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Story Transcript

Magazine de l’ATSAQ Spécial SNTSA 2022 Vol. 13 / Nº 4

Propulsé par

Calendrier de la SNTSA

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On jase techs

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Découvre ton/ta tech intérieur.e 40

Complice au coeur du bien-être animal depuis plus de 40 ans ATSAQ • VIE DE TSA

SPÉCIAL SNTSA 2022

Mot du présentateur du journal Vie de TSA - spécial SNTSA Regard sur une profession en évolution Je pratique depuis près de trente ans à vos côtés et je peux vous dire que le métier de Technicien.ne en Santé Animale, c’est bien plus qu’aimer les animaux et vouloir les soigner. C’est plus qu’une simple passion, c’est un véritable métier, une part essentielle de l’équipe soignante.

Les trente dernières années ont été le témoin de la place privilégiée et indispensable que vous occupez, que nous occupons en tant qu’équipe soignante.

Au regard de la polyvalence des tâches, la travail multidisciplinaire d’équipe et les diverses responsabilités, les qualités requises d’un.e TSA sont nombreuses : il faut bien sûr, aimer les animaux et les gens, être à l’écoute, avoir le sens du contact, l’esprit d’équipe, mais aussi avoir des forces organisationnelles, une certaine maîtrise de soi et savoir faire preuve de réactivité et d’efficacité. Comme les TSA font également du conseil auprès des propriétaires d’animaux, de la confiance en soi, de la patience, de la diplomatie et du professionnalisme sont aussi nécessaires.

Et plus particulièrement, durant les deux années qui viennent de passer. Faire face à la pandémie, à la pénurie de personnel et aux fermetures d’établissements où il a fallu s’adapter avec l’absence des clients. Puis la réouverture de nos activités donnant l’occasion de se familiariser à des clients «nouveaux parents», à un manque de place suite à l’explosion des adoptions d’animaux de compagnie, à de nombreuses heures et à une fatigue croissante. Mais nous restons tous et toutes animé.es par la même passion qui me fait dire à tous les jours que je ne regrette pas mon choix de carrière. Savoir que nous faisons une différence, pour le bien-être des animaux, tant en les soignant qu’en éduquant les propriétaires, est notre moteur commun à tou.tes.

Le rôle de TSA, comme celui de vétérinaire a évolué depuis trente ans. Je me souviens quand nous avions instauré au Groupe DMV il y a plus de quinze ans, le programme « TSA : une vraie profession », nous avions à ce moment initié un réel mouvement en augmentant leurs salaires de 30% en plus de promouvoir la certification en payant la cotisation ATSAQ et en bonifiant le salaire des TSA certifié.es, du jamais vu au Québec il y a quinze ans!

Pour le mois des TSA, nous tenons à reconnaître et à remercier chacun.e d’entre vous pour la force quotidienne, l’engagement, le travail d’équipe et la résilience dont vous avez fait preuve ces dernières années et ces derniers mois. Soyez fie.res d’être TSA car c’est exercer un métier passionnant et exigeant : soigner des animaux demande de l’organisation, de la rigueur, de la gestion émotionnelle et relationnelle et une bonne dose d’humour.

Nous voulions créer une réelle différence et propulser le métier de TSA pour en faire une véritable carrière. Quinze ans plus tard, le pari est réussi, nous avons ainsi pu assister à une extraordinaire évolution de cette belle profession.

Que chaque message, présent, ou petite attention que vous recevrez au courant de ce mois qui vous est dédié, soit empreint de fierté pour tout le travail que vous accomplissez jour après jour auprès des animaux, des vétérinaires et auprès du public. C’est là la reconnaissance de toutes les parties prenantes de cet écosystème de soins vétérinaires qui vous dit MERCI.

Le Groupe DMV que ce soit aux CENTREDMVET ou chez Passionimo continuera de mettre les TSA de l’avant, comme depuis des années, en leur confiant tous les rôles techniques au fur et à mesure que ceuxci se perfectionnent, les soins aux animaux, le conseil à la clientèle, etc… Nous continuerons de contribuer à faire grandir cette profession indispensable en mettant de l’avant l’amélioration des connaissances, en favorisant la possibilité de se spécialiser, en promouvant l’adhésion à l’ATSAQ, en continuant de proposer des nouveaux rôles comme nous l’avions fait, il y a près de trente ans, avec la création des TSA en chefs (poste inexistant au Québec à cette époque) comme gestionnaires, chefs cliniques, etc.

Caroline de Jaham. m.v., MSc, DACVD PDG / VÉTÉRINAIRE DERMATOLOGUE

L’important pour nous tous.tes est de faire de cette passion une profession ouverte sur un avenir à multiples possibilités, dans lequel nous nous assurerons de mutuellement continuer à progresser. ATSAQ • VIE DE TSA

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SPÉCIAL SNTSA 2022

Mot de l’ATSAQ Inspirés par le succès des activités du mois des TSA/TSAc de l’année dernière, nous avons opté pour un format d’une semaine, question de rendre l’évènement encore plus mémorable! En effet, pour la SNTSA 2022, nous vous avons organisé quelque chose de grand! Cette année, l’objectif est de distinguer les TSA et de mettre la lumière sur les réussites dans notre domaine, toutes formes confondues! Il faut se le dire, notre métier est tellement vaste qu’on peut retrouver des TSA dans toutes sortes de milieux! Des entrevues exclusives vous permettront de les découvrir et pour célébrer avec tous les TSA/TSAc, il y aura au rendez-vous, des concours, un trivia, une édition spéciale du journal “Vie de TSA” et une playlist pour TSA! Ce qu’on attend de vous: participez et partagez! Parlez-en à vos collègues et célébrons tous ensemble les TSA/TSAc du Québec! Merci spécial à Victor Gaudreault, TSA, grand chef d’orchestre de la SNTSA 2022! La semaine nationale des TSA c’est notre semaine, il y a de quoi être fier de la qualité des soins offerts à nos patients. Le public gagne à connaître notre travail et la SNTSA c’est notre façon de vous gâter. Merci d’être TSA! Continuez d’être membre de l’ATSAQ et de convaincre vos pair.es de l’importance d’être tous uni.es ensemble. À l’année prochaine avec encore plus de surprises!

Francis Rousseau, TSAc

Élisabeth Lebeau, TSA

Président Directrice générale

Mot du présentateur officiel de la SNTSA 2022 Chères consoeurs, chers confrères, Vetoquinol Canada et Flexadin Advanced sont fiers de reconnaître et de célébrer la Semaine Nationale des Techniciens(nes) en Santé Animale qui se tiendra du 16 au 22 octobre. Les valeurs de la compagnie, dédiée exclusivement à la santé animale, résonnent à travers celles des TSA qui font confiance, osent et collaborent. Depuis ma graduation en techniques de santé animale en 2001, j’ai eu la chance de voir notre beau métier évoluer et grandir à travers les décennies. L’importance de notre rôle a pris une ampleur phénoménale tant au sein des milieux professionnels qu’au niveau du public. Tout au long de ma carrière, j’ai rencontré des TSA de coeur, de talent et de valeurs qui se sont engagés à la reconnaissance de notre profession. Être TSA, c’est 365 jours par année de dévouement, de passion, d’empathie et de résilience. Les TSA sont définitivement une espèce à part! L’équipe de Vetoquinol Canada se joint à moi pour vous remercier de votre engagement à faire croître notre profession et pour souligner votre travail extraordinaire au quotidien qui permet d’accomplir plus ensemble pour le bien-être animal et humain. Sincèrement,

Véronique Chartrand, TSAc

Gestionnaire de comptes stratégiques, Vetoquinol Canada ATSAQ • VIE DE TSA

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SPÉCIAL SNTSA 2022

ATSAQ • VIE DE TSA

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SPÉCIAL SNTSA 2022

IL Y A UNE PLACE POUR TOI

DANS NOTRE ÉQUIPE ! VIVRE ENSEMBLE Partage notre passion pour les animaux de compagnie Intègre une équipe unie, tissée serrée, comme “une deuxième famille” Compte sur un réseau de 30 établissements à travers le Québec

GRANDIR ENSEMBLE Mets en pratique tes compétences techniques et développe ton plein potentiel Forme-toi via une plateforme d'apprentissage en ligne, accessible 24/7 Bénéficie d'un accompagnement individuel pour te réaliser professionnellement

ATSAQ • VIE DE TSA

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SPÉCIAL SNTSA 2022

MES VALEURS. MA CARRIÈRE.

On jase techs

TSAc INSPIRANTE

CAROLINE BÉDARD

Diplômée en Techniques de santé animale du Collège Lionel-Groulx en 2003 Parcours professionnel : Travail en clinique des petits animaux depuis la graduation. Copropriétaire de la clinique vétérinaire Valmont depuis 2014.

Qu’est-ce qui s’est passé après la technique? J’avais fait un premier stage en recherche à Laval. J’ai détesté le labo. J’ai détesté à m’en confesser. Après mon stage à l’hôpital vétérinaire Le Gardeur j’ai été engagée là. J’y ai travaillé pendant neuf ans. Les TSA étaient utilisés au maximum et le médecin vétérinaire nous poussait. Il m’a permis de me dépasser et j’étais la reine de la jugulaire.

Emploi actuel : TSAc, gestionnaire et copropriétaire de la clinique vétérinaire Valmont.

Pourquoi décider d’aller en technique de santé animale? Comme 99,9 % des jeunes filles, c’est la passion… la passion des animaux, la passion de sauver les animaux. Je ne pense pas que quand tu commences en technique, tu réalises toute l’ampleur du travail.

Ensuite tu es allée où? Je suis allée travailler à l’hôpital vétérinaire Vimont avec mon amie Marie-Josée pendant deux ans. Je suis alors tombée enceinte de nouveau. Pendant ma deuxième grossesse, j’ai fait ma certification. Avec deux enfants, j’ai pensé me rapprocher de la maison. Ma collègue, Patricia, m’a dit qu’une nouvelle clinique ouvrait et qu’ils cherchaient 2 TSA d’expérience.

Est-ce que tu connaissais ce que faisaient les TSA à ce moment-là? Oui et non. Quand j’ai voulu faire la demande en techniques de santé animale, les conseillers en orientation ont tout fait pour me décourager parce qu’ils disaient que c’était sous-payé et que les conditions n’étaient pas bonnes. Ils m’ont presque convaincu et je suis allée faire des stages en archives médicales puis j’ai considéré une technique en gestion agricole, mais je ne me voyais pas dans un bureau. J’ai donc plongé et à ma première tentative, j’ai été refusée! Ç’a été comme si ma vie arrêtait là. J’ai fait l’accueil pendant un an et j’ai refait une demande qui a été acceptée.

Le projet en était où quand vous avez été embauchées? Il n’y avait aucun mur, c’était tout sur le ciment. On a passé les entrevues et ils nous ont expliqué le plan de match pour la clinique. Il n’était pas encore question de s’associer, c’était une affaire que j’ai toujours voulue. C’était le rêve! Ouvrir une clinique à partir de rien. Remplir les armoires vides, recevoir les premiers clients. On n’a pas acheté de clientèle, on a commencé à zéro. Ils ont partagé leur vision à long terme et le fait qu’ils voulaient une clinique familiale aux valeurs simples. Dès le début, il était chaleureux et voulait que son entreprise repose sur le travail d’équipe. On était seulement quatre à l’ouverture de la clinique : Daniel, le médecin

As-tu été contente de persévérer? Honnêtement, la technique a été les trois plus belles années de ma vie. J’y retournerais n’importe quand. La légèreté, le fun.

ATSAQ • VIE DE TSA

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SPÉCIAL SNTSA 2022

vétérinaire, les 2 TSA et l’animalier. On répondait au téléphone, on assistait en chirurgie et en consultation, on accueillait les clients… Ça n’arrêtait pas.

Comme le médecin vétérinaire était dans la soixantaine, tu savais que les choses pouvaient bouger? Pour ce qui est de l’investissement, c’est certain qu’il faut des biens. J’ai été bien conseillée et j’avais déjà investi dans l’immobilier. J’avais un immeuble à revenus. Ensuite, j’ai investi dans la clinique en plus de l’immeuble et la maison. Ça m’a quand même donné une chance d’avoir d’autres investissements. Ça reste que se lancer en affaire c’est aussi un risque. Il y a beaucoup d’entreprises qui commencent et qui sont en déficit. Ici, je me suis lancé parce que c’était déjà une clinique qui roulait.

Un jour, Daniel m’a dit qu’il pensait à la retraite dans 10 ans. Je lui ai alors dit que devenir entrepreneur m’intéressait. J’en avais déjà parlé, mais là j’étais prête. Je lui ai lancé l’idée et j’étais en mesure d’investir.

C’est arrivé à quel moment? On a ouvert les portes en 2013 et j’ai signé en 2014. Mes enfants étaient encore jeunes, mais je pense que dans ma tête, je m’étais dit, je vais avoir mes enfants et ensuite je me lance.

Comment as-tu su que c’était les bons associés?

Comment jongles-tu avec le travail, le budget et la famille et on s’entend que les TSA ne sont pas millionnaires?

Je l’ai senti! J’en ai passé des entrevues en huit ans et on le sait dans les 5 premières minutes si ça clique. Et il ne faut pas oublier qu’au début, on passait nos semaines 40 heures ensemble. On était sur la même longueur d’onde et on a eu la chance que nos chemins se croisent.

J’ai toujours été une fille qui n’avait pas peur d’en prendre sur ses épaules. Avec le temps, j’ai appris à déléguer, mais je prenais tout à cœur quand même. Je pense que je suis tout simplement passionnée dans toutes les sphères de ma vie. Je puise aussi dans la passion de mon équipe et ça recharge ma batterie. On était 4 en 2013 et aujourd’hui on est 25! Quand j’y repense, ce n’est pas le fait d’être propriétaire ou même de m’occuper des animaux qui alimente ma passion, c’est vraiment l’équipe.

ATSAQ • VIE DE TSA

Comment ça se fait la transition d’employée à gestionnaire? Au début il y avait Daniel, Lyne et moi. Marie-Noelle s’est jointe à nous un an plus tard. Encore une fois c’était un travail d’équipe et on parlait de tout. Ma plus grande faille c’était l’aspect financier.

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SPÉCIAL SNTSA 2022

sois là pour les employés. J’éteignais les feux avec les clients, avec la bâtisse, avec les employés, j’embauchais. À un moment donné on s’est assis avec l’équipe et on a décidé de me remplacer sur le plancher. Ce jour-là, je suis devenue gestionnaire, ç’a été dur, c’est comme si je me perdais et que j’abandonnais mon équipe. Mais j’ai toujours été la maman de la clinique et ça ne change pas. Je reste proche de « mes filles » et je veux qu’elles viennent me voir s’il y a un problème et non qu’elles aient peur de moi.

Comment ça s’est passé le processus? Est-ce que vous êtes allé chercher de l’aide externe pour voir clair dans les ententes juridiques? C’est plus moi qui ai fait un peu de recherches. J’ai passé des heures avec un avocat pour connaître mes droits. En fait, l’avocat m’a déconseillé d’investir, parce qu’ici j’investissais dans des actions non votantes qui avaient la même valeur que les actions votantes… Donc si tu ne t’associes pas avec des gens de confiance, ils peuvent voter d’acheter un appareil à 50 000 $ et comme TSA, tu ne peux pas voter. Toutefois, si tu es indispensable à l’équipe, ils te demanderont ton opinion quand même et ils la respecteront. Le droit aux actions votantes, c’est l’ordre qui dicte la règle et ça ne changera pas. Cela dit, ce ne sont pas tous les vets qui sont faits pour s’associer aux TSA et vice versa. Comme TSA, il faut bien choisir et s’assurer que la vente d’actions est un moyen d’appartenance pour les TSA, que c’est pour créer un lien collaboratif et non pour les attacher.

Quelle est la clé de la rétention d’employés? Les valeurs qui sont très familiales. Par exemple, hier, on est allé au Cirque du Soleil. Quand je décide que je rassemble tous les membres pour les photos, ça embarque. Le party de Noël, les BBQ d’été. Il ne manque jamais plus que 2 personnes. Je pense que le rassemblement est quelque chose que tout le monde devrait prioriser. Manger ensemble, jaser, constater l’état d’esprit, se soutenir. C’est important. La pandémie a donné un coup dur! Hier, ça faisait 2 ans et 4 mois qu’on ne s’était pas réunis.

Pour ma part, je n’ai jamais senti que mon opinion n’était pas importante. Avec le temps, Marie-Noelle et moi on a divisé les tâches. Elle joue son rôle de médecin vétérinaire, gère la relation client et le roulement quotidien. Moi je m’occupe plus des ressources humaines, des horaires et des employés, puis récemment j’ai pris en charge la comptabilité. On a tissé un lien de confiance et si une de nous deux quitte, l’autre aura beaucoup à perdre.

Qu’est-ce qui s’en vient pour vous à la clinique? Tout peut arriver! On laisse les portes ouvertes et on verra où ça va nous mener. Pour l’instant, que tout continue comme c’est là! Les affaires vont bien, l’équipe va bien! Quand l’équipe va bien, le service à la clientèle va bien, les clients sont heureux et vont bien!

Est-ce que le fait que les TSA ne puissent pas avoir d’actions votantes risque de poser un problème?

Quels seraient tes trois plus grands défis?

Je pense que c’est quelque chose qui devrait changer. Je serais prête à militer pour ça même si pour moi ça va bien. Il faudrait que les autres TSA emboîtent le pas. C’est aussi une question d’égalité, car votante ou non, les actions ont toutes la même valeur monétaire et tous les actionnaires ont un pourcentage de profit proportionnel au nombre de leurs actions. Avoir des actions, ça te donne des droits, mais tu as désormais des responsabilités de plus sur les épaules. J’étais TSAc et gestionnaire. Il fallait que je fasse ma job de TSA et il fallait que je

ATSAQ • VIE DE TSA

D’abord la charge de travail qui augmente sans cesse. La pénurie de médecins vétérinaires avec la pandémie a forcé les filles à refuser des clients. C’est difficile. Je ne vois pas vraiment d’autres grands défis pour le moment!

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Questions en rafale

On jase autour d’un autoclave Est-ce que tu déroules ton Vetrap avant de l’utiliser? Oui! Aiguille kinkée ou pas kinkée pour les prélèvements jugulaires de chat? Non, kinkée, c’est indispensable Nom le plus utilisé en clinique, Bella ou Lucky? Lucky. Vaccin bordetella, PO ou IN? Personnellement, per os PlasmaLyte, LRS ou NaCl? NaCl Vidange de glandes anales ou taille de griffes de pug? La taille de griffes Donner un comprimé à un chat : lance-pilule ou à la main? À la main Employée ou employeur? Hmmm… des fois j’aimerais redevenir employée, mais quand j’y pense, employeur.

À quoi ça te fait penser… Pug : Humour Chat roux : Gentillesse Teckel : Douleurs lombaires Golden retriever : Amical Bengal : Sauvage, ne m’en parle pas! Sharpeï : Problème de peau Lapin : Fragile

Es-tu fière d’être TSA? Est-ce que tu dis encore que tu es tech, même si tu ne pratiques plus? Oui, oui, ça n’a jamais quitté. Je signe toujours TSAc. Es-tu fière de tes accomplissements? Oui, oui, je suis très fière, oui. Je suis fière d’être restée moi-même. Qu’espères-tu pour notre métier de TSA? En es-tu fière? Ça fait longtemps que j’espère beaucoup. Je regarde les réseaux sociaux et je vois tous les TSA qui se plaignent de leurs conditions, mais qui ne font rien. J’espère qu’ils voient les occasions qui passent après la pandémie. Quand j’ai fini l’école, je faisais 9,50 $/h. Maintenant, voir des TSA qui font 30 $/h ça ne devrait pas être rare. Il faut être capable de vivre et de comprendre sa propre valeur. Est-ce que tu penses que tu as réussi dans le petit milieu que tu t’es créé? Je pense que j’ai vraiment bien réussi. J’aimerais ça qu’il y ait des TSA qui voient que ça se fait pas mal mieux qu’ils pensent. Il s’agit de prendre une décision et de vouloir. Qu’est-ce que tu dirais à la Caroline de 2003? Fais-toi confiance, je te le dis cela. Et en même temps, on m’a toujours dit je me remets toujours en question, c’était une de mes forces!

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SPÉCIAL SNTSA 2022

On jase techs

TSA INSPIRANT

DANIEL BEAUCHAMP Diplômé en Techniques de santé animale du Cégep de Sherbrooke en 1982 Parcours professionnel : Travail en clinique pendant un an. Saut en vente en 1987 à divers postes (représentant des ventes, chef de produits pour animaux de ferme, directeur associé en développement de marché, directeur des ventes en porcs, directeur de BU animaux de compagnie, et directeur général) au sein de grandes sociétés pharmaceutiques (Hoechst, Intervet, Pfizer, Vetoquinol, Merck) au Canada, aux États-Unis et maintenant en France. Emploi actuel : AAVP Directeur général MSD Santé animale France

Pourquoi techniques de santé animale? Bien, j’ai été en sciences pures au Cégep de Édouard-Montpetit, à Longueuil, puis je suis tombé sur la description de la santé animale. En 1979, c’était nouveau à l’époque, et je trouvais le cursus intéressant parce que c’était à mi-chemin entre le propriétaire de l’animal et le vétérinaire. J’ai toujours eu un attrait pour les animaux et je me suis dit que c’était parfait pour moi. J’ai déchanté un peu quand j’ai vu que les techniciens en santé animale n’étaient pas connus du tout sur le marché du travail. C’est ça qui m’a incité à devenir président de l’ATSAQ avant même d’obtenir mon diplôme. J’avais vraiment comme objectif de faire connaître la profession aux médecins vétérinaires. Puis j’ai trouvé un emploi dans une clinique de petits animaux à Longueuil dans le quartier où j’ai grandi. Malheureusement, l’aventure n’a duré qu’un an! Je pense que j’étais trop entrepreneur pour mon patron. Un jour, il m’a dit que je devrais explorer d’autres avenues. C’est là que j’ai pensé à devenir représentant pharmaceutique, car ceux qui venaient à la clinique avaient l’air d’être très bien payés et avaient une voiture de fonction. Quand je suis parti, j’ai dit à mon patron « un jour il va y avoir trois techs par vétérinaire ». Avais-je raison? Wow! Ouais, peut-être que j’étais un peu visionnaire.

T’es devenu président de l’ATSAQ, est-ce que l’association était venue au cégep? L’association a vu le jour en 1979. Elle était donc toute jeune avec 25 membres et Chantal Gauthier, Lyne Choquette et Diane Ste-Marie cherchaient quelqu’un pour prendre le flambeau. Ces trois personnes-là m’ont vraiment influencé. J’en ai passé des soirées à faire des journaux sur des feuilles polycopiées. Notre logo d’alors était très artisanal. Et puis je pense que j’ai été le premier à amener le concept d’actes délégués au Président de l’Ordre des Médecins Vétérinaires. Il y a environ 30 ans de cela!

Tu travaillais dans une clinique le jour et le soir, tu travaillais à développer la profession. Qu’est-ce qui continuait à te motiver? Le défi de faire connaître la profession. Un prof nous avait dit lors d’une discussion en classe que les TSA étaient voués à nettoyer des cages dans un chenil et cela m’a piqué au vif.

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Tu veux alors faire plus? Pour travailler comme représentant pharmaceutique, il me fallait un diplôme universitaire ce que j’ai obtenu. Mais le fondement même de ma carrière, c’était d’être technicien en santé animale. Ma première job en pharmaceutique, je ne l’ai pas eu avec mon baccalauréat en Agriculture à McGill, c’est grâce au DEC en santé animale. J’avais un peu d’expérience en clinique, et j’étais Président de l’Association des techniciens en santé animale.

Quelle est la première société pharmaceutique où tu as posé ta candidature? Hoescht, une entreprise allemande, laquelle a été vendue à Intervet, une société hollandaise en 1999. Et puis, de fil en aiguille, Intervet a été vendu à Schering-Plough, puis Schering-Plough a été achetée par Merck/MSD.

Comment s’est passée la progression; comment as-tu grimpé les échelons? J’ai fait dix ans en représentation à parcourir le Québec et à visiter les vétérinaires. Ça été la plus belle job de ma vie. On m’a ensuite envoyé en Saskatchewan parce que le siège social de Hoechst pour la division santé animale était à Régina. C’était ma première expatriation. J’y suis resté pendant trois ans et demi. À l’acquisition de Hoechst par Intervet, on m’a promu aux États-Unis pour faire du développement de marché. C’était chouette parce que je faisais le lien entre le marketing local américain et les centres de recherche qu’on avait en Europe. Je me promenais des deux côtés de l’Atlantique pour rencontrer des chercheurs et des spécialistes, et je me suis vite aperçu que je ne connaissais pas grand-chose! J’ai fait ça pendant trois ans et demi. Quand on était sur la côte américaine, mon bureau était à Millsboro, dans le Delaware. Super belle place. On habitait à une demi-heure de la mer, une demi-heure de la baie de Chesapeake. Mon épouse et nos quatre enfants ont adoré ça. Mes parents sont décédés à cette époque et la nostalgie s’est emparée de moi. Je suis revenue au Québec avec Pfizer Santé Animale en 2003. Je suis devenu directeur des ventes responsable de l’équipe porcine pour le Canada avec une dizaine de représentants à ma charge. Comme j’ai voulu élargir mes horizons, j’ai pris la barre de l’équipe marketing pour les animaux de compagnie, puis je suis devenu directeur de la BU. En 2008, Vétoquinol m’a approché pour que je sois leur DG au Canada. En 2011, on m’a demandé d’aller gérer la filiale américaine à partir du Texas. Mais cette fois-ci, je suis parti seul. Après deux ans de va et vient entre Montréal et Dallas, je me suis joint à Merck comme DG pour le Canada et j’y suis resté d’avril 2013 à novembre 2021, pour ensuite venir faire le même travail en France.

Comment perçois-tu ton parcours? Somme toute je pense que j’ai assez bien réussi. À chaque étape de ma vie professionnelle, il y a eu une progression dans mon apprentissage, de mes compétences et de ma confiance personnelle.

Tu as dit : « Quand j’étais rep au Québec, ç’a été ma plus belle job de ma vie. » Pourquoi? Ce que j’aimais comme technicien en santé animale, c’était le contact avec le vétérinaire pour la science, puis le contact avec les clients pour l’émotion. Quand j’étais représentant, c’était les deux ensembles. Tous les jours, je rencontrais des vétérinaires. Leurs passions dans la vie, c’était la médecine vétérinaire. Ça, ça me passionnait. J’ai toujours aimé le contact avec eux, poser des questions, apprendre, etc. Il y avait aussi un contact humain, j’ai essayé de faire de mon mieux en tant que représentant, pour leur apporter quelque chose. J’aimais particulièrement rencontrer ceux qui travaillaient en arrière-scène, c’est-à-dire le personnel, les réceptionnistes, ainsi que les techniciens et techniciennes. J’étais toujours à me promener dans les campagnes en voiture. Ça été une belle école. Développer un sens des affaires, de la compréhension de la clinique vétérinaire, les besoins des vétérinaires, leurs soucis.

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Qu’est-ce que tu as vu comme changement pour les TSA des grands animaux? Dans le domaine des animaux de ferme, on a vu peu d’évolution pour les techs. Si l’utilisation des techs avec les animaux de ferme avait augmenté, on le saurait. Il y en a qui sont allés en transfert d’embryon ou qui ont travaillé à la faculté de médecine vétérinaire. Il y a des techniciens en santé animale qui ont travaillé dans des grands élevages, mais vraiment avoir des techs à qui on a délégué des actes sur des animaux de ferme, il n’y en a pas beaucoup comparativement aux animaux de compagnie ou aux centres de recherches.

Pourquoi, tu penses? Particulièrement au Québec, peut-être la peur de déléguer des actes. Il ne faut pas oublier que le marché force la main des vétérinaires. Le nombre de vaches laitières est en déclin de 1 à 3 % chaque année. Le nombre de vétérinaires en région rurale est en déclin aussi. Pour être capable de maintenir une médecine économique en région rurale, on va devoir utiliser les services de techniciens et de techniciennes pour réduire les coûts.

Est-ce que les TSA du Québec ont quelque chose à envier à l’international? Plus aujourd’hui. Peut-être qu’on a pu envier les techs des États-Unis avec la NAVTA par exemple, mais le cursus du Québec est top et avec la certification, les compétences sont comparables. Les vétos français envient beaucoup notre formation.

À propos de la fondation BEA. Pourquoi c’est important pour toi? J’y crois beaucoup parce que le bien-être animal a toujours été au cœur de ma passion pour les bêtes. C’est important parce c’est un impératif dans la société dans laquelle on vit. C’est important de faire sa part.

Est-ce que tu penses que les techs ont une inconscience de leur propre compétence? Oui peut-être que les techs sont inconscients de l’impact de leurs compétences. Et puis ça, je trouve ça dommage. Je faisais souvent des conférences dans les cégeps pour parler de mon travail, en tant que DG de Merck. Et puis, j’ai toujours parlé avec les TSA avec un esprit très entrepreneur, en souhaitant donner l’exemple. Une fois on m’a dit « mais ce n’est pas tout le monde qui aspire à faire ce que tu fais là ». Ça, ça m’a donné un coup de barre, parce que je me suis dit c’est vrai, il y a des techs qui sont très contents de leur situation. Malgré tout, je pense que la profession peut les amener beaucoup plus loin.

Souhaites-tu pour le futur des TSA plus confiants ou plus de confiance envers les TSA? Je suis pour des techs qui ont confiance en eux parce qu’ils donnent confiance aux autres. Ils deviennent des modèles à suivre et on en connaît plusieurs au Québec. Le diplôme est pour les cinq premières années qui suivent la graduation, ensuite ce sont l’expérience et les réalisations professionnelles qui font la différence et qui façonnent l’histoire de chaque TSA. Bien sûr que je fais confiance aux TSA parce qu’ils et elles ont fait la démonstration qu’ils et elles sont indispensables au fonctionnement de l’écosystème vétérinaire surtout en ce moment.

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Questions en rafale

On jase autour d’un autoclave

Quelle est la première chose à quoi tu penses en entendant : Pug : L’intrigue Chat roux : Marcel, mon chat à la maison Golden retriever : La joie Bengal : Le mystère Sharpeï : Des plus qui font toute la différence Jersey : Très beaux souvenirs Holstein : De la production

Est-ce que tu es fier d’être TSA? Ah que oui! Mais est-ce que tu es fier de ce que tu as accompli dans ta carrière, que ce soit professionnel ou philanthropique? Je suis très fier. D’autant plus que ma carrière m’a permis d’avoir une famille dont je suis extrêmement fier. C’est ma plus belle réalisation. Mais aussi d’avoir eu la chance de rencontrer des personnes de partout dans le monde. Est-ce que c’est possible pour tout le monde? Oui, dans la mesure où on est prêt à faire quelques sacrifices. C’est sûr que quand tu commences une famille, et quand les enfants vont à l’école c’est plus difficile de les promener d’une région à l’autre. Pour nous c’était important de donner à nos filles l’occasion d’élargir leurs horizons; de sortir de leur zone de confort sans qu’elles s’en rendent compte; d’apprendre d’autres langues; et puis, de s’ouvrir à la diversité culturelle. Puis ce qui est des nouvelles fonctions, je pense que tout s’apprend en autant qu’on a la bonne attitude. Qu’est-ce que tu espères pour le métier de TSA au Québec et au Canada? J’espère vraiment que les techniciens en santé animale soient vus comme étant des professionnels équivalents aux autres professionnels de la santé animale. Finalement, qu’est-ce que tu lui dis au Daniel de 1982 qui fait sa technique? C’est une bonne question. Bonne chance mon grand! Écoute Chantal (son épouse) et ne refuse jamais une bonne occasion. Mais est-ce que je referais la même chose? Probablement, mais je me serais peut-être donné un peu plus de chances en clinique avant de passer à autre chose. Les chances pour un ou une tech qui gradue aujourd’hui sont pas mal plus grandes. Et quand je regarde le marché en ce moment où les médecins vétérinaires ont énormément de difficulté à trouver du personnel. Ça donne la chance aux techs d’augmenter encore plus leur valeur.

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On jase techs

TSAc INSPIRANTE

MYRIAM GLENN Diplômée du programme en santé animale du cégep de St-Hyacinthe en 2017. Parcours professionnel : Travail en clinique de petits animaux depuis la graduation, à temps partiel, comme TSA suppléante (travailleur autonome) et à temps plein à la clinique vétérinaire Lasalle. Emploi actuel : Représentante de territoire chez Trupanion et entrepreneur (Projets par Myriam)

En marge de ton travail en clinique, tu redeviens travailleur autonome et ta vie prend une autre direction?

Pourquoi la santé animale?

En fait, je voulais être vétérinaire. Après avoir vu le programme de technique, j’ai changé de cap. Aussi, j’avais fait un stage au secondaire… j’ai perdu connaissance dans une salle de consultation. Ce n’était pas par peur du sang, mais parce que j’étais trop excitée.

Qu’est-ce qui t’a poussé à appliquer à St-Hyacinthe?

Il n’y a pas de raison précise autre que c’était le moins loin et c’était en français.

Qu’est-ce que tu visais après le cégep?

Je savais que je voulais travailler en clinique, avec les petits animaux : les chats et les chiens.

Tu as été travailleur autonome et tu as travaillé comme TSA suppléante (locum). Qu’est-ce qui t’a amené là?

J’avais deux ans d’expérience à temps partiel, car j’étudiais en Intervention jeunesse à l’université dans le but d’éventuellement faire de la zoothérapie. Je voulais aller voir les cliniques, voir les procédures à différents endroits, les protocoles, rencontrer des gens. J’ai fait ça pendant une bonne année. Ça m’a appris ce que je voulais faire comme technicienne et dans quel genre de clinique, dans quel genre d’environnement je voulais travailler.

Est-ce que le projet de zoothérapie te permettait d’unir ta passion pour les gens et pour les animaux?

Oui, vraiment. J’ai fait mon stage de certificat à l’Hôpital de Montréal pour enfants et je voulais faire de la zoothérapie dans un hôpital pédiatrique. ATSAQ • VIE DE TSA

Je suis très créative. Je me suis dit que j’aimerais créer un produit que les TSA et le milieu vétérinaire voudraient avoir. J’ai donc commencé à faire un verre affichant « Vet Tech Fuel », avec des petites pattes. Le produit pouvait être personnalisé. Je l’ai apporté à la clinique et je l’ai partagé sur les médias sociaux. Ç’a fait boule de neige et j’ai reçu des commandes d’autocollants et de verres personnalisés.

Pour mener à bien ton projet, tu fais aussi un programme d’entrepreneuriat?

Oui, je termine un programme en gestion d’entreprises aux HEC c’est justement pour m’aider avec ma petite entreprise. Je vais voir si c’est ce que je veux faire, sinon je peux devenir gestionnaire de cliniques vétérinaires pour être en relation avec des employés au lieu des clients.

Qu’est-ce qui explique que tu t’es lancée dans ces projets-là, malgré ton jeune âge?

J’ai commencé petit à petit. Si quelque chose n’allait pas, je pouvais adapter mes produits. Je n’ai pas vraiment peur. Je me dis « si ça ne marche pas, ça ne marche pas. » Avant, je commençais des projets et je ne les finissais pas. Quand j’ai commencé ma petite page Facebook avec ma petite entreprise, je me suis dit que je le ferais pendant au moins un an et que je verrais. C’est le seul projet que j’ai mené à terme. J’ai fait un an et là je suis dans ma phase de réflexion. Je voulais me concentrer sur un seul projet sans m’éparpiller. J’ai mis les projets sur papier et j’en ai choisi un.

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Est-ce que tu es fière de l’avoir mené à terme?

Je suis vraiment fière. J’ai travaillé fort. C’est ma patronne qui m’a un peu poussée dans le dos et qui m’a vraiment encouragée. Elle m’a aussi encouragée pour aller aux HEC. Dans la vie, c’est important d’être entourée des bonnes personnes, au bon moment.

Qu’est-ce qui fait qu’après seulement 5 ans, tu sens que tu as fait le tour et que tu veux plus?

C’est en partie à cause d’où je suis en ce moment. J’ai passé du temps à jaser avec une psychologue de mes forces et de mes faiblesses pour m’améliorer. Ça m’a énormément aidé, entre autres, pour comprendre que le pire qu’on va dire, c’est non. On dirait que quand j’arrive au bout de quelque chose, je cherche de nouvelles avenues à explorer. Je n’aime pas l’inertie. Je veux toujours apprendre de nouvelles choses.

Est-ce que tu as l’impression que l’apprentissage doit être associé à un parcours scolaire?

Non, pas du tout. Moi, j’ai fait beaucoup d’apprentissages. Je fais de la formation continue. J’apprends beaucoup sur YouTube, sur Tik Tok. Alors, non, ce n’est pas juste à l’école.

En tant que TSA, qu’est-ce que tu préfères de la médecine vétérinaire?

Est-ce qu’on devrait mettre en valeur les forces au sein de l’entreprise et ensuite, partager activement le savoir au sein de l’équipe?

Je pense que c’est bon de reconnaître nos forces et nos points à améliorer. C’est essentiel dans un milieu aussi technique avec toutes les procédures médicales vétérinaires. On a affiché les profils communicationnels de chacun dans la clinique pour se rendre compte à quel point on est vraiment différents. Pour ce qui est du partage du savoir collectif, je prends beaucoup de notes et j’aime les partager. Peu importe la manière, c’est important que tout le monde ait accès à la même information pour servir le client le mieux possible.

Qu’est-ce que s’en vient pour toi?

Voir que des clients viennent me voir pour moi, parce qu’ils me connaissent. On a appris à se connaître, ils savent comment je suis. Ils voient mes compétences et on reste en contact. Mon programme de perte de poids est mon préféré, car je vois les clients une fois par mois et on jase de plein d’affaires.

Il y a un nouvel emploi qui n’est pas dans une nouvelle clinique. C’est un poste avec de nouvelles responsabilités. J’ai donc un poste de représentante de territoire chez Trupanion. C’est un poste qui va me permettre d’organiser mon travail et mon horaire, en plus d’être en relation avec des clients et des cliniques. C’est un poste fait pour moi.

Qu’est-ce que tu penses de la polyvalence chez les TSA? Faut-il que les techs soient partout en même temps?

Qu’est-ce que tu recommandes aux TSA qui aiment l’entrepreneuriat ou qui sont créatifs?

Non, moi je suis pour la spécialisation à 100 %. Il faut trouver ce qu’on aime, parce que dans ce temps-là, on est meilleur et plus efficace au travail. À la clinique, on se concentre sur l’amélioration des forces. Il y a de plus en plus de personnes qui s’occupent d’un département en particulier ou qui expriment ce qu’ils veulent faire. ATSAQ • VIE DE TSA

Le microprogramme des HEC présente la base de l’entrepreneuriat : marketing, finance, gestion, logistique. Il permet d’aller chercher des outils de gestion dans les aspects qui sont souvent moins présents en clinique!

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Questions en rafale

On jase autour d’un autoclave Est-ce que tu déroules ton Vetrap avant de l’utiliser? Oui Aiguille kinkée ou pas kinkée pour les prélèvements jugulaires de chat? Je plie mon aiguille. Nom le plus utilisé en clinique, Bella ou Lucky? Pour moi, c’est Charlie. Vaccin contre le Bordetella, PO ou IN? Per os! PlasmaLyte, LRS ou NaCl? LRS Vidange de glandes anales ou taille de griffes de pug? Une coupe de griffes de pug, parce que je suis certifiée Fear Free et si ça ne fonctionne pas, j’arrête et je vais voir le client en lui recommandant de revenir après avoir donné un petit calmant! Donner un comprimé à un chat : lance-pilule ou à la main? À la main Tu préfères un client fou ou un client qui s’en fout? Un client fou! Je vais tout dire ce que j’ai à dire et ensuite je vais faire « ouf ».

À quoi ça te fait penser… Pug : Horreur Chat roux : Blocage Teckel : Hernie discale Golden retriever : Moi Bengal : Princesse Sharpeï : Peau Lapin : Fragile

Es-tu fière d’être TSA? Est-ce que tu vas encore dire que tu es TSA, même si tu as d’autres projets? Oui, je signe encore mes courriels « TSAc », parce que c’est ça ma formation et c’est ça qui m’a ouvert toutes les portes. Es-tu fière de tes accomplissements? Oui! Qu’espères-tu pour notre métier de TSA? Plus de temps pour soi, plus de temps pour l’équipe. Qu’on s’attarde à la prise de rendez-vous, à la charge de travail et à la gestion des demandes de clients. C’est le temps qu’on prenne une grande respiration et qu’on voit où on s’en va. Et si les humains avaient besoin de plus de soins que les animaux? Est-ce que la santé animale se défend et ne veut pas être soignée ou elle a l’air forte, mais elle souffre en dedans? On a tous l’air tough. Oui, on voit des chats et des chiens, mais on voit aussi autre chose comme des clients qui, parfois, ne vont pas bien. Je pense que le programme a besoin d’un cours supplémentaire de psychologie pour savoir comment être des bons humains. Si j’ai une machine à retourner dans le temps et on va voir Myriam à St-Hyacinthe, qu’est-ce que tu lui dirais? Lâche pas cocotte! Elle aurait besoin de se faire dire « C’est long, mais ça va être le fun ».

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On jase techs

TSA INSPIRANTE

ELISABETH LEBEAU

Diplômée en Techniques de santé animale du Collège Laflèche en 2002 Parcours professionnel : Travail d’été en clinique avec les petits animaux et les animaux de zoo; après la graduation, en clinique pendant 10 ans (en orthopédie; en clinique des petits animaux et animaux exotiques à Granby et Montréal); puis direction de l’ATSAQ. Emploi actuel : Directrice générale de l’ATSAQ

Qu’est-ce qui t’a poussé vers la technique de santé animale? Belle histoire ça! Après mon DEC en sciences de la santé, je voulais aller vers la médecine vétérinaire, mais c’est l’aide pédagogique du cégep de Boisde-Boulogne qui m’a parlé du programme de TSA, parce qu’elle a saisi ce que je voulais vraiment faire. Dans le temps, quand j’allais chez le vétérinaire avec mes animaux, je faisais affaire avec une réceptionniste ou un vétérinaire. Je n’avais jamais vu ça une technicienne. Je me suis rendu compte, grâce à l’API que c’était exactement ça que je voulais être. Je m’inscris au cégep en techniques de santé animale. J’ai été refusée au cégep de Lionel-Groulx (à côté de chez moi), parce qu’ils ne voulaient que des étudiants qui sortaient du secondaire. Avec un DEC en sciences de la santé, je devenais « surqualifiée ». J’ai donc été à Laflèche, un cégep privé, au parcours régulier. Comme j’avais déjà fait mes cours de base, pendant que les autres de mon programme faisaient leurs cours de français, j’étais chez moi et j’étudiais.

Pendant ta technique, tu as fait quoi? Dès la première année, je savais que j’allais travailler avec les petits animaux. Si j’avais eu la possibilité de travailler avec les exotiques, je l’aurais aussi fait. Entre ma première et ma deuxième année de techniques, j’ai travaillé dans une petite clinique

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vétérinaire de Laval avec un vieux médecin vétérinaire. Mon mentor était une tech, maintenant une amie, qui me montrait plein de choses quand j’étais à l’aise. Le médecin vétérinaire de la clinique était aussi broker d’animaux de zoo. Donc il achetait les animaux dans un zoo et les vendait à un autre. À mon deuxième été, je l’aidais à m’occuper de ces animaux-là quand ils étaient en transition entre les établissements.

Après ta graduation, as-tu continué à travailler dans la même clinique? Un de mes stages de fin de programme a été avec un médecin vétérinaire orthopédiste et lorsque la clinique m’a proposé un poste après mon programme, j’ai accepté. J’ai adoré ça. Mais après un an, j’ai fait un choix, j’ai suivi mon amoureux. Je suis déménagée à Granby et j’ai trouvé une place dans une clinique de petits animaux et d’exotiques. J’étais contente de travailler avec des lapins, des oiseaux, des hérissons… J’y suis restée 4 ans, avant de revenir à Montréal et de travailler dans une autre clinique.

Quand as-tu commencé à t’impliquer dans l’ATSAQ? J’étais déjà impliquée dans l’ATSAQ au cégep. Peu après ma graduation, je faisais partie du C.A. comme secrétaire du conseil exécutif. La présidente était la technicienne de laboratoire du cégep de Laflèche. Nous étions donc tous conscientisés sur l’importance de s’impliquer à l’ATSAQ. L’aspect coopératif m’a toujours intéressé. En 2007, on m’a offert le poste de D.G. que j’ai pris à temps partiel.

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Quand as-tu compris que tu voulais t’impliquer autant dans le milieu et faire avancer la profession? J’ai toujours eu une grande capacité à organiser des activités et à rassembler les gens. En 2008, j’ai dû réfléchir à la suite de mon parcours. En 2012, j’ai donc laissé la pratique en clinique après avoir jonglé avec mes horaires et mes tâches à la tête de l’ATSAQ pendant quelques années.

À quoi ressemblait l’ATSAQ avant 2008? En 2008, le C.A. travaillait très fort sur la reconnaissance professionnelle, ce qui a mené aux actes délégués. L’ATSAQ n’était toutefois pas assez présente dans le milieu. Le domaine ne savait pas vraiment ce qu’on était, ce qu’on faisait. Il y a donc eu une réorganisation du CA afin de relancer l’ATSAQ.

Qu’est-ce qui faisait partie de ce nouveau plan de relance de l’ATSAQ en 2008? Tout d’abord, on voulait apprendre à connaître nos autres partenaires (AMVQ, OMVQ et autres) et partager nos objectifs. On désirait voir comment on pouvait unir nos forces pour faire rayonner la profession de TSA. Le bien-être animal m’a toujours tenu à cœur. J’ai trouvé important d’utiliser la voix des TSA en ce sens, parce que je trouvais qu’il n’y avait pas assez d’organismes qui s’impliquaient dans ces dossiers-là. L’ATSAQ a maintenant sa place aux tables du MAPAQ lors des discussions sur le bienêtre animal.

Qu’est-ce que l’ATSAQ fait aujourd’hui? Je ne suis pas gênée de dire que nous sommes la voix des techniciens dans les dossiers de santé animale et de bien-être animal. Je veux qu’on s’occupe de l’humain TSA, mais aussi de l’animal qui est traité par celui-ci. Aujourd’hui, la profession semble assez reconnue et je ne pense pas qu’on a encore besoin d’expliquer ce que c’est un technicien en santé animale. Bien sûr ce n’est pas exclusivement grâce à l’ATSAQ, mais son implication a grandement contribué à mettre les TSA en lumière.

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Est-ce que l’ATSAQ se penche sur le débat terminologique qui entoure le titre de « technicien en santé animale »? Tant que le programme va garder le nom « Techniques de santé animale », je ne pense pas que quelque chose va changer. Personnellement, je ne sais pas si les conditions de la profession vont changer du fait qu’on est « technicien en santé animale » ou « technicien vétérinaire ».

Quel message as-tu pour les TSA qui sont sur le terrain aujourd’hui? D’une manière, la pandémie nous a beaucoup aidés, mais je pense que l’ATSAQ peut facilement démontrer à quel point elle a travaillé fort auprès des employeurs de l’industrie pour dire « c’est assez! Ça n’a plus de bon sens ce que vous donnez comme salaire ». On a sorti des études sur la valeur d’un TSA au sein d’une entreprise, ce que rapporte un TSA pour une entreprise et des comparatifs avec l’Ontario et les États-Unis. Bien sûr, les salaires ont commencé à augmenter, mais, si on veut être honnête, c’est plus à cause de la pénurie de maind’œuvre que parce que les employeurs voient maintenant réellement la valeur des TSA.

Qu’en est-il du sujet du débat « ordre vs association »? Je suis en faveur d’un ordre, parce qu’il y aurait une meilleure structure, une loi relative à la protection du public… C’est le rôle principal d’un ordre. Cela dit, l’ATSAQ pourrait continuer de vivre et d’offrir des services aux membres, tout comme l’AMVQ a sa place aux côtés de l’OMVQ. Je pense qu’il y a encore des problèmes de communication entre les ordres, les ministères et les associations. Ce n’est pas normal, qu’en 2022, un médecin vétérinaire ne connaisse pas la loi sur les actes délégués. Lorsqu’il est question de sujets comme celui des

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actes délégués, l’OMVQ peut améliorer la communication avec les médecins vétérinaires, tout comme l’ATSAQ avec ses membres. C’est pourquoi Francis (Rousseau) et moi avons commencé à faire des communications courtes, pratiques et accessibles comme des capsules vidéo, car on s’est rendu compte que les médias écrits perdent en popularité.

Quel message as-tu à partager avec les membres actuels de l’ATSAQ? Merci à ceux qui croient en nous. L’ATSAQ est une association à adhésion volontaire et à chaque renouvellement, on veut s’assurer que les membres nous font encore confiance et qu’ils trouvent encore que leur adhésion est pertinente lors de leur renouvellement, que ce soit eux ou leur employeur qui paient. Laissez-vous porter dans la vague! Plus on est de membres, plus j’ai les moyens d’accomplir des choses pour vous/nous. Je sais qu’on peut se vendre encore mieux et en dire plus sur ce que l’on fait. Ce sera un de mes buts premiers.

Peux-tu me parler de la Fondation BEA? À la suite d’une initiative gouvernementale, un groupe a été mandaté par le MAPAQ pour pallier les difficultés de financement des SPA et des refuges. J’ai fait partie du groupe pour partager le point de vue de l’ATSAQ relativement aux refuges et aux techniciens qui y travaillent. Des études ont été menées pour voir quelles méthodes de financement existaient déjà ailleurs dans le pays et aux États-Unis, tant au niveau des animaux que des autres milieux. Une fondation provinciale a donc vu le jour pour créer des campagnes de financement qui aideraient les SPA et SPCA du Québec. La fondation fait la redistribution des fonds partout dans la province, sous forme de demandes ou sous forme de programmes préétablis. Pour pouvoir demander l’aide de la fondation BEA, un refuge, même sans établissement fixe, c’est-à dire qui fonctionne grâce à des familles d’accueil, doit simplement être enregistré à l’agence de Revenu du Canada. Les établissements vétérinaires peuvent aussi faire des campagnes de financement pour aider la fondation. Un de mes rôles à l’ATSAQ est d’aider bénévolement la fondation lorsqu’elle en fait la demande.

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Enfin, en quoi consiste Micropuce Québec? Micropuce Québec est né parce qu’il y avait un besoin. Je crois sincèrement que l’identification permanente est un moyen de diminuer les abandons dans les refuges qui débordent. Le programme de campagnes de micropuces a pris une ampleur qui allait au-delà de la mission de l’ATSAQ. Avec mon associé, nous avons donc créé un OBNL à part entière qui s’appelle Micropuce Québec pour organiser des cliniques de micropuces communautaires dans diverses municipalités. À ce jour, on a micropucé plus de 15 000 animaux partout au Québec. Lorsqu’une ville passe une loi qui rend la micropuce obligatoire, l’organisme aide à la mise en application de la loi en proposant des campagnes de micropuçage. Qui aurait cru : SaintHonoré est la ville du Québec avec la plus grande proportion d’animaux micropucés. Grâce à tous ces organismes (Fondation BÉA, Micropuce Québec), nous faisons rayonner la profession en embauchant des TSA et en les rémunérant pour leur travail. Tous les profits, si profits il y a, sont réinvestis dans l’organisme ou donnés.

Quels sont les prochains défis de l’ATSAQ? Je m’intéresse beaucoup à la profession au Canada. Nous sommes à nouveau membres de l’association canadienne depuis 2 ans. Je suis à l’affût des bonnes idées qui peuvent être implantées au Québec pour faire grandir la profession. Je désire m’impliquer avec TTVAC pour un meilleur rayonnement du métier de TSA au Canada. Du côté du Québec, avec l’adoucissement de la pandémie, c’est un retour aux projets qui avaient été mis sur la glace : Continuer de développer des outils technologiques pour aider les TSA dans leurs fonctions et ramener la formation continue en présentielle lors de conférences et de créer des occasions de réseautage, comme le Gala des Prix Reconnaissance.

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Questions en rafale

On jase autour d’un autoclave Est-ce que tu déroules ton Vetrap avant de l’utiliser? Non Aiguille kinkée ou pas kinkée pour les prélèvements jugulaires de chat? Non, all natural! Nom le plus utilisé en clinique, Bella ou Lucky? J’aurais dit Chanel Vaccin bordetella, PO ou IN? Dans son nez! PlasmaLyte, LRS ou NaCl? LRS Vidange de glandes anales ou taille de griffes de pug? Oh non! Vidange de glandes anales. Même pas d’hésitation. Donner un comprimé à un chat : lance-pilule ou à la main? Un lance-pilule? Je pense que j’ai jamais pris ça dans mes mains! Je sais que ça a un bout turquoise… La prochaine étape, c’est des TSA reconnus ou des TSA reconnaissants? J’ai lâché prise sur les TSA reconnaissants. Ça va être des TSA reconnus.

À quoi ça te fait penser… Pug : (long silence) Je ne peux pas dire ça en entrevue… Chat roux : Des petits picots bruns partout Teckel : C’est fin un teckel, mais hernie discale. Golden retriever : Découragée Bengal : Ça ne devrait pas exister Sharpeï : Ah ça c’est cute! Mais ça pique. Lapin : J’adore les lapins

Es-tu fière d’être technicienne? Clairement. C’est toujours cela qui m’a habitée. Je n’aurais pas pu accomplir tout ce que j’ai fait sans avoir cette passion qui me drive, j’aurais arrêté depuis longtemps. Est-ce que tu dis encore que tu es technicienne? Définitivement. C’est ma signature partout. Je n’ai jamais eu le sentiment de ne pas être TSA parce que je ne travaillais plus en clinique. Je travaille pour des techniciens à tous les jours et il n’y a qu’une seule personne qui fait ma job au Québec, c’est moi. J’essaye encore de travailler sur le terrain quand je peux, lors des cliniques de micropuçage. Es-tu fière de ce que tu as accompli en tant que TSA? C’est rare que je m’arrête pour penser à ça. C’est sûr que de parler de tout ça aujourd’hui me permet de me remémorer des souvenirs et de me rendre compte que j’en ai fait du chemin, sans nécessairement avoir de plan élaboré. Je me suis souvent cassé la marboulette, mais dans la vie, ce n’est pas quelque chose qui m’arrête. Quand je vois tout ce qui découle de mes initiatives, je suis très fière, oui. Je suis rendue où je voulais être et même plus. Qu’est-ce que tu espères pour notre métier? Une reconnaissance au niveau légal plus structurée pour les TSA. On est rendus là au Québec. On va voir ce que les nouveaux actes délégués diront. Je crois que ça passe par la certification des TSA. Est-ce que ça sera la clé? C’est ce que j’ai suggéré dans les dernières discussions.. Si on remonte dans le temps, qu’est-ce que tu dirais à la jeune Elisabeth qui était à sa première année de techniques, à Laflèche? Tu n’as aucune idée d’où tu vas te ramasser! Je me voyais avec une petite job tranquille dans une clinique, je n’avais pas tant de vision ou d’aspiration quant à ma carrière. Je n’étais pas consciente de mon potentiel. Je me disais « je vais faire ça, ça va être le fun! » That’s it. ATSAQ • VIE DE TSA

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Partenaires alliés de la SNTSA

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TSAc INSPIRANTE

LAURENCE SANTERRE

Diplômée du programme de techniques en santé animale du Cégep de St-Félicien en 2004 Parcours professionnel : Travail en clinique de quartier pendant un an, au centre DMV en soins d’urgence, en oncologie et en médecine du comportement pendant douze ans. Après deux ans au Biodôme de Montréal en tant que responsable de l’entraînement et l’enrichissement des animaux, elle commence à travailler chez Passionimo en 2019. Formation supplémentaire : Spécialisation en oncologie (VTS onco), baccalauréat en enseignement professionnel et technique, maîtrise en éducation (en cours). Emploi actuel : Directrice du développement de la pratique et des compétences chez Passionimo et Groupe DMVet.

Pourquoi la technique? Est-ce que tu savais ce que faisaient les TSA? Tout à fait. J’ai aussi toujours aimé les animaux, communiquer avec eux. Donc je me suis dit facile, je vais aller au cégep en santé animale. J’ai appliqué à trois cégeps, parce que je pensais que c’était très contingenté. Donc j’ai appliqué à Lionel-Groulx, La Pocatière et Saint-Félicien. J’ai été acceptée aux trois et j’ai décidé d’aller à Saint-Félicien.

Après avoir gradué, tu retournes à Montréal? J’ai fait mon stage au Centre DMV à Lachine puis à l’hôpital vétérinaire Journet. C’était naturel de revenir à Montréal. J’ai travaillé un an et demi en clinique de quartier. Puis après ça, je suis allée à l’urgence au Centre vétérinaire DMV pendant

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dix mois. Je trouvais que la médecine d’urgence était routinière, étonnamment. Il faut trouver la routine qui nous plaît, parce que tout est routinier quelque part.

Après dix mois de travail en médecine d’urgence, tu fais quoi? Ils ont eu besoin d’aide en oncologie et j’ai découvert un univers que je ne connaissais pas. Quand un médecin vétérinaire oncologue est venu travailler à temps plein, j’ai appliqué et j’ai travaillé avec lui pendant environ 11 ans.

Tu n’aimais pas la routine en urgence, avec la tournée des cas. Et tu t’es spécialisé en oncologie. Il n’y a pas de routine là? Il y a de la routine partout, mais j’ai aimé la routine en oncologie. Puis j’ai découvert plein de choses que je ne connaissais pas. J’ai appris qu’il y a plusieurs types de cancers avec plusieurs types de traitements. On peut faire plein de choses pour améliorer leur qualité de vie, j’ai donc plongé dans le sujet. J’ai eu la chance de travailler avec quelques médecins vétérinaires spécialistes, des stagiaires et des internes.

Aurais-tu aimé autant l’oncologie si tu avais travaillé avec une autre équipe? C’est difficile de séparer les deux éléments. On était une vraie équipe et on était efficaces. Le Dr Lacoste avait été aide-technicien au DMV pendant ses études donc il comprenait ce que les techniciens étaient capables de faire. J’aimais beaucoup le fait de se concentrer sur le maintien de la qualité de vie, qui elle, nécessairement, prolonge la vie de l’animal. C’est quelque chose de très pragmatique, on vise à ce que l’animal

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et son gardien profitent pleinement du temps qu’ils peuvent avoir ensemble. On a différents plans à offrir aux clients. Et il faut rester à l’écoute des ressources du clients (financière, temps).

Comment être pragmatique avec des gens, des propriétaires qui vivent ces émotions-là? Premièrement, il faut comprendre que c’est de la « référence ». Ceux qui ne sont pas intéressés par des traitements, ne vont pas en oncologie. Donc on trouve beaucoup de gens motivés qui sont investis, qui veulent le mieux pour leur animal. C’est sûr que c’est chargé d’émotions et que ça coûte cher, mais souvent, ils viennent nous voir avec un animal qui va vraiment mal et après une injection il semble mieux en quelques jours. On les fait remonter la pente. Puis quand ils recommencent à descendre, on sait que c’est peut-être le temps... C’est alors plus facile de faire son deuil, parce qu’avec le cancer, tu commences ton deuil en quelque sorte avec le diagnostic. Ça rend peut-être la progression plus douce.

Dans ce contexte, est-ce que c’est bon de partager ses émotions avec le client? Oui, je crois que c’est bon? Par contre, je me suis toujours dit qu’il ne faut pas que mes émotions soient plus intenses que celles du client. J’ai eu des moments où j’ai préféré ne pas aller voir certains duos patient-client parce que j’étais trop triste, d’autres fois ça allait et que je pouvais vivre ça avec les clients.

Tu décides alors d’aller plus loin et de te spécialiser? Est-ce qu’il y a des TSA spécialisé(e)s à ce moment-là? Pas au Québec. Puis en oncologie, il n’y en avait pas au Canada. Peut-être que l’oncologie n’était pas encore super populaire. Quand j’en ai parlé, ça faisait 2 ans que j’étais en onco et je savais où je m’en allais, mais on m’a dit que ça ne valait pas la peine et que je ne serais pas payée plus cher. Étant fidèle à moi-même, je l’ai fait quand même et maintenant je suis TSAc, VTS (oncologie), soit TSA certifiée et spécialisée en oncologie.

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Après avoir fait tout ça, tu quittes l’oncologie? Après avoir fini ma spécialisation, en 2010, je me demandais ce que je ferais de mon temps libre. Alors, je me suis inscrite pour faire le baccalauréat en Enseignement professionnel et technique pour possiblement enseigner au collégial. J’aime beaucoup les enseignants en techniques de santé animale, mais pourquoi faut-il que ce soit principalement des médecins vétérinaires qui puissent nous enseigner? Par exemple, les hygiénistes dentaires, sont formé.es par des hygiénistes. Cela peut jouer sur la perception qu’on a de soi-même et de son métier. C’est certains que les TSA du département laissent une marque, mais leur impact serait plus important si c’étaient principalement des TSA qui enseignaient. J’aimerais vraiment voir des équipes plus multidisciplinaires enseigner aux futures TSA.

Travailles-tu toujours pendant ton bac? Oui, je n’ai jamais vraiment arrêté de travailler… À ce moment je travaillais toujours en oncologie, mais aussi en médecine du comportement. Je fais de l’entraînement au Clicker depuis 2001, j’en connaissais quand même pas mal sur l’entraînement, mais ce que je faisais à ce moment-là avec la spécialiste était plutôt comme de la psychiatrie. La maladie mentale, c’est aussi physique! On pense souvent, à tort, que le problème est toujours à l’autre bout de la laisse, ou que l’animal est juste mal entraîné, mais non, il peut aussi avoir une maladie mentale. Ces patients ont aussi droit à des soins pour améliorer leur qualité de vie au même titre que celui qui a un diabète. Donc, selon le type de problème, la vétérinaire prescrivait des médicaments et moi je mettais en place le plan de modification comportementale et effectuais les suivis.

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Une fois que tu as approfondi tout cela, qu’est-ce qui se passe? J’ai vu une offre d’emploi comme animalier(ère) au Biodôme. C’est vraiment la personne qui s’occupe de l’entraînement et de l’enrichissement. Je me suis lancée! Ça mariait un peu tout ce que je connais en comportement et en oncologie, ainsi que sur la qualité de vie. J’ai réussi le processus d’embauche et j’ai découvert un autre milieu. J’ai appris beaucoup sur différentes espèces, sur comment ça se passe, pourquoi ça se passe comme ça. À un moment donné, ils ont revu la description des tâches et ça ne me convenait plus, alors je suis allée cogner à la porte de Passionimo. Avec tout mon bagage, je sentais que je pouvais apporter ma vision et aider, entre autres, pour optimiser la répartition des actes délégués dans les cliniques. Je me disais que si on utilisait mieux les TSA, il en manquerait peut-être moins. Si on fait un meilleur usage des compétences de tous les quarts de métiers au sein de l’établissement vétérinaire, les gens feraient ce pourquoi ils sont formés et tous les aspects de la clinique iraient sûrement mieux. J’ai choisi Passionimo parce que j’aime ce que le groupe représente, le fait d’être un regroupement québécois, avec ses valeurs et sa vision. J’aimais l’idée de garder l’entreprenariat au Québec. J’avais le goût de contribuer à faire avancer les actes délégués et à aider à la restructuration des tâches. J’aimais la volonté de faire de la formation au Québec et pas seulement des conférences. Parce que des conférences, c’est pour passer de l’information. Une formation, c’est pour avoir de nouveaux comportements et des nouvelles actions tangibles sur le terrain.

Est-ce que ça a fonctionné? Oui. En ce moment, ça fait environ trois ans que je suis là. Je suis directrice du développement de la pratique et des compétences. J’ai mis sur pied un programme pour l’optimisation des services cliniques. On a aussi un programme de formation avec des séances en ligne, des ateliers, des conseils, etc. C’est vraiment gratifiant de pouvoir supporter les équipes vétérinaires à plus grande échelle.

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On refait un survol de ton parcours : Première VTS au Québec, participation dans le C.A. de l’ATSAQ pendant neuf ans, tu allais dans les AGA avant d’avoir gradué, tu es désormais dans un groupe où tu aides depuis trois ans. Tu dirais que l’autonomisation du métier fait partie de tes racines? Je crois que tout est possible en y mettant les efforts et en se préparant. Si on veut plus, il faut montrer qu’on apporte plus, qu’on peut faire en sorte que l’entreprise soit en meilleure santé. Il faut sortir de notre bulle en parlant à d’autres techs, en allant suivre des formations continues et en ouvrant le dialogue. C’est bon d’aller voir ailleurs, ça peut amener de nouvelles façons de faire; des innovations. Par exemple, aux ÉtatsUnis, il y en avait déjà des TSA spécialistes, je trouvais que c’était vraiment une bonne idée et que ça pouvait bénéficier aux patients québécois.

Si on revient à tes études! Tu as fini ton bac? Oui et je suis à mi-parcours à la maîtrise en éducation. Je crois que ça m’aide aussi dans le cadre de mes fonctions chez Passionimo puisque je m’occupe notamment de toute la formation. Mon projet de recherche se concentre particulièrement sur le développement de pratiques innovantes et motivantes pour enseigner des gestes techniques. C’est passionnant! À mon avis en tout cas.

Enfin, tu as un projet commun avec Francis Rousseau. Peux-tu nous en parler un peu? Ah oui, notre balado! Donc, Francis et moi, on se parlait tout le temps de plein de choses et on a décidé d’enregistrer un balado, qui s’appelle les Technichiens. On n’avait pas beaucoup d’attentes, mais des gens nous interpellent pour nous parler de nos épisodes. On a eu des super invités et, bien que les sujets attirent surtout les TSA et les membres des équipes vétérinaires, nous pensons que le public peut aussi en profiter. Pour la deuxième saison, nous allons, entre autres, toucher à la zoothérapie, l’entraînement aux soins coopératifs, les litières, le clicker, etc.

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Questions en rafale

On jase autour d’un autoclave Est-ce que tu déroules ton Vetrap avant de l’utiliser? Généralement, oui! Aiguille kinkée ou pas kinkée pour les prélèvements jugulaires de chat? Kinkée, voyons donc! Nom le plus utilisé en clinique, Bella ou Lucky? Ça doit être Bella. Vaccin bordetella, PO ou IN? Je n’ai pas d’opinion sur le sujet. Les vaccins, c’est très loin dans ma mémoire… PlasmaLyte, LRS ou NaCl? Je vais dire LRS, polyvalent. Vidange de glandes anales ou taille de griffes de pug? Le pug! (Elle en a un, un rescue). Donner un comprimé à un chat : lance-pilule ou à la main? Ça dépend. En chimio, il ne faut pas que le chat croque le comprimé, c’est très important. On prend la méthode qui est le mieux pour le patient devant nous. TSA enseignée ou TSA enseignante? TSA Enseignante, il commence à y avoir de plus en plus de TSA qui enseignent.

À quoi ça te fait penser… Pug : J’ai envie de me rouler dans un chenil où il n’y a que des pugs, mais leur reproduction n’est pas éthique… Chat roux : Blocage urinaire Teckel : Hernie discale Golden retriever : Cancer (désolée, déformation professionnelle) Bengal : Princier Sharpeï : Le moins possible Lapin : Fragile

Es-tu fière d’être TSA? Oui, je le suis toujours. C’est indissociable de qui je suis, ça fait partie de mes racines. Est-ce que tu es fière de tes accomplissements? Oui, ça m’a demandé beaucoup : écrire en anglais pour faire ma spécialisation, ce n’était pas si simple. Ça m’a demandé beaucoup de travail, les rapports de cas, les examens, etc. Quand j’ai reçu mes résultats, j’étais fière d’avoir réussi. Qu’est-ce que tu espères pour notre métier? Je souhaite une professionnalisation des techniciens. Il faut agir et ne pas attendre que ça arrive par magie. Déjà, agir comme des professionnels, se sentir responsable et redevable de ce qu’on fait. Un peu comme si on avait un numéro de licence et un ordre. Et pour moi, la certification est la base. On veut être reconnu, on veut être une profession, mais on ne veut pas faire notre examen parce que ça oblige de faire de la formation continue. Pour moi, c’est un non-sens. Il a fallu que je devienne spécialiste en oncologie pour montrer l’avantage d’avoir des TSA spécialistes. On devrait tous se certifier et agir en professionnels pour montrer que ça vaut la peine, puis donner des primes pour la certification et pour la spécialisation pour reconnaître l’apport de ces personnes pour la qualité des soins et pour l’entreprise. Si on a une machine à remonter dans le temps, qu’est-ce que tu dis à la jeune Laurence? Plusieurs choses, mais surtout de mieux équilibrer le temps investi dans le travail. Aussi, que faire du temps supplémentaire non payé, ce n’est pas une si bonne idée, surtout à long terme… Il faut connaître nos limites et les faire respecter pour être en mesure d’aider convenablement notre équipe et nos patients. ATSAQ • VIE DE TSA

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On jase techs

TSA INSPIRANTE

ANDRÉE ANN ADAM Diplômée en Techniques de santé animale du Collège Laflèche en 2014 (programme intensif) Autres formations : Programme de Science de la nature avant la technique; bac et maîtrise en microbiologie à l’Université Laval. Emploi actuel : Présidente et cofondatrice d’Animora (Fabricant de produits naturels d’hygiène buccale pour animaux)

C’est suite à la technique que tu te découvres une passion pour la microbiologie? J’avais déjà touché à la microbiologie à l’école, mais lors d’un projet de fin de stage en laboratoire où je devais identifier des bactéries pathogènes et réaliser des tests de laboratoire, j’ai trippé. Je me suis donc dit « ça y est, je m’en vais en microbiologie. » Je me suis donc inscrite à l’Université Laval.

Tu fais donc ton baccalauréat en microbiologie et après? Dans le laboratoire, on étudiait l’effet des produits naturels comme la canneberge et les huiles essentielles contre les bactéries buccales chez l’humain. L’idée du projet Animora a commencé à germer et nous avons lancé l’entreprise, Jean-Philippe et moi à l’été 2018. Lors de la maîtrise, mon projet de recherche était l’étude des bactéries buccales chez les chiens et les chats, ainsi que l’effet de différents produits naturels sur celles-ci.

Pourquoi as-tu visé les tablettes vétérinaires qui étaient déjà pleines? J’ai vite remarqué qu’il n’y a pas beaucoup de produits naturels qui sont utilisés pour la santé buccale. De plus, j’ai un chat qui a des allergies alimentaires aux produits à base d’arômes de poulet. En plus que mon chat ne se laisse pas vraiment manipuler, je me demandais ce que je pouvais bien faire pour aider sa santé buccale.

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C’est pourquoi nous nous sommes tournés vers la canneberge, qui a des propriétés anti-inflammatoires et antibactériennes. On devait donc trouver une méthode d’administration qui soit facile, même chez un animal plus difficile. Mon chat était le testeur officiel.

Parle-moi des débuts de l’entreprise et du travail d’équipe? Animora a été fondé en 2018. Ça faisait 3 ans que Jean-Philippe et moi on était ensemble en tant que couple. Nous nous sommes rencontrés lors de la première semaine d’université. Il était d’abord en biochimie, puis il est allé en pharmacie. L’entreprenariat était aussi quelque chose qui l’intéressait. Il voulait devenir pharmacien et gérer sa propre pharmacie. Quand j’ai commencé à faire miroiter mon projet, il s’est simplement joint à moi.

Ayant trempé en dentisterie humaine, pourquoi ne pas avoir plongé dans ce grand marché? Quand on démarre une entreprise, c’est très important d’avoir une mission qui nous tient à cœur. C’est énormément de travail, de temps, avec des hauts et des bas. Je voulais vraiment aller dans le domaine des animaux. Depuis le début d’Animora on se fait demander si on fait des produits pour humains, mais ce n’est pas ça qui nous allume.

Comment s’est déroulé le développement du produit? Une fois que nous sommes arrivés à une première formulation finale du produit, nous l’avons fait tester par les professionnels d’une clinique vétérinaire, sur leurs propres animaux. Nous avons eu de très bons résultats (mieux que ce à quoi on s’attendait!) au niveau de l’efficacité. La campagne de sociofinancement a donc suivi. Nous avons fait campagne sur La Ruche (plateforme de sociofinancement québécoise). Nous avons participé à

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plusieurs concours universitaires remettant des bourses dont une de 10 000 $ de l’Université Laval. Cela a été déterminant pour nous.

Comment a été votre passage à l’émission Dans l’Œil du Dragon? Ça nous a fait connaître partout au Québec. Au début, j’avais fait le site web et l’image de marque. Nous voulions toutefois une image plus professionnelle axée sur le fondement scientifique du produit. À l’émission nous avons fait un deal avec 3 dragons. Par la suite nous avons discuté avec les investisseurs pour concrétiser l’offre et nous avons décidé de passer notre tour, car ils n’avaient pas les connaissances du domaine dont nous avions besoin. Nous sommes reconnaissants de la visibilité que nous avons reçue et de ce qui a suivi le passage à l’émission.

Qu’est-ce qui a guidé votre réflexion pour l’introduction du produit sur le marché? En raison de son fondement scientifique, nous voulions que le produit soit en clinique vétérinaire. Toutefois, nous avons d’abord lancé le produit en animaleries, pour voir la réaction du public. Trois cliniques ont précommandé des gels dentaires sur la plateforme de sociofinancement et nous avons alors compris qu’il y avait de l’intérêt dans les cliniques. Ces cliniques ont donc été nos trois premiers points de vente. Le bouche-à-oreille a été un moteur impressionnant. J’ai aimé voir l’intérêt grandissant au sein de la communauté vétérinaire.

Penses-tu que ton parcours de technicienne a été essentiel dans ton projet? Oui. Je pense qu’une personne qui se lance dans la fabrication d’un produit vétérinaire sans connaître le milieu est grandement désavantagé.

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Animora est rendu où aujourd’hui? Nous avons fêté nos 4 ans cet été, avec plus de 850 points de vente à travers le Canada. On veut maintenant compléter la gamme de produits dentaires, avant de se lancer dans les produits de santé générale. Notre prochain produit est un tapis de léchage auquel on applique notre gel, une autre façon d’utiliser le produit.

Quel est un grand défi auquel tu as fait face ou bien que tu affrontes encore aujourd’hui? Le plus grand défi que nous avons Jean-Philippe et moi, c’est qu’en étant d’abord chercheurs, la vente et le marketing ne sont pas naturels. On doit donc agrandir notre équipe pour trouver des personnes ayant des forces complémentaires aux nôtres.

Est-ce qu’il y a d’autres produits du milieu vétérinaire que tu aimerais développer? Peut-être attaquer d’autres marchés? Notre gel dentaire est un excellent produit d’entrée dans un marché. Nous désirons donc avoir de nouveaux points de vente, mais aussi rentabiliser les points de vente actuels au moyen de produits complémentaires au gel. On désire vraiment stabiliser notre présence sur le marché canadien avant toute chose.

À quel niveau votre compagnie se soucie-t-elle de l’économie locale? Depuis le début, nous utilisons la canneberge comme ingrédient actif, ce qui fait de notre produit un produit canadien. Tous nos produits dentaires sont de qualité alimentaire pour les humains et nous essayons aussi d’utiliser toutes les parties de la canneberge lors de sa transformation. L’emballage est également produit au Québec, tant le tube que l’impression. Le tube est fait de plastique 50 % recyclé.

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Questions en rafale

On jase autour d’un autoclave Est-ce que tu déroules ton Vetrap avant de l’utiliser? Juste au début du bandage, comme chez les chevaux Aiguille kinkée ou pas kinkée pour les prélèvements jugulaires de chat? Non kinkée Nom le plus utilisé en clinique, Bella ou Lucky? Charlie. Ça ne se démode pas. Vaccin bordetella, PO ou IN? (Moment de grosse réflexion) Intranasal t’as moins de chance de « pogner » des dents! À moins que le chien n’ait pas de nez par contre! PlasmaLyte, LRS ou NaCl? NaCl. C’est ce que j’utilise le plus en labo. Vidange de glandes anales ou taille de griffes de pug? Les glandes anales! Donner un comprimé à un chat : lance-pilule ou à la main? Rambo style, à la main

Qu’espères-tu pour notre métier de TSA? En es-tu fière? Je pense que le progrès pourrait aller un peu plus vite pour les TSA. Les TSA pourraient exercer plus de responsabilités, ils ont une formation assez solide à la base et je pense qu’ils pourraient en faire plus que ce qui est permis en ce moment. La profession peut donc encore s’améliorer, surtout au niveau des conditions de travail. Si j’ai une machine à retourner dans le temps et on va en 2012-2013, on voit Andrée Ann sur les bancs d’école à Laflèche, qu’est-ce que tu lui dirais? Aie confiance en toi. J’ai quand même douté dans le passé, mais j’ai été persévérante et j’ai travaillé ma confiance en moi. Aurais-tu fait Animora seule? J’aurais peut-être essayé, mais j’aurais trouvé ça très dur et je ne me serais pas rendue où j’en suis aujourd’hui. Jean-Philippe me pousse et a vraiment un côté fonceur.

Dentisterie ou prévention buccale? Prévention! Je conseille le gel dentaire Animora, l’activité masticatoire et un bon jouet dentaire pas trop dur!

Pour quelqu’un qui est seul dans un projet, est-ce que trouver des co-équipiers ou partenaires plus tard peut fonctionner? C’est intéressant comme question, parce que Jean-Philippe et moi on est un couple en affaires. C’est toujours mieux d’être seul que mal accompagné. On s’est marié en couple et on s’est marié en affaires! Quand un conflit arrive dans une relation d’affaires, tu dois avoir confiance en ton partenaire et te rappeler que vous avez la même vision. C’est important de bien connaître la personne avant.

À quoi ça te fait penser… Pug : Des yeux qui sortent de la tête Chat roux : Câlins Teckel : Y’a juste saucisse qui me vient en tête là! Golden retriever : Joyeux Bengal : Sauvage, c’est-à-dire dans la nature.

Es-tu fière d’être TSA? Est-ce que tu dis encore que tu es tech, même si tu ne pratiques plus? Oui, je suis fière d’être tech, même si je ne pratique plus, c’est un emploi qui est noble. On doit tellement apprendre… toutes les espèces animales et leurs particularités… C’est vraiment un métier de généraliste. Les TSA sont des personnes qui sont toujours passionnées.

En ce moment, on pourrait dire que c’est à la mode d’être entrepreneur. Cela étant dit, est-ce que cette idée de succès associé à l’entreprenariat te met de la pression quand tu dis au monde que tu es entrepreneur? Oh oui! Ça met énormément de pression. Par exemple dans les concours, on se faisait demander si on allait doubler notre chiffre d’affaires l’année suivante, si on allait agrandir notre équipe… C’est beaucoup de pression, il faut une entreprise en santé et un bon équilibre de vie. Le but c’est que l’entreprise perdure dans le temps, sans nécessairement briser des records à chaque année.

Es-tu fière de tes accomplissements? Oui, parce que si quelqu’un m’avait dit que je me rendrais aussi loin je ne l’aurais pas cru. Souvent on prend moins le temps de regarder en arrière et de voir tout ce que l’on a accompli.

Quel message as-tu à partager aux TSA? Oh mon Dieu, j’en ai trop! Dans la situation actuelle où il y a plus de patients qu’il n’y a de temps à leur accorder, je veux dire que vous faites vraiment un bon travail, continuez comme ça!

Sharpeï : Replis Lapin : Dents qui poussent en continu

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On jase techs

TSA INSPIRANT

LUC LAROUCHE

Diplômé de la Technique de milieu naturel, option santé animale, en 1984 du Cégep de St-Félicien Parcours professionnel : D’abord TSA à la Clinique vétérinaire St-Félicien qui était alors une clinique mixte. En 1991, la clinique devient la clinique vétérinaire Leclerc pour animaux de compagnie seulement et en 2017, la clinique est vendue en copropriété pour devenir la Clinique vétérinaire Féli/Chien. Emploi actuel : TSA, copropriétaire et gestionnaire de la clinique Féli/Chien.

Pourquoi la santé animale? Je n’avais pas vraiment de connaissances de la santé animale. J’ai été élevé sur une ferme laitière. Je m’étais inscrit en agriculture et en santé animale et j’ai choisi la santé animale pour travailler avec les grands animaux. Dans le temps, on avait 10 semaines de stage. J’ai fait une journée dans les petits animaux et ensuite je suis allé travailler avec les grands animaux. J’ai fait 7 semaines de stage avec les grands animaux et j’ai terminé mon stage au centre d’insémination artificielle à St-Hyacinthe. Je serais resté là, j’ai adoré ça.

Après la technique, qu’est-ce qui t’attendait? J’ai manqué une job au CIAQ par quelques jours, mais après quelques semaines, j’ai reçu un appel de la clinique mixte où j’ai fait mon stage. Une technicienne partait en congé de maternité et ils me demandaient si je voulais la remplacer. La clinique faisait environ une journée de petits animaux et le reste était relié aux grands animaux.

Comment es-tu devenu entrepreneur? Une des vétérinaires m’a demandé si je voulais des parts et j’ai dit oui, mais il fallait voir quelles seraient les conditions. Au début l’OMVQ a dit que ce n’était pas possible, mais on a insisté et travaillé avec notre comptable et un notaire pendant presqu’un an et demi pour voir comment faire et l’Ordre a fini par dire oui, mais avec quelques conditions. Au début, il fallait prendre le temps de s’adapter et de comprendre comment bien communiquer. Par exemple, si on voulait faire des changements, il a fallu apprendre que c’est mieux d’apporter une idée, la laisser mûrir quelques jours et ensuite en parler sérieusement. Il faut faire preuve de finesse. La première année, ça allait bien. C’est pendant la deuxième année qu’il y a eu des petites embûches. Il y avait des différences dans la mentalité de gestion. Avec le temps, les différences devenaient plus grandes et il a fallu qu’on s’assoie et qu’on décide si on vendait nos parts ou si on rachetait tout.

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On a discuté et on a fait une offre pour racheter les parts. On vient de finir notre quatrième année au mois de juillet. Ça va bien depuis quatre ans. La clinique continue de grandir, tant d’un point de vue personnel que financier.

Donc là il y a une médecin vétérinaire dans les propriétaires. Est-ce que vous seriez ouverts à avoir d’autres TSA comme co-propriétaires? Aucun problème avec ça. Demain matin, tu travailles avec nous et tu veux acheter des parts, ce n’est pas un problème. Pour rendre ça possible aux TSA, tu vas mettre une mise de fonds quelconque et ensuite tout dépendant de l’approche comptable (établie avec le comptable et le notaire) tu vas pouvoir payer une partie des parts en travaillant. On va alors s’entendre sur le fait qu’une portion des profits vont servir à payer des parts jusqu’à un pourcentage donné ou pendant une durée donnée comme pendant trois ans. Ça, ce serait comme le courant et ensuite il y a les bâtiments qui sont l’investissement à long terme. Encore là, ça peut varier selon ce qui a été discuté et recommandé par le comptable. Puis de même, je te dirais que peu importe qui peut acheter une clinique, ça dépend toujours de la façon avec laquelle tu vas te préparer avec ton associé.

Dans ta région, on entend beaucoup parler de l’acquisition par des groupes américains ou québécois. Pourquoi c’est important pour vous d’être indépendant? On nous a déjà approchés. Ils sont venus nous voir, ils veulent nous acheter. Mais pour nous c’est une question décisionnelle. Si un groupe nous achète, il va dire bon, tu vas garder sensiblement les mêmes tâches, mais quand il va arriver de quoi de majeur, je vais les appeler et ils ne régleront probablement pas le problème, c’est quand même moi qui vais le régler. Il faut être conscient de ça. Les gens du siège social vont donner des idées, disons sur un problème de ressources humaines. Mais si ça ne fonctionne pas, ils ne viendront pas régler mon problème. Il va falloir que je me casse la tête pareil. Tant que je vais être là et que je vais garder mes parts, je vais gérer ma business comme je le veux. Et puis oui, il y a peut-être des avantages, mais qui va ramasser au bout? S’il y en a qui veulent se joindre au groupe, ils peuvent le faire quand je prendrai ma retraite ou si je vends mes parts! Pour moi, mes parts, c’est mon fonds de pension. Tu sais, quand tu travailles dans une clinique vétérinaire, souvent tu n’as pas de fonds de pension. Il faut que tu t’organises par toi-même. En achetant la clinique, pour moi, c’était mon fonds de pension. On a quand même donné des chiffres au groupe pour qu’ils en fassent l’évaluation avant de faire une offre. On pourra toujours la refuser. Et ce, tant et aussi longtemps qu’on veut la refuser. Pour moi, pour l’instant, ce n’est pas dans les plans. Il reste qu’en fin de compte, je suis conscient que c’est une décision qui va se prendre en groupe avec mes associés et que c’est important de comprendre les objectifs de chacun.

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On jase autour d’un autoclave Est-ce que tu déroules ton Vetrap avant ou tu y vas directement? On l’étire. Quand tu fais une jugulaire de chat, est-ce que tu fais aiguilles courbées ou aiguilles droites? Courbée Le nom le plus utilisé selon toi, Bella ou Lucky? Lucky Le vaccin contre la toux de chenil, PO ou intra-nasal? Intra-nasal. Si je te fais un cocktail, tu veux du Plasmalyte, NaCl ou LRS? Plasmalyte. Vidage de glandes anales ou couper les griffes d’un pug? Les glandes anales. On doit donner un comprimé per os à un chat. Avec lance-capsules ou à la main? À la main. Question personnalisée pour toi, employé ou employeur? Employeur.

À quoi ça te fait penser… Pug : Un petit jappeux Chat roux : Garfield Teckel : petites pattes! Ha! Ha! Ha! Golden retriever : Un gros toutou Bengal : Miauleux Sharpeï : Euh. Problèmes de peau Lapin : C’est merveilleux, un lapin.

Est ce que tu es fier d’être tech? Oui. Est-ce que tu es fier de tes accomplissements? Sûrement! parce que je suis parti de loin. J’ai travaillé pour qu’on arrive à une belle entreprise où il y a beaucoup de travail. Comme tout le monde, il nous manque des vétérinaires, mais on sera capable d’évoluer et d’aller encore plus loin. Qu’est-ce que tu espères pour notre métier? J’aimerais ça qu’il y ait plus de techs qui veulent s’investir. Ça dépend toutefois si les gens en place veulent des techs associés. On a des nouvelles techs qui sont allumées et qui veulent travailler. Elles ont beaucoup de potentiel et c’est plaisant. C’est le fun de voir ça. Je fais des horaires de quatre jours par semaine parce que ce sont toutes des filles puis je veux qu’elles aient une journée de congé à cause des enfants quand elles vont avoir une famille. Puis quand elles ont compris ça, elles aiment mon principe. Quand elles veulent travailler cinq jours, elles s’arrangent entre elles et s’échangent des journées de congé selon leurs besoins pour faire des cinq jours. Je sors une machine à voyager dans le temps. On s’en va en 1984, on voit le Luc de ce temps-là. Qu’est-ce qu’on lui dit? Bonne chance. Puis travaille et lâche pas.

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On jase techs

TSAc INSPIRANTE

ÉLISE RENAULT ROY Diplômée en 2008 du Collège Lionel-Groulx Parcours professionnel : Travail en clinique et en réadaptation physique dès les études à la CV de Rosemère, au CVL, au Centre DMV et comme entrepreneur. Emploi actuel : Fondatrice et propriétaire d’Aniforme

Pourquoi le programme de techniques de santé animale? J’ai toujours eu plein d’animaux quand j’étais jeune et j’ai grandi dans le fin fond des bois, en Abitibi. Je ramenais tout le temps un petit lièvre blessé à la maison. J’avais des poules. Mon chat apportait une souris, puis là, j’essayais de la sauver et elle finissait par mourir. Toute mon enfance, j’ai essayé de les sauver sans y arriver. J’ai toujours été attirée par les animaux. J’étais la fille qui n’était pas capable de rester sur les bancs d’école, mais qui avait quand même de bonnes notes. Ça fait que j’étais quand même chanceuse, mais je trouvais l’école plate. Je me suis dit qu’une technique dans ce j’aime serait plus stimulante! J’ai appliqué à Lionel-Groulx et j’ai été accepté.

Quand as-tu découvert ta passion pour la réadaptation physique? Pendant mes études, je me cherchais en emploi et la Clinique vétérinaire de Rosemère cherchait quelqu’un en réadaptation physique. La Dre Johanne Corbeil a été une pionnière de la physiothérapie et de la réadaptation au Québec et c’est elle qui m’a donné la piqûre. À ce moment, on n’entendait pas vraiment parler de cela et j’avais peur que ce soit un peu ésotérique, mais c’est complètement logique et professionnel. En voulant comprendre, j’ai beaucoup lu sur le sujet et j’ai fait wow! J’ai aussi compris que je ne serais pas bien dans la routine de la clinique comme technicienne traditionnelle. Il reste que j’ai longtemps gardé un pied en clinique de façon à ne pas oublier ma technique et mes connaissances. J’aimais particulièrement la période des vers du

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cœur. Quand le département de réadaptation a déménagé au CVL, j’ai suivi et je conjuguais clinique et réadaptation.

Qu’est-ce qui t’a poussé à vouloir avancer davantage? Je voulais faire ma formation en réadaptation pour le bien de mes patients. J’avais un peu le syndrome de l’imposteur. J’ai mon diplôme en TSA, mais on n’y fait pas de réadaptation physique. Et la formation coûte cher, c’est en anglais, mais pour moi c’était vraiment important. J’ai donc eu la chance de le faire au bon moment dans ma carrière et ma vie personnelle.

Qu’est-ce que ta formation t’a apportée? Je me suis rendu compte que j’avais déjà beaucoup de connaissances accumulées avec le temps et l’expérience en centre de références. J’ai toutefois appris beaucoup et ça m’a donné de l’assurance. J’ai aussi eu l’occasion de travailler avec des spécialistes en neurologie et en chirurgie, par exemple, cela m’a permis de me développer encore plus! Après la formation en réadaptation, je suis allée faire d’autres formations au Tennessee et j’ai eu la piqûre pour l’école! J’ai fait un certificat en Fitness canin, puis en massothérapie animale. Aniforme est née tout naturellement au fil du temps.

Pour toi, est-ce que le client c’est l’animal ou le propriétaire? Les deux. Les gens qui viennent en réadaptation, ce sont des gens qui ont des attentes élevées, parce qu’ils aiment et veulent vraiment aider leur animal. Par exemple, avoir un chien paralysé et incontinent à la maison, c’est comme avoir un bébé aux couches, je ne peux jamais faire de promesses sur des résultats précis. Je ne peux rien leur garantir. Toutefois, notre rôle est essentiel dans le soutien et parfois dans le ralentissement de certaines pathologies. C’est un réel

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défi de créer un lien de confiance dans ce type de situation. Le client débourse chaque semaine pour son animal sans savoir si celui-ci va remarcher par exemple il faut être là pour lui et faire en sorte qu’il continue d’essayer jusqu’à ce que les résultats soient finalement là. Il faut donc créer un espace et une expérience différente afin que le client sache vraiment pourquoi toute notre équipe est là. On travaille pour le soutenir dans ses émotions, pour comprendre ce qu’ils vivent et qu’on l’encourage et supporte dans les périodes plus difficiles. Soutenir et encourager les clients s’est aussi de la psychologie au quotidien pour faire preuve de bienveillance avec eux-et leur animal. Nous sommes donc là pour aider nos patients et leurs parents dans ces montagnes russes d’émotions et d’efforts au quotidien.

Dis-m’en plus sur le Fitness canin? Ce sont des mouvements simples qu’on va apprendre au chien sur des surfaces stables ou instables afin de travailler la flexibilité, l’équilibre, la musculation et la proprioception. On va lui apprendre à s’asseoir et à se lever sur différentes pièces d’équipement instables ou stables pour faire travailler les abdominaux. Si je lui demande de se coucher sur deux pièces puis que les coudes restent dans le vide quand il est couché. Le chien fait finalement la planche. Souvent, le chien y devient presque accro et ça lui fait une super belle dépense mentale. Ça tisse des liens incroyables entre l’humain et le chien.

Quel est le client type? Il y a les chiens qui ne sont absolument pas dans le sport, des gens de tous les âges qui se disent « On va essayer ça ». Ils veulent faire quelque chose avec leur chien. Puis j’ai les chiens qui sont vraiment plus sportifs, tout en agilité, et eux arrivent avec beaucoup d’attentes. Ce que j’aime, c’est qu’on va aussi aller

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vers la prévention. Si un chien fait de l’agilité, on va aller développer les muscles susceptibles aux blessures d’agilité.

Et la massothérapie? Au début, c’était vraiment juste pour le fun, dans le but de développer un peu la dextérité. Tu fais masser ton chien. Plus il est détendu, plus il s’endort. On le fait principalement pour la relaxation, ainsi que quelques techniques pour relaxer les muscles.

Est-ce que tu penses qu’il faut faire plus de place à la réadaptation physique dans le métier de TSA? Oui, définitivement. Et moi, je pousse beaucoup pour développer ça. En fait, ça devrait être naturel partout. Tu sais, que ce soit une chirurgie orthopédique qui est faite par un généraliste, parce qu’il y en a qui en font, ou que ce soit par un spécialiste. Tu sais un problème neurologique qui était vu par la neurologue ou juste le généraliste. L’importance de la réadaptation reste la même.

Est-ce qu’il y a eu un moment où tu t’es remise en question? Souvent, parce que ce n’est pas un milieu facile, peu reconnu et il faut que tu fasses ta place. Je suis quelqu’un de super gêné. J’ai dû apprendre à gérer, car j’ai eu à passer à la télévision et j’ai donné plusieurs conférences. Je suis passionnée et je ne pense pas que je pourrais arrêter de faire ça. Il faut le feu sacré pour être pionnier et se relever quand on se fait ramasser ou qu’il faut défoncer des portes. J’ai la chance d’avoir une belle clientèle. Tu sais, j’ai dit tantôt que j’avais une clientèle très exigeante, mais c’est aussi une clientèle en or, tout comme mon équipe.

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Questions en rafale

Questions en rafale On jase

autour d’unautoclave autoclave Autour d’un Est-ce que tu déroules ton Vetrap avant de l’utiliser? Non Aiguille kinkée ou pas kinkée pour les prélèvements jugulaires de chat? Non Le nom le plus populaire Bella ou Lucky? Bella Vidange de glandes anales ou taille de griffes de pug? La taille de griffes, parce qu’on peut lui donner des biscuits et du renforcement positif. Nous on aime bien travailler sur l’expérience patient. Donner un comprimé à un chat : lance-pilule ou à la main? À la main Dentisterie ou prévention buccale? Je dis toujours à mes clients : soyez honnête! Je veux une liste de tout ce qu’il a mangé cette semaine. Cela permet d’identifier certaines gâteries que l’on n’aurait pas décelé avec des questions typiques. On commence avec une approche réfléchie au niveau de la diète. Jouets interactifs x 1000 et finalement tapis aquatique!!

À quoi ça te fait penser… Pug : Le soleil, moi je les aime Chat roux : Garfield Teckel : Hernie Golden retriever : La bouffe Bengal : Trauma crânien - mon petit patient que j’aide en ce moment! Lapin : Fracture

Es-tu fière d’être TSA? Est-ce que tu dis encore que tu es tech, même si tu ne pratiques plus? Oui. Mon cerveau roule toujours et j’ai tout le temps un nouveau projet. J’ai plein d’idées, j’ai plein d’affaires et ensuite, il faut que je trouve le temps pour les faire. Qu’espères-tu pour notre métier de TSA? En es-tu fière? Une reconnaissance des valeurs de connaissance médicale et économique de notre métier, indépendant du nombre de TSA sur le marché du travail. Si j’ai une machine à retourner dans le temps et on va en 2007-2008 on voit Élise sur les bancs d’école au cégep, qu’est-ce que tu lui dirais? Vise un chemin simple. Je ne regrette pas du tout ce que j’ai fait, mais je n’ai pas choisi le chemin simple. Est-ce que tu dirais qu’il y a des choses à faire ou ne pas faire? Non, j’ai été fidèle à mes convictions, donc je suis contente. La vie m’a montré qu’on peut apprendre, peu importe le domaine. Tu rencontres des gens, tu te fais de nouveaux contacts. C’est pas mal pour une fille gênée. J’ai rencontré d’autres entrepreneurs qui ne sont pas dans le milieu nécessairement. Les gens ont des bonnes idées à partager. La Élise dans 10 ans, elle ressemble à quoi? Je pense que la Élise va être moins cernée parce qu’il y a de la relève et qu’elle va apprendre à mieux gérer, j’ai quand même pris une fin de semaine de 4 jours pour la première fois en 3 ans!

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On jase techs

TSA INSPIRANTE

CHANTAL ROUTIER

Diplômée en Techniques de santé animale du Cégep de La Pocatière en 1986

Parcours professionnel : Toilettage canin,

Zoo de Granby (1 : Soins animaliers, en tant que gardienne d’animaux dans tous les secteurs du zoo; 2 : superviseure des soins animaliers; 3 : conservatrice de la collection animale), Zoo de Toronto (gardienne d’animaux), 4 : Biodôme de Montréal (contremaître aux collections vivantes, animaux terrestres) Emploi actuel : Zoo de Granby – conservatrice de la collection animale

Est-ce que tu aimais faire autant de l’entretien d’enclos que d’aider aux soins vétérinaires?

Pourquoi as-tu choisi la technique? En fait, j’ai toujours eu un amour pour les animaux. On avait toujours des animaux à la maison. J’ai eu des perruches, des souris de laboratoire, des hamsters, des chats, des chiens… J’ai visité l’école pour chien guide Leader Dogs for the Blind et j’ai eu mon déclic. Le programme de La Pocatière semblait ouvrir plus de portes avec les grands animaux, pas seulement les chats et chiens. Il y avait un tronc commun avec le programme d’aménagement de la faune. J’ai fait mes stages en clinique de petits et grands animaux, en laboratoire puis un stage optionnel au Zoo de Granby ou j’ai été engagée en finissant la technique. Avant le début d’emploi au zoo de Granby, j’ai fait un cours de toilettage canin! De 1986 à 1989, je toilettais des chiens l’hiver et je travaillais au zoo l’été.

Quelles étaient tes tâches? Ensuite, j’ai eu l’occasion de travailler au Zoo de Toronto, où j’ai travaillé dans l’unité vétérinaire pendant quelques mois, puis j’ai été affectée dans le secteur des Amériques. Il y avait des équipes de soins vétérinaires pour les différents secteurs. Je nourrissais des bébés au biberon, ATSAQ • VIE DE TSA

mais je ne changeais pas les bandages par moi-même. J’aidais indirectement le vétérinaire. Un de mes rôles était de faire l’entretien de base et nourrir les animaux. Une fois, nous sommes allés voir les lamas pour vérifier leurs sabots. Ils envoyaient donc des employés capables de les manipuler. Dans mes tâches, je devais aussi faire des présentations éducatives avec les visiteurs.

J’étais là pour apprendre. Je devais commencer en bas de l’échelle pour prouver que j’étais capable de bien accomplir mon travail. Ensuite, les choses viennent naturellement. C’est vraiment en montrant ta polyvalence que tu peux explorer d’autres tâches dans un zoo. Tu dois aussi être très autonome et proactif, tu dois demander aux autres s’ils ont besoin d’aide. C’est vraiment par ancienneté que ça fonctionne..

Combien de temps as-tu passé au zoo de Toronto? Près d’un an. Je faisais aussi des rencontres avec le public. Ce n’était pas quelque chose que j’aimais particulièrement, mais je voyais que les gens me trouvaient chanceuse de travailler là. Ça me motivait à renseigner les gens et leur en apprendre sur les façons de protéger certains serpents et crapauds dans leur cour arrière.

Ton éducation a été en français. Comment a été la transition vers l’anglais à Toronto? Je parlais l’anglais de base, mais c’est vraiment à Toronto que j’ai amélioré mon anglais.

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Tu es revenue au Zoo de Granby? Le vétérinaire responsable des gardiens de zoo m’a contacté pour m’offrir un poste permanent. J’ai donc accepté le premier poste de superviseure des soins animaliers du Zoo de Granby. J’ai créé des procédures de sécurité et des protocoles pour les manipulations sécuritaires des animaux. Après 4 ans, un poste s’est ouvert au Biodôme de Montréal et je l’ai eu.

Dirais-tu que tu as été chanceuse? Je pense que j’ai toujours été à la bonne place, au bon moment. J’ai travaillé fort, mais j’aurais pu ne pas avoir autant d’occasion!

Que faisais-tu au Biodôme? J’étais contremaître aux collections vivantes. Je faisais le travail de conservatrice en plus de gérer l’équipe d’animaliers qui travaillaient dans la forêt tropicale et la forêt laurentienne. J’ai changé plusieurs choses pendant que j’étais là. Au début, quand on voulait acquérir de nouveaux animaux, on faisait appel à un broker (courtier) d’animaux, mais on ne savait pas d’où il venait et on avait des informations limitées sur l’animal. J’ai donc commencé à bâtir des plans de collection, pour planifier ce qu’on désirait acquérir dans les années à venir. Je faisais affaire directement avec des zoos, parce que ça ne concordait pas vraiment avec mes valeurs de faire affaire avec un courtier d’animaux.

Combien de temps faut-il pour entraîner un animal afin qu’on puisse les examiner? Ça dépend des espèces. Certaines sont plus faciles à entraîner que d’autres. Il est important de commencer leur entraînement lorsqu’ils sont jeunes. Souvent, on reçoit des animaux d’autre zoo qui sont déjà entraînés.

Parle-moi de ton 3e retour au Zoo de Granby. À mon 3e retour au Zoo de Granby, on m’a offert le poste de conservatrice. Dans mes mandats, il y avait de monter un plan de collection animale pour les 5 prochaines années et de se mettre des objectifs à atteindre en lien avec le statut ATSAQ • VIE DE TSA

des animaux. Par exemple, nous voulions que 25% de notre collection soit constituée d’espèces dont le statut est précaire selon l’UICN. L’Union internationale pour la conservation de la nature attribue à chaque animal dans les zoos à travers le monde, un statut selon son statut dans son milieu naturel (ex. : vulnérable, en danger critique, éteint dans la nature…)

C’est certain que tu n’as pas tout appris ce que tu sais aujourd’hui au cégep. À quel moment t’es-tu sentie à l’aise dans le milieu où tu es en ce moment? Il faut dire que ça fait énormément d’années que j’effectue ce travail. Je vais dans beaucoup de congrès comme celui de l’AZA, je m’assois dans des rencontres, je communique avec des collègues ailleurs au Canada… Je fais de la formation en ligne sur les plans de collections durables, sur la sélection d’espèces, j’établis des chartes m’aidant dans la sélection de celles-ci, etc.

Y a-t-il des pensionnaires qui t’ont marqué dans ta carrière? Sincèrement, j’essaie de ne pas m’attacher aux animaux. Je suis plutôt fascinée par les animaux. J’ai toutefois une fascination envers le colobe, un primate d’Afrique. Les primates en général me fascinent, en raison de leur structure organisationnelle, leur hiérarchie, etc. Une des choses qui me rend le plus fier est lorsque nous avons travaillé fort et dur sur une transaction d’animal, puis qu’on voit finalement l’animal dans son habitat, heureux.   SPÉCIAL SNTSA 2022

Questions en rafale

On jase autour d’un autoclave On prend ça où du sang sur un tigre? Habituellement on prend ça dans la veine céphalique. On rase et on pique. Je pense que c’est assez facile de trouver une veine sur un tigre. Préfèrerais-tu nettoyer les oreilles d’un éléphant ou curer les sabots d’un zèbre? Je ne suis pas sûre qu’on nettoie les oreilles d’un éléphant… Donner un comprimé à un tigre tu y vas à la main ou avec un lance-pilule? On le met dans une boulette! Même là, il faut user de stratégie parce qu’ils le savent quand il y a de quoi dans la boulette de viande! Plus de TSA en zoologie ou plus de zoologie au programme de TSA? Plus de zoologie au programme de TSA. Ça m’aurait aidé dans mon cheminement.

À quoi ça te fait penser... Éléphant : énorme Flamant rose : gracieux Tigre : agressif Yack : vache sauvage Zèbre : Cheval nerveux Chameau : adapté à tout! Girafe : difficile à acquérir

Es-tu fière d’être technicienne? Oui Est-ce que tu dis encore que tu es technicienne? Ben oui! Es-tu fière de ce que tu as accompli en tant que TSA? Je suis très fière et très privilégiée. Qu’est-ce que tu espères pour le métier? Avoir plus de collaboration entre les zoos et les programmes de techniques de santé animale. On reçoit souvent des étudiants vétérinaires, mais j’aimerais voir plus de TSA pour pouvoir leur expliquer le travail en milieu zoologique. Si on remonte dans le temps quand Chantal en était à sa première année de technique, à La Pocatière. Qu’est-ce que tu lui dis? À l’époque j’étais très sportive et j’avais une « grande yeule ». Je me dirais ferme-là, puis prends ton trou! (Rires)

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Jase avec ton C.A.

Valérie Fronterotta, TSAc Gestionnaire Pourquoi il est important pour toi de s’impliquer au sein de l’ATSAQ? Pour changer ou faire bouger les choses, il faut

s’impliquer. Je ne suis pas du genre à attendre que quelqu’un d’autre le fasse à ma place.

Lorsqu’on regarde le passé ou ailleurs dans le monde, qu’est-ce qui te rend la plus fière de ton métier d’ici? La qualité de formation des techniciens et techniciennes en santé animale et la reconnaissance de la profession qui s’est grandement développée dans les dernières années.

Quel projet te passionne le plus et que pourrait-il apporter au métier? La création d’un ordre professionnel pour la

Francis Rousseau, TSAc

profession de TSA. Apporter plus d’indépendance aux TSA

Président de l’ATSAQ

Quel est le patient qui t’a le plus marqué dans ta carrière?

Une chienne croisée, fertile, jamais vaccinée ni vermifugée du nom de Licky Tongue qui était plus vieille que moi à l’époque (la chienne avait 26 ans)! Espèce avec laquelle tu aimes travailler? Les chats!

Noémie Raymond-Gingras, TSAc Gestionnaire J’ai un DEC en Sciences Nature et un bac en Biologie. J’ai ensuite complété ma technique en 2015, et je me suis certifiée la même année. Je suis membre du C.A. de l’ATSAQ depuis 2016. Pour moi c’est important de m’impliquer auprès de mon association professionnelle car c’est ainsi qu’il est possible d’augmenter la reconnaissance du métier, et donc obtenir de meilleures conditions de travail. J’ai travaillé pour des patrons qui n’appréciaient pas l’effort que je mettais pour leur entreprise, et je sais que beaucoup d’entre vous êtes dans une situation semblable. Je veux changer cela, et prouver à vos patrons qu’avec une équipe heureuse dans son travail leur entreprise s’épanouira davantage. Depuis que je suis membre de l’ATSAQ il y a eu beaucoup d’avancements pour le métier, et je suis fière d’en faire partie. Je suis une grande amoureuse des races canines brachycéphales, ce sont mes patients préférés.

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Samuel Pepin, TSA

Brigitte Couturier, TSAc, VTS ECC

Gestionnaire

Présidente sortante

Pourquoi il est important pour toi de s’impliquer au sein de l’ATSAQ? Avez-vous déjà entendu parler

Pourquoi il est important pour toi de s’impliquer au sein de l’ATSAQ? Pour faire changer les choses, pour être

de la symbiose? Si la réponse est oui, alors vous savez qu’il s’agit d’une association mutuellement bénéfique entre deux êtres. Pour moi, ce concept décrit assez bien la relation entre l’ATSAQ et ses membres. Après tout, notre mission est d’offrir à nos membres un écosystème qui leur permet de se développer et de collaborer à l’avancement de la profession. Et en retour, ce sont eux qui permettent à l’Association de poursuivre cette mission, si bien dire que ce sont ses membres qui la font vivre. Alors, pourquoi s’impliquer au sein de l’ATSAQ? Tout simplement parce que c’est ma façon de contribuer à faire évoluer la profession pour le bien-être des techniciens en santé animale et des animaux.

le changement que l’on désire voir, pour faire connaître notre profession et aider à améliorer nos conditions et la rétention dans notre domaine.

Lorsqu’on regarde le passé ou ailleurs dans le monde, qu’est-ce qui te rend le plus fier de ton métier d’ici?

Quel projet te passionne le plus et que pourrait-il apporter au métier? Je suis passionnée par la reconnaissance de

Ce qui m’a rendu le plus fier dans les dernières années, c’est notre solidarité, notre esprit de communauté et notre capacité à s’adapter dans cette période où la profession vit une phase évolutive sans précédent.

Quel projet te passionne le plus et que pourrait-il apporter au métier? Lors de mon parcours

universitaire, j’ai suivi plusieurs cours sur la gestion de la qualité et l’amélioration continue – rien de très excitant à première vue, mais pour moi ce fût le coup de foudre! Sans être un projet en soi, je dirais que ma passion pour l’optimisation des façons de faire pourra contribuer à faire évoluer la profession afin de répondre aux besoins changeants de notre industrie.

Quel est le patient qui t’a le plus marqué dans ta carrière? C’était il y a presque 4 ans, nous avions sauvé

de l’euthanasie une jeune border colley de 6 semaines qui souffrait d’un glaucome aigu à l’œil droit. Elle ne demandait qu’à recevoir de l’amour, et je n’ai pas pu résister. Cela fait maintenant 4 ans que Sky, notre pirate (oui oui, il lui manque un œil), bénéficie de notre amour inconditionnel et qu’elle fait partie de notre famille.

Espèce avec laquelle tu aimes travailler? Pas mal

toutes les espèces, sauf les oiseaux.

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Lorsque l’on regarde le passé ou ailleurs dans le monde, qu’est-ce qui te rend la plus fière de ton métier d’ici? Je suis extrêmement fière de l’énoncé de position pour les alternatives au dégriffage de l’ATSAQ et du changement de loi à venir, ça donne de la crédibilité et un sens concret à notre travail en étant la voix des animaux et en étant de plus en plus consulté pour notre expertise dans le domaine du bien-être animal. Ça me fait chaud au cœur de voir des TSA s’impliquer dans le domaine du bien-être animal pour qu’ils soient considérés pour plus qu’un objet.

notre profession, je suis fière de voir que maintenant tout le Québec souligne année après année le travail accompli par les TSA, je suis fière de voir que de plus en plus de TSA sont certifiés, je suis fière de voir plusieurs TSA aspirer à se spécialiser dans divers domaines. Je suis fière de contribuer à ma façon avec mon implication des dernières années dans la semaine nationale des TSA, avec des périodes de révision et avec du mentorat. Tout ça contribue à faire reconnaître notre travail, notre belle communauté, notre savoir et notre professionnalisme.

Quel est le patient qui t’a le plus marqué dans ta carrière? Lili, une berger anglais avec anémie hémolytique à médiation auto-immune. J’ai développé un lien privilégié avec elle et ses parents. Elle nous croquait initialement lors de l’administration de médicaments et certains soins, mais après avoir obtenu sa confiance avec des câlins et du renforcement positif j’ai su gagner son coeur et elle le mien. Elle aura toujours une place spéciale dans mon cœur, elle m’a donné tellement d’amour en retour de mes soins et ça a confirmé que j’étais sur mon X et que je peux faire une différence dans la vie de mes patients.

Espèce avec laquelle tu aimes travailler? Chats, chiens, exotiques.

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Decouvre ton/ta tech interieur.e 1

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Ton animal qui te représente le plus est... a) Dauphin

Laquelle de ces séries télé te rejoint le plus?

b) Golden retriever

a) Breaking Bad

d) Éléphant

c) Moustique

b) Glee c) True Blood

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d) Grey’s Anatomy

Ta réaction lorsqu’il y a un stress dans l’équipe... a) C’est probablement le bébé vétérinaire

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qui doute; je prépare la requête de

Comment tes amis te décrivent-ils?

laboratoire et les prescriptions d’avance

a) Prévoyant.e

puis indique que tout va bien aller.

b) À l’écoute et empathique

b) Je reste à l’écoute de mes collègues et offre mon aide.

c) Étrangement attiré.e par les veines

c) Je suis en train de poser le cathéter sur la

d) Renseigné.e et alerte aux nouvelles

veine patatée x 1000 , je ne vois pas le stress.

innovations

d) J’offre mon aide et support, et mon savoir.

3

Une chanson joue à la radio dans la salle de traitement, tu préfères...

7

a) Wannabe - Spice Girls

Un pug 9 sur 9 d’état de chair entre en clinique, tu...

b) A O K - T ai verdes

a) Es en train de lui couper les griffes au plus vite avant qu’il soit bleu.

c) Mr Vain (Vein) - Culture Beat

b) As une belle discussion avec les parents du

d) Left N Right - Marisol

patient sur une approche multimodale au programme de perte de poids et de

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physiothérapie.

Tu pars en vacances, tu vas...

c) Te demandes à quel point son plasma est lipidique sur ton hématocrite. Personne ne

a) En voyage de groupe que tu organises.

va le savoir si tu prends un peu de sang.

b) Dans un endroit où tu pourras découvrir

C’est pour la science.

une autre culture locale.

d) Regardes si les stocks de diètes perte de

c) En plein air avec tes ami.es.

poids et shampoings secs sont à jour

d) T’isoler sans réseau.

en boutique.

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Ton signe astrologique est ...

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Un chien gériatrique entre en consultation, tu penses à...

a) Lion

a) Tiens, un cushing.

b) Poisson

b) Une superbe opportunité de discuter d’une approche multimodale et de physiothérapie.

c) Serpentard

c) Un beau défi veineux.

d) Passe

d) T’assurer que le patient est confortable lors de son examen et ne glisse pas sur les tables de consultation.

9

12

En dentisterie, tu ... a) Supportes les médecins vétérinaires dans le choix des instruments pour les extractions et la lecture de radios dentaires.

12) La saison des stagiaires commence, tu... a) T’occupes de la formation en t’occupant des consultations et des chirurgies en même temps.

b) As pré-approuvé un estimé pour extraction complète de la gueule car c’est la première

b) Apprends à connaître les stagiaires

dentisterie d’un chihuahua de 11 ans, sur les

avant de débuter la formation.

dentastix.

c) Prends le relais pour les prises de

c) ...Oups, les incisives sont tombées...

sang après leur essai.

d) Partages aux bébés Techs comment faire les blocs dentaires et bien réussir de belles radios

d) As pris en charge leur arrivée depuis déjà 3 mois!

dentaires de tes PM-M supérieures.

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Durant la saison des vers du coeur, tu... a) Prépares tous les Snaps d’avance et t’assures que toutes tes pré-consultations ont été avisées pour leur test. b) Embarques dans de longues discussions avec les clients sur les huiles essentielles, les colliers céramiques et la poudre d’ail. c) Fais tes prises de sang seul.e pour plus de défis! d) T’assures que tu as assez de vermifuges et de Snaps pour la semaine!

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Plus de Réponses

A - TSA Magicien.ne Tu es la personne qui trouve tous les objets perdus par les médecins vétérinaires. Tu es capable de prévoir les besoins des patients avant même que les vets te partagent le plan de traitement. Même lorsqu’ils indiquent qu’il n’y aura pas de bilan sanguin, tu prévois des tubes; tu sais très bien qu’ils changeront d’avis. B - TSA Gourou des clients

Tu es un.e pro des communications avec les clients! Les clients t’adorent et ne demandent qu‘à te voir toi! Les clients difficiles sont tes rodéos préférés! Un petit monsieur à la réception est mécontent, ton sixième sens te dirige vers la situation pour t’en occuper.

C- TSA Blood King/Queen

Tu es olympien.ne dans la prise de sang et d‘échantillons. Les veines n’ont plus de secrets pour toi. Tu t’ajoutes des défis comme prendre le sang à une main ou avec une 50cc car c’est trop facile pour toi. Les cathéters mauves sont le summum de ta journée!

D - TSA Google Tu es la personne qui sait tout. Toute ton équipe vient vers toi pour toutes les questions. Les machines laboratoires ont un code d’erreur ; tu es là! Une pathologie doit suivre un protocole particulier de perfusion ; tu es là! On veut savoir quels vaccins on donne à un furet ; tu es là!

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