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LA GALAXIE DES LUMIÈRES


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Table des matières. Chapitre 1.            Le secret des collines Chapitre 2.            Le voyage inattendu Chapitre 3.            Le retour de Victor Chapitre 4.            Le rêve prémonitoire de Victor Chapitre 5.            Les incroyables révélations Chapitre 6.            L’enveloppe mystérieuse Chapitre 7            Le fantastique rencontre Chapitre 8            Le code secret Chapitre 9            Le Noël des héros Chapitre 10           La mission de mon père Chapitre 11            L’abominable Zéphira Chapitre 12            Le message de la reine


Le secret des collines    Bonjour les enfants, Bienvenue dans mon laboratoire. On ne se connaît pas, alors laissez-moi me présenter : Je m’appelle Victor Matheous, je suis astrophysicien quantique, et Je fête aujourd’hui mes soixante-quinze printemps. Bon, Il est vrai que J’ai certainement l’âge d’être votre grand-père ou arrière -grand-père, mais rassurez-vous, je suis en pleine forme, un vrai gamin ! Si vous me le permettez, voici un petit récapitulatif des mes travaux. Depuis mon enfance, l’écologie et les moyens de locomotions font partie intégrante de ma vie. De ce fait, j’ai commencé par créer le Happy Bike, le Happy car, puis le Happy boat et enfin le Happy-fly. 4 véhicules ultra puissants, respectueux de l’environnement.


Mais aujourd’hui jeunes gens, ma dernière invention est encore secrète. Je viens de créer la première tablette au monde, capable d’effectuer en masse des téléportations humaines intergalactiques. Pour aller où me direz-vous ? Encore un peu de patience … J’aimerai vous montrer quelques choses. Suivez-moi dans ma serre magique. Que voyez-vous ? N’est-ce pas merveilleux ? Admirez toutes ces fleurs luminescentes aux couleurs de l’arc en ciel. De la plus petite à la plus grande, observez leurs lumières, voyez comme elles brillent ! Eh bien ceci chers enfants, n’est autre que la résultante d’une expérience intergalactique tout à fait incroyable que j’ai faite et que je vais vous raconter, … Ah ! Juste une petite précision avant de commencer, sachez que dans la famille Matheous, nous sommes tous chercheurs, et inventeurs passionnés de père en fils depuis plus de sept générations…


Cela étant dit, revenons vite à notre sujet. L’heure est enfin venue pour moi, de vous transmettre mon secret si longtemps caché. Le parcours initiatique qui m’a conduit jusqu’à vous aujourd’hui. Les révélations que je vais vous faire, sont d’une extrême importance. Elles nous concernent tous. Faites-moi plaisir, ne les prenez pas à la légère et surtout, soyez attentifs et concentrés, l’avenir de l’humanité en dépend… Vous êtes prêt ? Alors Remontons ensemble le temps … Tout a commencé, le jour de mon dixième anniversaire, je m’en souviens encore comme si c’était hier ... Lorsque j’étais enfant je passais toutes mes vacances d’été avec mes grands -parents dans leur magnifique chalet de montagne, situé au bord de la rivière Dniester à Bakota.


Une région incroyable sur les collines qui bordent la rive dotée d’une flore et d’une faune époustouflante, où je m’amusais déjà à explorer toutes sortes d’espèces végétales. A cette époque ma passion s’était portée, plus particulièrement, sur les conifères. Connaissez-vous ces espèces les enfants ??? Les conifères sont des groupes d’arbres ou d’arbustes comme les pins, les sapins ou encore les cèdres, caractérisés par leurs fruits appelés cônes pouvant s’appeler aussi résineux. Ils font partis des gymnospermes du grec : graine nue, par opposition aux angiospermes, appelés plus communément plantes ou fleurs, ce qui veut dire que la graine est dans le fruit ... Ah j’allais oublier, autant vous prévenir tout de suite, il peut m’arriver de partir, parfois, dans des explications un peu barbantes de scientifique. Le souci est que je n’arrive pas toujours à me contrôler, la preuve, c’est plus fort que moi, je suis désolé mais je vous promets de faire attention. Alors, si vous le voulez bien, poursuivons. Vous l’aurez compris, j’étais donc fasciné à cette époque, par les arbres et les forêts. Ils m’impressionnaient beaucoup. Ils symbolisaient tant de force et de vie.


A tel point que chaque nuit, cet été-là, je faisais le même rêve étrange ; me retrouvant en apesanteur dans l’espace, installé confortablement sur un nuage de plumes, aux couleurs de l’arc en ciel, surfant sur de mystérieuses planètes. Puis, deux êtres intergalactique d’une extrême bienveillance apparaissaient à mes côtés, l’un ressemblait à une créature humanoïde, et l’autre à un chevalier intersidéral. Ensemble, ils m’escortaient sur terre, dans un petit sousbois enchanté, rejoindre un monde imaginaire peuplé d’animaux sauvages tout à fait adorables. Nous étions alors encerclés par sept magnifiques arbres centenaires, nous racontant à tour de rôle, de fabuleuses histoires sur dame nature. Je me sentais si apaisé parmi eux, c’était juste merveilleux ... A cette époque, je raffolais d’aventures et de récits extraordinaires. Mon grand-père m’avait fait découvrir les livres de Jules Vernes : ( Le tour du monde en quatre-vingt jours, Voyage au centre de la terre ou encore Vingt mille lieues sous les mers.)


Tous ces récits fantastiques me transportaient littéralement, j’adorais ça, espérant secrètement pouvoir vivre, à mon tour, des tas d’aventures incroyables. Plutôt solitaire, j’avais appris à lire très tôt, passant la plupart de mon temps, soit, dans la bibliothèque de mon grand-père Igor, soit, dans les collines. C’est justement dans ces fameuses collines que je découvris pour la première fois, la source de la galaxie des lumières, ... Cet été-là, les paysans avaient annoncé à mes grandsparents une canicule, la chaleur était insoutenable ! Cherchant désespérément à me rafraîchir, j’avais enlevé mes souliers, pour plonger mes pieds nus dans l’eau fraîche d’un petit ruisseau niché au beau milieu des collines. Je décidais de prolonger le plaisir encore et encore, sautant de pierres en pierres, observant les poissons qui se faufilaient entre mes jambes avec une agilité et une rapidité impressionnante. Ce court d’eau, me conduisit soudain jusqu’à une cascade que je découvrais pour la première fois… Quelle chance ! Avant de m’y infiltrer pour me rafraîchir, je décidais de me poser quelques instants, admirant ce sublime déferlement de petites gouttes translucides danser sur les rochers.


J’aurais pu, après cette découverte insoupçonnable, rebrousser chemin. Mais ma curiosité et mon goût de l’aventure me poussèrent une fois de plus à m’infiltrer tant bien que mal, dans les profondeurs de la forêt, enjambant quelques branches rebelles indisciplinées par le temps. Ma chemise s’accrocha à l’une d’elles, ce qui éveilla un court instant ma conscience. Était-ce bien prudent de m’aventurer seul, aussi loin dans la forêt ? Mais au même moment une petite abeille se mit à virevolter devant mon regard interrogatif, comme pour me rassurer m’invitant à la suivre. Ne pouvant la quitter des yeux, j’avançais comme hypnotisé. Elle était si jolie. Son tronc brun recouvert de poils était très allongé et son abdomen bien plus pointu que celui d’une abeille ouvrière. Seule une reine, unique femelle fertile et féconde, était capable comme une mère de faire vivre toute une colonie. J’avais adoré les étudier en classe avec madame Ivanovitch. Ces petits insectes butineurs qui volaient de fleurs en fleurs pour produire du miel me fascinaient. Cette communauté si bien organisée qui reliait la terre au ciel était tout simplement divine.


A ce propos, un très bon ami de mon grand-père, le grand scientifique Albert Einstein lui avait fait un jour, une terrible confidence ! Mais au fait, jeunes gens, savez-vous qui est Albert Einstein ? Sa photo est partout, vous l’avez sûrement déjà vu. C’est ce savant fou qui tire la langue. Bon, plus sérieusement, Albert Einstein est né le 14 mars 1879. Grand physicien théoricien, prix Nobel de physique en 1921, il est reconnu pour ses nombreuses théories sur la relativité et la gravitation. Hop, hop, hop, désolé promis je m’arrête là, ne vous inquiétez pas ! Revenons vite à ce qui nous intéresse : la confidence ! Le Professeur Einstein dit ceci à mon grand-père : « Ma théorie est la suivante cher ami. Si les abeilles venaient à disparaître un jour sachez que l’humanité n’aurait plus que quatre années devant elle, je suis formel ! » J’étais terrifié rien qu’à l’idée d’imaginer notre espèce en péril.


Je comprenais maintenant pourquoi mon grand-père ne cessait de me répéter ceci : « Promet moi Victor de tout faire pour protéger les abeilles. Générations après générations nous allons devoir être solidaires et vigilants mais surtout respectueux de la nature, tu comprends ? Je compte sur toi mon garçon. » Grand-père Igor savait qu’il pouvait me faire confiance. Oh que oui je comprenais, à présent je me sentais investi d’une mission, et qu’elle mission ! La même que la vôtre aujourd’hui jeunes gens : Sauver, coûte que coûte, la nature et ces petits êtres volants jaunes et noirs nés il y a plus de 65 millions d’années... Revenons maintenant à notre histoire. Après une longue marche à travers les ronces, quelle fut ma surprise et mon émerveillement de découvrir comme par miracle un petit sous-bois au décorum magique, ressemblant étrangement à celui de mon rêve. 7 magnifiques cèdres centenaires enracinés majestueusement, ornaient avec grandeur et élégance ce merveilleux petit paradis trouvé. La nature m’offrait pour mon anniversaire, ce que j’avais toujours espéré trouver : un endroit magique et secret comme dans mes livres... Quel cadeau incroyable !


Mon cœur battait si fort, j’éprouvais alors tant de reconnaissance envers elle ... Étonnamment, l’implantation au sol de ces magnifiques cèdres formait un cœur, illuminé par les rayons du soleil qui passaient à travers leurs feuillages. Ils avaient l’air si vivant ! Allaient-ils me parler comme dans mon rêve ??? J’étais très intrigué par cette dernière découverte ! Debout au milieu de ce cercle de conifères, je ressentais leurs énergies particulièrement positives et régénérantes. J’observais chaque détail de ce lieu magique, comme suspendu dans le temps, basculant presque dans une autre dimension. Cette ressemblance inexplicable avec mon rêve me laissait sans voix ... Tout me semblait à la fois réel et irréel, l’intensité des couleurs hallucinantes, les senteurs de musc et de cèdre tellement enivrantes et la température si agréable. J’étais vraiment gâté... Tout à coup, mon Dieu ! J’avais complètement oublié mon anniversaire. Je n’avais pas vu le temps passer, je devais pourtant quitter, non sans peine, cet endroit fantastique. Mes grands-parents m’avaient organisé une petite fête pour l’occasion et j’étais déjà très en retard.


De toute évidence, j’allais me faire gronder par ma grandmère Anna. Mais aucune importance à présent, je n’avais plus qu’une seule chose en tête : rejoindre au plus vite, mon secret des collines, très impatient de savoir si ces arbres allaient comme dans mon rêve, me raconter de merveilleuses histoires ... Je décidais alors, de n’en parler à personne et de faire comme si de rien n’était... Chaque après-midi, je prétextais rejoindre un camarade pour aller jouer ou faire du vélo. Mais en vérité, je retrouvais avec émerveillement mes sept colosses vertigineux et protecteurs dans mon petit sous-bois magique si bien caché. Ce que j’aimais par-dessus tout, était de les enlacer les uns après les autres. Ils m’insufflaient chacun des énergies extrêmement fortes, me donnant l’impression d’être ressourcé instantanément. Avec bienveillance, les yeux fermés, je posais ma joue sur leurs écorces, encore chaudes, aux mille senteurs boisées, en espérant toujours qu’ils m’envoient des messages ou mieux encore, qu’ils me parlent. Pour m’amuser, je m’imaginais être transpercé par leurs fluides et leurs pouvoirs magiques, me donnant ainsi l’illusion d’être un super héros fort et courageux ...


Toutes ces nouvelles sensations me remplissaient de bonheur et de joie. J’adorais aussi me poser, au beau milieu de cet écrin verdoyant de beauté, où je sentais mon cœur déborder d’amour pour toute cette faune et cette flore qui m’entouraient. Je pouvais passer de longues heures allongé avec béatitude sur l’herbe, brindille à la bouche, chatouillé par des escadrons de fourmis, parfois le regard orienté vers le ciel, des rêves plein la tête, ou parfois observant toutes les merveilles de la nature avec gratitude. L’envol d’un papillon multicolore, le chant mélodieux d’un oiseau ou encore l’écureuil qui s’amusait dans les arbres me fascinaient, des moments simples de grand bonheur... J’avais constaté, sur un petit rocher d’une forme très particulière, situé précisément au cœur même de cet écrin, une mystérieuse inscription, gravée dans la pierre. Trois lettres, « G.D.L » que pouvaient- elles bien signifier ? Elles étaient recouvertes d’une étrange substance organique, presque fluorescente, d’aspect visqueux, sans odeur particulière. C’était très étrange ... Au moment où je décidais d’en prélever une minuscule quantité dans une petite fiole de verre que j’avais chipé dans le laboratoire de mon grand-père, les sept arbres agitèrent leurs branches et leurs feuillages.


Puis, ils s’animèrent soudainement, comme dans mon rêve ! C’était complètement fou ! Non, je ne rêvais pas ! Ensemble, ils prirent la parole. « Bonjour Victor, nous sommes les arbres de ton rêve. En prélevant le fluide magique du rocher du secret, tu viens de faire appel à la source énergétique de la galaxie des lumières, l’une des sept sources terrestres de notre galaxie, qui influe aux humains depuis la nuit des temps les sept valeurs sacrées de notre royaume. » Celui-ci est constitué de sept planètes magiques aux couleurs de l’arc-en-ciel toutes porteuses d’énergies subtiles et de valeurs positives, appelées les lumineuses. » Toutes ces lumineuses virevoltèrent, autour de moi, comme des filaments scintillants de mille lumières, aussi spectaculaires qu’un feu d’artifices. WAAHHHOOUUUU, c’était merveilleux !!! La première lumineuse qui se présenta à moi fut, Sandoa l’énergie rouge du courage, suivie de Joya l’énergie orange de la joie, Youme l’énergie jaune doré des rêves, Eden l’énergie verte du respect, Alana l’énergie turquoise de l’harmonie, Aiko l’énergie indigo celle de l’amour et enfin Espoir l’énergie violette de l’optimisme.


Toutes ces énergies m’expliquèrent, qu’elles nous protégeaient des ondes négatives qui régnaient sur notre planète. Plus les années allaient passer, plus nous aurions besoin d’elles. L’air que nous respirions allait être de plus en plus pollué et bons nombres de nos forêts et de nos animaux seraient malheureusement en grande souffrance dans les prochaines décennies. Quant à l’espèce humaine, au fil du temps, elle se diviserait en deux groupes : les lumineux et les sombres. L’un respectueux de la nature et des sept valeurs sacrées du royaume de la paix et l’autre envoûté par les forces maléfiques de l’effroyable Zéphira ... Oh la la pas très réjouissant tout ça ! Mais qui était cette Zéphira ? Grâce à mon prélèvement improvisé je venais de déclencher le processus énergétique de protection de la galaxie des lumières mais aussi de la terre. J’étais à présent le seul humain à connaître le secret. J’avais tellement envie d’en savoir plus à leur sujet. Elles ajoutèrent : « Notre but petit terrien est d’unir à l’unisson toutes les espèces de l’univers les unes aux autres et non de les diviser. Telle est la mission de notre royaume »


Avant de disparaître, ces énergies me firent leur promettre de garder le secret. Elles m’assurèrent que nous allions nous revoir et que d’autres surprises encore plus extraordinaires m’attendaient. Il me suffisait dorénavant de garder ma petite fiole avec moi pour rester connecté à elles. Pour ne pas la casser, je l’avais glissée dans mon sac aux trésors : petit sac à dos que mon grand-père Igor m’avait donné et qui me suivait partout. Par sécurité je l’avais enroulée méticuleusement dans un petit mouchoir de coton blanc, brodé de mes initiales par ma grand-mère Anna. Sur le chemin du retour, comme à mon habitude j’escaladais et dévalais, à mille à l’heure, les collines, empruntant de petits passages sinueux, m’empressant de rejoindre la maison, me réjouissant à l’avance de pouvoir analyser dans ma chambre, le fluide magique de cette mystérieuse galaxie, à l’aide d’un vieux microscope que mon grand-père m’avait donné... Surpris par le temps, je venais de me rendre compte que j’avais dépassé l’heure autorisée de beaucoup, la nuit commençait même à tomber. J’aperçu ma grand-mère affolée et furieuse sur le perron en bois de notre demeure, me faisant de grands signes de


mécontentement avec son petit mouchoir blanc qu’elle agitait dans tous les sens. Cette fois j’avais vraiment dépassé les limites. Peu fier, en sueur, recouvert de boue, la chemise arrachée par les ronces, j’étais désolé et surtout certain d’être encore puni ... Mes grands-parents, toujours inquiets, n’en pouvaient plus de mes escapades quotidiennes. Ils étaient responsables de moi lorsque j’étais en vacances chez eux et craignaient toujours qu’il m’arrive quelque chose. Je sentais bien, cette fois, que ma grand-mère était manifestement très en colère après moi. La répétition de mes retards obligea cette mamie, pourtant aimante, à m’infliger ce jour-là, une sanction beaucoup plus radicale que les précédentes :


« Victor, quand cesseras-tu de me rendre folle ?!    Cette fois c’est terminé, plus de mensonges et plus de collines, tu entends ?! » Mais non ! Pas les collines Mamina ! Je t’en supplie !!! Juste au moment où mes aventures dans le petit sous-bois magique devenaient de plus en plus palpitantes, j’étais vraiment triste. C’était juste impossible d’imaginer ne plus les revoir, j’avais tant besoin de ces longs moments récréatifs dans cette éblouissante nature toujours pleine de surprises pour m’évader !!! Malgré mes supplications et mon insistance pour lever cette punition que je trouvais vraiment trop sévère, le petit garçon que j’étais, allait devoir pourtant se résigner à l’ultime décision de sa Mamina ... Prisonnier dans cette forteresse en bois avec un périmètre extérieur à ne pas dépasser telle était ma punition. J’étais dépité ! Il fallait que j’arrive à occuper mes journées en trouvant d’autres centres d’intérêts mais surtout, réussir à m’inventer au plus vite un nouvel endroit pour rêver ...


Il me restait encore trois semaines de vacances. Bien sûr j’avais toujours la lecture, mais en réfléchissant, tout compte fait, ce confinement allait peut-être me donner l’occasion de m’intéresser à de nouvelles choses : donner à manger aux poules et aux lapins, traire la petite chèvre Kalinka, ramasser les légumes du potager, faire de bons gâteaux avec grand-mère Anna, passer le jet d’eau sur la voiture de mon grand-père, chahuter avec Paname le petit chat roux et blanc ... Effectivement cela m’avait donné l’occasion de partager davantage avec mes grands-parents. Finalement cette punition n’avait pas eu que des mauvais côtés. Avec la complicité de mon grand-père, je m’étais mis en tête, d’aménager dans un coin du grenier un nouveau lieu d’exploration tout à fait original.


Juste au-dessous d’une petite lucarne ébréchée par le temps, perché sur une estrade de bois rongée par les termites, j’installais, tel un équilibriste, mon nouveau trésor : un magnifique télescope flambant neuf, que je venais de recevoir pour mon anniversaire. Savez-vous, jeunes gens, à quoi sert un télescope ? Tout d’abord parlons de l’étymologie du mot. Télescope est un nom formé à partir de 2 racines grecs, télé qui signifie loin et Scopein qui signifie observer. Instrument d’optique, le télescope permet de visionner des objets plus ou moins lointains, difficilement perceptibles ou invisibles à l’œil nu. Il permet notamment d’observer la profondeur du ciel et de contempler les différents astres, planètes, comètes ou encore nébuleuses. Équipé d’un objectif sous forme de miroir, il collecte la lumière pour renvoyer l’image réelle d’un objet localisé dans l’univers. Principalement utilisé en astronomie, le télescope permet d’apercevoir des objets célestes grâce à son grossissement optique et à son amplificateur de lumière. En effet, il augmente la taille apparente des objets ainsi que leur luminosité.


Oh la la je m’emballe !! Désolé poursuivons ... Je disais donc, à l’instant même où mon œil brillant et curieux se posa sur le porte oculaire de ce merveilleux présent, je réalisais instantanément que je venais de trouver un fabuleux moyen qui me permettrait non seulement de rêver, mais aussi sans aucun doute, de me rapprocher de cette mystérieuse galaxie et de toutes ses merveilleuses planètes qu’elle abritait ... C’est aussi à ce moment précis jeunes gens, que ma passion pour les astres et la physique se révéla ... Durant la fin de l’été, je réussis à passer toutes mes soirées en équilibre devant mon télescope, avec une seule obsession : trouver la galaxie des lumières dans l’univers... Pour rester connecté aux lumineuses, chaque soir, après que ma grand-mère m’eut déposé avec tendresse un dernier baiser avant d’éteindre la lumière, je sortais ma petite fiole de sa cachette : une petite boîte en métal, que


je dissimulais à la tête de mon lit, entre le matelas et le sommier pour être certain que personne ne la trouve. Sur la pointe des pieds, m’efforçant de ne pas faire grincer le plancher, j’allais m’installer au-dessus de mon microscope pour analyser cette substance si mystérieuse. Après l’avoir glissée entre deux petites plaques de verre, la posant délicatement sous les deux pinces valets de celuici, j’assistais alors chaque soir à un véritable spectacle microscopique où des milliers de cellules lumineuses multicolores toutes plus éblouissantes les unes que les autres s’exécutaient dans une chorégraphie époustouflante. Une fois de retour dans mon lit, je serais avec précaution mon trésor tout contre moi pour garder la connexion, ressentant au plus profond de mon cœur et de mon âme toutes ces magnifiques énergies positives, loin de me douter à cette époque, qu’elles me transporteraient, bien plus tard, à l’aube du 3ème acte de ma vie, dans la plus belle et la plus extraordinaire aventure humaine et extraterrestre de tous les temps ... À présent, jeunes gens, une petite pause pour moi s’impose vu mon grand âge. Pour vous faire patienter, voici un « Happy-Quizz » auquel il vous faudra répondre si vous voulez la suite de mon histoire. Je compte sur


vous, à tout à l’heure. Je vous laisse avec Nola la cybervoix de la galaxie de lumières. (Grâce à un code barre se trouvant à la fin de chaque chapitre, les enfants auront la possibilité de retrouver Nola la cyber voix dans la galaxie des lumières.)


Mission Happy Quizz


As-tu une mémoire d’éléphant ou de poisson rouge ? Pour le vérifier réponds aux 7 questions de ce test mémoire. 1/ Quelle est la dernière invention du professeur Mathéous ? 2/ Qu’il y a-t-il de merveilleux dans la serre magique ? 3/ Quand Victor découvre-t-il pour la première fois la source de la galaxie des lumières ? 4/ Te souviens-tu du rêve de Victor et par qui est-il escorté ? 5/ Combien y a-t-il de lumineuses et quelles sont leurs valeurs ? 6/ Comment s’appellent t’elles ? 7/ Que doit promettre Victor à son grand-père ?


Bravo, maintenant réponds au questionnaire de l’apprenti savant si tu veux accéder au prochain chapitre Bonne chance ! 1/ Quelle est le carburant qu’utilise le professeur Mathéous pour ses véhicules écologiques ? 2/ Que sont les conifères ? 3/ Site moi au moins deux livres de Jules Verne. 4/ Depuis combien d’années les abeilles existent-elles ? 5/ Qui est Albert Einstein ? 6/ Quand utilise-t-on un microscope ?


7/ À quoi sert un télescope ? Bravo, à présent Victor t’attend pour te raconter la suite de son aventure : Le voyage inattendu. 5… 4... 3… 2… 1 c’est partiiiiiis Chapitre 2 Le voyage inattendu


Très heureux de vous retrouver jeunes gens. A présent laissez-moi vous raconter encore un chapitre inoubliable qui marqua ma vie à jamais ... Incontestablement, comme vous avez pu le constater, je venais de passer l’été le plus époustouflant de toute mon existence !!! Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, je n’étais pas au bout de mes surprises. Mes parents et moi habitions Kiev dans la capitale de l’Ukraine. À peine le pied posé dans notre appartement, ils m’annoncèrent très excités la bonne nouvelle, notre départ imminent pour un voyage extraordinaire ! Un voyage ? Mais quel voyage ?


Je trouvais cette nouvelle plaisante et stimulante, impatient d’en savoir plus. Je les revois tous deux, des paillettes plein les yeux, trinquant une coupe de champagne à la main pour fêter l’événement, ils étaient si heureux ... Cela faisait des semaines qu’ils attendaient la validation de nos papiers pour me l’annoncer. Sortir de notre pays à cette époque n’était pas chose simple. Cette fois, aucun doute, mon père me confirma bien avec un magnifique sourire et toujours sa coupe de champagne à la main, que nous partions tous les trois pour une expédition exceptionnelle d’un an autour du monde. Je n’en revenais pas. Vous imaginez jeunes gens, vivre une expérience comme celle-ci était inespérée pour un jeune garçon de mon âge, surtout à cette époque, j’étais vraiment chanceux. A nous, l’Amérique, la France et bien d’autres destinations encore, que nous allions pouvoir partager et découvrir en famille.


Moi, Victor Mathéous du haut de mes dix ans, j’allais traverser les océans et les continents comme dans les livres de mon écrivain préféré monsieur Jules Vernes. Je me sentais tellement privilégié... Mon père passionné par les échecs depuis sa plus tendre enfance, avait été remarqué et sollicité par la FIDE « fédération internationale des échecs » pour participer à la plus grande compétition mondiale jamais organisée jusqu’alors. Cette olympiade était prévue du 30 septembre au 23 octobre 1958 à Munich. « Capitale de la Bavière en Allemagne. » J’étais tellement fier de mon papa, il allait représenter notre pays, quel honneur ! Pour se préparer à cet événement, la fédération lui avait offert ce voyage tout à fait exceptionnel, afin qu’il puisse se mesurer aux plus grands joueurs de la planète avant la compétition.


Vu l’importance de celle-ci, il avait également réussi à obtenir une année sabbatique auprès de Mr Bogdanoff luimême passionné d’échecs, Directeur du grand centre de recherche scientifique où il travaillait en tant que virologue, épidémiologiste. Grand chercheur de renom, prix Nobel en infectiologie, mon père passait tout son temps à chercher des vaccins pour sauver des vies. Voilà pourquoi j’avais énormément de respect pour le grand homme qu’il était, un héros ! Même si ses passions premières restaient incontestablement les sciences et la médecine, pour rien au monde il n’aurait raté ça. Ce concours était une occasion unique, pour lui, de pouvoir voyager. L’Ukraine n’était pas encore indépendante, elle faisait partie de URSS. Savez-vous ce qu’était l’URSS ? C’était le plus vaste état du monde, situé en Asie et en Europe orientale, créé en 1922, disparu en 1991. Il était formé de 15 républiques socialistes soviétiques. Sa Superficie : 22 403 010 km2, avec 288 millions d'habitants; sa capitale : Moscou.


Stoooooop, n’ayez pas peur, je m’arrête là, poursuivons. Comme je vous le disais, nous subissions d’énormes restrictions et n’avions pas le droit de sortir du territoire sans autorisation. Un peu comme vous, jeunes gens, en période de confinement. Bref ! Mon père était du genre peu bavard, plutôt sérieux et solitaire. Tel père tel fils ! Il passait des heures et des heures, enfermé soit dans son bureau, soit dans son laboratoire. Parfois il m’autorisait à faire une partie d’échecs avec lui. Il m’impressionnait beaucoup, sa discrétion et son petit air mystérieux me faisait penser aux agents secrets dans les films d’espionnage.


Alors, de le voir aussi joyeux et détendu ce jour-là, me remplissait de bonheur et d’étonnement à la fois ... Tout en partageant pleinement ce petit moment festif avec eux, je ne pus m’empêcher d’avoir un petit pincement au cœur, en pensant à mes grands-parents et mon petit sousbois magique que j’allais laisser. C’est sûr, d’un côté, ils allaient beaucoup me manquer, mais de l’autre, la découverte de l’inconnu était si palpitante !!! Mon père enlaça ma mère tendrement, puis ils se mirent à danser sur un air de jazz qui passait à la radio, je m’empressais de monter le son, ne les quittant pas des yeux car cela m’amusait beaucoup de les voir ainsi, ils avaient l’air si amoureux. Ma mère avait tout sacrifié par amour pour mon père ... Leur histoire était folle ! Digne des plus grandes comédies romantiques de tous les temps. Ils s’étaient rencontrés à l’université d’Oxford en Angleterre. Ma mère, petite française de bonne famille, passionnée par les langues, la littérature et la philosophie avait, tout comme mon père, réussi à obtenir une bourse pour étudier et parfaire son anglais. Ils étaient extrêmement brillants chacun dans leur domaine, avec tous deux, un avenir prometteur. Le rêve de ma mère : devenir professeur de lettres et écrire des romans à succès.


Quant à mon père, il s’imaginait déjà prix Nobel, grand scientifique internationalement reconnu. A première vue, rien de commun entre ces deux-là et pourtant, voyez-vous jeunes gens, quand la magie de l’amour opère, que pouvons-nous y faire ? Rien, à par nous laisser porter ! Au premier regard, le coup de foudre ! D’une seule flèche cupidon avait touché ces deux âmes, accordant leurs battements de cœurs à l’unisson pour l’éternité. En revanche, les parents de ma mère, pas très coopératif, ne voyaient pas du tout les choses de la même manière. Ils lui avaient même carrément interdit de revoir mon père à la fin de ses études, ambitionnant pour elle un tout autre avenir. Mais voyez-vous jeunes gens, l’amour, l’amour, l’amour, ça ressemble à une chanson non ? Toujours est-il que cet amour toujours plus fort et plus fou, offrit à mon adorable maman, des ailes de courage pour s’enfuir rejoindre son prince charmant dans les blancheurs glaciales d’Ukraine. Beaucoup moins drôle, après cette évasion soudaine, ma mère fût définitivement reniée par sa famille. Par chance, elle fut aussitôt adoptée par mes grands-parents paternels, de belles personnes extrêmement chaleureuses et accueillantes. Très vite mes parents se marièrent.


« Mademoiselle Rose Dujardin voulez-vous prendre pour époux monsieur Sacha- Ivan-Alexi Mathéous ici présent? » Neuf mois plus tard, je voyais le jour à Bakota. Petit, je ne me lassais jamais d’entendre la douce voix de ma mère, me raconter cette rocambolesque histoire (c’est à dire pleine de péripéties extraordinaires). Je la revois encore, chaque fois émue aux larmes, sentant bien que sa famille et son pays lui manquaient terriblement ... Etant fils unique, j’étais considéré, par tous, comme la septième merveille du monde, le plus beau, le plus doué, mais n’allez pas croire jeunes gens que mon ego était surdimensionné, au contraire. Bien sûr, je profitais de cette attention particulièrement flatteuse et toujours agréable, mais je n’en abusais jamais et n’étais pas un enfant capricieux. Nous formions une famille unie, pleine d’amour et de bienveillance, partageant les mêmes valeurs, toujours là les uns pour les autres ... En somme, une famille idéale que beaucoup d’enfants auraient aimé avoir, éprouvant de la gratitude pour cela. Eh bien, après cette petite séquence émotion, reprenons le fil de notre histoire. Le grand jour était enfin arrivé. Bouclant les dernières valises pour notre voyage du bout du monde, mes parents


me demandèrent de choisir, un seul jouet, parmi tous les trésors de ma caverne d’Ali Baba qui me servait de chambre. Sans aucune hésitation, je choisissais d’emporter mon télescope. Hors de question de partir sans lui, c’était tout simplement vital pour moi. Je lui avais d’ailleurs donné un petit nom : Boris, le prénom d’un de mes ancêtres luimême astrophysicien. Ma mère s’exclama levant les yeux au ciel : « Victor, mon chéri, mais quelle idée ! Nous sommes beaucoup trop chargés tu as vu la taille de cet engin ?! C’est impossible » Malgré les réticences de mes parents je finis par gagner, grâce à mes mille et une promesses que je m’étais engagé à tenir : Me coucher à l’heure sans rechigner, ne pas laisser traîner mes affaires partout, me laver les dents 3 fois par jour, ne pas couper la parole aux grandes personnes, choses il est vrai, qu’ils m’arrivaient de faire assez régulièrement. Autant vous dire que la liste était longue… À leur insu, je m’étais arrangé pour glisser discrètement dans mon sac à dos, deux ou trois petits objets, en plus, auxquels je tenais tout particulièrement. Ma petite fiole magique en faisait évidemment partie, tout comme mon petit carnet bleu sur lequel j’inscrivais toutes sortes de réflexions et croquis en tout genre. Étant plutôt doué en dessin, je m’étais amusé à reproduire la carte du monde et ses cinq continents : l’Afrique, l’Amérique, l’Europe,


l’Océanie, l’Asie, m’apprêtant, très excité, à tracer d’un large trait rouge toutes les distances que nous allions parcourir en avion pendant notre périple. Dans les années 50 prendre l’avion ne ressemblait en rien à ce que nous connaissons aujourd’hui. A cette époque on prenait l’avion avec un esprit pionnier et la sensation de toucher du doigt les progrès technologiques du moment. Il fallait voir ça ! La qualité des services était exceptionnelle, rares étaient ceux qui pouvaient se le permettre car voyez-vous, les billets étaient excessivement chers. Prendre l’avion était un réel luxe. Mes parents et moi étions bien conscients de la chance que nous avions, loin d’imaginer à cette époque les conséquences écologiques, désastreuses, que cela engendrerait dans le futur. Le premier continent visité fût l’Europe : Genève, Rome, Paris, trois villes tout à fait exceptionnelles. La première possédant un lac magnifique, la seconde le Vatican et la troisième une tour époustouflante signée, Mr Gustave Eiffel Oh jeunes gens ! Paris quelle merveille ! Son Arc de triomphe, ses faubourgs, ses parcs, son Sacré Cœur, la seine et ses bateaux mouches ... Paris était aussi la capitale d’un pays que j’affectionnais tout particulièrement étant donné mes origines. Comment pouvais-je espérer meilleur guide que ma maman. Découvrir cette ville de lumières à ses côtés m’avait enchanté, tellement d’émotions partagées. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas revu son pays, elle était tellement heureuse. J’avais même essayé de la


convaincre d’aller revoir sa famille, mais après une longue hésitation, elle déclina mon offre prétextant que nous n’avions pas assez de temps pour cela. Comment ça, pas assez de temps? Moi je savais qu’elle en mourrait d’envie mais qu’elle avait trop peur d’être une fois de plus rejetée par les siens. Dommage, j’aurais bien aimé rencontrer mes cousins français et m’amuser avec eux. Après l’Europe ce fût la traversée de l’atlantique vers l’Amérique. New York, ville des plus urbaine, avec ses buildings et ses taxis jaunes, sa vie trépidante 24 heures sur 24 et Broadway qui me faisait rêver. Puis l’Afrique, aride et colorée, ses animaux sauvages, ses éléphants, ses lions, ses tigres et toute sa savane fantastique. Dans un tout autre style, l’Océanie m’avait beaucoup plu, avec ses plages paradisiaques, ses tortues géantes et ses fonds marins hallucinants peuplés d’espèces multicolores de cétacés dont j’ignorais même l’existence. Au fil de notre voyage, chacune de nos destinations était prétexte à m’inventer de nouvelles aventures plus rocambolesques les unes que les autres. J’avais vraiment l’impression, d’être tantôt un super héros, un agent secret ou encore un explorateur en mission. Le soir dans ma chambre mon imagination débordante, pouvait me transporter encore plus loin quand j’observais


les étoiles et les planètes avec Boris, cherchant désespérément la galaxie des lumières. Avant d’aller dormir, une fois mon exploration astrale terminée, j’avais un petit rituel très rigolo. Je courrais récupérer ma fiole magique sous mon matelas. Puis la tenant tout contre mon cœur, je prenais une forte respiration afin d’exécuter sur mon lit qui me servait de trampoline, sept figures acrobatiques très amusantes que j’avais inventées : le bond du courage les genoux collés sur la poitrine, celui de la joie les jambes écartées, la galipette des rêves les yeux fermés, le saut du respect droit comme un piquet, celui de l’harmonie en position yogi, le bond de l’amour le plus haut possible et enfin celui de l’optimisme, le grand final mesdames et messieurs, une double pirouette en l’air suivit du saut de l’ange qui me faisait atterrir directement les bras et les jambes écartés sur le lit. Chaque soir je retrouvais ces énergies incroyables, elles me faisaient tant de bien. Grâce à elle j’avais la sensation de rester connecté à mon petit sous-bois magique. Curieusement la température de ma petite fiole augmentait ou diminuait selon les situations. Le soir, après chacune de mes prouesses acrobatiques, elle bouillonnait. En général, ma mère apparaissait toujours à ce momentlà, afin de mettre un terme à ce chahut, s’empressant d’exécuter elle aussi, son rituel de tendresse avec moi.


Puis, comme une fée, elle disparaissait dans un claquement de lumière. Bien sûr, je m’arrangeais toujours pour que personne ne découvre mon secret. Sous mes draps, je profitais de ces derniers instants, pour admirer ces douces lumineuses aux couleurs de l’arc-en-ciel. Passant du vert au bleu, de l’orange au jaune doré ou encore du violet au rouge c’était vraiment très apaisant. Etrangement, au fil des jours, la quantité de cette substance magique avait augmenté. Toutes ces petites cellules s’étaient multipliées probablement en se régénérant entre elles, encore un mystère ! Curieusement, j’avais constaté, à plusieurs reprises, que plus je restais connecté à elles la nuit, plus j’étais en forme le matin, prêt à démarrer une journée, joyeux, de très bonne humeur avec une énergie débordante. Comme nous étions sans cesse en déplacement, ma mère me faisait la classe chaque matin, tandis que l’après-midi nous allions dans les bibliothèques ou les musés pour étudier, découvrir et contempler, de sublimes œuvres d’arts de toutes sortes. Elle m’avait donné le goût des jolies choses, la petite « French-touch », comme elle disait, elle qui aimait tant l’art la littérature et la culture ... Ils nous arrivaient souvent, de faire les derniers cours dans les jardins, les bois ou les forêts pour rester connectés à cette nature que nous aimions tant.


Après les cours, pour changer d’atmosphère, nous échangions nos rôles. Je dissertais alors passionnément, sur toutes les espèces végétales, que j’avais étudiées, debout, face à elle, faisant de grands gestes et quelques grimaces, me prenant pour un illustre professeur plein de tics, devant une salle comble, m’adressant à mes élèves imaginaires. Cela l’amusait beaucoup de me voir singer les adultes, avec une telle justesse. J’aimais tellement la divertir et l’entendre rire. Son visage s’illuminait, un vrai rayon de soleil... Le sourire aux lèvres, je sentais sur moi son regard complice, rempli de douceur et d’amour. Quel bonheur ! Le soir, quand mon père ne rentrait pas trop tard de ses tournois, j’adorais m’asseoir sur ses genoux et me blottir tout contre lui, les yeux écarquillés d’admiration l’écoutant parler. Il avait une voix chaude et grave, le genre de voix qui vous apaise instantanément et qui vous fait du bien. Dans ses bras, je ressentais la même sensation de protection que j’avais découvert dans mon petit sous-bois magique, cette impression que rien ne peut vous arriver. Il nous disait souvent, à ma mère et moi : « Mes chéris, vous êtes toute ma vie, mon équilibre, ma raison d’être. Rien ne pourra jamais nous séparer car l’amour est plus fort que tout, quoi qu’il arrive ... »


Aaah l’amour ! Il parlait peu, mais ses mots résonnaient si fort dans mon cœur... Le doux ronronnement de sa poitrine, me calmait et finissait toujours par m’endormir. Mes yeux se fermaient, tantôt à Paris, tantôt à Sydney, Bamako, New-York ou encore Toronto. J’avais tellement de chance, moi qui étais si curieux, je vivais un véritable rêve éveillé. Ma mère aussi, avait pris goût à cette vie nomade, riche en diversité, atypique à souhait. Comme une petite fille, je la revois découvrant chaque destination avec toujours ce même émerveillement dans les yeux. Et moi courant dans tous les sens dès que nous arrivions quelque part, avec toujours cette même curiosité et cette énergie débordante qui me caractérisait tant, contre balancée, par la sagesse exemplaire de mon père, cherchant par tous les moyens, à canaliser cet enthousiasme incontrôlable qui nous animait ma mère et moi. Nous étions tellement impatients de découvrir chaque fois, les différentes coutumes, cultures et façons de vivre, de ces nouvelles terres d’accueil. Pour ma part j’étais d’avantage sensible aux trésors cachés de cette nature, cette faune et cette flore si variées sur notre planète ... Notre voyage arrivait pourtant à son terme, l’année était passée si vite ! Mon père m’avait dit : « Sache mon garçon que tout a une fin ! »


Dieu merci, il nous restait encore un dernier continent à découvrir : l’Asie. Avant de regagner Munich pour sa fameuse compétition, mon père devait rencontrer un dernier adversaire Malais, extrêmement brillant à la réputation sulfureuse. Nous venions donc d’atterrir en Malaisie. Savez-vous jeunes gens que la Malaisie est au confluent de trois cultures : malaisienne, indienne et chinoise. Un voyage en Malaisie permet donc d'explorer très précisément toutes ces influences cosmopolites. Stop j’ai compris je m’arrête là ! Poursuivons, nous étions le 31 Août 1958 : jour du premier anniversaire de l’indépendance territoriale entre les Malais et les Chinois. Une chaleur étouffante et humide nous saisit, dès lors que nous eûmes posé le pied sur le tarmac de la piste d’atterrissage. Mes parents et moi arrivions du Canada, laissant derrière nous, toute la sérénité de l’immensité forestière qui caractérisait tant ce pays. Un vrai choc culturel, l’ambiance qui régnait ici était si exotique... Nous étions, il faut bien le dire, un peu déboussolés par le décalage horaire et la fatigue.


Notre taxi nous conduisit d’abord jusqu’à l’ambassade d’URSS où un guide nous attendait pour nous installer dans notre nouveau logement. Le chauffeur avait monté le son de sa radio à fond, pour suivre en direct les festivités de ce pays en liesse, traversant tel un bolide, de nombreux chemins de terre ressemblants plus à des pistes qu’à des routes. Nous, nous cramponnions un peu inquiets sans dire un mot. Je pensais alors, à ma petite fiole de verre si fragile qui, à tout moment, pouvait se briser. Paniqué, je saisis au vol, d’une main mon sac à dos, le plaquant contre moi et de l’autre, la main de ma mère que je serrais très fort. Le regard collé à la vitre, j’observais cette végétation équatoriale luxuriante d’un vert intense. Nos vitres légèrement baissées, nous donnèrent l’occasion de découvrir de nouvelles senteurs florales inconnues, qui nous firent l’espace d’un instant, oublier les turbulences que nous traversions. J’étais vraiment très surpris, par la diversité des espèces et de toutes ces couleurs époustouflantes. Avec beaucoup de difficultés, le taxi finit par s’engouffrer dans la ville. Il y avait une telle effervescence. La foule bloquait les rues. Étrangement, Nous ressentions fortement toute l’émotion qui animait ce peuple.


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