de l’autre côté des collines, Lionel de Cala saisit l’opportunité. À 36 ans, ce jeune loup LR qui a passé douze ans à Paris dans les ministères et à l’Assemblée nationale avant d’entrer au cabinet de Renaud Muselier à la région rêve d’être maire d’Allauch. Il a le foncier et sait où trouver de l’argent. Il rencontre Nicolas Pagnol et intègre le projet dans son programme de campagne. Le soir du second tour des municipales, le 28 juin 2020, il lui téléphone, à minuit : « Je suis élu à 60 % des voix, on y va ! » À Aubagne, Gérard Gazay est bien déçu. Le 22 janvier 2022, Nicolas Pagnol organise un déjeuner. Les deux élus ont beau être du même parti, les querelles de clocher dans les collines sont légion. Le trio trinque au vin blanc du Domaine de l’Andouiller et pose sous le soleil. Lionel de Cala publie la photo sur Twitter. Gérard Gazay la reposte. La paix est scellée. « Tout doit avancer dans la même direction et j’ai encore de nombreux projets », raconte Nicolas Pagnol. En haut du chemin des Bellons, à Allauch, le pèlerinage à la Bastide neuve, où Pagnol passait ses vacances, est une déception tant cette maison paysanne est décrépite. « Je souhaite au moins remettre la façade en l’état », explique Nicolas Pagnol. L’étroit chemin débouche sur l’oliveraie de Pagnol. Le week-end, des bénévoles de Toulouse, de Lyon ou de l’Ardèche descendent en camping-car pour aider à débroussailler et revigorer les oliviers. « Nous avons commencé il y a un an et demi pour que les visiteurs puissent s’y promener », explique Gilles Valerio, qui

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culture

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NFT première vente aux enchères de collection en France

Depuis le 1er mars dernier, une loi autorise les commissaires-priseurs à disperser des « biens incorporels ». Malgré le flou juridique, la maison FauveParis se lance, le 10 mars, avec 46 artistes réputés du crypto-art.

Ville d’Allauch ; CMF-MPC

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50 000 personnes

ont participé à un cortège à Aubagne, près de Marseille, en 2015, pour célébrer les 120 ans de la naissance de Marcel Pagnol

AGENDA ●

Jusqu’à fin septembre

« Pagnol raconte Pagnol »

Exposition au château de La Buzine, à Marseille. ●

Du 12 mars au 5 juin

« Oh Marcel ! »

2,24 millions

Nombre cumulé de téléspectateurs du formidable documentaire « Les Trésors de Marcel Pagnol », le 5 juin 2019 sur France 3 et le 28 mai 2021 sur France 5

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tient un magasin de motoculture à l’entrée d’Allauch. Administrateur du Crédit agricole Alpes-Provence, « très attaché à l’esprit de tradition et du terroir, j’aide ­Nicolas Pagnol autant que je peux, explique ce chasseur. La Fondation Crédit agricole investit 20 000 euros pour construire le muret de l’oliveraie en pierres anciennes. » Dans les collines, là où son grand-père a tourné ses films, Nicolas Pagnol rêve d’un musée à ciel ouvert. « Les décors sont en ruine. J’adorerais reconstruire le village fictif d’Aubignane, entendre la symphonie d’Arthur Honegger dans la ferme d’Angèle. C’est un chantier colossal qui impliquerait Eiffage et Bouygues. Il faut monter le matériel par hélicoptère. » Lundi 7 mars, des avant-premières du film de Christophe Barratier ont eu lieu à Aubagne, Allauch et Marseille. Comme Nicolas Pagnol et George Mérentier, ceux qui l’ont vu n’en disent que du bien. En attendant de savoir si Christophe Barratier enchaînera sur un second film, Sylvain Chomet (Les Triplettes de Belleville) prépare Marcel et Monsieur Pagnol, un biopic animé qui vise les Oscars en 2025. « Dans les pays francophones, je pense avoir fait tout ce qui était possible, confie Nicolas Pagnol. Reste l’international. Des annonces seront faites au prochain Festival de Cannes. » Lui qui descend dix jours par mois à Marseille réfléchit à quitter Paris. Dans le Sud, le business Pagnol va prendre de l’importance. Et Violette et ses grands frères rêvent d’avoir la même enfance heureuse dans les collines que leur célèbre aïeul. ■

Exposition à la Friche La Belle de Mai, à Marseille. ●

23 mars

« Le Temps des secrets »

Sortie nationale du film de Christophe Barratier. Sortie en Provence le 16 mars. ●

Mai

« La Prière aux étoiles »

Le second tome de cette bande dessinée d’Éric Stoffel, Iñaki Holgado et Marko est tiré du film détruit par Marcel Pagnol pour éviter de collaborer avec les nazis. Bamboo Édition, 72 p., 14,90 €.



Du 7 au 30 juillet

« Fabien »

Cette pièce de théâtre de Pagnol sera présentée par la compagnie Dans la cour des grands au Festival d’Avignon, au Théâtre du Chêne Noir. 2024 Ouverture du Musée Pagnol à Allauch, près de Marseille, et sortie au cinéma du biopic animé Marcel et monsieur Pagnol, de Sylvain Chomet. ●

l faut l’admettre : les NFT sont un vrai bouleversement dans la façon d’appréhender le monde de l’art. La course pour vendre la nouvelle scène du crypto-art est lancée. Elle l’était déjà pour les maisons de ventes étrangères, notamment Christie’s ou Sotheby’s, premières à avoir créé, en octobre 2021, Sotheby’s Metaverse, plateforme de vente dédiée exclusivement aux œuvres originales numériques. Elle l’est désormais pour les commissairespriseurs français depuis le vote de la loi du 28 février « visant à moderniser la régulation des ventes aux enchères publiques ». Celle-ci a modifié de fait le code de commerce pour autoriser les maisons de ventes à vendre des « biens incorporels », dont les NFT (« non-fungible token », « jetons non fongibles ») font partie. Jusqu’à la promulgation de la loi, le 1er mars, au Journal officiel, cela leur était interdit, alors que le commerce des NFT est en revanche possible sur des marketplaces comme OpenSea ou en galerie. En jouant avec les contraintes et les vides juridiques encore nombreux, la société Fauve Paris (créée il y a huit ans dans le 11e arrondissement) a pris les devants. « J’ai dégainé le 24 février, mais trop tôt visiblement, pour une vente à quelques jours pourtant du vote de la loi, explique sa présidente, Lucie-Éléonore Riveron. Et j’ai été convoquée par le Conseil des ventes, mon autorité de tutelle, en audience contradictoire pour suspension au titre de l’urgence. Si je m’entêtais, je risquais gros. J’ai donc décalé de deux semaines cette vente malgré le fait que rien n’est clair, faute de décrets d’application de la loi », ajoute-t-elle. « Décrets qui ne changent rien à la mise en œuvre de celle-ci », tient à préciser le Conseil des ventes. Dans un climat houleux, FauveParis inaugure, le 10 mars, « The Burnt Auction, #NFT #CryptoArt #DigitalArt », une vente au titre brûlant et provocateur de 47 lots signés par 46 grands de la scène internationale – dont Pak, Hackatao, XCopy, Fewocious, Miss AL Simpson – mais aussi française, comme Agoria, Obvious, Hermine Bourdin, Raphael Erba ou Pascal Boyart, l’auteur de la fameuse fresque de la liberté guidant les « gilets jaunes », d’après Delacroix. Pour les collectionneurs de la vieille école, ces signatures avec des titres d’œuvres souvent barbares ne leur disent pas grand-chose. Hormis l’Américain Beeple (de son vrai nom Mike Winkelmann) dont la mosaïque de 5 000 images, Everydays: The First 5000 Days, vendue au prix record de 69,3 millions de dollars, en mars 2021 chez Christie’s, a fait le tour du monde. Estimée 22 000 à 28 000 euros, l’une de ses dernières créations, Abundance Day #5079, le lot numéro 2 de la vente, est une figure mi-ange, mi-démon, à la peau charbonneuse et les traits androgynes, avec une paire d’ailes blanches et lumineuses. Elle pourrait « tout simplement faire écho à notre goût pour le luxe, la richesse aux faux airs de liberté et de renaissance », dit la notice. D’un point de vue artistique, elle est un avatar de bien d’images banales et racoleuses déjà vues mais son pedigree peut la faire décoller. S’il y a déjà eu des ventes de NFT, notamment chez Me Aguttes, c’est la première fois qu’un tel ensemble arrive aux enchères, avec deux tiers de pièces de premier marché, un tiers de second marché, accrochées sous forme d’écrans sur les murs en brique de l’espace d’exposition. Chaque acheteur recevra sur papier un Smart Contract, contrat numérique automatisé et ultrasécurisé, s’appuyant sur la technologie de la blockchain, sorte de grand livre de notaire où sont enregistrées dans le marbre toutes les transactions. Pour tenter de convaincre les incorruptibles, le laïus très didactique de la maison FauveParis (lexique à l’appui !) débute par un « cri du cœur » dans l’introduction de son catalogue : « Il n’y a pas à comprendre les NFT, il faut simplement ressentir ! Un NFT est un simple outil technologique qui permet de donner de la valeur à des œuvres d’art conçues par et pour des écrans. Pour une animation vidéo ou un collage numérique, c’est plus difficile que pour un tableau ou une sculpture :

vous l’aimez, vous l’achetez. Mais l’œuvre numérique continue à être diffusée sur la toile. Le NFT, issu de la technologie révolutionnaire qu’est la blockchain, vous permet d’en devenir l’unique propriétaire, sans en empêcher la diffusion. Ceci n’est pas plus compliqué, il n’y a rien d’autre à comprendre. » En pratique, l’achat n’est pas si simple pour ceux qui ne manient pas encore les rudiments du numérique et de la cryptomonnaie. Mais la maison de vente vous accompagne pour transférer, après complet paiement de votre NFT sur un « wallet », solution de stockage d’actifs numériques et de cryptomonnaies. Jusqu’à peu, face à un mode d’emploi aussi complexe, beaucoup se méfiaient encore de la déferlante de ces « non-fungible tokens », dont la revente avec profit n’est de plus pas garantie.



Le Parlement a autorisé ces ventes de manière un peu brutale, sans discussion en séance publique



Henri Paul, président du Conseil des ventes

Dans un marché où les collectionneurs de l’ancienne génération ont encore un mode de fonctionnement assez traditionnel, aimant voir et toucher pour acheter une œuvre bien réelle, certains ont crié à la supercherie d’une bulle spéculative. Refusant d’admettre les NFT comme la conséquence logique de la société de demain qui manie l’art comme un jeu virtuel et non tangible, à projeter plutôt qu’à accrocher au mur. Les deux pratiques ne sont toutefois pas incompatibles. Après polémique, l’œuvre de l’Américain Beeple, chez Christie’s, a fini par entrer dans les mœurs. Accepter qu’un artiste connu du seul milieu de l’art numérique puisse venir en troisième position derrière un artiste vivant, comme Jeff Koons ou David Hockney, ne semble plus choquer. Ce Beeple est devenu la référence suprême, abondamment citée lors du colloque organisé à l’Institut de France par le Conseil des ventes aux enchères, le 1er mars, jour de la promulgation de la loi libéralisant la vente des NFT dans l’Hexagone. Ce dernier ayant commandé un rapport à Cyril Barthalois pour faire avancer la loi et mobiliser le législa-

teur était en mesure de faire un état des lieux et débattre des cadres de régulation à venir. « Que l’on s’en réjouisse ou que l’on s’en désole, les NFT existent et il est impossible d’aller contre, a observé l’auteur du rapport. Mais comme dans le pudding, il y a de tout dans les NFT, des œuvres que l’on peut collectivement reconnaître comme étant de l’art, mais aussi des pièces dont la qualité est plus discutable. » Le tri s’impose pour y voir clair. De son côté, le président du Conseil des ventes, Henri Paul, a reconnu que « le Parlement a autorisé ces ventes de manière un peu brutale, sans discussion en séance publique. Les commissaires-priseurs ont parfaitement conscience de leur responsabilité. Et c’est cette éthique de responsabilité qu’il va falloir mettre en œuvre », a-t-il conclu. Derrière souvent de belles phrases, on a pu mesurer l’ampleur des problèmes juridiques que soulève la vente des NFT : quid des droits de l’acquéreur, de la propriété intellectuelle, du régime fiscal des œuvres ou de la sécurité des paiements. Pour l’heure, c’est aux maisons de ventes de traiter de ces épineuses questions. Au-delà de pointer du doigt les complexités du marché des NFT, qui a dépassé les 44 milliards de dollars en 2021, les tables rondes ont montré la multiplicité des acteurs impliqués dans le domaine. Vendeur ou acheteur, qui choisir dans la jungle des start-up montées par des jeunes sortis pour la plupart de grandes écoles, la tête bien faite mais souvent sans culture de l’art et de son marché ? La majorité se juge à la hauteur des levées de fond et des acteurs qui sont derrière. Encore très discret sur son tour de table, Tanguy de Poncins a lancé avec Ethan Ohayon le duo est aujourd’hui en conflit Concept à la Frieze London en octobre 2021 et s’est fait connaître à celle de Los Angeles en février dernier. Le cofondateur de LaCollection, Jean-Sébastien Beaucamps, a signé à l’automne dernier un partenariat exclusif de cinq ans avec le British Museum, sur l’intégralité de ses œuvres, générant des revenus à 7 chiffres en moins de quatre mois grâce à la vente de NFT. La plateforme vient de se renflouer de 10 millions de dollars grâce au soutien notamment de Guillaume Houzé et Frédéric Jousset, deux importants collectionneurs, mécènes et investisseurs français impliqués dans l’art contemporain et venus tout naturellement au NFT. Un bon signe… ■

Abundance Day #5079, NFT de l’artiste américain Beeple, est estimé entre 22 000 et 28 000 euros. Beeple/FauveParis

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Béatrice de Rochebouët [email protected]

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Une ode à l’adolescence, son anticonformisme et ses idoles pour le malletier au Musée d’Orsay. Un exercice de monochromie sur fond d’« Euphoria » pour la griffe romaine.

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Louis Vuitton

la surenchère des pièces et des idées fait perdre le fil de l’histoire. Au titre des références teenagers, on lui sait gré de ne pas citer Euphoria déjà de tous les podiums (lui semble avoir préféré la série Squid Game, dont l’héroïne, Jung Ho-yeon, avec laquelle il a souvent travaillé, ouvre le show) et de remettre au goût du jour les premiers portraits en noir et blanc du photographe de mode David Sims (datant des années 1990) influencés par la musique d’alors et en particulier le mouvement shoegazing. H. G.

Valentino

Dès qu’elle a franchi la porte du show Valentino, hier au Carreau du Temple, Zendaya est instantanément devenue « tendance » sur Twitter. C’est-à-dire qu’à l’instant T, l’actrice américaine de 25 ans, égérie de la maison et héroïne de la série Euphoria (deuxième feuilleton produit par HBO le plus regardé dans le monde après Game of Throne) était le sujet le plus débattu sur la plateforme. Un beau coup de communication pour Valentino, surtout auprès de la jeunesse. « Zendaya est le visage de sa génération, un symbole de la diversité, explique Pierpaolo Piccoli, le directeur artistique, à l’issue du show. À mon sens, la mode doit porter ce message inclusif. Mais au-delà de ses origines (afro-américaine et allemande, NDLR), elle possède une personnalité forte, engagée. Nous partageons les mêmes valeurs, celles de la communauté Valentino. Et je suis content de dire

“communauté” et non “art de vivre”. » Outre les beaux discours (marketing) et le beau visage de la star, vêtue d’un non moins beau tailleur-pantalon en taffetas fuchsia incrusté de fleurs qui inondent désormais les réseaux sociaux, ce défilé automne-hiver 2023 était aussi et surtout un pur moment de mode. Ainsi, le créateur italien réussit l’exploit de présenter une collection toute rose (hormis quelques passages noirs : « une non-couleur qui intervient pour laver le regard et créer un choc visuel avant de revenir au rose », dit-il) sans être ni redondant, ni ennuyeux. Quatre-vingtun passages monochromes, au demiton près, allant du jour (ensemble pantalon cargo en coton, tee-shirt de garçon enfilé comme une robe, porté avec des talons de drag-queen) au soir (cape d’opéra réchauffant simplement un magnifique pantalon d’homme, crinolines brodées, longue robe de taffetas piquée de plumes marabout). « Avec l’expérience, j’ai appris à ne pas intellectualiser mon travail pour suivre mon intuition. Le monochrome oblige le regard à aller au-delà de la surface et à prêter plus d’attention à la coupe, aux détails, à la matière, ce qui fait le vêtement intrinsèquement. De la même manière qu’au fil des pages d’un livre de photographies en noir et blanc, on ne prête plus attention à la couleur des yeux ou des cheveux du modèle pour se concentrer sur son expression, son émotion, quelque chose de plus profond que l’apparence. » V. G.

la street crédibilité de Givenchy

Q

u’est-ce que le streetwear ? La question s’est posée quand le regretté Virgil Abloh, nommé chez Louis Vuitton en 2018, a fait de ce style venu de la rue (comme son nom l’indique en anglais), inspiré de différentes sous-cultures parmi lesquelles le hip-hop et le sport, une tendance majeure dans le luxe. Deux ans plus tard, Abloh prophétisait la fin du sweat-shirt et de la basket toutepuissante sur les podiums. Et bien, si l’on en croit le dernier défilé Givenchy, ils ont encore de beaux jours devant eux. Sur le podium transparent surélevé par des échafaudages, posé au milieu de la fosse de l’U Arena à Nanterre, une dizaine de femmes et d’hommes ouvrent le bal, vêtus de couches de sweats à capuche et de tee-shirts à logos délavés et tagués de messages rock, enfilés sur des cuissardes pour elles et des pantalons cargo pour eux. « Je voulais explorer la dimension 3D du tee-shirt en les découpant et en les empilant pour en faire une seule pièce, explique Matthew Williams, le directeur artistique de la maison dans le giron de LVMH, en coulisses. Je les ai réalisés pendant les essayages avec les mannequins.

Alessandro Lucioni/Gorunway.com

Louis Vuitton, le plus bel âge Valentino, en rose « pretty »

IMAXTREE.COM

amour de la mode n’a pas d’âge, se dit-on devant le rang des grands clients Louis Vuitton installés dans la galerie Courbet du Musée d’Orsay où se tient pour la première fois un défilé - le malletier habitué à présenter ses collections féminines au Louvre depuis cinq ans a, cette saison, traversé la Seine. N’a pas d’âge donc, puisque les couples richissimes qui nous font face, tout en Monogram intégralement blanc ou de couleurs fluos vêtus, n’ont plus vingt ans depuis un certain temps, et leurs baskets flambant neuves n’y changeront rien. Succomberont-ils à ce vestiaire de l’hiver prochain, qui s’inspire librement du style adolescent ­(Nicolas Ghesquière dans un question-réponse transmis aux journalistes parle de « teenage fantasy »)? Le directeur artistique français adore la notion de dissonance. Et il est vrai que la cohabitation des grands formats de Courbet, des invités endimanchés et de ces vraies-fausses étudiantes en pantalon de velours à zip en cuir un brin SM ou en robes chasuble de lurex 3D, chaussées de tennis montantes imprimées ou de penny loafers à bout ouvert, est pour le moins étrange. On retrouve également son goût pour l’attitude butch, terme créé dans les années 1940 désignant les lesbiennes s’habillant de manière masculine, et qui se traduit par un costume à revers foulard enfilé sous une seconde veste très ample et sur une chemise aux imprimés ultracolorés et cravate grise. L’inverse, des filles très fille, est aussi vrai comme en témoignent ces jupes courtes gonflées façon crinoline et ces mousselines délicates rose poudré passées sous des tee-shirts de rugby. Quoi qu’il en soit, une bonne part des unes et des autres porte à l’épaule ou au bout des doigts, de nouvelles versions des sacs maison (très logo mais très désirables), le Loop oversize, le format reporter Cité et la fameuse Petite Malle (la dame refaite en face de nous a quasi la même). Comme toujours, Ghesquière, qui n’aime rien tant qu’expérimenter les matières et les archétypes du vêtement, signe de magnifiques pièces, telles cette canadienne en cuir et, plus accessible, une série très cool de pulls de montagne. Il affectionne aussi l’anachronisme et reproduit ici ce même clash des époques, réussi en 2017, d’habit à la française porté avec des baskets. Mais

Journal de bord de paris hiver 2022-23

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Ester Manas

uSamedi 5 mars, 10 h 30

Ester Manas

La visibilité des corps (en dehors des standards de la taille mannequin) est l’une des grandes nouveautés de cette semaine des collections. De plus en plus de créateurs font défiler des modèles - professionnels ou non - ronds, voire très ronds. Mais pour une jeune fille « plus size » (au-dessus du 42) sur le podium, combien de silhouettes filiformes ? Encore plus ambiguë, la designer dont tout le monde parle, Nensi Dojaka (gagnante du prix LVMH 2021), présentait le mois dernier à Londres sa collection de l’hiver prochain ultrasexy sur plusieurs femmes aux courbes voluptueuses ou encore enceintes, mais ne vendait pas au-dessus d’un (petit) 40 dans son showroom… Chez

Ester ­Manas, le message correspond à la réalité du vêtement. Le concept « One Size Fits All », consistant à développer des designs et des matières pouvant habiller toutes les morphologies, correspond à 80 % de la collection, le reste étant décliné en trois tailles capables de couvrir une large amplitude. Ce postulat est évidemment contraignant, puisqu’il s’agit d’identifier des matières à la fois stretch et seyantes pour créer leur esthétique sensuelle et joyeuse. « Nous utilisons pas mal de matières venant de la lingerie, comme du tulle stretch, et parfois du maillot de bain pour en faire un vestiaire du quotidien, confirme le Belge Balthazar Delepierre, le cofondateur, avec la Française Ester Manas. Nous utilisons un système de fronces qui ajoutent du tissu supplémentaire, permettant ainsi d’agrandir au niveau des formes afin que la ligne reste jolie. » Sur le podium, les jeunes femmes - pour beaucoup amies du couple et non professionnelles - dévoilent, pour leur baptême du feu, des corps en pleines formes et tout leur sex-appeal dans leurs blouses jouant sur les transparences associées à des jupes fendues, leurs longues robes en maille blanche à découpes, leurs brassières lingerie et leurs jupes

crayon en maille. La palette de couleurs, de l’orange vif au corail, du vert sauge au mousse, du gris bleuté au rose magenta, infuse une joie de vivre authentique qui fait du bien en cette Fashion Week. H. G.

20 heures

Que le travail d’un studio de création peut être ingrat. Chez Ann Demeulemeester, pas de directeur artistique pour incarner les collections. Le studio se charge de tout, et n’a même pas les honneurs de saluer à la fin du défilé. Entre les murs du magnifique Couvent des Cordeliers, on joue les hits du répertoire de la Belge, les longues vestes en laine bouillie, les superbes trenchs à lanières, les robes décolletées près du corps, les teintes oscillant entre le plus profond des bleus et le noir. L’exécution est impeccable. Il est certain que les aficionados de la maison (ils sont nombreux) trouveront leur compte. Mais on a l’impression d’assister à un défilé hommage, plus qu’à une nouvelle collection. À vouloir trop respecter les archives, sans insuffler de supplément d’âme ou de nouveauté, on peine à exciter. Dommage. MATTHIEU MORGE ZUCCONI

PIROSCHKA VAN DE WOUW/reuters

Hélène Guillaume [email protected] et Valérie Guédon [email protected]

Je voulais rendre hommage à cette influence street introduite par Riccardo Tisci (à la tête du style de 2005 à 2017, NDLR). D’ailleurs, donner à ces vêtements décontractés une silhouette assez forte pour défiler sur un podium a représenté l’un des plus grands défis de cette collection. » Puis, l’Américain cite (forcément) Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s (le film qui popularisa la petite robe noire d’Hubert de Givenchy dans le monde entier), parle de l’imprimé ocelot de 1955 extirpé des archives et réinterprété, rend hommage au savoir-faire des ateliers couture. Une « tension entre formel et informel », entre créations extraordinaires et vêtements ordinaires, entre petites robes de cocktail à volants de plumes d’oie ou entièrement brodées de perles de différentes tailles et baggys en denim élimé, sneakers futuristes et sweats délavés, qui fait le charme de ce vestiaire. V. G.

le figaro

Télévision

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« Les deux Alfred », double dose d’humour À la manière de Jacques Tati, Les frères Podalydès misent tout sur la douceur et la poésie dans un monde de brutes uberisé. Une savoureuse comédie sur deux hommes ringardisés par la société ultra-connectée. Éric Neuhoff [email protected]

I

l est au chômage, ce qui est assez commun. Sa femme est sous-marinière, ce qui est moins banal. Alexandre l’a trompée. Grosse erreur. Elle part en mission et il a deux mois pour lui prouver qu’il peut s’occuper de leurs deux fils et éviter le divorce. Son banquier le harcèle. En face, il utilise des euphémismes (« Nous sommes ponctuellement séparés »). Son dernier job consistait à être sous-directeur d’une entreprise d’enluminures (traduire : imprimeur). Aubaine, une boîte accepte de le tester. Problème, la règle dans cette startup 2.0 y est de ne pas avoir d’enfants. Alors Alexandre jongle avec les horaires, planque les doudous (les singes en peluche qui donnent leur nom au film), masque son fond d’écran. Chez lui, lors des visioconférences, il cache les jouets dans le frigo, arrache les dessins aux murs. Heureusement qu’il a rencontré à la crèche un hurluberlu qui s’appelle Arcimboldo, dont la tâche se résume à récupérer des drones sur les trottoirs. Dans cette so○○○¡ ciété de pointe (The Box), il y a une table de ping-pong au milieu du hall et des distributeurs de bonbons un peu partout ; on emploie un jargon moderne et technocratique, semé d’anglicismes. Son poste, déjà : « reacting process ». Ne pas trop se demander de quoi il s’agit. Les rendez-vous se passent en « one to

one ». Sa supérieure Séverine n’est pas de la tarte. Sandrine Kiberlain, qui l’incarne, est odieuse à souhait, avec sa voiture autonome, son portable vissé à l’oreille, son ton pète-sec. Évidemment, sa tenue est prévisible : manteau noir et chemisier blanc.

Un univers où l’amour reste possible

Quel boulot ! Il faut être disponible H 24 (toujours faire semblant de comprendre), trouver des idées neuves pour une municipalité où l’on a grandi par hasard, déjeuner avec le maire, dont l’adjointe en robe léopard est la femme (ne pas oublier de s’extasier sur les cromesquis). Depuis Londres, le jeune patron multiplie les mises en garde, convoque tout le personnel à des galettes des rois virtuelles. Séverine pousse des soupirs, bouscule son « binôme », devient presque humaine. Avec Les Deux Alfred (sorti en salle en 2020, inédit à la télévision), les frères Podalydès s’en donnent à cœur joie, retrouvent l’alacrité de Versailles rive gauche, leur moyen-métrage sorti en 1992. Ils enchaînent les gags et les quiproquos. Le monde du travail est un enfer souriant et coloré. La peur explique les rapports. L’hypocrisie est de rigueur. Pauvre Alexandre, dont les qualités principales sont « l’honnêteté, la gentillesse et le goût du délire ». Allez décrocher un CDI, avec ça. Le film galope, entre deux tours de manège au jardin public, un numéro de claquettes impromptu dans une rue la

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Les frères Podalydès et Sandrine Kiberlain dans une comédie où l’on peut rire sans rougir.

nuit. C’est un univers où la technologie s’affole, mais où l’amour reste possible une fois admis les tests de grossesse et les biberons. Voilà enfin une comédie où rire sans rougir, qui possède la tendresse lucide d’un Sempé. Le débonnaire Bruno ­Podalydès (qui réalise) donne la réplique

AfBrillot/Why Not Productions/ Canal+

à son frère Denis. Leur complicité fait plaisir à voir. Sandrine Kiberlain est audessus de tous les éloges dans ce rôle de fausse Cruella bientôt rattrapée par ses sentiments. Le cinéma est fait pour danser un slow sur If You Leave Me Now à côté d’une auto en panne. Deux Alfred, sinon rien ! ■

« The Good Fight » : le combat continue

La saison 5 de la série judiciaire est enfin disponible sur Téva ET colle toujours aussi bien à l’actualité des États-Unis.

Christine Baranski, géniale dans le rôle de Diane Lockhart, une avocate farouchement démocrate. CBS BROADCASTING INC. ALL RIGHTS RESERVED/TEVA

PROBLÈME N° 5920

HORIZONTALEMENT

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1. Ivresses au flacon. - 2. L’esprit des partis y demeure (deux mots). - 3. Trou à poisson. Pause durant le Calvaire. - 4. Vieille Citroën jumelle de la Peugeot 104. André Gide l’a fait voyager en haute mer. Peut briser une carrière. - 5. Pièces de secours. Passé à la réalisation. - 6. Ne peuvent plus être pris en compte. Vieux paysan. - 7. Faisait déborder la soupe au lait. Fait feu. La langue dans la poche. - 8. Enfermé dans l’auto.

Justice sclérosée Le cabinet d’avocats afro-américain auquel appartient Diane est dans la panade. Adrian Boseman (Delroy Lindo), son partenaire noir, a décidé de s’engager dans la politique ; Lucca (Cush Jumbo) est débauchée… Comment garder l’esprit original de la société avec une partenaire blanche à sa tête, même en binôme avec Liz (Audra McDonald), fille du fondateur. D’autant que Marissa Gold (Sarah Steele), la fille de l’inénarrable Eli

Par Vincent Labbé 1

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BRIDGE

Par Philippe Cronier www.lebridgeur.com

PROBLÈME N° 3263 : Lien ténu

SOLUTION DU PROBLÈME N° 3262 : Tout beau, tout neuf Contrat : Sud joue 4 Cœurs après une ouverture de 1♣ en Ouest. Entame : 10 de ♣. Vous découvrirez qu’Ouest possède AV9 à l’atout.

 A R D V 10 73 AR43 V7 O

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Contrat : Sud joue 3 Sans-Atout.

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Entame : Valet de ♦.

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goût marqué pour les hommes de loi un rien barrés. Après un Michael J. Fox (Retour vers le futur), avocat farfelu d’heureuse mémoire dans The Good Wife, invité en saison 4, ou Michael Sheen (Good Omens) dans la saison 3, c’est au tour de Mandy Patinkin (Esprits criminels, Homeland) de venir mettre une joyeuse pagaille dans le cabinet. Vrai faux juge, il officie dans l’arrière-boutique d’un magasin de photocopies et se plaît à donner raison à ceux qui ont la bonne idée d’aimer, comme lui, les Grateful Dead. Après avoir interrogé la politique identitaire des États-Unis, les auteurs soulèvent ainsi une autre question : la justice, sclérosée, ne seraitelle qu’une parodie ? ■

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MOTS CROISÉS

1. Courant dans la nature. - 2. Le climat a été favorable à son éclosion. - 3. Victime d’une très forte grippe. Fait de l’huile. - 4. Trouve un emploi grâce au chaumage. - 5. Note. Conservé dans le même état. - 6. Le stationnement des caravanes y est autorisé. Premier en calcul. - 7. A changé d’agence. Place la mise. - 8. Travaillai à perdre haleine. - 9. Au piano ou à l’écran. Paille pour la toiture. - 10. Confia ses clés. - 11. Bahut de style anglais. Morceau de biniou. - 12. Phrase brillante et morale.

de The Good Wife, jamais à court de ressources, se bat pour quitter son job de détective et devenir elle aussi avocate. Comme toujours, la série trouve une grande crédibilité dans sa façon de coller habilement à l’actualité. Les événements de l’année de l’élection de Joe Biden défilent à l’écran : le confinement de l’État de l’Illinois en mars, avec son lot de conséquences - port du masque, plaidoiries en zoom… - l’affaire George Floyd et les émeutes Black Lives Matter en mai. Avant de poursuivre en 2021 avec notamment la prise d’assaut du Capitole. Et, comme toujours, les créateurs de la série font la part belle à des seconds rô○○○¡ les savoureux, avec un

Fournissez le Valet, pour savoir à quoi vous en tenir. S’il fait la levée, l’horizon s’éclaircit (la coupe d’un ♠ du mort sera votre dixième pli). Mais admettons qu’Est couvre de la Dame, prise du Roi. Vous rejouez atout pour le Roi, ♦ pour le Roi, encore atout pour l’As d’Ouest (Est défausse le 2 de ♠) qui rejoue ♣ pour l’As du mort. Vous purgez le dernier atout avec la Dame (Est défaussant cette fois un ♣). Comment espérezvous gagner à ce stade ? Après avoir vu la Dame de ♣ à droite, 643 vous savez que l’ouvreur détient l’As RD74 de ♠. Si Est possède un honneur et le A542 9 à ♠, vous pouvez encore gagner. AV V952 Jouez ♠ pour le 8 pris de la Dame par  A D 7 N 3 Ouest. Coupez son retour à ♣ et jouez ♠  A V 9 O E  D 9 3  V 10 8 6 S pour le 10. Votre Roi est affranchi et  10 9 8 5 D743 votre contrat réussi.  R 10 8

RONDE DES MOTS© : LIGNE 1 : PISTOU, RÉUSSI, CRÉPUE, PRIMER, VERDIR, DEXTRE. LIGNE 2 : TRÉSOR, SELLER, PÉTALE, MÉRITE, DÉSIRÉ, TUEUSE.

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n se souvient encore de la toute première scène de la saison 1 de la série judiciaire dérivée de The Good Wife. Diane Lockhart (géniale Christine Baranski) effondrée face à son écran de télévision lors de la prestation de serment de Donald Trump. Grande démocrate devant l’Éternel, elle n’en a pas moins succombé au charme d’un républicain amateur d’armes. Et, alors qu’elle assiste avec son mari au décompte des voix pour l’élection présidentielle de 2020, elle s’alarme : « Trump semble gagner des voix dès que tu t’assois sur ce canapé. Si tu m’embrasses, on perd la

Georgie… Va donc regarder Fox News dans la pièce à côté ! », lui assène-t-elle. On reconnaît ainsi, en ce début de saison 5 de The Good Fight, l’humour décapant et les affinités politiques de ses showrunners Michelle et Robert King.

SOLUTION DU NUMÉRO PRÉCÉDENT

céline fontana £@CelineFontana

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VERTICALEMENT 1. Mauriciennes. - 2. Anticalcaire. - 3. Stomacal. Bec. - 4. Tipé. Anar. Ih. - 5. Étire. Giorno. - 6. Rosace. Rieti. - 7. Eut. Ogre. Mer. - 8. Stertoreuses.

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HORIZONTALEMENT 1. Mastères. - 2. Antitout. - 3. Utopiste. - 4. Rimera. - 5. Ica. Écot. - 6. Caca. Ego. - 7. Ilang. Rr. - 8. Éclairée. - 9. Na. Roi. - 10. Nib. Rems. - 11. Éreintée. - 12. Séchoirs.

mardi 8 mars 2022 le figaro

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météo

Tous les programmes dans TV Magazine et sur l’appli TV Mag

À LA DEMANDE 21.10

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Koh-Lanta

21.10

Unis pour l’Ukraine

Téléréalité

ÉPHÉMÉRIDE St-Humphrey Soleil : Lever 07h17 - Coucher 18h45 - Premier croissant de Lune

MATIN Marie Stuart, reine d’Ecosse

Alexandra Ehle

Concert

par

Série. Policière

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Prés. : Denis Brogniart. 2h30. Le totem maudit. Inédit. Coup de théâtre lors de la seconde soirée puisque Franck, doyen du groupe, décide de plier bagage de son propre chef. Après avoir confondu une racine urticante avec du manioc, ce dernier fut atteint d’une sévère paralysie buccale. 23.40 Une famille en or. Div.

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Prés. : Leïla Kaddour et Nagui. 2h45. France Télévisions et Radio France s’associent aux côtés de la CroixRouge française face à l’urgence humanitaire, pour soutenir et aider le peuple ukrainien et toutes les populations touchées par le conflit. 23.55 Nous, les Européens (sous réserves). Mag. Prés. : Eléonore Gay.

Fra. 2021. Saison 2. Avec Julie Depardieu. 2 épisodes. La nouvelle affaire qui occupe Alexandra consiste à découvrir qui a pu inoculer la peste au propriétaire d’un domaine viticole du Bordelais. 00.20 Les vertueuses. Film. Court métrage dramatique. Avec Lou Bennett, Carla Besnaïnou. Inédit.

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Les 2 Alfred

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Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Eglise

Film. Comédie

Documentaire

Fra. 2020. Réal. : Bruno Podalydès. 1h32. Avec Denis Podalydès. En difficulté financière, un père de famille se doit de cacher l’existence de ses enfants à son nouvel employeur, sous peine d’être mis à la porte. 22.45 Benedetta. Film. Drame. Avec Virginie Efira.

NCIS

Série. Policière

Fra. 2017. Réal. : Marie-Pierre Raimbault, Eric Quintin. 1h33. Enquête sur l’un des plus anciens tabous de l’institution catholique : le viol de religieuses par des ecclésiastiques .

EU. 2021. Saison 19. Avec Sean Murray. Le deuxième homme. Inédit. La mort de Gibbs est annoncée dans les médias pour apaiser le tueur. En secret, la traque se poursuit, menée conjointement par le NCIS et le FBI.

22.30 Cinq femmes, cinq cultures, une histoire : #Female Pleasure. Doc.

21.55 NCIS. Série. Policière. 4 épisodes.

20.40 Touche pas à mon poste !

19.50 Les Marseillais au Mexique

20.10 Quotidien. Div.Inédit.

21.20 Cent dollars pour un shérif

21.05 L’âge de glace 3 : Le temps des dinosaures

21.15 Désir : Ce que veulent les femmes

23.30 Big Jake. Film. Western.

22.50 L’âge de glace 2. Animation.

23.00 La révolution #MeToo. Doc.

20.00 C à vous la suite. Talk-show.

19.15 Americars. Doc. 2 épisodes.

21.00 A tout prix

21.05 Les trésors perdus d’Egypte

19.00 La guerre de 1870 – Les dernières cartouches. Documentaire.

Film. Western. EU. 1969. Réal. : Henry Hathaway. 2h08. Avec John Wayne. Inédit. Aidée par un vieux shérif borgne et un Texas Ranger, une jeune femme, à peine majeure, traque le meurtrier de son père.

Film. Animation. EU. 2009. Réal. : Carlos Saldanha, Michael Thurmeier. 1h34. Deux mammouths, un tigre et un écureuil partent à la recherche de leur ami, un paresseux, enlevé par un tyrannosaure.

Documentaire. Fra. 2022. Réal. : Emilie Helmbacher. 1h30. Maison à tout prix. Inédit. Chaque année, 12 000 familles se lancent dans la construction de leur propre maison, une aventure au long cours avec, à la clé, un résultat incertain. 22.30 C ce soir. Talk-show.

Documentaire. GB/EU. 2020. 0h45. A la recherche de Cléopâtre. Les archéologues suivent une piste vers la tombe de la dernière reine : Cléopâtre. La trouvaille d’une momie apportera des éléments de réponses. 22.00 Les trésors perdus d’Egypte.

Documentaire. Fra. 2022. Réal. : Tristan Le Guillou. 1h45. Inédit. Le désir féminin reste nébuleux, insaisissable et mystérieux : des femmes de tous horizons et de tous âges ont été interrogées sur leurs envies.

20.50 Joséphine Baker, un destin français

Doc. Fra. 2021. Réal. : Dominique Eloudy-Lenys. 0h50. Joséphine Baker, artiste, espionne, résistante, militante antiraciste et féministe. 21.40 Indochine, quand les femmes entrent en guerre. Documentaire.

Film. En 1560, après le décès de son mari le roi de France François II, la jeune Marie Stuart refuse de se remarier. Elle retourne dès l’année suivante dans son Ecosse natale et réclame le trône auquel elle a droit depuis la mort de Jacques V. Mais depuis Londres, sa cousine, la reine Elisabeth Ire, ne voit pas son retour d’un bon œil : de par son ascendance, Marie pourrait en effet revendiquer la couronne d’Angleterre. Les deux femmes sont contraintes de s’affronter. Inspirée une récente biographie de Marie Stuart, le premier film de la metteuse en scène de théâtre britannique Josie Rourke impressionne par son intensité dramatique et sa beauté formelle. Saoirse Ronan, dans le rôle-titre, est bouleversante.

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➜ 12 heures : « Le Buzz » (avec TV Magazine) – Invitée : Agathe Lecaron, animatrice de « Bel & Bien » et de « La Maison des maternelles » sur France 2. Interviewée par Damien Canivez et Nathalie Chuc.

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Mardi 8 mars sur lefigaro.fr

➜ 18 heures : « Points de vue », l’émission de décryptage de l’actualité présentée par Alban Barthélémy. Avec un suivi de la guerre Ukraine-Russie en compagnie d’un journaliste du service international ; avec Didier Leschi, DG de l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration), sur la question des réfugiés ukrainiens en France.

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MOTS FLÉCHÉS DU FIGARO N°3152 ÉNORME APPAREIL PIQUER LA CURIOSITÉ

INSTITUTION DE L’ONU CERNA

COUVERT D’UN TISSU HOMME SEUL

VILLE DE LA CASBAH PRÈS DE

PILIER DE COIN ABSENCE D’INTÉRÊT

MORDANTS

PASSE SOUS SILENCE

IL EST RÉVOLTÉ

LA PETITE REINE DES CHEMINS CREUX

AIDE À L’ART TAPIS DE CUISINE AU COMPLET COURTE LETTRE

FILS DE LAMECH MOUSSE DE VAGUE

ROI D’ALFRED JARRY RAYURES

EN FACE, MAIS AU CENTRE POÈME

DOIGT DU SOL QUI EST ARRIVÉ

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PREMIER COURS DE GÉOGRAPHIE PANTALON SERRÉ

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ILS ONT LEURS JETEURS

DÉAMBULER ENNOBLIT

MARGINALE UNITÉ DE MESURE

GARDE À L’ŒIL LE MOLYBDÈNE QUESTION DE TEST PSYCHOLOGIQUE

INTRODUIT UN SOUHAIT ZIGOUILLÉ AU DOS DU PÈRE NOËL RÉGIME SOCIAL

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COQUINE DONNAI DE L’AMPLEUR

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le figaro

mardi 8 mars 2022

37 Français pour échapper à l’étau allemand en juin 1942. Elle s’intéresse aussi à Lydia Litviak, pilote de l’aviation soviétique, et à Noor Inayat Khan, princesse indienne engagée dans le SOE et dans la résistance à ­Paris. Toutes ces héroïnes la frappent pour la même raison : « Elles n’étaient pas obligées. » Souvent, elles évoluaient dans un cadre privilégié avant de plonger dans la guerre, le risque. Et elle, Marie-Laure ­Buisson, était-elle obligée de s’engager ? De ces parcours romanesques elle ne veut pas gommer l’aspect féminin, pour ne pas dire sentimental : selon elle, le cœur joue dans l’histoire un rôle qu’il ne faut pas mésestimer, de César jusqu’à Napoléon. C’est donc sans fard et à rebours d’une vague littéraire moderne qu’elle campe des héroïnes pleinement femmes, belles et n’ayant pas froid aux yeux : sous sa plume, Caroline Chérie a une belle descendance.

livre Présidente d’une fondation qui vient en aide aux blessés de guerre, Marie-Laure Buisson publie une galerie de portraits d’héroïnes militaires d’hier et d’aujourd’hui.

Marie-Laure Buisson l’engagement au féminin [email protected]

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on tailleur clair au milieu d’une troupe en treillis kaki est devenu familier des prises d’armes de la Légion étrangère. Depuis 2019, Marie-Laure Buisson est ­ marraine du 4e régiment étranger, le régiment de formation des futurs képis blancs. Marraine ? Qu’est-ce à dire dans une troupe au statut unique dans l’armée française où les femmes ne sont pas admises ? Ce titre honorifique n’a été octroyé qu’une fois, à Leïla Hagondokoff, plus connue sous le nom de comtesse du Luart : ce personnage romanesque, à qui Guillemette de Sairigné a consacré une belle biographie, fut la bienfaitrice du 1er régiment étranger de cavalerie. Ce rôle jusqu’ici unique, Marie-Laure Buisson l’a repris à bras-le-corps au 4e RE, se rendant notamment tous les 24 décembre à Castelnaudary, afin de rendre visite à ses « filleuls ». Les photos et messages qu’elle conserve sur son smartphone attestent le lien fort qu’elle a su nouer avec les jeunes soldats : « Legio patria nostra » : la Légion est leur seule famille ; le visage maternel qui leur manque a désormais les traits de Marie-Laure Buisson.

Récits d’action poudrés de glamour

Cette femme élégante n’a rien d’un garçon manqué. Elle a grandi dans un milieu d’avocats. Elle-même, après des études de droit, a travaillé dans plusieurs cabinets (Cavallié Tuffal, August Debouzy), jusqu’à ce que ses pas la conduisent en 2011 à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), structure qui permet à l’armée d’établir des liens avec la société civile. Elle y découvre un monde, des hommes, qui, dit-elle « renoncent par idéal à leur liberté, à l’argent et parfois à leur vie même ».

Ambassadrice de la cause militaire

Marie-Laure Buisson est depuis longtemps une femme d’action et de réseau. À la Fondation Veolia, dont elle fut la ­déléguée générale adjointe, elle est habituée au lancement de projets humanitaires : notamment au profit de l’association Pour un sourire d’enfant, qui s’occupe de l’éducation des enfants pauvres de Phnom Penh. C’est donc tout naturellement qu’en 2012 elle se lance dans la recherche de fonds pour la Légion étrangère, qui veut rénover son institution des invalides à Puyloubier : cette troupe accueille inconditionnellement ses anciens soldats et héberge les nécessiteux dans des maisons de retraite. Impressionnée par cet univers à part et les valeurs qu’il porte, Marie-Laure Buisson frappe à la porte des grandes entreprises, sollicite ses relations, les sensibilise à la Légion, au profil de ses hommes, à ce modèle d’intégration hors norme ; elle

François BOUCHON/Le Figaro

Étienne de Montety

parvient à recueillir de coquettes sommes. En récompense de son action, en 2015, elle est faite première classe d’honneur de la Légion (distinction réservée à certains officiers généraux et à des proches de la Légion). Aujourd’hui, Marie-Laure Buisson préside une fondation qui porte son nom qui organise des événements et vient en aide à des personnes ayant servi dans le cadre de la défense nationale. Elle est une ambassa-

drice efficace de la cause militaire. Nouvel acte de son engagement : elle publie ces jours-ci un livre dont le titre est sans ambiguïté : Femmes combattantes (Presses de la Cité). Pour l’écrire, elle a épluché livres et archives et recueilli des témoignages. Ainsi elle brosse le portrait de Susan Travers, la seule femme de Bir Hakeim qui fut le chauffeur (et la maîtresse) du général Koenig. « Il lui doit la vie », dit-elle carrément : c’est elle qui tenait le volant durant la sortie des

UN dernieR mot [email protected]

Il était une nouvelle fois votre don pour accueillir l’inattendu

Pour son livre, elle a rendu visite à ­Geneviève de Galard, dans une maison de retraite parisienne. Celle qui fut infirmière à Dien Bien Phu et fit la une des magazines de l’époque n’a, à 96 ans, rien perdu de sa vitalité, dit-elle. Elle a encore rencontré Jihanne, une native de R ­ aqqa qui a pris les armes pour son peuple et pour sa ville. Avec émotion, elle montre ses échanges vidéo avec la combattante en tenue d’officier de l’armée kurde. Marie-Laure Buisson a le cœur large. Sa passion pour l’armée l’a conduite à devenir colonelle de réserve de l’armée de l’air. D’où le magnifique portrait qui clôt sa galerie. Elle l’appelle « Cassiopée » : ce jeune officier féminin de l’air a participé au Sahel à une opération des forces spéciales : il s’agissait d’approcher la femme d’un chef touareg, de poser un micro dans son domicile et de recueillir les données de son portable et ainsi favoriser l’élimination du terroriste. Cette histoire, elle l’a recueillie de la bouche de l’intéressée, qu’elle décrit comme une femme de son temps, en jean et tee-shirt. Elle lui prête « la beauté d’une actrice de cinéma », et le lecteur se laisse porter par ce récit d’action poudré de glamour. Le témoignage de « Cassiopée » confirme que les femmes ont toute leur place dans l’engagement militaire, elles y ont même des atouts. Car si le courage est un mot masculin, la hardiesse, l’intuition et la détermination sont féminins. ■

Par étienne de Montety

Maréchal (ma-ré-chal) S’invite à la générale.

M

arion Maréchal a officialisé dimanche son ralliement à Éric Zemmour. Le nom de la jeune femme vient du francique marhskalk, qui désigne le domestique chargé des chevaux. Plus tard, le mot a pris du galon et c’est devenu une dignité éminente de l’armée. Marion Maréchal n’a encore été que députée, mais elle aspire à davantage. L’autre soir, les soutiens d’Éric Zemmour pouvaient s’exclamer en chœur : Maréchal, te voilà. En effet, quoiqu’elle ait navigué dans le marécage des activités parapolitiques, s’adonnant à d’autres activités, privées notamment, on n’imaginait pas un tel animal de scène adonné aux strictes tâches familiales : du logis souvent associé à son nom, elle ne semble guère goûter les charmes. Elle est désormais ferrée. Que signifie cette nouvelle aventure politique pour elle : est-ce marginal, est-ce Marengo ? En tout cas, Marion Maréchal a repris son bâton de pèlerin, espérant par son ardeur le faire changer de statut. ■

FIGARO-CI ... FIGARO-LÀ

ICI COMMENCE L’AILLEURS Il est temps de reprendre le large. À vos côtés depuis plus de 30 ans, les conseillers des Maisons du Voyage sont impatients de poursuivre avec vous la route vers l’extraordinaire.

maisonsduvoyage.com

C’est au Women’s Forum - de Publicis Groupe - qu’il reviendra de restituer, devant le président de la République, à l’Élysée, les travaux des tables rondes de la Journée des droits des femmes, ce mardi 8 mars. Cet événement est organisé dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne. Des entreprises de l’UE plancheront sur les thèmes suivants : égalité salariale hommes-femmes, femmes dans les instances dirigeantes, recrutement, formation et progression de carrière, faire du lieu de travail un espace sûr, concilier vie professionnelle et vie privée. Une charte sur ces 5 engagements devrait être signée à cette occasion, en présence des ministres Élisabeth Moreno (photo), Élisabeth Borne et Clément Beaune.

sébastien soriano/le figaro

Cinq engagements pour la Journée de la femme

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Crédit photos : Dikshit I / EyeEm / GettyImages, Hugh Sitton / Stocksy.

Particulièrement bouleversé par l’invasion de l’Ukraine par Moscou, du fait de ses origines à la fois russe et ukrainienne, l’auteur à succès s’apprête à faire des révélations sur Vladimir Poutine. Il sortira prochainement un livre consacré au maître du Kremlin, intitulé Poutine, Ukraine, les faces cachées (Éditions Balland). Un ouvrage qui résulte d’une longue étude sur la psychologie et les références historiques de l’autocrate russe.

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Vladimir Fédorovski va sortir un livre sur Poutine et l’Ukraine

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