L’étude de la biodiversité du nord de la Norvège Introduction : La biodiversité peut se définir comme étant l’étude de tous les êtres vivants ainsi que des écosystèmes dans lesquels ils vivent. Autrement dit, la biodiversité est un terme qui englobe toute forme de vie ainsi que les interactions et relations de celles-ci entre elles, avec les autres et leurs milieux. J’ai choisi l’étude de la biodiversité spécifiquement dans le nord de la Norvège car : premièrement, la Norvège est un grand pays qui regroupe une biodiversité diverse, trop diverse à étudier lors d' un voyage. Deuxièmement, le nord du pays est la partie la plus reculée et la plus éloignée des grandes villes. Enfin c’est au nord que l’on trouve le plus d’îles, de fjords … Le nord me semblait donc être la partie où la biodiversité est la plus riche. Ce rapport est accompagné d’un reportage photographique qui capture à la fois la biodiversité du pays en tant que paysage ainsi qu’une biodiversité plus intime, plus cachée. Les écosystèmes norvégiens sont tout aussi fabuleux à grande échelle (paysages) qu’à petite échelle (plantes, animaux…). I. Contextualisation : La Norvège La Norvège est un pays de l’Europe du Nord dont la majorité du territoire fait partie de la péninsule scandinave, sauf le comté le plus au nord : Troms og Finnmark. Le pays est bordé par la mer du nord et la mer de Norvège, il compte plus de 100 000 kilomètres de côte en y incluant toutes les îles et fjords. Après le Canada il est le pays possédant le plus grand littoral. Il est l’un des pays les plus grands d’Europe malgré sa faible densité de population, majoritairement regroupée au sud. Sans grande surprise, et comme pour les 2 autres pays avec qui il partage ses frontières, la capitale se trouve elle aussi au sud. A. Comtés et fjords

Le pays possède désormais 11 comtés, un changement récent puisqu’ils étaient au nombre de 19 avant 2020. Cette fusion de certains fylke (comtés) a été donné par l’impulsion du Parlement, en prétendant que cela améliorerait les relations, les échanges et la coordination entre les régions du pays. 10 des 11 comtés se trouvent dans la péninsule scandinave, à l’exception du comté de Troms og Finnmark, auparavant deux comtés distincts. Ce comté est le plus vaste, avec plus de 74 000 kilomètres carrés, mais le moins peuplé, avec seulement 242 000 habitants. En comparaison avec la France, la ville de Montpellier compte environ 300 000 habitants pour moins de 57 000 kilomètres carrés. Le comté le plus peuplé est celui de Viken, avec plus d’1 million d'habitants pour 24 500 km2. Cette disparité montre bien le clivage nord/sud du pays. La municipalité de Nordkapp est considérée comme étant le point le plus au nord de l’Europe. Le pays est aussi connu pour ses nombreux fjords, il en compte environ 1 000 qui bordent le littoral. Un fjord se définit comme une vallée glaciaire qui est désormais inondée par la mer. Les fjords sont le résultat de plusieurs périodes glaciaires. Ces fjords donnent au pays une étendue littorale plus importante ainsi qu’une diversité du paysage. B. Climat Le climat norvégien n’est pas aussi froid que ce que l’on pense. Du fait qu’il soit influencé par le Gulf Stream, courant chaud provenant de la côte est des Etats-Unis, le temps est relativement tempéré pour un pays du nord. Le climat maritime donne des étés frais et des hivers plus doux. Malgré tout, son étendue littorale et sa longitude amène des variations de climat interne au pays. Les terres se situant au-dessus du cercle arctique sont évidemment plus froides que le reste du pays tout comme les terres éloignées du littoral. Le comté de Troms og Finnmark est le plus froid, avec des températures pouvant atteindre les -25 degrés. Cependant, la moyenne hivernale reste autour des -4 degrés. Sa position géographique donne à la Norvège la particularité d’avoir des nuits d’étés courtes, voire absentes dans le nord, et des nuits d’hivers très longues. Le soleil

de minuit de mai à juillet contraste avec les nuits polaires de novembre à janvier. Cette particularité influe sur les températures. La Norvège possède aussi un archipel, territoire le plus septentrional, le plus au nord. Il se situe à la limite entre l’océan atlantique et l’océan arctique. Cet archipel du nom de Svalbard connaît des variations climatiques plus extrêmes, les températures hivernales descendent généralement à -15 / -20 degrés. La rudesse climatique et le territoire glacier de cet archipel le rendent très peu habité. Une seule des trois îles qui le composent est habitée, elle ne comporte qu’environ 2 000 habitants. C. La culture de la nature : friluftsliv Il est impossible d’évoquer la Norvège et sa biodiversité sans parler du concept de friluftsliv : la vie en plein air. Ce concept est typiquement Scandinave mais le mot est norvégien. Le terme a été popularisé au milieu du XIXe siècle par le dramaturge et poète Henrik Ibsen. In the lonely mountain farm. My abundant catch I take. There is a hearth, and table, And friluftsliv for my thoughts — Henrik Ibsen, On The Heights (1859) Ce terme est composé de 3 autres mots différents : luft qui se traduit par air, liv par vie et fri qui provient de frihet, liberté. La définition de friluftsliv est alors supposément liée aux sentiments de liberté, de contemplation de la nature, et évoque aussi un éveil spirituel. De nos jours, le terme a une signification plus étendue, il n’est plus seulement question d’un exercice de l’esprit et du corps face à la nature. Le terme englobe toute activité qui a un lien avec la nature. Cependant, il existe un autre terme que l’on associe de plus en plus a friluftsliv, celui-ci est en lien avec ce que l’on appelle le droit de libre accès à la nature : allmansrätten. Ce mot n’est pas exclusif à la Norvège et il existe pour d’autres pays tels que la Suède, la Norvège, l’Estonie… Le droit de libre accès à la nature veut concrètement dire que la nature appartient à tout le monde, ou plutôt qu’elle n’appartient à personne. Tout le monde peut profiter de la nature et de ce qu’elle a à offrir. C’est pour cela que le camping sauvage est autorisé sur toutes les terres non-agricoles. On peut installer sa tente où l'on souhaite sur les terres non privatisées

(avec des exceptions liées soit à la préservation de la nature soit au bien être des citoyens) Cette culture de la nature provient notamment de la faible population et de la diversité de la biodiversité du territoire. Les norvégiens passent une majeure partie de leur temps dehors, auprès de la nature, et ce peu importe le temps. De toute façon “il n’y a pas de mauvais temps que des mauvais équipements” II. Les îles Lofoten Les îles Lofoten se trouvent au nord du pays. Elles sont composées de plusieurs îles dont : Moskenesoya, Vestagoya, Hinnoya, Andoya, Langoya. Je suis personnellement allé majoritairement sur l’île de Moskenes et l’île de Vag (Vestagoya). Les îles s’étendent sur environ 150 kilomètres, les unes à la suite des autres. Sans grande surprise, le territoire n’est pas très habité, avec une densité de population dépassant à peine les 20 habitants par kilomètres carrés. A. La faune et la flore Du fait de la versatilité du territoire des archipels, la faune et la flore sont elles aussi très riches et diverses. Entre le littoral, les montagnes, les marécages et les parcs nationaux, les êtres vivants sont multiples et variés. La topographie (le relief) et le climat jouent un grand rôle dans le développement de la faune et de la flore, puisqu’ils sont déterminants pour les différents types d’habitats. Il existe des tourbières, une zone humide, le sol est en permanence gorgées d’eau stagnante, ce qui crée un écosystème particulier. On peut définir la tourbe comme étant un type de sol particulier, composé de la dégradation et la décomposition incomplète des végétaux dans une zone d’eau stagnante. C’est près de ce types de terres que j’ai découvert une des plantes qui m’a le plus fasciné, et ce, dès le premier jour. Cette plante se nomme Linaigrette - îles Lofoten

l’eriophorum, ou de son nom courant, linaigrette. Cette plante à la particularité de ressembler à du coton que l’on aurait effiloché, d’ailleurs son nom anglais est cottongrass. C’est une plante assez commune en France et dans d’autres pays, mais elle se trouve majoritairement près des zones montagneuses. La linaigrette fait partie de la famille des cypéracées, tout comme la laîche glauque et le carex, que j’ai aussi croisé sur mon chemin. Laîche glauque, îles Lofoten Les plantes poussant près des tourbières sont assez adaptatives du fait de l’aridité nutritionnelle de la terre, de sa pauvreté en nutriments. Les plantes doivent donc s’accoutumer de ce manque ou trouver une autre source de nutriments ailleurs. C’est le cas des plantes carnivores qui profitent de la prolifération des insectes autour de ces milieux pour se nourrir. Pour continuer sur les plantes aimant les endroits humides; concentrons nous sur l’angélique. Cette planque est spécifique à l’Europe du Nord. On peut la retrouver en France mais elle n’y pousse pas naturellement. L’angélique, de ces autres noms l’herbe du Saint-Esprit ou archangélique est une plante connue pour ses vertus médicinales. Elle fait partie de la famille des apiacées, tout comme la carotte, le cumin, le persil, l’aneth…Les apiacées possèdent des caractéristiques particulières. Ils ont une tige creuse, le bouquet de leurs fleurs est ombelliforme, c’est-à-dire que leur inflorescence donne la forme d’une sphère du fait de l’implantation des pédoncules au même point de la tige. Enfin, la plante donne un fruit sec double, un diakène. Autrement dit, un fruit composé de deux akènes indéhiscents (qui ne s’ouvrent pas spontanément au moment de la maturité).

L’angélique, notamment ses racines, ont été et sont toujours utilisées pour ses vertus médicinales. La plante aurait été employée comme remède contre la peste en Europe. La légende raconte même que c’est l’Archange Raphaël, le guérisseur divin et le protecteur de l’humanité, qui amena cette plante pour sauver l’armée de Charlemagne contre la peste noire. De nos jours, c’est sous forme d’huile essentielle que l’on utilise celle-ci . Elle aurait des vertus antiseptique, diurétique, serait efficace contre les problèmes digestifs, la régulation du flux menstruel… mais tous ces bienfaits ne sont pas scientifiquement prouvés. Fleur d’angélique, îles Lofoten Il existe de nombreuses autres plantes qui recouvrent le territoire des îles Lofoten et qui embellissent le paysage. Par exemple, le géranium des bois qui ajoute aux longues étendues de vert, de petites touches de violet. Mais cet archipel possède une faune tout aussi variée que sa flore, il est simplement plus complexe de l’observer. Le premier animal que j’ai rencontré sur mon chemin était un oiseau assez particulier, du moins que je n’avais jamais vu auparavant. C’était un lagopède. Ce type d’oiseau à la particularité de posséder trois plumages. Celui-ci change en fonction des saisons et lui permet de se fondre dans le décor. Il est blanc en hiver et brun en été. En fonction des sous-types de lagopèdes, ces oiseaux ne vivent pas exactement de la même manière. Le lagopède alpin vit, comme son nom l’indique dans les hauteurs montagneuses, alors que le lagopède des saules préfère les territoires plus bas.

Il existe environ 290 espèces d’oiseaux sur les îles Lofoten. L’un des plus emblématiques est le macareux moine, très reconnaissable à son bec et ses palmes orangées qui contrastent avec ses plumes noires et blanches. Un macareux est un oiseau marin qui vit en colonie, majoritairement dans l’Atlantique du Nord. En Norvège, cette espèce se trouve en grande partie sur l’île Rost, tout au sud de l’archipel. Il est en général nécessaire de participer à une excursion spécifique pour pouvoir avoir la chance d'apercevoir cet oiseau, qui est malheureusement une espèce menacée. Macareux moine source https://pixabay.com/fr/photos/macareux-des-oiseaux-animaux-6647068/ Sur cet archipel il est aussi possible d’apercevoir des renards, des visons et autres mustélidés. Mais une des autres attractions de ce pays sont les excursions ayant pour but l’observation des baleines et autres mammifères marins. Pour cela il faut se diriger vers Andennes, tout au nord de l’île d’Andoya. La saison des baleines se trouve entre Octobre et Janvier, mais il est tout à fait possible d’apercevoir ce mammifère en dehors de la saison. Pour ce qui est des orques et des marsouins, la saison se trouve entre mai et septembre. B. Le climat Le climat sur les îles est relativement tempéré pour un territoire se trouvant si au nord. Nous l’avons évoqué, cela s’explique par le passage du Gulf Stream. Le bassin des Lofotens est la partie la plus chaude des mers du nord, qui comprend la mer de Norvège, la mer du Groenland, la mer d’Islande…Cette particularité est dû à ce que l’on appelle “The Lofoten Vortex”. Ce phénomène peut se

décrire par la constante présence d’un tourbillon anticyclonique qui donne alors à la mer une température plus élevée et un climat plus tempéré en été. Cela explique aussi pourquoi malgré sa position nordique, la mer ne gèle pas en hiver. Le mois le plus chaud est le mois de juillet avec une température moyenne de 13 degrés. Les températures peuvent varier à l’intérieur du territoire, en fonction de l'altitude et d’autres paramètres. La météo reste relativement moyenne et changeante avec une forte humidité due à de fréquentes précipitations. Malgré tout, c’est le mois d’octobre qui est le plus humide avec 74 mm de pluie en moyenne pendant le mois. La moyenne annuelle des précipitations est d’environ 572 mm, ce qui en comparaison avec la ville de Rouen et ces 831 mm par an, est bien inférieur. Pour ce qui est du climat hivernal, c’est le mois de février qui est le plus froid avec une moyenne de -1 degré. Concernant la puissance des vents sur l’archipel, c’est au mois de décembre et de Janvier qu’ils sont les plus forts. Pour le mois de décembre, sur environ 12 des 31 jours du mois, le vent souffle à plus de 50 km/h. En été le vent est plus calme, pour le mois de juillet le vent souffle à moins de 20km/h la majorité du mois. En plus de ces précipitations relativement fréquentes et ces vents puissants, le climat des îles Lofoten est aussi caractérisé par une forte nébulosité. Durant toute l’année, le temps est couvert pendant au moins la moitié du temps, c’est-à-dire que pour presque tous les mois, au moins la moitié des jours est considérée comme nuageuse. Sur l’archipel il est possible de faire l’expérience du soleil de minuit entre le 26 mai et le 17 juillet. Autrement dit, pendant cette période, il n’y a pas de nuit, il fait jour 24 heures par jour. En toute logique, ce phénomène influe sur les températures. Jusqu’à fin août la moyenne de luminosité ne descend pas en dessous des 15 heures par jour. Il existe aussi le contraire de ce phénomène, les nuits polaires, qui elles aussi sont un facteur climatique important. De décembre jusqu’à janvier, il ne fait jour qu’en moyenne 2h par jour avec des journées sans lever ni coucher de soleil du tout. C. L’influence du tourisme et le changement climatique La beauté des paysages, la diversité des écosystèmes, la grande variété de faune et de flore font partie des raisons pour lesquelles, chaque année, des millions de touristes visitent les îles Lofoten chaque année. La question de la préservation de la nature se pose, comment continuer de faire prospérer le tourisme qui crée un bénéfice économique, tout en gardant et en préservant la biodiversité ? Par exemple, il est difficile de concevoir que certains campeurs viennent contempler la beauté de la nature tout en ne respectant pas celle-ci. Combien d’endroits sont recouverts de papier toilettes alors que selon les lois du camping sauvage, il faut soit enterrer son papier toilettes biodégradables, soit tout simplement l’emmener avec soi. Cette pratique irresponsable est polluante, que ce soit visuellement ou pour la biodiversité.

Certaines mesures ont été prises par le gouvernement pour tenter de préserver les réserves naturelles. Il y a certains endroits, notamment près des lacs, ou il est interdit de camper. Malgré tout, le gouvernement refuse de faire payer l’entrée pour les parcs nationaux comme c’est le cas aux Etats Unis par exemple car cela irait à l’encontre du droit de libre accès à la nature instauré depuis le XIe siècle. Enfin, en plus de la dégradation graduelle de l’archipel, cet essor touristique est aussi source d’inquiétude pour les habitants des îles, qu’en est-il de leur tranquillité, de la préservation de leur communauté, de leur biodiversité ? Un des autres enjeux majeurs pour les îles Lofoten, et le pays de manière générale, repose sur la question du changement climatique. Bien que la Norvège soit un pays qui semble relativement avancée et engagé vis-à-vis de ce problème, il n’en reste pas moins concerné par les conséquences de celui-ci. L’archipel des Lofotens est connu pour sa pêche abondante. De nombreux villages sont des villages de pêche, tel que Nusfjord. Le territoire est le plus riche en termes de pêche de morue. Les poissons sont capturés par milliers, disposés sur des séchoirs de bois à l’extérieur, salés et ensuite vendus et exportés. Mais, le changement climatique aurait des conséquences sur cette pratique, et inversement. La montée des températures de la mer entraîne une variation des trajectoires migratoires des poissons. De ce fait, il y a une baisse du nombre de poissons. Ainsi pour combattre ce manque et pour continuer à s’enrichir, certains pêcheurs ont recours à l’élevage de poissons, notamment de saumon. Cela consiste à élever des poissons dans des bassins, autrement dit, priver de leur liberté des animaux marins pour satisfaire la demande des consommateurs. Certains écologistes mettent en garde contre la situation sanitaire de ces fermes industrielles, l’entassement des poissons mène à des problèmes de santé et serait donc tout aussi dangereux pour ceux qui les consomment. III. Troms og Finnmark Comme nous l’avons déjà évoqué, ce comté est situé tout au nord du pays, c' est celui ou il y a le moins de population. La ville prééminente est Tromso, regroupant 76 000 des 244 000 habitants de tout le comté, soit environ 30%.

A. La culture Sami Le peuple sami est le seul peuple autochtone d’Europe. De la Russie jusqu’à la Norvège, ils vivent majoritairement dans les régions septentrionales de ces pays. En Norvège ils sont environ 50 000, majoritairement situés dans le comté de Troms og Finnmark. Les communes de Kautokeino et Karasjok concentrent une grande partie de la population autochtone. Le musée Sami du pays se trouve d’ailleurs à Karasjok. Du fait de leurs traditions nomadiques, les Same, ou Samis, ont un mode de vie proche de la biodiversité qui les entourent. Ils vivaient majoritairement grâce à, la chasse, la pêche et l’élevage de rennes. Les sames ont également un lien fort avec la spiritualité. Les entités divines et leurs particularités, renforçaient leur relation avec la nature. Le noaidi est le terme utilisé pour désigner le chamane de la communauté, qui utilise son lien avec la nature et les esprits, pour soigner et pour d’autres pratiques. Le yoik est le nom du chant pratiqué par les Samis, chant possédant plusieurs fonctions, notamment celle de se lier à la nature. On peut qualifier la spiritualité Sami comme animiste, c’est-à-dire qui considère que la nature est animée, qu’elle possède une âme. Malheureusement, cette conception du monde est de plus en plus rare au sein de la communauté. Ces traditions se perdent, notamment à cause des politiques gouvernementales du pays, notamment celle de l’assimilation. Ces politiques découlent de plusieurs siècles de colonisation qui ont forcé le peuple à se christianiser, à perdre leur traditions chamaniques et à lentement se fondre dans la masse. B. La faune et la flore du nord : source d’alimentation La position septentrionale du territoire lui confère des particularités en termes de diversité de la biodiversité. Le climat étant plus aride, la prospérité des végétations et des animaux n’est pas la même que dans d’autres comtés. En termes d’élevage, c’est celui des rennes qui a la primauté. Il existe aussi beaucoup d’élevage de moutons, que ce soit pour leur laine ou leur viande, mais cela reste une pratique très courante sur tout le territoire. L’élevage de rennes est prééminent notamment grâce aux caractéristiques de cet animal. C’est un cervidé herbivore, dont son pelage de poil creux lui permet de se préserver des températures négatives et de se protéger des rayons UV. Il n’est pas à confondre avec l’élan, lui aussi cervidé, mais plus imposant et qui vit principalement en solitaire contrairement aux rennes. Le renne est un animal très adaptatif ce qui lui

permet de survivre sous des conditions extrêmes. De manière générale, l'élevage de cet animal requiert un élevage transhumant, c’est-à-dire qui nécessite une migration entre pâturage d’été et pâturage d’hiver. Ainsi ce type d’élevage requiert une grande liberté des animaux. Malheureusement, la prolifération de cet animal a donné récemment lieu à une politique d'abattage ordonnée par le gouvernement, sous prétexte de préservation de l’environnement. Le trop grand nombre de rennes serait un danger pour la préservation de la toundra, type de végétation particulières des territoires proches du cercle polaire, avec très peu d’arbres, et majoritairement composée de plantes basses. Ainsi, en 2013, il a été demandé à plus de 230 éleveurs de réduire le nombre de rennes de leur troupeaux. Cette demande a provoqué un scandale chez les éleveurs, tous issus de la descendance Sami, car elle est vue comme une autre forme de colonialisme. Le gouvernement aurait plus de connaissance que le peuple, dont cette tradition est originaire, en ce qui concerne la viabilité, qu’elle soit économique mais aussi vis-à-vis de la santé de l’animal, d’un troupeau de rennes. Cette politique met alors en lumière un des combats du pays, qui met en opposition culture et nature. Une autre pratique est spécifique, ou du moins plus abondante, au comté de Troms og Finnmark. Nous avons déjà examiné celle-ci pour les îles Lofoten, c’est celle de l’aquaculture et de la pêche. Le finnmark possède les meilleurs endroits de pêche d’Europe. Bien que sur le reste du territoire le nombre de pêcheurs est en baisse, le comté de Troms og Finnmark est le seul qui voit ses chiffres augmenter. Le fleuve Teno possède le record de pêche de saumon atlantique d’Europe. Les autres poissons far de cette régions sont les ombles chevalier, qui font partie de la famille des salmonidés, les truites, les morues etc. Enfin, la cueillette est très courante dans le pays, que ce soit des champignons ou des baies. Les variétés sont nombreuses mais pour ce qui est des baies leur quantité est limitée. Une des baies spécifiques à l’hémisphère nord possède plusieurs noms : plaquebière, chicouté, fruit du feu, ronces des tourbières ou mûres arctique, elle est aussi surnommée l’or de l'arctique tellement elle est rare. Ce fruit ressemble fortement à la framboise mais elle est de couleur orangé et son goût est plutôt acidulé. Concernant les autres baies, comme les myrtilles, les camarines noires et autres sont relativement plus abondantes. Un des outils qui facilite la cueillette de ces baies est le bærplukker, en français “peigne à bleuet”. Les baies ont une grande capacité de prolifération notamment grâce à l’exposition au soleil plus longue en été.

C. Zoom sur Borselv https://www.meteoblue.com/en/climate-change/lofoten_norway_3147088 https://en-gb.topographic-map.com/map-drv8tf/Lofoten/?popup=68.33802%2C14.672 88¢er=67.97%2C13.23853&zoom=10 https://www.lofotenbilder.no/EN/lofoten-islands.html https://www.lofotenlights.com/lofoten-islands/?lang=en Le nord en général faune flaure zoom sur Borselv Poissons toxiques, élevage en eaux troubles - Enquête sur l'alimentation - Docu… https://www-cairn-info.ezproxy.normandie-univ.fr/revue-annales-de-geographie-2020- 6-page-131.htm https://www.youtube.com/watch?v=8ix-_-ZBXH8 https://www.youtube.com/watch?v=Ap8R03CffZU