"Qui a l'habitude de voyager sait qu 'il arrive toujours un moment où il faut partir " - Paolo Coelho Voyage PAR TEAPURUTU TEURURAI M1 CES L'histoire d' une polynésienne qui part pour concrétiser ses projets.

C O N T E N U S PETITE MISE EN BOUCHE PA G E 1 Un avant-goût des thématiques qui se trouve dans ce recueil de souvenirs. TAHA'A : L'ÎLE VANILLE PA G E 2 Taha’a, notamment appelé l'île vanille, constitue le point de départ de mon grand et long voyage. TAHITI : LA CAPITALE DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE PA G E 3 Tahiti, une île paradisiaque, est le centre ou la capitale de la Polynésie française. Tahiti constitue la deuxième étape de mon voyage. C'est sur cette île où j'ai dû dire au revoir à ma famille, mes amis et toutes les personnes que je tiens à coeur. ENBARQUEMENT PA G E 4 Un petit poème quand j'ai embarqué et que j'ai franchi la zone "protégée". TAHA'A PA G E 5 FRANCE : 80% DU VOYAGE La France a été un choix, j'ai dû partir pour poursuivre mes études en master et aussi pour concrétiser mes projets. PA G E 6 PARIS, ORLÉANS ET BORDEAUX : ÉTAPES FINALES DU VOYAGE Ces trois villes constituent les étapes finales de mon voyage. Malgré les difficultés et le long trajet, ça reste un voyage enrichissant et marquant. Trois villes dans un même pays, se trouvant dans des "univers" différents.

Souhaites-tu voyager ? Teapurutu TEURURAI À traver s ces quelques pages , je te propose de t’aventurer avec moi , pour que l ’on pui s se découv rir ensemble mon parcour s ou un parcour s t ype d’un(e) pol ynés ien(ne) qui a pour ambition de partir en France pour concréti ser ses projet s . Pour cela, nous commencerons par découv rir la Pol ynés ie françai se, un coin paradi s iaque, pour terminer à Bordeaux , une région qui se trouve dans le Sud de la France métropol itaine. P A R F O I S , I L E S T N É C E S S A I R E D E P A R T I R , N O N P A S P O U R L E P L A I S I R D E V O Y A G E R , M A I S P O U R B O U L E V E R S E R N O T R E V I E , B O U G E R , S O R T I R D E S A Z O N E D E C O N F O R T E T É V O L U E R .

16 A O Û T 2022 Tout commence ici... Oui, oui je me souviens. Je me souviens comme si c’était hier ! Comment pourraisje oublier un moment pareil, un moment chargé en émotions. Et, vient le moment de partir sur Tahiti, j’ai pu voir ma vie défiler au ralenti. À cet instant, j’ai pu passer en revue toutes nos soirées arrosées à chanter des chants tahitiens, nos road trips, nos engueulades et surtout nos fous rires lorsqu’on était ivre. Malgré tout, il était temps pour moi de prendre l’avion et de m’envoler vers Tahiti. Te souviens-tu de ce jour avant le grand départ ? Te souviens-tu de ce jour où tu as quitté ton île natale pour te rendre sur Tahiti ? Te souviens-tu du beau ciel bleu et de ses nuages blancs, de la plage et des palmiers, du sourire de tes amis du Fenua ? Mais encore, te souviens-tu du moment lorsque tu as quitté tes amis de Taha’a ? Tu as eu droit à une pluie passagère et avant de les quitter, tes amis t’ont dit “tu es bénie et ton voyage est béni. Même ta terre t’accompagne pour ton projet et cela à travers cette pluie passagère”. T A H A A 2 0 2 2

19 A O Û T : 19H45 Deuxième étape du voyage... Te voici à l’Aéroport international de Tahiti-Faa’a, c’est l’heure d’enregistrer tes bagages. Les émotions et les sentiments commencent à faire surface, ils se propagent dans tout ton corps. Encore une fois, j’aimerais que tu te souviennes de ce moment précis, de l’atmosphère qu’il y avait. De cette atmosphère qui était angoissante et lourde, lourde en émotions. Une atmosphère bercée par des chants d’au revoir en tahitien, accompagnés de ukulele et de pāhu. À cet instant, tu voyais autour de toi, les autres passagers qui profitaient de leurs derniers moments en famille. Tu ressentais leur tristesse, tu compatissais avec eux, tu comprenais leurs douleurs car tu savais ce que ça pouvait faire de devoir laisser les personnes que tu portes dans ton cœur. Puis, tu t’es retournée et tu as vu ta famille et tes amis te regarder comme si tu partais pour de bon et que tu n’allais jamais revenir. Tu n’étais probablement pas encore consciente que tu allais faire plus de 16 000 km pour commencer un nouveau chapitre de ta vie, jusqu’au moment où tu as eu ton billet d’embarquement entre les mains. Après avoir eu le billet d’embarquement entre les mains, il était temps, il était temps de dire au revoir. Je savais que tu redoutais ce moment-là, je savais que tu faisais tout ton possible pour ne pas affronter ces “au revoir”, mais il le fallait. Tu devais affronter ce moment, tu devais faire face à la réalité. Désormais, tu as fait la moitié du chemin. Te voici à Tahiti et j’aimerais que tu te souviennes de cette dernière nuit. De cette nuit où toutes les émotions et tous les sentiments s'entremêlaient. J’aimerais que tu te souviennes de ce dernier repas de famille, ce moment où tu partageais tes derniers rires. De ce moment où il fallait lui dire au revoir, dire au revoir aux personnes qui ont toujours été présentes pour toi. C’est le cœur lourd que tu quittes ta famille, tes amis ceux qui t’ont toujours soutenu dans les bons comme dans les mauvais moments. 19 A O Û T : 20H20

En cette période de départs, Il est l’heure pour certains de partir Vers d’autres horizons pour un meilleur avenir Certains ne vont jamais revenir D’autres vont tout faire pour y parvenir Avec près de trois kilos de coquillages sur notre cou Difficile de laisser la Polynésie derrière nous Bercés par les chants de ukulele et to’ere Difficile de franchir le pas de la zone protégée La distance pour certains sera difficile à surmonter Certains partent pour les études, d’autres pour l’armée Les larmes coulent, l’appel est lancé Dernier appel pour embarquer Quand les portes de l’avion se sont fermées Il n’y avait pas d'échapatoir, il fallait y aller La séparation allait faire mal, je le savais Mais je savais qu’un jour je rentrerai Quand le réacteur a ronronner Tahiti derrière moi s’élevait Départ pour une journée de voyage Finis les palmiers et la plage Mais quelle que soit la raison Tahiti reste et restera vraiment Dans le coeur de toutes ces personnes Les racines ne s’oublient jamais, dit-on ! 19 A O Û T 2022 : EMBAR Q U EME N T

21 A O Û T 2022 : AÉ R O P O R T D E PAR ISCHAR L ES D E G AU L L E Me voici arrivée en France et je mentirais si je disais que je ne m’étais pas sentie « angoissée », car avoir en face de soi plusieurs personnes est époustouflant et stupéfiant. J’avais l’impression de débarquer d’un autre monde où tout le monde courait dans tous les sens sans savoir où ils allaient. Je me sentais perdue face à ce grand monde et tout ce que je voulais, c’était de retrouver ma cousine pour voir quelqu’un de familier pour me ramener à la réalité. Quand je l’ai trouvée, je n’avais qu’une envie et c’était de rentrer chez elle, de m’éloigner de tout ce “boucan”. 21 A O Û T 2022 : O L IVE T , O R L ÉA N S Avec plus d’heure de trajet, nous voici arrivés à Orléans chez ma cousine. C’était encore un autre monde, différent de Paris. J’avais l’impression qu’il y avait deux univers dans un même pays. Deux mondes différents alors qu’une heure de route les séparait. Le rythme, les personnes, la façon de parler étaient différents que lorsque j’étais à Paris. Un rythme toujours aussi cadencé, mais plus lent qu’à Paris. Mais m’être retrouvée avec ma cousine et sa petite famille m’a fait du bien. Ça m’a réchauffé le coeur, car c’était comme si je n’avais jamais quitté Tahiti et ma famille. J’étais comme dans mon “monde” ou bien, j’étais comme dirai-je, j’étais dans mon élément.

Une fois de plus, j’ai découvert un autre univers. Celui-ci est encore différent d’Orléans et de Paris, c’était comme si je me retrouvais entre Orléans et Paris. Et, si je devais classer ces régions ou ces villes dans un ordre croissant, de celui qui a un rythme moins élevé à celui qui a un rythme plus élevé. Je dirais en premier lieu Orléans, puis Bordeaux et enfin Paris. C’était un parcours assez intense et confus mais notamment enrichissant. D’après les “dires”, “Bordeaux est, a été et sera un des lieux privilégiés où aiment s’installer les étudiants venus du monde entier. C’est une ville portuaire développée le long de la Garonne et surnommé « Port de la lune »”. C’était un mercredi après-midi, le 06 du mois de septembre que j’ai découvert la ville de Bordeaux. Avec quelques amis, nous descendions du tram A et nous nous dirigions vers la Rue Sainte-Catherine. Ce fut la première fois que je visite le centre-ville et je me sentais angoissée et dépassée par le rythme des Bordelais. Ma première impression était que je me voyais comme dans les films où la vie défilait au ralenti et où toutes les personnes qui étaient présentes avaient leur rythme. Ces personnes, ayant le rythme citadin dans leur peau, n'essayaient pas de prendre le temps d’admirer la beauté architecturale se trouvant autour d’eux voire même d’apprécier le beau ciel bleu et ses nuages blancs. Je dirais que la vie citadine avec ses bruits, son stress, ses rythmes, son insécurité a produit des individus « cloisonnés » n’essayant même plus de prendre goût au paysage ou à l’architecture se trouvant sur ce lieu. Bordeaux, une ville charismatique où il manque tout de même des valeurs humaines, de l’interaction voire de simples sourires. Ma deuxième impression était que je me trouvais à un « carrefour » des cultures. Je voyais cet aspect multiculturel que peut-être les autres ne voyaient pas ou ne prêtaient pas attention. À cet instant, je m’étais sentie chanceuse de pouvoir me trouver à cet endroit, où les cultures se rencontrent, car découvrir une culture différente et partager d’autres coutumes nous rend plus tolérants et nous apprend à respecter l’autre dans sa totalité. Toutefois, j’ai pu remarquer que les étudiants bordelais s’intéressaient à la politique et étaient même engagés, chose rare à Tahiti de la part des étudiants. C’est réellement un autre monde que je découvre, c’était comme si je venais de renaître et que je devais réapprendre à marcher, à parler et à me vêtir comme les Bordelais. 0 3 SEPT EMB R E 2022 : B O R D EAUX Destination finale...

Enfin, je me suis décidée à vous écrire ces quelques lignes : Chèr(e)s ami(e)s, Chère famille, Je vous souhaite tout le bonheur du monde et du courage comme je me souhaite la force afin que je puisse faire toutes les choses que j’ai toujours voulues. Que nos jours soient remplis de joie et de bonheur. Recevez tout mon amour et comptez sur moi pour toujours. Même si le soleil ne veut pas briller, je brillerai. Même si la lune est triste et ne veut pas se lever, j’éclairerai plus qu’hier. La vie nous touche parfois durement, mais vous me donnez la force pour avancer et ne rien lâcher. Je sais que la vie a de grands projets pour moi et je les partagerai avec vous. Comme l’a dit Singarasa Revine : “Comme les branches d’un arbre, nous grandissons dans différentes directions, mais nos racines ne font qu’une”. Ainsi, la vie de chacune et de chacun sera toujours une partie essentielle de la vie de l’autre. Merci, merci de m’avoir donné les plus beaux souvenirs d’enfance, car ce sont ces combats typiques dont je m’en souviens aujourd’hui, avec rire. Vous avez été cette lumière que j’ai vu sur mon chemin quand j’avais besoin d’orientation et de soutien. Je vous souhaite la réussite, le succès, l’abondance, la joie, l’amour, la santé et de la douceur. Que votre aujourd’hui soit saint et empli de bonheur et votre lendemain aussi. Vous avez été et vous êtes mon plus grand trésor, je suis heureuse et reconnaissante de vous avoir près de moi. Loin des yeux, mais près du cœur, je vous aime. Teapurutu Teururai. R EME RCI EME N TS En espérant que le voyage vous a plu. Je vous salue !