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nietzsche Conferencia Internacional / International Conference Civilización como olvido del mito — La lectura nietzscheana de Edipo MAURO BASAURE Uni

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NOUAKCHOTT 9-10 NOVEMBRE 2022 CONFÉRENCE RÉGIONALE PROMOTION D’UN DIALOGUE PUBLIC-PRIVÉ AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT DE LA SÉCURITÉ ET DE LA LUTTE CONTRE L’EXTRÉMISME VIOLENT AU G5 SAHEL


SOMMAIRE CONTEXTE INTRODUCTION LE DEROULEMENT DES TRAVAUX DE LA CONFERENCE DE NOUAKCHOTT, AGIR ENSEMBLE AVEC COHERENCE ET REALISME LA COOPERATION AU SAHEL, ETABLIR LE LIEN ENTRE BESOINS PERCUS ET RÉELS LA STRATEGIE DE CIPE AU SAHEL ET LE NOUVEAU PROGRAMME 2022-2024 LE MODÈLE OPTIMAL POUR UN DIALOGUE STRUCTURÉ PUBLIC-PRIVÉ AVEC LE G5 SAHEL LES PROCHAINES ETAPES PRIORITAIRES - - - - - - - Page - 02


Le Centre International pour l’Entreprise Privé (CIPE), en partenariat avec le Secrétariat Exécutif du G5 Sahel, a organisé les 9 et 10 novembre 2022 une conférence régionale visant à promouvoir le dialogue public-privé au Sahel pour une lutte efficace contre les causes profondes de l’insécurité et le développement économique. Le secteur privé joue un rôle central dans le développement économique à travers la création d’emploi, de valeur ajoutée, les investissements stratégiques dans les infrastructures et services publics en complémentarité à l’État, la promotion de réformes économiques pour le climat des affaires, et l’attractivité des marchés pour les capitaux privés internationaux ainsi que l’entreprenariat comme vecteur d’inclusion socio-économique des jeunes et des femmes, qui constituent des enjeux prioritaires des politiques publiques en Afrique Subsaharienne. Néanmoins le succès de la transformation économique et le développement durable passe impérativement par un dialogue social structuré entre représentants du secteur privé et l’administration publique des États concernés, en collaboration avec les partenaires de développement. À la suite d’une demande des autorités publiques du G5 Sahel et des acteurs du secteur privé au Sahel, le CIPE a engagé depuis 2018 un accompagnement aux organisations patronales et consulaires, ainsi qu’un partenariat formel avec le Secrétariat Exécutif du G5 Sahel visant la mise en place d’un dispositif de partenariat public-privé, comme soutient aux objectifs de Paix et Développement du G5 Sahel. L’incidence de l’insécurité et du terrorisme sur le climat des affaires ont poussé les acteurs des secteurs public et privé à joindre leurs forces pour trouver ensemble des solutions soutenant l’entreprise privé, et entériner leur partenariat contre la montée de l’extrémisme violent dans la région. Par ailleurs, le G5 Sahel bénéficie d’un engagement croissant des partenaires internationaux au développement, avec des priorités d’intervention axées sur l’inclusion économique de la jeunesse et des femmes pour le développement humain. Aussi la participation du secteur privé à ce processus est fondamentale pour promouvoir la création d’emplois et l’entreprenariat, qui sont des vecteurs d’autonomisation, d’innovation et de transformation socio-économique des pays individuellement, ainsi que la région de manière plus large. CONTEXTE Page - 03


INTRODUCTION Cette rencontre a été organisée en partenariat avec le Secrétariat Exécutif du G5 Sahel, l’Ambassade des Etats-Unis en Mauritanie, la Délégation de l’Union Européenne en Mauritanie, ainsi que les partenaires de développement présents au Sahel. Les objectifs de cette rencontre étaient de : Page - 04 L’engagement du CIPE au Sahel commence en 2018 avec la demande des acteurs publics et privés, pour un appui technique autour d’un partenariat public-privé axé sur la reforme économique et la lutte collective contre l’extrémisme violent. Le processus initialement validé se base sur une approche participative autour de la recherche scientifique et du dialogue, et ayant pour finalité la mise en place d’un cadre de dialogue public-privé au G5 Sahel. Après deux années de travail avec les parties prenantes du secteur privée ainsi que le Secrétariat Exécutif du G5 Sahel, il a été jugé nécessaire d’organiser une rencontre régionale entre les représentants du secteur privé membres de la Coalition Économique au Sahel appuyée par le CIPE, l’institution du G5 Sahel, les acteurs publics ainsi que les Partenaires au Développement afin de faire un état des lieux des initiatives pour le développement économique, et de capitaliser sur les acquis pour assurer la réalisation des objectifs stratégiques liés à l’opérationnalisation d’un cadre de dialogue public-privé au sein du G5 Sahel.


1 Un programme des journées a été élaboré pour couvrir la mise en œuvre ainsi que les thèmes à l’ordre du jour. Plus de 60 personnes ont pris part aux activités, dont 25 représentants des 5 pays du G5 Sahel, ainsi que des participants du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Les sessions d’ouverture les 9 et 10 novembre ont permis aux représentants des partenaires au développement et du G5 Sahel de s’accorder sur l’importance d’un dialogue inclusif public-privé comme levier pour le développement économique et la sécurité au Sahel, mais aussi sur la nécessité d’un partenariat approfondi entre les partenaires internationaux au développement et le secteur privé pour assurer une paix durable et une prospérité partagée. Faire un état des lieux de la situation économique et sécuritaire au Sahel et des résultats des projets de développement, notamment des phases I et II du programme de CIPE au Sahel ; Mobiliser les acteurs des secteurs privé et public autour de la mise en place d’un cadre de dialogue structuré privé-public inclusif au sein du Secrétariat Exécutif du G5 Sahel. . . Un programme des journées a été élaboré pour couvrir la mise en œuvre ainsi que les thèmes à l’ordre du jour. Plus de 60 personnes ont pris part aux activités, dont 25 représentants des 5 pays du G5 Sahel, ainsi que des participants du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Les sessions d’ouverture les 9 et 10 novembre ont permis aux représentants des partenaires au développement et du G5 Sahel de s’accorder sur l’importance d’un dialogue inclusif public-privé comme levier pour le développement économique et la sécurité au Sahel, mais aussi sur la nécessité d’un partenariat approfondi entre les partenaires internationaux au développement et le secteur privé pour assurer une paix durable et une prospérité partagée. Page - 05 1 PROGRAMME DÉTAILLÉ DES 2 JOURNÉES EST JOINT EN ANNEXE POUR PLUS D’INFORMATION


« Le dialogue public-privé est une démonstration des valeurs démocratique et un gage d’engagement collectif pour le développement socio-économique des pays. Avoir une volonté partagée des parties prenantes pour le dialogue c’est avoir une responsabilisation collective pour la paix et le développement au G5 Sahel. Après une expérience de co-construction de plus de 2 ans, il est maintenant temps de passer à l’opérationnalisation d’un diapositif adapté et réaliste pour le dialogue public privé au G5 Sahel. CIPE souhaite soutenir cette dernière phase et invite l’engagement des partenaires et des Etats afin de pérenniser cela pour le bien du Sahel. » LARS BENSON Directeur Afrique du Centre International de l’Entreprise Privée « Cette conférence doit nous permettre d’améliorer le dialogue entre les secteurs publics et privé, car plus que jamais, le privé doit être boosté. (…) Le Secteur privé est un partenaire de choix pour créer les emplois et valoriser les richesses nationales afin d’offrir des choix aux populations. La démarche du Secrétariat Exécutif du G5 Sahel s’inscrit dans l’inclusion, la participation et le partenariat ; nous sommes donc ouverts pour répondre aux priorités de nos Etats. » ERIC YAMDEOGO TIARÉ Secrétaire Exécutif du G5 Sahel Page - 06


« L’accompagnement des États du G5 Sahel est essentiel pour assurer l’offre des services de base, la construction des infrastructures stratégiques, ainsi que la promotion de la démocratie. La région du Sahel a certes beaucoup de défis, mais c’est aussi une région pleine d’opportunités, qui a besoin de stabilité et de développement. Sa population est très jeune, ce qui représente une richesse qui peut se transformer en défis si les opportunités de développement ne sont pas saisies. » CYNTHIA KIERSCHT Ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique en Mauritanie « L’inclusion des femmes dans le développement et la sécurité n’est à présent plus un choix, mais une obligation. Parce que ce sont les femmes qui ont contribué depuis des années à la capacité de leurs ménages, de leurs familles et de leurs communautés à faire face aux défis, aux incertitudes, et à répondre efficacement aux aléas. La sécurité alimentaire étant aujourd’hui l’enjeux majeur de notre sous-région alors que les femmes sont majoritaires dans l’Agriculture, leur exclusion n’est donc plus possible. » SAVIA N’TAHAH Ministre des Affaires Sociales et du Genre, République Islamique de Mauritanie Page - 07


« Ce projet est important pour le Sahel dans son ensemble, pour nos pays, et individuellement. Il l’est aussi pour nos partenaires de développement. Mais (…) la situation sécuritaire au Sahel est devenue chroniquement grave. Elle ne semble pas s’améliorer dans les moyens et courts termes, et j’espère que le Sahel, vue la proximité de ses populations, ne connaîtra pas ces cycles longs d’instabilité. » AHMEDOU OULD ABDALLAH Envoyé Spécial des Nations Unies au Sahel L’Union Européenne et nos États-membres, dans le Sahel et en Mauritanie, (…) ont un intérêt mutuel, en tant que voisins très proches, à ce que [la situation] aille bien. L’intérêt de l’UE dans le Sahel c’est la prospérité, la stabilité, la sécurité, le développement. (…) On sait très bien qu’il y a de la désinformation qui est là. Les gens racontent je-ne-sais-quoi, mais nous avons un agenda exclusivement positif dans notre voisinage, parce que si ça va mal chez vous [au Sahel], parce qu’au-delà de l’altruisme, ce n’est pas bon pour nous, parce que les problèmes n’ont pas de frontières entre voisins. Je suis donc convaincu que le secteur privé joue un rôle fondamental pour fournir GWYLIM JONES des services et opportunités dans les secteurs porteurs. Ambassadeur de l’Union Européenne en Mauritanie Page - 08


Cette conscience d’être une même communauté internationale est très importance, et nous devons remédier à cette situation de vulnérabilité partagée. (…) C’est pour cela que nous avons un regard critique sur nos partenaires européens et américains, mais il faut l’inscrire dans cet esprit de communauté partagée. Mais comment l’entreprenariat peut être un pilier de résilience ? Par l’imagination et la créativité, il aide à sortir des carcans socio-culturels pour mettre l’innovation en avant et offrir des choix d’autonomisation des jeunes et des femmes. L’entreprenariat peut aussi être une solution face aux conflits – djihadisme ou conflits communautaires – en mitigeant les BAKARY SAMBE inégalités au Sahel et en renforçant les services a la base. Directeur Régional du Timbuktu Institute Page - 09


La stratégie pour le Développement et la Sécurité des pays du G5 Sahel pilotée par le Secrétariat Exécutif du G5 Sahel ainsi que son Plan d’Investissement Prioritaire ; La stratégie des États-Unis d’Amérique pour l’Afrique Subsaharienne et son orientation spécifique pour les pays du Sahel ; Stratégie de partenariat de l’Union Européenne au Sahel ainsi que sa mise en œuvre par pays avec le cas de la Mauritanie ; Les programmes nationaux pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable ainsi que les politiques ou orientations spécifiques pour l’inclusion de la jeunesse et des femmes. . . . . Page - 10 La conférence a permis d’apprécier les résultats du programme de CIPE en 2018 à 2021 et capitaliser sur les leçons tirées des activités entreprises pour le dialogue national, le partenariat avec la recherche scientifique et la collaboration régionale. La conférence de Nouakchott s’est déroulée sur 2 journées selon une approche participative ayant pour objectif l’élaboration d’un plan de travail étudié, réaliste et cohérent pour la mise en place d’un cadre de dialogue public-privé. Chaque journée a commencé par un panel de haut niveau ayant pour mission d’informer les participants des priorités et des programmes publiques et des partenaires visant le développement économique des pays ; les participants ont ainsi pu apprécier le contenu des stratégies suivantes : 2 Un rapport synthèse a été partagé avec les participants et joint en annexe à ce rapport pour plus d’information 2 LE DEROULEMENT DES TRAVAUX DE LA CONFERENCE DE NOUAKCHOTT, AGIR ENSEMBLE AVEC COHERENCE ET REALISME


« Le véritable problème des programmes de développement et de l’action des partenaires internationaux est qu’ils traitent le Sahel comme un contexte normal et non pas une zone de conflits ayant besoin d’un programme d’urgence. Si on pensait au Sahel comme à l’Ukraine, les procédures et les moyens seraient certainement adéquats. » « Le Sahel a des ressources et des idées mais on a pris l’habitude de la simplicité en allant directement vers des bonnes pratiques. On a besoin d’être aidés mais pas de venir faire ou penser en notre nom. Nous savons nos réalités et nous demandons le respect de notre dignité avant tout. » Mr. Sidi Ali Ould Bagna, UNIVERSITÉ TILLABÉRI, NIGER COORDINATION DES CONSEILS NATIONAUX DE LA JEUNESSE DU MALI Mme. Habsou Anza Page - 11 Le Sahel est confronté à des crises à multiples facettes et qui requièrent une assistance internationale particulière – notamment en termes de sécurisation des territoires, d’exigence pour la gouvernance publique, de rapidité d’action mais surtout d’inclusion des femmes et des jeunes, en tant que premières victimes des conflits violents. En ce qui concerne les perceptions de l’aide internationale au développement, la Conférence note en premier lieu que, malgré la multiplication des programmes d’aide, l’augmentation des fonds et des acteurs présents au Sahel, l’aide fournit ne correspond pas à la réalité du terrain, notamment à cause de l’inadéquation entre les exigences des bailleurs et les capacités des acteurs publics, ETABLIR LE LIEN ENTRE BESOINS PERCUS ET RÉELS LA COOPERATION AU SAHEL


mais aussi le focus du partenariat uniquement avec les administrations publiques au lieu de travailler directement avec les organisations patronales, la société civile et les collectivités locales. L’appui spécifique à l’amélioration du climat des affaires et la promotion de l’entreprenariat reste insuffisant pour booster le développement du secteur privé en vue d’atteindre les objectifs de création d’emplois, de valorisation des ressources et d’offre de service de qualité aux populations. Le secteur privé au Sahel fait notamment face aux contraintes de : Ces contraintes peuvent trouver des solutions adaptées dans le cadre d’un dialogue public-privé. En effet l’aide fournit à l’heure actuelle aux pays du Sahel met en avant les conflits d’intérêt entre l’interprétation occidentale du développement et celle des acteurs locaux. Les réalités économiques de l’Afrique démontrent en effet l’inadaptabilité du capitalisme occidental et des contraintes juridiques liées à l’accès au financement face aux normes socio-culturelles et au droit coutumier – notamment en termes de droit de la terre – encore prévalent en Afrique de l’Ouest. Compétitivité Productivité Qualité Aussi plusieurs attributions de l’aide ont été mises en avant par les participants à la Conférence, et ils ont proposé un cadre de facilitation et de rationalisation des instruments mis en place : Page - 12 Par ailleurs, la situation sécuritaire et politique propre ne permet pas aux programmes d’aide d’intervenir de façon holistique dans toutes les zones affectées et fournir une aide sur le long-terme plutôt qu’une intervention humanitaire d’urgence. D’où la nécessité de promouvoir un espace de conciliation et de dialogue pour une meilleure coopération et coordination de l’aide.


La Conférence note en premier lieu un besoin d’adaptabilité de l’aide au développement, qui implique notamment une facilitation des procédures d’attribution des fonds, permettant ainsi à de plus petits acteurs du développement – notamment les organisations de la société civile des États bénéficiaires – d’être compétitifs lors de l’ouverture d’appels à projets, mais aussi de décentraliser les procédures de décision. Cette adaptabilité peut passer également par des procédures de subsidiarité de l’aide auprès d’instances régionales comme le G5 Sahel, qui se verrait confier des fonds d’aide au développement et serait en mesure de mettre en place des programmes sur la base de ses propres consultations. 02 01 03 04 La Conférence interroge ensuite le rôle de l’appui budgétaire fournis par les partenaires au développement, en tant que programmes d’ajustements structurels. Même s’il en ressort que l’appui budgétaire a généralement un effet positif pour l’assainissement des finances publiques des États récipiendaires, il convient d’adresser des questions transversales telles que les problèmes de corruption, de manque de transparence dans le contrôle des dépenses, ou de responsabilisation des États bénéficiaires dans le remplissement des critères de décaissement, qui est conditionné par l’adoption de réformes. La Conférence recommande une revalorisation du rôle de la société civile, particulièrement pour la représentation des organisations de femmes et jeunes, et sa crédibilisation en tant que surveillant de l’autorité publique – notamment en termes de contrôle budgétaire. Ainsi les États du G5 Sahel doivent pouvoir mettre en place des espaces inclusifs afin d’engager la société civile et le public dans le contrôle des instances gouvernementales, mais également dans l’institutionnalisation de réformes – notamment pour l’éducation et le développement du secteur privé. Par exemple auTchad, l’État en collaboration avec les instances représentatives de la jeunesse, a réfléchi sur une politique nationale pour la jeunesse. Page - 13 La Conférence préconise une responsabilisation des partenaires au développement – qu’ils soient membres du secteur public, de la communauté de donneurs ou bénéficiaires de programmes de développement. Cette responsabilisation doit passer par l’établissement et l’approfondissement de mécanismes de concertation entre les donneurs, et entre les donneurs et la société


05 civile. Par ailleurs, cette responsabilisation passe également la réduction du « paternalisme » des donneurs vis-à-vis des bénéficiaires, et la complaisance de l’acceptation de l’aide publique. Ainsi, ces mécanismes de dialogue permettront d’une part de rationaliser les différents programmes d’aide, mais également de favoriser le partage d’information et d’établir des diagnostics précis des besoins en financement et assistance, en valorisant les contributions locales. Enfin, la communauté internationale de donneurs doit faciliter les échanges Sud/Sud, notamment entre pays du continent africain et avec l’Asie, afin de valoriser les bonnes pratiques et réussites des programmes de développement dans des États en situation de conflit. « Les femmes et les jeunes sont de plus en plus visibles dans les programmes de développement mais pour que leurs voix comptent, ils ont besoin d’avoir des responsabilités et faire partie des dispositifs de décision. On a fait des progrès mais il reste du chemin. » CHAMBRE DE COMMERCE DU TCHAD MME SYLVIE MBANGODJI ROINOUBA « Le plus gros défi de nos pays reste la problématique de la gouvernance qui ne se traduit pas seulement par la corruption ou les abus mais aussi et surtout par une culture administrative encore peu transparente et sans redevabilité en matière de mauvaise gestion des fonds publics. C’est pour cela que les bailleurs de fonds doivent diversifier les partenaires locaux en intégrant la société civile et le secteur privé. » Page - 14 MR. AL MAMY DIAGANA JEUNES ENTREPRENEURS DE MAURITANIE


Page - 15 Le rôle du secteur privé pour la paix et le développement économique a été formellement entériné par le CIPE – en collaboration avec le Gouvernement du Burkina Faso, le World Movement for Democracy et la Chambre de Commerce des Etats-Unis – lors d’une conférence régionale en 2018. Cette conférence s’est soldée par l’adoption de la Déclaration de Ouagadougou, en tant que pièce centrale de la formalisation de la coopération entre les secteurs privé et public. A partir de ce constant, le CIPE a élaboré depuis 2018 des programmes successifs afin d’établir un dialogue structuré entre le secteur privé et public au Sahel. Les phases I et II du programme de CIPE au Sahel peuvent être résumées de la façon suivante : d’abord une phase d’identification, où la recherche scientifique a permis d’établir un lien solide et se renforçant mutuellement entre les questions de développement économique et l’insécurité, tout en s’assurant que les représentants du secteur privé pouvaient avancer des propositions de réformes basées sur des données tangibles. Cette première phase s’est donc principalement focalisée sur le partenariat avec les instituts de recherches présents au Sahel. La deuxième phase, en tant que phase d’approfondissement, s’est intéressée à la création d’une Coalition Économique au Sahel, et l’établissement d’une relation structurée avec les instances régionales – notamment le G5 Sahel. Ainsi en 2021, le CIPE a signé un Protocole d’Accord avec le G5 Sahel, ainsi que deux protocoles additionnels avec la Plateforme des Femmes et la Coordination des Conseils Nationaux des Jeunes du G5 Sahel, afin d’avancer la voix du secteur privé au plus haut niveau de décision de la sous-région. Sur la base de ces deux programmes, le CIPE a consulté ses partenaires du secteur privé au Sahel afin d’affiner son intervention et de combler les lacunes du programme en termes de mise en place, afin d’assurer que le secteur privé disposait de tous les outils nécessaires à l’établissement d’un dialogue structuré et inclusif avec d’une part leurs représentants nationaux, et le G5 Sahel d’autre part. Pour la phase III, le CIPE a décidé de s’orienter vers deux objectifs stratégiques : LA STRATEGIE DE CIPE AU SAHEL ET LE NOUVEAU PROGRAMME 2022-2024


Pour se faire, le CIPE envisage un certain nombre d’activités pour la période 2022-2024, avec d’abord l’identification de points focaux dans chaque pays du G5 Sahel afin de coordonner la mise en place d’activités et réseaux du CIPE, mais également contribuer à l’établissement de plaidoyers en faveur de la réforme économique au Sahel. Le CIPE espère ainsi pouvoir organiser plusieurs dialogues nationaux avec les représentants du secteur privé pour continuer à valider leurs recommandations, mais également des rencontres régionales avec le secteur public et les partenaires au développement. En parallèle, le CIPE souhaite continuer à contribuer au renforcement des capacités des instituts de recherche du Sahel, qui servent les intérêts du secteur privé. Cette composante du programme s’articulera d’abord via la mise en relations des organisations représentant le secteur privé et ces instituts, afin d’assurer que la recherche est mise à la disposition des besoins en données et informations, mais également pour positionner la recherche en tant que force conductrice pour la réforme économique et sociale. L’établissement d’un mécanisme de dialogue politique structuré entre le Secrétariat Exécutif du G5 Sahel et les représentants du secteur privé des États-membres ; La rationalisation des plateformes de dialogue nationales à l’échelle régionale, afin de crédibiliser l’intégralité du tissu économique de chaque pays, ce qui inclut le secteur informel non-reconnu dit « informel », parlant ainsi d’une seule voix avec les instances régionales et fait entendre ses recommandations pour la réforme des politiques économiques. 01 02 Page - 16


Un cadre stratégique pour le dialogue public-privé doit être inclusif de tous les secteurs d’activité et niveaux de représentation – notamment pour les femmes, les jeunes et le secteur informel. Le 10 novembre 2022, la Conférence a été divisée en groupes de travail afin de définir collectivement un cadre optimal pour un dialogue structuré public-privé avec le G5 Sahel, et organisé autour de deux axes : fonctionnement et gouvernance. En termes de fonctionnement d’une structure de dialogue privé-public au sein du G5 Sahel, la Conférence conclut en premier lieu que cette structure doit se définir par une approche « bottom-up » -nivelée par le bas, qui intègre chaque catégorie d’acteurs du secteur privé (femmes, secteur informel, société civile etc.). Cette approche doit commencer par l’identification des structures de dialogues existantes au niveau communal, local, national et régional via l’établissement d’une Commission Technique et Scientifique en tant que secrétariat permanent. Dès lors, afin d’assurer la participation de chaque acteur et secteur d’activité et leur intégration au niveau régional, la Conférence préconise l’établissement de maisons de l’entreprenariat, afin que chaque secteur puisse être représentée par chapitre, notamment via les structures patronales. Additionnellement chaque secteur d’activité, doit se doter de plateformes de communication et partage d’informations afin de pouvoir lancer des formations techniques, assister dans l’accès à la finance, et diagnostiquer précisément les besoins de chaque secteur. La Conférence recommande également l’établissement d’un cadre de communication et d’information structuré entre les différentes Unions des Chambres de Commerce nationales pour le dialogue régional, avec une stratégie qui doit prendre en compte les besoins et recommandations de chaque pays participant, notamment en termes de développement communal. Page - 17 LE MODÈLE OPTIMAL POUR UN DIALOGUE STRUCTURÉ PUBLIC-PRIVÉ AVEC LE G5 SAHEL


Les travaux se sont effectués en 2 groupes selon les priorités pré-identifiés par la coalition des associations du secteur privé pour l’opérationnalisation d’un dispositif de dialogue public privé au G5 Sahel. S’appuyer sur les structures existantes dans les pays membres du G5 Sahel avec la participation de facto des organisations patronales et consulaires nationales ; Trouver des mécanismes pour intégrer les associations ou groupements du secteur informel, surtout pour les secteurs productifs (agriculture, artisanat, pêche…) ; Assurer la participation des organisations féminines, particulièrement en milieu rural, avec les groupements de coopératives et les associations travaillant sur l’inclusion économique (autonomisation) ; Promouvoir la participation des associations ayant pour mission de servir la jeunesse, surtout dans le volet de l’autonomisation économique ; FONCTIONNEMENT : Inclusion, participation et représentativité Ce groupe devait réfléchir aux voies et moyens d’assurer l’intégration de l’ensemble des dimensions du secteur privé, et assurer l’ouverture à la diversité des intérêts dans un dispositif unique à vocation régionale. Les participants ont principalement retenu : • • • • Les participants ont par ailleurs jugé important de maintenir l’inclusion des centres de recherche, mais aussi d’inclure les incubateurs d’entreprises et les institutions privées pour la promotion de l’entreprenariat dans les pays. GOUVERNANCE : Intégration, Structuration et mode opératoire Ce groupe avait pour mission de proposer un modèle assurant à la fois l’intégration au Secrétariat Exécutif du G5 Sahel et une réponse aux attentes des acteurs du secteur privé. Le groupe est parti des pratiques des cadres de dialogue existants ainsi que des « normes » OHADA ainsi que la structuration du SE du G5 Sahel. Page - 18 SYNTHESE DES RESULTATS DES TRAVAUX DE GROUPE


• • • MAURITANIE MALI NIGER BURKINA FASO TCHAD Composition du Cadre G5 Sahel: 10 membres Secteur Privé: UPAS, UCCI, CCNJ, PFG5 Sahel, Secteur Informel, Milieu rural, centres de recherche et personnalités ressources 6 membres Secteur Public: Ministères de chaque pays, le SE de G5 Sahel Composition du CTC Secteur Privé: 3 représentants de CTN par pays, 2 centres de recherche et 2 personnalités ressources Secteur Public: SE du G5 Sahel ainsi qu’un représentant des CNC par pays Présidence du Comite Technique par le SE de G5 Sahel Pour 2023- le Secrétariat sera assuré par CIPE avec un point focal CTN a désigner Un point focal sera désigné pour suivre le travail natinal Présidence par le Ministre président le Conseil de Ministres du G5 Sahel En matière de processus global, les participants ont préconisé : L’ensemble des participants ont enfin jugé urgent de mobiliser une expertise pour élaborer les documents de gouvernance et d’organisation d’un tel dispositif afin de valider cela avec le SE du G5 Sahel et aller de l’avant vers son opérationnalisation. 1 réunion annuelle du Cadre de Dialogue Public-Privé 2 réunions annuelles d’un Comité Technique de Coordination 3 à 4 réunions annuelles à l’échelle nationale pour les Comités Techniques Nationaux SECRITARIT PERMANANT DU CTC COMITE TECHNIQUE NATIONAL COMITE ECHNIQUE DE COORDINATION (CTC) PUBLIC-PRIVE CADER DE DIALOGUE PUBLIC-PRIVE G5 SAHRL Page - 19


Au titre des problématiques impliquant les femmes du Sahel, la question de leur inclusion socio-économique figure parmi les défis majeurs pour le développement économique de l’Afrique, au regard des enjeux multiformes. En effet, malgré leur poids démographique, et leur prééminence dans les secteurs informels de l’économie, les femmes sont confrontées à de multiples vulnérabilités – tels que les pressions socio-culturelles, le droit à l’éducation et à la formation professionnelle, l’accès à la finance, et les effets à long terme de la pandémie – impactent drastiquement le potentiel féminin en matière de génération de revenus et richesses. Page - 20 PRESENTATION DE L’ETUDE DU TIMBUKTU INSTITUTE « LES OBSTACLES ET SOLUTIONS À L’INCLUSION ÉCONOMIQUE DES FEMMES DES PAYS DU G5 SAHEL »


01 L’ACCÈS À L’ÉDUCATION, À LA FORMATION ET À L’INFORMATION L’étude met en avant d’une part les pratiques coutumières telles que les mariages précoces ou forcés, le manque d’infrastructures, et la pauvreté comme frein majeur à l’éducation des femmes et des filles. D’autre part, la situation sécuritaire et la présence de groupes terroristes qui a poussé plus de 4 millions de filles hors de l’école au Niger Mali et Soudan du Sud. Face à ces factures de déscolarisation et de manque d’accès à la formation professionnelle, l’étude propose de faciliter la mise en place de structures spécialisées de formation dans des secteurs à forte valeur ajoutée ne nécessitant pas d’éducation formelle tels que l’élevage ou la transformation de produits agricoles. Par ailleurs, une réforme du secteur éducatif est nécessaire du fait des cursus longs non professionnalisant, et du manque d’adaptation en langues locales. Enfin, il est nécessaire pour le secteur public de communiquer efficacement sur les possibilités d’emplois et de formations. 02 L’ACCÈS AU SECTEUR FONCIER ET À LA TERRE L’économie du Sahel est largement tributaire de l’agriculture et de l’élevage, ou les femmes sont fortement représentées. Toutefois l’accès à la terre nécessaire pour l’exercice d’une activité agricole défavorise largement les femmes, et met en avant les limites des dispositions juridiques qui, en pratique, laissent souvent la place aux pratiques coutumières et à la lecture religieuse du droit à l’héritage. L’application uniforme de la législation relative à l’immobilier et l’héritage est donc de la responsabilité des États du Sahel, qui doivent criminaliser les discriminations liées au genre. Page - 21 Afin de souligner les causes profondes de l’exclusion socio-économique des femmes et proposer des solutions concrètes, le Timbuktu Institute, en partenariat avec CIPE, a été chargé de produire une étude analysant ces causes et les bonnes pratiques au Sahel pouvant offrir des solutions transformatives pour l’autonomisation économique des femmes. Dans le cadre d’une démarche qualitative pour la collection d’informations, le Timbuktu Institute s’est entretenus avec plus de 68 femmes issues des pays du G5 Sahel afin de mettre en relief les défis propres à chacun des 5 pays. Présentés au cours de la Conférence de Nouakchott, les résultats de l’étude font état de 5 défis majeurs :


05 LES CONDITIONS SÉCURITAIRES AU SAHEL Les femmes et filles sont particulièrement exposées lors de conflits violents ou de crises sécuritaires au Sahel, qui d’une part entravent leur accès à l’éducation, mais également ralentissent leurs activités économiques et instrumentalisées par les groupes armés. Dès lors les femmes doivent être accompagnées efficacement pour porter des plaidoyers et proposer des solutions aux crises qu’elles traversent, car trop souvent exclues des négociations de paix. Dès lors la mobilisation des femmes sur la question de l’autonomisation doit se faire de concert avec les autres acteurs décisionnels, de la société civile dans toutes ses composantes dans une perspective pédagogique selon laquelle le lien sera suffisamment démontré entre l’épanouissement socio-économique des femmes et le progrès social de manière générale. Page - 22 Face au manque d’accès au secteur financier et bancaires, les femmes interrogées par l’étude mettent en avant les entraves faites par les besoins en garanties et collatéraux demandés par les institutionsfinancières et non-financières pour l’accès au crédit – notamment en termes de propriétés terriennes. Par ailleurs les taux d’intérêts élevés et la difficulté pour les États du Sahel de soutenir leurs propres systèmes bancaires et financiers contribuent à l’exclusion économique des femmes. Dès lors les États du Sahel doivent d’une part communiquer efficacement sur les instruments financiers disponibles pour les femmes, mais également soutenir l’investissement privé via la mise en place de fonds de garanties spéciaux favorisant les coopératives et la mutualisation d’actifs. 04 LE CARACTÈRE INFORMEL DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE DES FEMMES Les retards d’industrialisation en Afrique de l’Ouest ont largement favorisé l’émergence du secteur informel, où environ 92% des offres d’emplois en dehors de l’agriculture sont informelles, selon une estimation de l’Union Africaine. Cette situation est liée au manque de volonté des autorités publiques de forcer la formalisation des activités économiques, mais également les charges administratives et fiscales, qui doivent pourtant inciter à la formalisation des femmes et leurs activités économiques via des mécanismes d’accompagnement. 03 L’ACCÈS À LA FINANCE


. . . . . Les participants se sont félicités du travail accompli collectivement depuis 2018, et cela en dépit des contraintes liées à la crise sanitaire et a l’instabilité des pays. Ils ont aussi confirmé le besoin d’un cadre régional de dialogue public-privé au sein du G5 Sahel afin de soutenir l’institution et assurer l’engagement collectif autour de la paix et du développement durable. A cet effet, les participants ont inscrit les actions prioritaires suivantes pour l’opérationnalisation du cadre de concertation public privé au G5 Sahel : Elaborer les textes de création et d’opérationnalisation du cadre de concertation du dialogue public privé au G5 Sahel Valider et assurer l’engagement du Secrétariat Exécutif du G5 Sahel pour le plaidoyer et la mise en opération effective de ce cadre de concertation Soutenir la mise en place opérationnel du Comité Technique de Coordination du dialogue public-privé avec un secrétariat et des antennes nationales ; Organisation d’une rencontre initiale à l’échelle régionale entre les représentants de la coalition, le ministre de tutelle président le conseil des ministres du G5 Sahel et le Secrétaire Exécutif du G5 Sahel autour du mode opératoire du cadre de concertation Fournir un appui communication et conseil technique au dispositif pour l’année 2023 afin de lancer les activités et assurer la sensibilisation des parties prenantes publiques, privées et des partenaires au développement au Sahel Page - 23 LES PROCHAINES ETAPES PRIORITAIRES


Il a été noté que pour plus d’efficacité, le cadre de concertation doit être intégré dans la structure existante du SE du G5 Sahel sans besoin d’une création ou structuration nouvelle ; en cela, les acteurs ont jugé pertinent de maintenir l’encrage au sein du département gouvernance, en lien directe avec les autres organisations (CCNJ, PF G5 Sahel et CellRad) existantes et les partenariats avec l’UPAS et l’Union des CCI du G5 Sahel. « Nous sommes ouverts a toute initiative visant l’atteinte des objectifs stratégiques du G5 Sahel dans les domaines de la Paix et du Développement ; notre institution a fait le choix de la participation et de l’inclusion de tous les acteurs donc le dialogue est naturel surtout autour des questions de développement économique, d’entreprenariat, d’emploi et de résilience. Le partenariat avec le secteur privé est le bienvenu. » MR. AMADOU SALL Page - 24 UNIVERSITÉ TILLABÉRI, NIGER CHEF DIVISION GENRE ET JEUNESSE AU SECRÉTARIAT EXÉCUTIF DU G5 SAHEL


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