LA REVUE DU REDIF. Volumen SUMARIO. Introduction...3-6

LA REVUE DU REDIF Volumen 3 2010 ISSN : 2070-9021 SUMARIO Introduction ……………………………………………………………..…………………...…..3-6 La familia en una sociedad pluricu

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LA REVUE DU REDIF Volumen 3

2010

ISSN : 2070-9021

SUMARIO Introduction ……………………………………………………………..…………………...…..3-6 La familia en una sociedad pluricultural ………………………………………………….......7-13 Ángel Galindo García, Mª Oñez Monjas Hernández. Universidad Pontificia de Salamanca Essere o non essere (italiani)? Il ruolo dei nonni nella formazione dell’identità di adolescenti di seconda generazione ………………… …………………………..………………...............15-23 Maria Brambilla, Costanza Marzotto, Cristina Giuliani. Centro di Ateneo Studi e Ricerche sulla Famiglia, Università Cattolica di Milano. La maternidad compartida: el reparto de tareas de crianza entre madres y cuidadoras contratadas ………..………………………………………………….………………...………25-35 Ana Berástegui Pedro-Viejo, Sandra Cuadrado Nicoli. Instituto Univeristario de la Familia. Universidad Pontificia Comillas de Madrid. Violence dans le couple et migration ……..………………………………………...……...…37-43 Montse Davins Pujols, Mercè Morán, Manel Salamero Baró, Inés Aramburu Alegret, Carles Pérez Testor. Institut Universitari en Salut Mental Vidal i Barraquer. Universitat Ramon Llull, Barcelona. La famille immigree et le travailleur social: echanges en situation interculturelle…..…...45-49 Kamel Arar. Institut des sciences de la Famile, Lyon. El papel de los valores culturales en la comprensión del bienestar psicológico. Un análisis comparativo entre población mexicana y española…………………....……………….…….51-60 Ana Martínez-Pampliega, Nayeli Rivero, Ioseba Iraurgi. Centro de Estudios de la Familia. Universidad de Deusto. Bilbao. Parentalité et diversité culturelle ……………………………………....……………….…….61-67 Roskam Isabelle. Université catholique de Louvain. Louvain la Neuve.

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Introduction Le numéro 3 de notre Revue du REDIF a pour thème porteur « Familles et diversités culturelles ». Les sept Instituts de notre réseau ont abordé ce sujet, d’actualité en l’Europe, essentiellement par le biais de l’immigration et du dialogue des cultures. Salamanque décrit la société espagnole comme de plus en plus multiculturelle, voire mosaïque dans certaines de ses écoles, vouée à la négociation et au dialogue pour une compréhension mutuelle la mieux possible. Milan aborde l’immigration et les relations intergénérationnelles chez les jeunes de la 2nde génération. Madrid l’immigration et la gestion de la maternité. Barcelone l’immigration et la maltraitance des femmes. Lyon l’immigration et le travail social. Bilbao compare la culture individuelle et holiste en prenant comme exemple l’Espagne et le Mexique et Louvain la Neuve approfondit la notion de parentalité dans ses deux dimensions universelle et culturelle. Mais voyons, de façon plus détaillée, la contribution de chacun : Salamanque, après avoir survolé les notions de polygamie, de castes et de patriarcat, rappelle que la famille européenne devient sous nos yeux une famille multiculturelle, multireligieuse ou sans religion et multi linguistique. Tout cela est dû aux mouvements migratoires de grande échelle mais aussi à des changements internes comme le niveau de vie qui est en constante progression, le travail salarié féminin, la société de loisir, le culte de la jeunesse et le chômage qui pousse les jeunes à rester plus longtemps dans leur famille. Selon le dernier recensement de 2009, 12% de la population espagnole sont des étrangers et certaines classes dans certaines écoles sont constituées de plus de 20 nationalités différentes. Cela impose la culture de la négociation, de la médiation et du dialogue pour une meilleure compréhension de l’autre.

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Milan expose l’histoire de 4 adolescents de la 2nde génération et la relation à leurs grandsparents pour éclairer la complexité de la famille immigrée à trois générations. La relation au grand-père informe ici sur la construction identitaire du jeune. Quatre types d’ « histoires de vie » émergent selon que le grand-parent est présent ou absent dans la vie de son petit-enfant : présent dynamique, il traduit un sentiment d’appartenance assumée à la culture d’origine qui facilite l’acquisition de la culture du pays d’accueil et l’engagement dans des projets d’avenir; présent effacé, il fait obstacle au reniement des racines étrangères mais n’empêche pas l’enracinement dans le pays d’accueil ; idéalisé car l’histoire familiale n’étant pas assimilée, il place l’adolescent dans un conflit de loyauté vis-à-vis de ses deux cultures : celle des origines et celle du présent ; absent, il empêche le sentiment d’appartenance, aggrave celui de solitude et perturbe les projets d’avenir. Résultat, l’adolescent a besoin de sa culture d’origine pour mieux intégrer la nouvelle. Il a besoin d’en parler quitte à passer précisément par des « groupes de parole » s’il veut échapper au silence étouffant et au sentiment de culpabilité. Madrid constate que l’investissement des femmes dans la sphère publique en Espagne n’a pas été accompagné par l’investissement des hommes dans la sphère privée. Leur absence partielle de la sphère de l’intimité a été compensée, quand les moyens financiers l’autorisent, par l’embauche de femmes essentiellement en provenance de l’Amérique latine. Nous assistons alors, dans ce genre de familles, à une « maternité partagée », dans un contexte qui pourtant favorise l’idéologie de la « maternité intensive ». Les mères, vu cette idéologie et pour se légitimer, s’accrochent à une division souvent imaginaire entre maternité matérielle (habillement, nourriture, hygiène …) assurée par les femmes employées

4 (les nounous) et maternité « subliminale » (éducation, jeux, consoler quand l’enfant est malade …) assurée par elles-mêmes. Car l’observation des distributions réelles des tâches ne renvoient pas à des frontières claires entre ces deux maternités. On constate alors que le même enfant subit deux styles de soins différents. Le fait de déléguer cette maternité à une employée interroge son statut et ouvre sur une nouvelle niche écologique pour le développement de l’enfant. Barcelone traite de la prévalence de la maltraitance subie par les femmes et les enfants de condition modeste dans la population immigrée. Cette maltraitance qui peut être physique, psychologique ou sexuelle, surgit dans les deux premières années de la relation et varie dans sa durée selon le groupe ethnique. Maladie, insomnie, symptômes somatiques (dépression et anxiété) sont les signes cliniques les plus courants chez les femmes maltraitées. Ces dernières ont des stratégies cognitives bien connues : déni et minimisation du problème, déni de leur propre douleur, justification de la conduite violente et attention sélective portée aux aspects positifs du conjoint, surestimation de l’espoir de changement du conjoint, résignation, dissociation et évitement. L’étude conclut en soulignant la nécessité de rapprocher les services d’assistance des groupes minoritaires pour optimiser les stratégies de prévention et d’intervention. Lyon observe que les travailleurs sociaux sont de plus en plus confrontés à la diversité de personnes et groupes familiaux d’horizons culturels très hétérogènes ; 55% du flux migratoire provenant, en 2007 en France, de pays tiers (Afrique, Afrique du Nord, Asie …). D’où l’importance de réussir à tout prix la relation travail social/immigration en étant attentif aux quatre registres suivants : les aspects communicationnels (aussi bien verbaux qu’infra-verbaux), les rituels d’interactions (telle manière d’accueillir ou de prendre congé…), les pratiques éducatives (certains sévices corporels considérés comme un usage courant par les uns, pour assurer l’incorporation d’un système de valeur, sont

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vues comme de la maltraitance par les autres) et le statut de l’Institution et de l’autorité qu’elle représente qui risque de délégitimer, voire pathologiser l’institution familiale. Bref, pour aider ces familles immigrées à faire bien leur travail de deuil suite à la transplantation culturelle, le travailleur social est invité, incité à suspendre lui-même ce qui lui sert de références, à devenir un anthropologue de soimême, ouvrant ainsi un espace de transaction symbolique accueillant. Bilbao affirme, après avoir évoqué divers modèles culturels, que le comportement humain est informé par la culture qui est, grosso modo, ou individualiste ou holiste (collective). La première, relativement affective, vise l’autonomie de l’enfant à travers des pratiques démocratiques à long terme, la deuxième, relativement froide, vise l’interdépendance et la coopération, à travers des pratiques autoritaires à court terme. Or l’Espagne se situe plutôt dans une culture individualiste, alors que le Mexique se trouve plutôt dans une culture holiste, même si le machisme et le problème de virginité ont perdu beaucoup de leur importance dans certains milieux socioculturels. Il faut savoir que les familles ne font que transmettre les valeurs, attitudes, désirs et croyances dominants dans un contexte donné. Alors il faudrait, pour une thérapeutique efficace, les prendre bien évidemment en compte ; donc prendre aussi en compte, pour bien soigner, les valeurs des groupes minoritaires. Louvain La Neuve aborde la diversité par le concept de parentalité qui est à la fois universel et culturel. Universel car tout parent aurait pour objectifs d’assurer la santé et la survie de l’enfant, de le stimuler en vue d’assurer son développement social et cognitif et de transmettre des valeurs lui permettant de s’adapter à son groupe d’appartenance. Culturel, car la parentalité est aussi bien une « niche de développement » qu’une « ethnothéorie ». Cette niche, ce milieu familial, est caractérisée par trois composantes : l’environnement physique et social, la psychologie de ceux qui prennent soin de l’enfant et leurs pratiques éducatives. Et

5 l’«ethnothéorie» parentale correspond à des idées à propos de l’éducation et du développement de ce dernier. Les pratiques de cosleeping par exemple, quand l’enfant dort sous la protection de quelqu’un de plus âgé qui est supposé le protéger, existent chez les mères camerounaises et non chez les mères allemandes. Ces concepts de « niche de développement » et d’ « ethnothéories » aident donc à prendre distance par rapport à ses propres valeurs et de se prémunir du risque de l’ethnocentrisme. Nous venons de voir la richesse de toutes ces contributions qui n’épuisent pourtant pas le sujet. L’immigration, élément de variation évident pour expliquer la diversité familiale, peut et a déjà été traitée de manière différente par d’autres spécialistes de la famille. Il ne faut pas oublier, par exemple, que certains enfants se trouvent dans des familles immigrées en situation irrégulière, que les femmes battues dans ce type de familles hésitent à solliciter les services compétents, que les membres d’une même famille peuvent avoir des statuts différents, les uns en situation régulière mais pas les autres, qu’un enfant né au tout début ou juste avant l’émigration n’a pas le même vécu que son frère ou sœur nés quelques années après l’installation dans le pays d’accueil, que les femmes, en provenance de pays à culture patriarcale, sont parfois des émigrées « obligées » parce qu’elles doivent suivre leurs époux et que d’autres, en provenance d’autres cultures, constitueront au contraire les premières émigrées de la famille, à l’instar de certains enfants chinois « parachutés » chinois dans les écoles américaines pour faciliter ensuite l’arrivée de leurs parents. Il faut rappeler aussi que dans le contexte de globalisation actuelle et avec l’aide des nouvelles techniques de communications, beaucoup de familles deviennent transnationales et sont connectées en permanence et simultanément à plusieurs pays, voire à plusieurs continents. Nous voyons bien que l’immigration contribue largement à la diversité de nos familles européennes. Mais il serait trop simpliste de croire que toutes les différences familiales ne

proviennent que du mouvement migratoire car elles traduisent aussi et surtout les évolutions internes aux pays d’accueil. Inutile de citer ici tous les bouleversements qui ont frappé la famille depuis plus de 30 ans : séparation croissante entre famille et foyer vu l’augmentation des familles monoparentales, celle des familles transnationales et la fragilité des familles recomposées ; le « découplage continu » entre mariage et éducation des enfants, l’augmentation des naissances extraconjugales, la fin de beaucoup de cohabitations, le divorce, le remariage et la « reparentalité ». L’augmentation des personnes âgées, voire très âgées, est elle aussi un élément de variation qui renforce la diversité familiale. Le cycle familial classique, la progression linéaire de l’état du célibat vers le mariage, vers une famille avec des enfants, vers ensuite un nid vide (quand les enfants ne sont plus à la maison) comme disent les Anglo-Saxons pour enfin aboutir à la mort ou au veuvage, a vécu. Le niveau élevé d’éducation et de revenu des conjoints est, à son tour, un élément de variation puisqu’il a un effet positif sur la stabilité du couple et de la famille. Cela pousse vers un âge plus avancé du mariage ainsi que vers des études universitaires poussées et une carrière professionnelle bien établie avant la vie à deux dans les milieux aisés et cultivés. C’est pourquoi la monoparentalité concerne beaucoup plus les classes modestes, parfois moyennes, qui laissent à plus tard le mariage mais non la parenté. Il faut ajouter que certaines femmes à haut revenu optent de plus en plus volontairement pour des couples sans enfants. A l’opposé, certains couples, y compris homosexuels, cherchent à tout prix à avoir un enfant, ou par l’adoption ou par les techniques de procréation assistée et quand la loi l’autorise, couples qui étaient condamnés, faut-il le rappeler, à la stérilité jusqu’à un passé très proche. Le « multipartenariat », c’est-à-dire le fait, pour une femme ou un homme, d’avoir des enfants biologiques avec plusieurs partenaires, est aussi un élément de variation qui favorise les familles recomposées. Ce multipartenariat

6 est en augmentation puisque le fait d’avoir un enfant en dehors du mariage n’est plus stigmatisé comme avant, étant donné que ces pratiques concernent beaucoup plus les couples non mariés que mariés. Au point de ne plus pouvoir délimiter clairement les frontières d’une famille : une femme avec un partenaire qui passe 4 nuits par semaine chez elle, est-elle en cohabitation ? Elle peut le penser même si son partenaire n’est pas de son avis. Un homme qui dit avoir des relations régulières avec ses enfants qui vivent avec leur mère peut avoir des hauts et des bas avec eux, en fonction de ses moyens financiers, d’autant que le nouveau père dans un nouveau partenariat est beaucoup plus investi dans son nouveau bébé que dans son enfant biologique qui vit avec d’autres gens, dans un autre foyer. Bref, certains modèles familiaux sont fondés de moins en moins sur le certain et de plus en plus sur le probable. Les familles ne sont donc plus cantonnées au foyer. Elles sont des unités dynamiques qui peuvent inclure des membres pour un temps au bout duquel on sort du circuit familial ou pour un temps partiel comme les quasi frères et sœurs par cohabitation ou remariage. Etant donnée cette fluidité ascendante, dans une société « liquide »selon le sociologue anglais Zygmunt Bauman, elles sont appelées voire condamnées de plus en plus à une diversité impérieuse, signe d’une laïcité qui n’arrête pas de se laïciser en permanence, dans notre continent européen. C’est ce que tous les spécialistes de la famille sont en train d’observer sur le terrain, à commencer par les collègues de notre Réseau Européen des Instituts de la Famille, le REDIF. .

Georges Eid Institut des Sciences de la Famille Université Catholique de Lyon

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La familia en una sociedad pluricultural Ángel Galindo García – Mª Oñez Monjas Hernández Universidad Pontificia de Salamanca

La presencia de la familia en la sociedad civil requiere una constatación de las referencias nuevas que la sociedad ha ido tomando como núcleo de su desarrollo, los problemas nuevos que han surgido en su dinamismo histórico y la pluriformidad de familias que componen el mapa social. A LA LUZ DE UN TESTIMONIO Acabo de recibir un testimonio que procede del Senegal (6 de febrero de 2009), enviado por Carmen Echezarreta. Los hechos que se cuentan podían haber ocurrido en Madrid o en París. El resultado es el siguiente: “Estos son algunos de los testimonios que he escuchado por parte de hombres con los que me he cruzado en mi periplo africano. Como veréis, dicen mucho de esta sociedad y muestran que las relaciones familiares y de pareja, son muy diferentes a las nuestras. - "¿Quieres ser mi cuarta esposa pregunta Dun?"-. Safiatou responde, -"no gracias"-, él insiste y le comenta: -"Tengo ya tres mujeres, pero en este pueblo no tengo ninguna y un buen musulmán tiene que tener 4"-. Dun es militar y va de un destino a otro. - "Nunca tendré más de una mujer, pero me casaré en poligamia, es la única forma de controlar a tu mujer, si no, estás perdido, te manipulará como una marioneta y te explotará al máximo porque sabe que es la única. Si existe la posibilidad de una segunda o tercera, tendrá miedo y se portará bien"- me comenta Idrissa, maestro de primaria. La Revue du REDIF, 2010, Vol. 3, pp. 7-13

-"Mi mujer no sabrá nunca lo que gano, si no, ¡estoy perdido!"- exclama Mamadou. - "Salía con una chica pero cuando supe que era de una casta inferior, dejé de hacerlo, mis padres no me lo hubieran perdonado y además si nos hubiéramos casado, nuestros hijos hubieran sufrido mucho porque la sociedad hubiera dicho que son hijos de una castée, nadie los hubiera aceptado"- dice convencido Moustapha, un hombre joven y con formación universitaria. - "Mientras hay dinero, no hay problemas, el día que no lo hay, puedes despedirte de tu mujer, se buscará rápidamente otro con más recursos"-. - "Prefiero que ella no pague nada, para que no tenga poder de decisión, porque es el hombre el que toma las decisiones, esos matrimonios que imitan la forma de vivir de los blancos, aquí no funcionan"- me dice Youssoufa, cargo medio en la administración pública. Todos estos testimonios reflejan que tenemos raíces, culturas y valores diferentes, por lo tanto, la forma de relacionarnos es también muy distinta. En muchos países, incluido Senegal, la poligamia está permitida y no sólo para los musulmanes, sino también para otras creencias, por ejemplo los animistas también pueden tener más de una esposa. Casarse y tener hijos es una obligación social, tanto para hombres como para mujeres. No hacerlo, es raro y está muy mal visto. Así, llegada a una edad o a un cierto nivel

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económico, para los hombres es obligatorio casarse. Tener varias esposas supone mucho prestigio social, porque muestra el poderío económico de alguien que puede mantener a varias mujeres y sus hijos, en diferentes viviendas. Pero en otros casos, esta situación es un verdadero rompecabezas, para conciliar a varias esposas bajo un mismo techo y llegar a fin de mes. El Corán admite la poligamia pero pone una condición: se debe querer y tratar a las esposas equitativamente. El polígamo está 'obligado' a hacer lo que se llama el 'tour', es decir, pasar 2 ó 3 noches con cada una de las esposas, e ir rotando. Si lo estipulado no se cumple, los conflictos pueden ser enormes. La mayoría de los hombres con los que he conversado, alegan que casarse en poligamia y en régimen de separación de bienes es la 'única' salida en una sociedad en la que, según ellos, la mujer sólo piensa en 'explotar' al máximo a su cónyuge para su propio beneficio y el de su propia familia. Muchas mujeres, la mayoría sin estudios, ni ingresos propios, ven en el matrimonio la única salida para poder sobrevivir, por eso se ven obligadas a aceptar las condiciones impuestas por el novio. El 'amor romántico' no es imprescindible, otras cosas cuentan más: si la mujer es de 'buena' moralidad, si es de buena familia, si es de la misma etnia, y en algunas etnias, si es de la misma casta.

Un matrimonio entre personas de diferentes castas, por ejemplo de la etnia Toucouleur o Peul, no se acepta, y si los novios siguen adelante, la familia de la casta superior los rechazará y lo intentarán todo para que el matrimonio fracase. Además, será una vergüenza social, y siempre dirán de sus descendientes que tienen una madre o un padre castée".

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Las esposas, cuando llegan a la casa familiar del marido, se ven obligadas a estar bajo el mando de la madre, hermanas o incluso primas de éste. La sangre es la sangre, y son ellas, y no la esposa, las que tienen la misma sangre, y por consiguiente las que toman las decisiones. Esto hace que el ambiente en estas casas sea insufrible, con innumerables peleas por el más mínimo problema. Los maridos tienen libertad total de movimientos. Alguien me comentaba en una ocasión: - "En África, una esposa sabe cuando el hombre se va, pero nunca cuando vuelve"-. La mujer, por el contrario, tiene que pedir permiso para casi todo y obedecer al marido. Es el hombre, generalmente, el que controla el presupuesto familiar, y raramente, la mujer conoce el salario de su marido. Ellos dicen que es para que no se lo gaste todo, ellas afirman que es para que no sepan cuánto dinero da a sus otras 'amigas'. Llevo años viviendo en África y hay una cosa que me queda muy clara: ¡son los hombres los que tienen la sartén por el mango!

REFERENCIAS SOCIALES NUEVAS. En una época de entrecruce de culturas, es preciso examinar la nueva situación de la sociedad y ver el lugar que ocupa la familia dentro de ella. Podríamos señalar algunas características que pueden definir la sociedad española y europea en los próximos años con los datos sociológicos que tenemos en nuestras manos y con la ayuda de especialistas en sociología, teniendo en cuenta esta situación pluricultural: 1º.Con la entrada en la Comunidad Económica Europea, la familia española se parece cada vez más a la europea. Aunque con diferencias entre la Europa del Norte y la del Sur, sin embargo toda ella está dando pasos en la misma dirección. España tiene la ventaja de tener puntos de referencia familiaristas ya superados por otros países como Suecia y, por

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tanto, puede prever sus resultados, aunque deba enfrentarse a la presión y a la compe¬tencia de los países más fuertes. 2º. Pero la situación familiar europea tiene características nuevas. Dada la emigración y el entrecruce de sectas y religiones, nos encontramos ante una familia multicultural y multireligiosa. Con el mercado único europeo y con la nueva ley española de empresa ha aumentado la libre circulación de los trabajadores. Esta movilidad cambiará la fisonomía de la fami¬lia y la interferencia lingüística, cultural y religiosa. 3º.Hay otro modelo: la familia que nace de la emigración. Es aquella que proviene del tercer mundo y se sitúa en las bolsas de pobreza de las grandes ciudades y de los núcleos industriales y de servicios. Estos emigrantes con alta natalidad están planteando a los países europeos la necesidad de fomentar la natalidad ante el temor de la desaparición de la cultura autóctona. España se verá influenciada por la entrada de los habitantes del Magreb. Hoy viven en Europa millones de musulmanes que mantienen su propia cultura, sus tradiciones, su religión, manteniéndose en muchos casos fuera de la integración cultural. 4º. Asimismo, cada vez avanza más la proporción de los no creyentes y no practicantes. Hoy es frecuente la convivencia de personas y familias pertenecientes a religiones distintas. Si bien es verdad que la proporción entre matrimonios civiles y religiosos es distante a favor del matrimonio religioso, habría que preguntarse hasta que punto el hecho de contraer matrimonio religioso indica una actitud creyente activa u obedece a motivaciones sociológicas e incluso estéticas en comparación con la frialdad del matrimonio civil. 5º. Por otra parte, hay multitud de familias monoparentales. Este tipo ha crecido espectacularmente. El documento del parlamento europeo sobre este asunto es patente. La regulación familiarista de gran

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parte de las autonomías españolas manifiestan el interés por esta problemática: madres solteras, familiar de divorciados, madres viudas jóvenes. 6º. Además de las familias constituidas por matrimonios entre di¬vorciados con las respectivas problemáticas para los hijos con diversos apellidos, aparecen las familias de homosexuales que en algunos países están reconocidas como tales familias. Es decir, hay toda una serie de familias que plantean un auténtico desafío a la familia tradicional y a la familia cristiana que ha de vivir con los miembros de este tipo de familia. 7º. No podemos olvidar que unidos a estos tipos de familia existen factores que afectan fuertemente a la familia: la disponibilidad de los audiovisuales, los horarios de trabajo "estresantes", familias montadas sobre dos sueldos independientes, el paro juvenil que lleva a un retraso en la edad de contraer matrimonio. Las referencias sociales nuevas, los problemas nuevos y el panorama pluriforme de la familia son el contexto social en el que se originan multitud de retos que la sociedad tiene planteados para dar respuesta a las exigencias de la familia como célula pre¬sente en la misma.

PROBLEMAS NUEVOS EN LA FAMILIA Hay situaciones nuevas en nuestro entorno social que replantean muchos de los comportamientos del marco familiar actual. El cambio de la familia rural a la urbana ha hecho que desaparezca la primera y cambie la fisonomía de la segunda. Podríamos resumir estas novedades en las siguientes: 1º.Hoy, las viviendas rurales no tienen nada que envidiar a las viviendas existentes en la ciudad. Es más, las características de la vivienda rural en lo que se refiere a electrodomésticos, color de las paredes,

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adornos de las casas, etc., son especialmente urbanas, aunque las dimensio¬nes sean rurales. 2º. La prolongación de la vida ha creado el género nuevo de la tercera edad afectando directamente a la familia con sus repercusiones en la seguridad social, en la aparición de residencias mastodónticas, en el turismo de la tercera edad, con el comercio consiguiente para este grupo. 3º. Hasta hace poco nunca se había planteado el derecho a morir dignamente. Ahora se plantea no tanto la eutanasia en cualquiera de sus casos, sino la atención digna de nuestros abuelos y de las personas mayores: hospitales dignos, residencias humanas, relación intergeneracional, etc. 4º.Ha aumentado el número de minusválidos debido al aumento de accidentes y al progreso de la medicina, ya que en tiempos pasa¬dos morían antes. Hoy plantean muchas cuestiones familia¬res como su atención afectiva, su trabajo, su inserción en la sociedad, y la adaptación de los servicios comunes (rampas arquitectónicas, etc) a su situa¬ción. 5º.El dolor y la enfermedad va a continuar por mucho que la sociedad avance. Sin embargo el derecho a la salud se extiende y se generaliza. En esta generalización aparecen enfermedades como la droga, y el sida, que afectan a todas las familias sin excepción. 6º.El trabajo de la mujer ha replanteado el lugar que ocupaba el marido dentro del hogar y ha exigido de la sociedad un intercambio de tareas y roles comunes e interdependientes. 7º.La vida y el trabajo realizados fuera del hogar han convertido la residencia en punto de referencia y de refugio para defenderse de las tensiones laborales y sociales. En este sentido, va desapareciendo el concepto de residencia como lugar de permanencia a largo plazo. 8º.La sociedad ha ido absorbiendo algunos de los roles tradicional¬mente propios de la

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familia. La educación de los hijos, la promoción del ocio y la adquisición de bienes de consumo proceden cada vez más de instituciones sociales como consecuencia de la “división del trabajo”. 9º.Durante los últimos años, como consecuencia del "paro", ha crecido la la necesidad de la permanencia de los hijos en el hogar familiar hasta una edad avanzada. 10º. Como consecuencia del culto a ‘lo joven’, manifestación del nuevo culto al cuerpo, y como efecto del poco tiempo de permanencia en ‘la casa’, se observa una desatención cada vez mayor a las personas mayores respecto a las jóvenes. Es frecuente contemplar cómo en un hospital se atiende más deficientemente a una persona mayor que a un joven.

UN CASO CONCRETO: LA FAMILIA DESDE EL ÁMBITO EDUCATIVO La realidad pluricultural siempre ha sido, es y será un hecho. Nuestra sociedad está formada por un complejo entramado histórico de culturas. España es un país creado desde la mezcla, la interconexión, el intercambio, la fusión… Somos fruto de una historia plagada de riqueza cultural y llevamos en nuestras venas sangre de medio mundo… Nuestra identidad reside en la diversidad y nuestro arte es fruto de aprender de todo y de todos y recrear e ir más allá… *** Esta urdimbre tejida con el paso de los años se plasma hoy en día en una suma de muy dispares vivencias, anhelos, emociones, sentires, sueños… de multitud de personas venidas de otros lugares que desean que ésta pueda ser su propia casa, más aún, su propio hogar… La forma y el origen de su llegada nos hablan claramente de su situación, de su vida y en demasiados casos de su “deriva”... Las

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oportunidades de presentarse entre nosotros distan mucho de ser similares o parecidas. La complejidad de experiencias, de aspiraciones, de recursos o medios, de posibilidades, de frustraciones, de caminos, de horizontes son… absolutamente dispares; así como lo son, variables como el tiempo de estancia en algún lugar de nuestra geografía, la inserción laboral en medio de nuestra crisis, el aprendizaje más o menos rápido de nuestro/s idioma/s, la integración en nuestros pueblos y ciudades… Se puede decir pues, que entre la pluralidad foránea y la pluralidad de origen, la diversidad nos define. Este mosaico apasionante es el que vivimos cada día en nuestras aulas. La convivencia es absolutamente el acontecer más hermoso que brota en cada instante no sin estar salpicado de conflictos, problemas, malentendidos… Es el transcurrir del acontecer diario, las luces y las sombras que conforman el pasado, el presente y el futuro… El educar en valores, en el respeto mutuo, en la solidaridad, en el compartir, en la justicia, en el diálogo, en el perdón… forma parte de jornadas cargadas de esperanza… Todo supone trabajo, esfuerzo, dedicación, entrega, amor… Nuestros alumnos y alumnas crecen siendo iguales y diferentes a la vez, aprenden a que todo el mundo tiene voz, tiene voto, tiene ideas, tiene razón o no la tiene, tiene cabida, es escuchado, cuenta, es uno más, es mi compañero o compañera y si no es ya, mi amigo o mi amiga, tal vez algún día pueda serlo… o tal vez no… pero no pasa nada… *** El arco iris educativo esta repleto de familias de muy distintas procedencias. Hoy en día es muy posible tener alumnado de 16 países, 20 países o más… Es apasionante y a la vez un reto sublime… Cada familia trae su propia vida, su propia historia “… los seres humanos no son apenas ellos propios; son también el medio ambiente

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en el que han nacido, el lar del campo o de la ciudad donde han aprendido los primeros pasos, los juegos que animaran a su infancia, los cuentos que han escuchado de la abuela, la comida que han comido, las escuelas que han frecuentado, los deportes que han practicado, los poetas que han leído, el Dios que han adorado…” Nuestra cotidianidad está llena de cambios y de ritmos distintos que van marcando los distintos rumbos personales y familiares. La situación económica, los condicionamientos laborales…, vertebran las opciones de vida, los traslados, las migraciones… Siempre se trata de mejorar, de buscar lo mejor para… Historias múltiples, complejas, poliédricas, que se suceden y se suceden. Historias de amor, de vida, de muerte, de olvido, de guerras, de injusticias, de hambre, de miseria… También las hay de bonanza, de trabajo estable o bastante estable, de lazos familiares, de interés cultural y querencia a esta tierra, de un turismo que decidió ser permanente, de un mundo peregrino que decidió quedarse… La casuística es inmensa… Y se unen los que están de paso, los que tienen estancias más o menos prolongadas, los que no saben ni cuánto tiempo se quedarán… Niños/as que llegan habiendo estado escolarizados, poco escolarizados o sin haber pisado una escuela… *** Las realidades familiares se han visto transformadas por la realidad multicultural, pero también por la situación intrínseca de cada familia, por la sociedad que se transforma, por los pasos que se han ido dando en el caminar histórico, por la evolución y los cambios en todos los órdenes y en todas las esferas. La vida actual conlleva una serie de connotaciones que distan mucho de ser las circunstancias en las que vivieron nuestros abuelos o nuestros padres.

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Existen familias interculturales en sí formadas por la unión de dos personas de diferentes culturas cuyos/as hijos/as han nacido en alguno de sus países o bien ya han nacido o nacen aquí, pero también se puede hablar de la interculturalidad de familias de otras culturas que provienen de un determinado país y vienen aquí con o sin hijos/as y van naciendo sus hijos/as aquí, familias formadas por la unión de personas, una de otro país y la otra del nuestro y nacen sus hijos allí o aquí pero están ahora o desde siempre aquí… Podemos analizar multiplicidad de casuísticas… y todas están presentes en las aulas… Debemos cuestionarnos nuestro propio etnocentrismo, asumir un proceso de descentralización que nos haga abrirnos al conocimiento ajeno, al de otras realidades culturales. *** Según el censo INE 2009, el 12% del total de los residentes en España, 5.598.691, era de nacionalidad extranjera. Con los tiempos que corren, y este fenómeno emergente e imparable, es necesaria la apertura y penetración en el sistema del otro. ¿Cómo se vive este proceso en el ámbito educativo?. Es una labor diaria, como ya he mencionado, una labor del día a día, casi de cada segundo… en el que se trabaja incesantemente en una educación que favorezca el conocimiento cultural, la aproximación al/a la otro/a… Las familias, que son los pilares educativos por antonomasia, sufren a menudo reveses, desavenencias, crisis, desestructuraciones, problemas de diversas índoles, a veces sumamente graves… y los/as alumnos/as las viven, las sufren, las soportan, las padecen, las sobrellevan, las toleran, las acusan, las callan, las cuentan… En definitiva, son un reflejo de lo que acontece en su entorno personal, un entorno en el que existe mucha soledad, mucho no ocuparse de ellos/as, mucha falta de cariño, de diálogo, de calor

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humano… del significado literal de todo el amplio término de la palabra familia. Se dan numerosos casos de familias inmigrantes que cambian con frecuencia de lugar de residencia por lo que los/as niños/as se ven obligados a asistir a distintos centros educativos (amén del tiempo en que “están vagando” hasta el siguiente centro, y del perfil de absentismo que muchos presentan)… y se pierde el ritmo y las pequeñas raíces… y vuelta a empezar… a conocer a nuevos/as profesores/as, amigos/as, libros, métodos… a menudo el desarraigo… Muchos/as menores no conocen horarios, hábitos, ocupaciones… y tienen que ser mayores desde niños/as… y llevar la llave de su casa al cuello…

La cercanía y colaboración de las familias con los centros educativos, asistiendo a las distintas reuniones y actividades, y sobretodo estando abiertos al diálogo y al contacto con los/as tutores/as fundamentalmente, es un factor clave y primordial para el seguimiento y la educación integral de los/as alumnos/as. Su implicación, su apoyo, su cooperación, independientemente del factor cultural, suponen la esencia del caminar educativo. *** Resumiendo, podemos decir que en este mundo que vivimos, no estamos ajenos a lo difícil que resulta a veces, aceptar al/a la otro/a… Por cualquier motivo puede surgir el desencuentro, el choque, el conflicto… Las causas pueden también ser múltiples y no sólo por motivos de la diversidad cultural. Se impone una cultura de la negociación, de la mediación, de la interlocución, de la traducción… en pos de un mayor entendimiento, de la comprensión profunda de las fuentes de las problemáticas, de los malentendidos, de los desacuerdos… Existen otros obstáculos que dificultan la labor pedagógica como el desinterés por la cultura,

LA FAMILIA EN UNA SOCIEDAD PLURICULTURAL

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por la adquisición de material didáctico o por la vida escolar, en general, del/de la menor… Hay permanentemente que buscar la aproximación, la superación de las dificultades.

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ISSN: 2070-9021

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Essere o non essere (italiani)? Il ruolo dei nonni nella formazione dell’identità di adolescenti di seconda generazione Maria Brambilla, Costanza Marzotto, Cristina Giuliani Centro di Ateneo Studi e Ricerche sulla Famiglia, Università Cattolica di Milano.

Abstract. Attraverso le storie rappresentative di quattro adolescenti di seconda generazione che vivono nel Nord Italia, esponiamo la possibile influenza dei nonni sul senso di appartenenza a due culture dei nipoti. La peculiarità della famiglia immigrata, che può presentare le diverse generazioni familiari divise tra più paesi, e il diverso tipo di relazione con i nonni che ne può derivare, è da tenere presente anche quando si ha a che fare con famiglie di seconda generazione.

“Mia nonna è morta venerdì. Non puoi assistere al funerale e non hai con chi piangere perché tutti piangono là e tu qui non sai con chi condividere questo momento. Se vuoi puoi anche fare finta che non sia successo niente [...] E non puoi nemmeno chiudere la serranda della baracca per lutto perché i funerali non ci sono … Ma se il ‘grande capo’ non c’e più, anche se è lontano e non lo vedi quasi mai, una parte della tua storia si spezza.” Una ragazza di seconda generazione *

Le prime ricerche condotte in Italia sugli adolescenti di seconda generazione hanno evidenziato alcuni nodi problematici, legati soprattutto al fatto di sentirsi ‘diversi’ a scuola (Valtolina & Marazzi, 2006) e alla difficoltà, da parte della popolazione di maggioranza, a

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riconoscere diritto di cittadinanza alle seconde generazioni. Ad esempio, la maggior parte della popolazione trova difficile immaginare un italiano nero (Alba, 2005), dal momento che essere nero (o latino, o asiatico, ecc.) ed essere italiano sono ancora spesso considerate due categorie mutualmente escludentesi. Come psicologi sociali, sappiamo che i pregiudizi e l’ostilità dell’ambiente possono essere un fattore di rischio per l’identità, il benessere e l’autostima degli adolescenti di origine straniera (v. per es. le ricerche di Arnett & Brody, 2008, e di Verkuyten, 2009). Il compito della formazione dell’identità (Erikson, 1968), per gli adolescenti nati in Italia da genitori stranieri, è quindi particolarmente delicato, dal momento in cui la persona si trova a fare i conti con l’appartenenza potenziale a due culture diverse, quella della famiglia di origine e quella del paese in cui vive. Non tutte le persone che vivono la compresenza di due patrimoni culturali nella propria vita vanno incontro alla stessa esperienza: quando i due orizzonti culturali convivono armoniosamente, questa situazione è percepita come una ricchezza, mentre in altri casi può nascere una situazione di conflitto o comunque problematica (Benet-Martinez & Haritatos, 2005). Il rischio può essere quello di adattarsi all’ambiente dimenticando le proprie origini (per esempio, scegliendo di condividere gli stili di consumo del gruppo dei pari in

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modo da uniformarsi il più possibile, senza però elaborazione o reale scelta, v. Laffi 2005), oppure quello di restare ancorati solo al passato (di fronte alla difficoltà di inserirsi nel contesto, si preferisce “ripiegare” sulle “radici” e sulle tradizioni, v. Scabini e Cigoli, 2007), o infine il rischio di non sentirsi appartenenti a nessun luogo, di stare in Italia senza farne “il proprio posto” (Bosisio, Colombo, Leonini, Rebughini, 2005). Un contributo fondamentale al senso di appartenenza o meno a una cultura può derivare dall’influenza della famiglia: da ciò che la famiglia trasmette ai propri figli riguardo alla cultura di origine, dal permesso che concede alle nuove generazioni di conoscere altre culture, e così via. Alcuni studi sulle famiglie immigrate di prima generazione hanno evidenziato, infatti, come la capacità di sostenere i figli nel percorso di costruzione della propria identità passi attraverso la possibilità di garantire ai figli sia l’accesso al sistema culturale dei genitori (per es., rendere il progetto migratorio accessibile al figlio, mantenere vivo il colloquio con la famiglia di origine, trasmettere la conoscenza della lingua madre e della cultura dei genitori), sia la possibilità di esplorare il mondo in cui vive e di conoscere una cultura diversa da quella dei genitori (Gozzoli & Regalia, 2005). Le sfide che la famiglia è chiamata ad affrontare nei contesti di migrazione, dunque, non si limitano alla prima generazione, a chi compie il viaggio, ma si estendono anche alle generazioni successive, sia dal punto di vista relazionale, per cui per occorrerà trovare le strategie adatte a coltivare le relazioni tra chi è nato nel nuovo paese e chi è rimasto nella patria di origine, sia dal punto di vista simbolico, cioè del tessuto di significati e valori a cui è collegato il patrimonio narrativo della famiglia che si trasmette via via alle generazioni successive (Scabini & Cigoli, 2000). Date queste premesse, appare l’importanza di considerare la

evidente famiglia

immigrata nella sua complessità, comprendendo almeno tre generazioni: quella dei figli nati qui, quella dei genitori che hanno compiuto la migrazione e quella dei nonni che possono essere rimasti al paese di origine oppure essersi ricongiunti con i figli e i nipoti nel nuovo paese.

LA NOSTRA RICERCA All’interno del Centro di Ateneo Studi e Ricerche sulla Famiglia dell’Università Cattolica di Milano, abbiamo progettato una ricerca che andasse ad esplorare l’aspetto multigenerazionale delle relazioni familiari nelle famiglie con figli adolescenti di seconda generazione (v. Brambilla, Manzi, Regalia, submitted). Abbiamo intervistato 24 adolescenti di seconda generazione residenti nel Nord Italia (adottando la definizione di seconde generazioni per scolarizzazione (Thomson & Crul, 2007), cioè ragazzi e ragazze che sono arrivati in Italia prima della scuola dell’obbligo). Attraverso un’intervista semistrutturata, abbiamo raccolto i racconti delle loro esperienze di vita e relazioni familiari (Atkinson, 1998). In questa sede ci focalizziamo in particolare sulla relazione con i nonni e le sue possibili ripercussioni sulla costruzione dell’identità biculturale e sul benessere dei nipoti. Ci poniamo tre domande: (1) che rapporto hanno gli adolescenti di seconda generazione con i propri nonni? Li conoscono, li frequentano, sono vicini o lontani? (2) se ci sono diversi tipi di rapporto coi nonni, quali influenze hanno tali rapporti sul sentimento di appartenenza a due culture dei nipoti? (3) il rapporto coi nonni e l’appartenenza culturale influiscono sul benessere degli adolescenti di seconda generazione? Dall’analisi qualitativa delle interviste raccolte (v. Brambilla, Manzi, Regalia, submitted) sono emerse quattro tipologie di “storie di vita”, caratterizzata ognuna da un diverso tipo di

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presenza, nelle relazioni familiari, della generazione dei nonni. Per esempio, per alcuni adolescenti i nonni sono “nonni presenti” e influenti nella sua vita, c’è un rapporto affettivo, la “gerarchia” tra generazioni si sviluppa in modo ordinato e sono presenti nella storia della famiglia sia la generazione dei genitori sia quella dei nonni. Per altre persone, i nonni sono “presenti ma muti”, cioè si sa della loro esistenza ma non c’è uno scambio vero e proprio, i nonni vengono nominati ma non sembrano giocare un ruolo di rilievo nella storia del nipote; la generazione dei nonni è semplicemente uno dei poli relazionali dello spazio di vita del ragazzo, ma non ricopre un ruolo di guida o in qualche modo significativo. Una terza tipologia è quella dei nonni “idealizzati”, figure magari ‘mitiche’, ma con cui non avviene un vero e proprio dialogo: in questi casi la generazione di mezzo (quella dei genitori) sembra quasi schiacciata da quella precedente e incapace di “fare da tramite” in modo adeguato. In alcuni racconti, infine, i nonni appaiono “assenti”, cioè sono completamente sconosciuti ai nipoti oppure sono stati incontrati solo sporadicamente e si parla di loro come di persone sconosciute, per cui non si prova alcun tipo di affetto, per questi ragazzi il polo della relazione coi nonni è proprio assente, c’è un “gap” nel susseguirsi delle generazioni familiari. Ad ogni diversa modalità di relazione con la generazione dei nonni, si accompagna, nelle interviste da noi raccolte, una diversa modalità di percepire l’appartenenza culturale da parte del figlio adolescente e un diverso rapporto con il contesto italiano. Presenteremo ora queste diversità attraverso le storie rappresentative di quattro partecipanti alla ricerca, di cui riportiamo alcuni stralci tratti dalle interviste (i nomi sono stati modificati per ragioni di riservatezza).

1. Nonni presenti: la storia di Nabila

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Le storie che possono rientrare in questa prima tipologia sono contraddistinte dalla presenza dei nonni, che, pur abitando a volte lontano, sono presenti nella mente dei nipoti, con i loro racconti, le loro case, la lingua di origine in cui avvengono le comunicazioni coi familiari rimasti all’estero. Questi ragazzi conoscono bene la storia della migrazione dei loro genitori, e i loro paesi di provenienza, spesso i genitori hanno trasmesso anche la propria fede religiosa. Si legge nei racconti un senso di appartenenza a due culture, quella italiana e quella del paese di origine dei genitori. Questi ragazzi mostrano una buona capacità di progettazione consapevole del proprio futuro, unita alla soddisfazione per la vita in generale. Nabila ha 17 anni, è nata in Italia, dove ha frequentato le scuole italiane e anche la scuola araba. I suoi genitori sono egiziani, la madre ha raggiunto il padre in Italia al momento del matrimonio. Ora Nabila abita con i genitori, una sorella e due fratelli. Quando le chiediamo dei suoi nonni, rievoca ricordi piacevoli e ricchi di particolari: “mia nonna c’è ancora, mio nonno è morto tre anni fa …. Mi ricordo quando andavo in Egitto in vacanza, mi faceva fare sempre passeggiate con lui. Poi mi ricordo una volta che stavamo facendo una passeggiata davanti a casa dei miei nonni, c’erano dei bambini che continuavano a prendermi in giro e prendevano in giro anche mio nonno visto che era un po’anziano, allora lui gli ha detto di lasciarmi stare […]. Mio nonno mi raccontava dei racconti che un po’ mi hanno condizionato e secondo me ho preso da lui la mia gentilezza che ho adesso….” più avanti, quando le chiediamo di descrivere un luogo dove si sente “a casa”, risponde così: “a me piace tanto stare a casa di mia nonna, quando sono là in vacanza passo l’intera nottata fino al mattino sveglia… mi piace sempre prendere la sedia e stare sul balcone a

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ammirare il paesaggio… È a Luxor, ci vado in vacanza tutti gli anni ” Durante tutta l’intervista emerge la percezione di Nabila di appartenere completamente a due culture: “i miei genitori diciamo che li ringrazio prima di tutto perché mi hanno insegnato molte cose e mi hanno fatto amare il mio paese anche se vivo qua penso sia importante e mi hanno insegnato ad amare entrambi ad amare tutte le persone è una cosa importante perché può anche fare effetto sulla mia vita futura[…] Vorrei tanto prima di tutto finire la scuola poi spero di diventare un imprenditore, avere lavori sia in Egitto che qua e spero tanto di aiutare persone bisognose”.

2. Nonni presenti ma muti: la storia di Laura In questo gruppo troviamo le storie di quei ragazzi che, pur conoscendo solo in parte i nonni o la storia della famiglia, sono riusciti a conoscere le proprie origini quanto bastava per potersi confrontare col gruppo dei pari senza sentirsi persi o minacciati, e inserirsi nel contesto sociale. In queste storie si legge amore verso i due paesi ma necessità di schierarsi e scegliere se essere “un po’ più italiani” o tornare al paese dei genitori. Questi ragazzi dimostrano di conoscere le regole del contesto in cui vivono e di saper condurre una progettazione consapevole del proprio futuro, oltre a soddisfazione per la vita in generale. Laura è nata in Italia 18 anni fa, da madre filippina e padre dello Sri Lanka. I suoi genitori si sono conosciuti in Italia, per poi separarsi quando lei andava alle elementari. Laura vive con la mamma, e uno zio le raggiunge una volta alla settimana. Ha compiuto tutta la scolarizzazione in Italia; la incontriamo nella città in cui frequenta la scuola superiore. Alla domanda sui nonni, Laura risponde dicendo che li conosce poco:

“ho solo le due nonne, ho conosciuto la nonna materna, però la nonna paterna non l’ho mai conosciuta non avendo avuto l’opportunità di andar giù, l’ho vista in foto […]. Comunque che una l’abbia conosciuta e la senta per telefono comunque il peso che gli do è uguale perché alla fine l’altra la sento per telefono ma comunque non è come se tu vedi un nonno in giro che è affezionato al nipote io potrei essere chiunque per mia nonna e lei lo stesso per me, non vedendola, non sentendola potrebbe essere la prima passante che mi passa davanti o mia nonna. Non avendo rapporto fisco, contatto, non so che valore dargli per me sono comunque allo stesso livello (Silenzio. Sospira).” Laura conosce la storia di vita della madre, e qualche elemento riguardo alle origini della sua famiglia, “con la mamma riesco a parlare anche filippino, non riesco a scriverlo, non lo parlo in modo corretto, però riesco a farmi capire. L’ultima vacanza che ho fatto giù è stato nel ‘95 poi non ho avuto purtroppo la possibilità di tornare, spero l’anno prossimo”. Per quanto riguarda il senso di appartenenza, Laura si sente soprattutto radicata in Italia, anche grazie all’avere ottenuto la cittadinanza, ma senza rinnegare il fatto di avere origini straniere: “essere figlia di stranieri, comunque, ti mette nell’opportunità di vedere che gli italiani si comportano in un certo modo... io mi sento un po’ in mezzo perché ho la cittadinanza però vedo l’altro lato e vedo che certe cose non dovrebbero esser fatte come sono fatte. Penso in positivo perché secondo me la mia mentalità è leggermente più aperta- anch’io magari con alcune persone preferisco non parlare - però ascolto un attimino di più non giudico subito”. In generale si vede soddisfazione per la vita e fiducia nel futuro:

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“a volte... quando faccio i lavori [stirare] sono un po’ affaticata, o magari quel giorno sono un po’ arrabbiata perché sono stanca, però in generale sì,sono soddisfatta, comunque mia mamma ha dato il massimo per farmi avere quello che ho, non le dico che vorrei aver avuto altro... so che le possibilità erano quelle, lei ha fatto il massimo, se mi manca qualcosa me la guadagnerò io da sola”.

3. Nonni idealizzati: la storia di Omar I racconti di questi adolescenti sembrano mostrare una situazione di conflitto. I nonni sono presenti, ma in modo idealizzato, non dialogano coi nipoti, la storia della famiglia non è stata tramandata ed è una storia entro cui i figli non riescono a scriversi, a trovare collocazione, la vivono come un peso, un problema. Da questi racconti emerge la percezione di una diversità inconciliabile tra due culture; da qui la situazione di difficoltà a inserirsi nel contesto e ancor di più a elaborare un progetto per diventare adulti, associata a un senso di malessere e all’espressione di insoddisfazione per la vita in generale. Omar ha 19 anni, è nato in Marocco, ed è venuto in Italia insieme alla famiglia quando aveva un anno; ha una sorella di 14 anni e un fratellino di un anno e mezzo. Ha frequentato le scuole in Italia e lo incontriamo nella scuola superiore che frequenta attualmente. I nonni sembrano da subito rivestire un ruolo particolare nella sua famiglia: “mia mamma mi ha raccontato che il nonno materno è morto appena saputa la notizia che mia mamma era incinta di me quindi... lui proprio voleva vedere questa nascita, ma non è riuscito, e anche il nonno paterno non l’ho proprio conosciuto, mentre le nonne sono in Marocco, infatti ogni estate vado e tutto il mese di agosto sto giù con le nonne, gli zii le zie […] Con le nonne parlo arabo, invece in casa i miei mi parlano in arabo e io rispondo La Revue du REDIF, 2010, Vol. 3, pp. 15-23

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in italiano, mi viene più semplice […]. Non ho altri parenti in Italia, infatti mi dispiace perché con loro mi trovo molto bene soprattutto con gli zii e le nonne ho un legame molto stretto […] Li vedo un mese all’anno, poi ogni 15 giorni li sentiamo poi adesso mio zio sta imparando al computer, almeno con la web...” La doppia appartenenza culturale è vissuta da Omar come un dilemma: “...la cultura [dei miei genitori] non è uguale, anche le persone che adesso vivono in Marocco, non è la stessa cultura di qualche anno fa, adesso c’è un pensiero innovativo e tutto si sta trasformando un po’ come l’occidente, ci sono anche lati negativi ma secondo me, che ho proprio il pensiero occidentale ormai, sono positivi […] ci sono famiglie che cambiano totalmente e hanno l’idea che io chiamo idea occidentale mentre ci sono famiglie che rimangono proprio uguali se non peggio e poi ci sono famiglie che cercano di fare tutt’e due come la mia che alcune cose sono occidentali altre sono ancora antiche […] [ i ragazzi che vengono da un altro paese] hanno più bisogno di pensare, se vogliamo dire, hanno più bisogno di.. essendoci due strade abbastanza opposte una persona deve scegliere e... il prima possibile io per esempio non ho scelto, pur avendo 19 anni”. La difficoltà che esprime si nota ancora più esplicitamente in un altro passaggio: “quando vado un mese in Marocco, tutte le persone, quando succede qualcosa di brutto, dicono “ah, quell’italiano là”, in senso dispregiativo, invece in Italia se succede la stessa cosa dicono “ah quel marocchino là” quindi non mi sento né di qua né di là, è un po’...ormai sinceramente mi sento più italiano che marocchino però... ancora le persone non lo accettano”

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Quando viene sollecitato a pensare al suo futuro, Omar esprime incertezza e preoccupazione: “non so rispondere perché... no lo so ...cioè, penso dì... 29 anni... una famiglia la farò a 29 anni, troppo presto? No ... penso di averla... vorrei essere soltanto come gli altri, ecco. Diciamo che ho paura di essere diverso […] Beh come, cioè, una famiglia normalissima, un lavoro una casa, normale, non è che pretendo la luna! […] Tristezza più che altro per il mio futuro perché non ho un futuro definito, lei mi dirà ‘tutti non abbiamo un futuro definito’ però quando penso al mio futuro come ho fatto prima è abbastanza difficile”.

tutti insieme dopo 15 anni che non sono più andati, a rivedere e la famiglia ho visto per la prima volta i miei nonni, i miei zii [..] non sapevo niente di loro anche se i miei si sentivano per telefono con i nostri parenti” Per quanto riguarda il senso di appartenenza, Pauline non si sente di appartenere a nessun luogo, l’unico luogo che riesce a nominare quando sollecitata a parlare di luoghi, o di gruppi o organizzazioni importanti per lei è la palestra: “il mare … e... poi non so... boh, poi non saprei. Quando vado in palestra, mi piace andare in palestra, mi rilasso” anche le persone che frequenta sono poche:

4. Nonni assenti: la storia di Pauline In questo gruppo troviamo racconti in cui i nonni sono assenti e spesso è assente anche la famiglia allargata; non è conosciuta la storia della migrazione e le origini sono poco frequentate; non c’è un’educazione religiosa. Questi ragazzi non sono molto inseriti nel contesto e la loro rete sociale è povera, frequentano pochi luoghi di aggregazione. Nelle storie emerge la percezione da parte dei ragazzi di una differenza tra l’Italia e il paese di origine dei genitori, visti come mondi incomprensibili perché troppo diversi. Sembra che l’assenza di riferimenti cui ancorarsi e cui ancorare le nuove conoscenze (assenza dei nonni e non trasmissione della storia della famiglia) impedisca di collocarsi nel contesto e di sviluppare un progetto per il futuro. Sono generalmente insoddisfatti della vita e diffuso è il sentimento di solitudine e discriminazione. Pauline è una ragazza di 16 anni, nata in Italia da genitori peruviani; vive con i genitori e due sorelle, una di 12 anni e una di 2 mesi. I suoi nonni sono in Perù e lei li ha visti solo una volta, in occasione di un viaggio di cui ha un ricordo non molto nitido: “io non sono mai andata in Perù di dove sono i miei genitori però una volta siamo andati

“il mio ragazzo, mia sorella e le mie amiche di scuola” i suoi progetti per il futuro sono vaghi e non molto articolati, per esempio, allo stimolo a riflettere su come immagina se stessa tra dieci anni risponde: “... una donna in carriera e... che magari vuole anche una famiglia”.

CONCLUSIONI Confrontando tra loro le diverse tipologie di storie, possiamo fare alcune osservazioni riguardo agli esiti della presenza o assenza dei nonni. Nei primi due casi, infatti, vi è stata in qualche modo una trasmissione della storia della famiglia e un rapporto, più o meno profondo, con la generazione dei nonni: possiamo dire che questi adolescenti hanno gli elementi per sentirsi appartenenti alla cultura da cui provengono, sanno parlare dell’Egitto o dei valori che sono importanti per i Filippini, e allo stesso tempo questa appartenenza ha dato loro la sicurezza necessaria per esplorare il paese in cui vivono, l’Italia, e integrare la propria identità con alcuni elementi del contesto italiano.

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Nella storia di Omar, invece, notiamo una distanza dai genitori, come un’interruzione della trasmissione della cultura di origine, a cui si accompagna un senso di non appartenenza alla propria famiglia nucleare. Forse l’idealizzazione dei nonni interviene proprio per colmare questo gap rispetto ai genitori, anche se poi Omar non riesce a integrare nella propria identità gli aspetti del paese di origine e quelli dell’Italia, e ha la percezione di vivere un dilemma tra l’essere, per dirlo con le sue parole, ‘occidentale’ o ‘antico’. Diversa è la dinamica della storia di Pauline, in cui sono i genitori ad aver ‘divorziato’ dai nonni e ad avere scelto di non trasmettere la storia e le origini della famiglia alla generazione successiva. Pauline si trova, senza la presenza della terza generazione, a non riuscire a staccarsi dai genitori per esplorare il contesto in cui vive, è come se l’assenza di una storia, di un racconto del passato, le impedisse di esplorare il futuro. Questi risultati, a nostro parere, mettono in luce un nuovo aspetto a cui dovranno prestare attenzione i professionisti che si occupano di famiglia: se era già nota l’importanza di non “perdere” la cultura delle origini, ora sappiamo anche che questa cultura si intreccia con le relazioni familiari intergenerazionali, in particolare attraverso i rapporti con i nonni. Nell’incontro con un adolescente di seconda generazione, sarà quindi utile indagare le relazioni familiari su tre generazioni e comprendere se l’esperienza della migrazione ha portato una “rottura” in qualche livello della trasmissione intergenerazionale di valori e senso di appartenenza. Ancora più importante, ora sappiamo che non è sufficiente che questi riferimenti culturali siano “presenti”, ma devono entrare in dialogo con la storia del ragazzo, devono essere da lui “utilizzabili”, e non imposti in modo acritico. Un adolescente di seconda generazione, insomma, deve poter dialogare con le origini della propria famiglia, non basta conoscere la lingua o i costumi, occorre che possa porre

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domande, esplorare, allontanarsi, riavvicinarsi, ed elaborare la propria posizione rispetto ad esse.

UNA PROPOSTA Ad un gruppo familiare impegnato ad assolvere il difficile compito della transizione in un nuovo paese, in un nuovo contesto di vita, potrebbe essere utile offrire la risorsa del Gruppo di parola per gli adolescenti di seconda generazione (Marzotto, 2007). Si tratta di un intervento psicosociale “leggero”, utilizzato fino ad oggi con i figli di coppie separate, dove è possibile incontrare altri ragazzi che stanno vivendo la stessa condizione e con i quali “mettere parola” sui sentimenti e le difficoltà specifiche di quel momento di passaggio. Da circa quattro anni in alcune città italiane presso i servizi pubblici o di terzo settore per la famiglia – i genitori separati o divorziati iscrivono i figli ad un percorso di 4/6 incontri di due ore ciascuno dove - con un adulto conduttore affidabile (che garantisce la confidenzialità e resta in posizione non giudicante ed equiprossima rispetto ad entrambi i genitori) è possibile parlare del conflitto familiare e del desiderio di continuare ad accedere alle due storie familiari, quella paterna e quella materna. Analogamente i figli di famiglie immigrate potrebbero ritrovarsi con un piccolo gruppo (6/8 ragazzi ) per un tempo circoscritto per storicizzare gli eventi, essere aiutati a scandire le fasi del movimento migratorio familiare e portare in salvo la duplice matrice culturale, quella del paese d’origine e quella italiana. È come se i giovani che arrivano nel paese scelto dai genitori come nuova dimora siano costretti a compiere una scelta di campo, adattarsi totalmente al nuovo contesto e rinnegare le origini, oppure rimanere legati al mondo “antico” con il pericolo reale o immaginato di essere rifiutati da parte della comunità accogliente (amici, vicini, insegnanti ecc.). Ecco allora che un Gruppo di parola, dove non

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sentirsi soli a vivere il conflitto di lealtà verso le due culture, dove poter ricordare quanto di positivo è stato loro trasmesso dai nonni e dalla parentela rimasta lontana, e al tempo stesso condividere la curiosità e il desiderio di diventare “italiani”, potrebbe essere di aiuto all’assunzione della nuova identità dei giovani immigrati. Il rischio (che può diventare un pericolo) è quello di dover scegliere, tagliare una parte del dilemma e come per i figli delle coppie divise, schierarsi da una sola parte; i figli di immigrati hanno bisogno di essere aiutati a “non sentirsi presi in mezzo”, a non vivere con senso di colpa la doppia appartenenza, ma la tempo stesso poter nominare quel complesso di sentimenti ed emozioni proprie e del gruppo famigliare. Come dice Omar durante la sua intervista, “abbiamo bisogno di pensare di più”, riferendosi al fatto che gli adolescenti di origine straniera si trovano ad affrontare molte questioni, di cui a volte non si sa con chi parlare, tanto da non osare nemmeno pensarle … Il rischio che corrono questi giovani di seconda generazione è quella di rimanere intrappolati nel silenzio o appiattirsi su stili e comportamenti ‘alla moda’, sacrificando all’adattamento le peculiarità e le ricchezze della famiglia d’origine. L’occasione di incontrare altri ragazzi nelle stesse condizioni anche se provenienti da culture diverse, permette ai partecipanti di soddisfare il bisogno di porre domande “assurde”, di essere autorizzati a “voler bene ad entrambe le culture” e al tempo stesso di conoscere tradizioni, miti e costumi del paese d’origine. La metodologia del gruppo di parola prevede di affrontare volta per volta le questioni più scottanti per il gruppo, con l’obiettivo sia di analizzarle insieme con l’uso del disegno, della musica, della drammatizzazione, ecc. , sia di ricercare nuove e possibili strategie per destreggiarsi nella vita quotidiana, facendo tesoro dell’esperienza anche degli altri, ed arrivare a redigere insieme una lettera per il gruppo dei genitori.

Infatti nell’ultima ora dell’ultimo incontro entrano nella stanza del gruppo gli adulti di riferimento ai quali viene letto un messaggio comune e dopo di che i presenti scrivono un bigliettino anonimo che fornisce importanti messaggi con cui avviare un dialogo più aperto tra le generazioni. Una delle difficoltà dei giovani immigrati è quella di non osare esprimere i propri pensieri ai genitori “che hanno fatto tanto per portarli in Italia” , come pure non autorizzarsi a rimpiangere persone e luoghi del paese d’origine, mentre il gruppo di parola fa sentire che non si è unici a vivere questa difficile condizione e al tempo stesso prefigura modi e strategie efficaci per portare in salvo la doppia appartenenza. Le prime ricerche con i figli di separati confermano un aumento dell’autostima nei soggetti che hanno potuto partecipare ad un gruppo di parola, rispetto ai coetanei figli di separati che non hanno potuto usufruire di questa opportunità (Marzotto, Montanari, Simon, 2010). “Parlare la famiglia divisa” in un gruppo, è l’obiettivo benefico per i ragazzi immigrati a cui i genitori possono fornire comunicazioni utili e rassicuranti sul passato e sul futuro, sullo stile di questo padre separato che scrive al gruppo degli adolescenti : “…Anche se i genitori si separano, non vuol dire che non vi vogliano bene… state crescendo e con il tempo capirete molte cose. In ogni situazione c’è del buono e voi potete cogliere l’aspetto positivo e non solo il negativo. Il nostro cuore sarà sempre per voi e vi accompagneremo nelle vostre difficoltà e saremo presenti nei momenti belli e anche in quelli brutti della vostra esistenza. Promettendo di guardarvi non solo da vicino, ma anche da lontano senza però intrometterci nella vostra vita, lasciandovi crescere e lasciando che anche voi facciate le vostre esperienze (Trento, 2009).” Essere ascoltati, osservati da lontano, ma al tempo stesso accompagnati ed informati sulla complessa situazione, è un bisogno forte in questa popolazione al confine tra due mondi, situazione a rischio, ma che può non diventare un pericolo se riconosciuta e affrontata per

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ESSERE O NON ESSERE (ITALIANI)? : IL RUOLO DEI NONNI NELLA FORMAZIONE DELL’IDENTITÀ DI ADOLESCENTI DI SECONDA GENERAZIONE

tempo in un ottica preventiva. Alla comunità sociale spetta il compito di offrire esperienze complementari all’ambito familiare, mettendo a disposizione gruppi omogenei di pari, dove poter essere aiutati a ricordare il passato, a vivere il presente e a prefigurare il futuro ovvero a costruire la mente di questi adolescenti.

RIFERIMENTI BIBLIOGRAFICI *la citazione iniziale www.secondegenerazioni.it

è

tratta

da

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ISSN: 2070-9021

La Revue du REDIF 2010, Vol. 3 www.redif.org

La maternidad compartida: el reparto de tareas de crianza entre madres y cuidadoras contratadas Ana Berástegui Pedro-Viejo, Sandra Cuadrado Nicoli Instituto Univeristario de la Familia. Universidad Pontificia Comillas de Madrid.

INTRODUCCIÓN El proceso de incorporación masiva de la mujer al trabajo productivo que se ha dado en España en las últimas décadas se ha producido de un modo abrupto, al igual que el resto de los cambios sociales en materia de familia, generando algunos desfases y desacomodaciones esperables frente de estos cambios repentinos de organización social (Iglesias de Ussel, 1998). Uno de los aspectos en los que se ha manifestado estos desfases es el cambio en el comportamiento cotidiano de la mujer en ausencia de un proceso profundo de redefinición de las cuestiones de género, especialmente en lo relacionado a la maternidad como dimensión central de la definición clásica de la feminidad, tanto el los roles como en el aspecto más identitario (McDonald, 1998). El aumento de población femenina con una carrera profesional y la configuración mayoritaria de familias de “doble renta” no se ha correspondido con una corresponsabilidad equilibrada de los varones en las tareas domésticas que, de media, siguen dedicando 3 horas y 38 minutos menos al día al trabajo doméstico que las mujeres (Instituto de la Mujer, 2007). Por otro lado, el régimen de bienestar español se sustenta en el supuesto de que en todo hogar existe una mujer que se encarga del cuidado del hogar y de la familia sin ser remunerada, por lo que aún no se han

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producido grandes cambios en cuanto a ayudas económicas o de servicios para el cuidado de los miembros dependientes de la familia (Martínez Buján y Golías, 2005; Solé, Parella, Ortega, Pávez y Sabadí Brugués, 2008). Derivado de esto, la incorporación de la mujer al mercado laboral ha generado grandes dificultades de conciliación del trabajo con el cuidado de la familia, especialmente para las mujeres, ya que se han aumentado las tareas de las que se siente responsable sin llegar a cuestionar verdaderamente la tradicional división sexual del trabajo y la identidad que de ella se derivaba (García Mina y Berástegui, 2010). Han hecho falta, por tanto, otras mujeres que ocupen el puesto que han dejado las que salieron al mercado laboral y se ha empezado a notar, especialmente en familias de clase media, una importante demanda de empleadas en las “tareas del hogar” (Martinez Bujan, 2008). Algunos autores destacan cómo este modelo de importación de mano de obra reproductiva, femenina y barata, permite la incorporación de la mujer al mercado laboral sin tener que revisar el modelo de familia ni los roles de género (Solé, Parella, Ortega, Pávez y Sabadí Brugués, 2008) a lo que podemos añadir, sin tener que revisar tampoco el modelo productivo, el modelo laboral imperante ni las condiciones de sostenibilidad de nuestro Estado del Bienestar.

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Así, “las mujeres son importadas para emplearse como mano de obra barata en aquellas ocupaciones relegadas al sexo femenino y que sus homólogas nativas ya no están dispuestas a desempeñar” (Martinez Buján, 2008, p.2). El estudio de esta realidad de las mujeres extranjeras ocupando la parte del trabajo doméstico, que antes realizaba el ama de casa, ha hecho aparecer algunos términos como, “criadas de la globalización” (Parreñas, 2001) o “mujeres globales” (Ehrenreich y Hochschild, 2004). La creciente “ausencia” de la mujer en el hogar y su consiguiente “sustitución” se hace especialmente patente cuanto mayor es la dependencia de las personas a cargo de la familia por lo que los primeros años de vida y el proceso de envejecimiento son momentos de especial relevancia para estudiar esta realidad. Sin embargo, dentro del régimen de empleados del hogar dados de alta en la seguridad social no se diferencia entre las personas que realizan las tareas de cuidado del hogar y las que se encargan del cuidado de personas, es decir, se confunde la limpieza del hogar con el inexistente sector de “cuidados a domicilio” por lo que no tenemos una estimación adecuada de cuántas personas pueden estar viviendo esta realidad. El trabajo de mujeres, especialmente latinoamericanas, al servicio de mayores dependientes ha sido un tema bastante explorado en nuestro país (Martinez Buján, 2008). Sin embargo, cuando intentamos acercarnos a los datos sobre mujeres extranjeras contratadas para el cuidado de niños a domicilio, las cifras son aún más inaccesibles o menos fiables. A pesar que la opción mayoritaria de las familias españolas con hijos menores de tres años es la utilización de escuelas infantiles o dejar a los niños al cuidado de familiares, principalmente los abuelos, cada vez es mayor el número de familias que contratan otras mujeres para el cuidado de sus bebés en el hogar familiar, una vez terminado su permiso por maternidad.

Estas cuidadoras se hacen cargo, durante la jornada laboral de la madre, del cuidado del bebé durante un tiempo significativo en sus primeros años de vida llevando a cabo tareas de crianza. Esta situación implica la coexistencia de dos “madres” para el mismo niño, o al menos, dos figuras diferenciadas que realizan tareas de crianza y maternaje en una relación personal y no institucionalizada (como lo sería en la escuela infantil): la madre trabajadora y la que trabaja de madre (McDonald, 1998). Paradójicamente, esta “maternidad compartida” se da en un contexto cultural valora la “maternidad intensiva” (Hays, 1996; Oakley, 1974), que podría resumirse en la creencia internalizada de que “toda mujer necesita ser madre, toda madre necesita a sus hijos y todo niño necesita a su madre” y que en español quedaría reflejado por el dicho “madre no hay más que una”. El modelo de maternidad intensiva parte de la idea, difundida y reforzada por las primeras formulaciones de la teoría del apego sobre la importancia del cuidador primario y el “cuidado maternal”. Esta teoría, formulada a partir de los años 50 sostiene que la inmadurez en la que nace el bebé humano hace que, tras la enorme dependencia física del embarazo, se siga un periodo de dependencia afectiva igualmente relevante que se alarga hasta los 3-4 años, un periodo entendido como una extensión de la vida uterina en el sentido de que el niño permanece vinculado, ligado cuasi-umbilicalmente, por lo que la madre es la mejor preparada para cubrir este periodo esta necesidad . Esta tarea de maternaje o de figura vincular se consideró incialmente prácticamente indivisible en sus contenidos y necesitada de cierta exclusividad. En la última década, la investigación sobre el apego ha empezado a superar la concepción puramente diádica de los vínculos de apego y La Revue du REDIF, 2010, Vol. 3, pp. 25-35

LA MATERNIDAD COMPARTIDA: EL REPARTO DE TAREAS DE CRIANZA ENTRE MADRES Y27 CUIDADORAS CONTRATADAS

a entender este vínculo en el marco de la red de relaciones de apego del niño (infants´ network of attachment relationships) (Goossens y VanIjzendoorn, 1990), recuperando, por ejemplo, el papel de los padres en la crianza (Van Ijzendoorn y de Wolff, 1997). Sin embargo, muchas de las mujeres que trabajan fuera del hogar no han puesto en cuestión este ideal de maternidad intensiva, recibido e internalizado de la generación de sus madres que hizo de este modelo su razón incuestionada de vivir, por lo que ceder parcelas de cuidado a otra mujer puede suponer para ella grandes costes emocionales e identitarios. Según McDonald (1998), para superar esta dificultad, la mujer trabajadora se aferra a una división entre las facetas materiales, consideradas irrelevantes de la maternidad y las facetas emocionales y “elevadas” de la maternidad que son consideradas más relevantes, reservándose para sí estas últimas y delegando tan solo las primeras. Esta “maternidad sublimada” queda definida por cuestiones como pasar “tiempo de calidad” con el niño, comunicarse con él, jugar con él y tener cercanía emocional y, también, encargarse de seleccionar y supervisar el cuidado material que recibe. De alguna manera, la madre considera a la cuidadora como una extensión de sí misma, ya que pone en práctica el cuidado que ella elige y decide, siendo así que es la madre quien cree alimentar vestir, consolar, coger o disciplinar al niño cuando es otra persona quien lo hace. Esta proyección de una misma se hace posible negando la relación personal, también emocional y espiritual, que puede establecerse entre la cuidadora y el niño. Por un lado, la madre queda a salvo frente a la “no-madre” por la relación laboral. La maternidad intensiva valora la entrega, la generosidad y la gratuidad de la madre, La Revue du REDIF, 2010, Vol. 3, pp. 25-35

considerando incompatible el amor y el trabajo, es decir, el cobrar con proporcionar un buen cuidado o un cuidado amoroso (Martinez Bujan, 2008). Por otro lado, la cuidadora tiene la obligación de actuar como lo haría la madre pero escondiendo el hecho de que lo está haciendo y desvaneciéndose en presencia de la madre para lo que se ha acuñado el término de “maternidad en la sombra” (McDonald, 1998). Así, la cuidadora no es sólo invisible para los datos oficiales (Martínez Buján y Golías, 2005) sino también, en muchos casos, para los propios familiares durante los tiempos de permanencia de las dos mujeres en el hogar. La invisibilidad de la cuidadora también está reforzada por el modo en el que queda fuera de la vida social de la familia (McDonald, 1998). Por último, en muchos casos, las cuidadoras también se encuentran en situaciones de maternidad compartida. La cuidadora emigrada que tiene hijos, tanto si los dejó en el país de origen para “sacarlos adelante” como sí, habiéndolos reagrupado, vive la tensión de cuidar de los niños de otros mientras otros cuidan de los suyos, y necesita también transformar los significados de la maternidad aprendidos en su cultura para acomodarse a estas separaciones espaciales y temporales creando nuevas retóricas sobre las pautas de maternidad y modelos de “maternidad transnacional” sobre la base de lo que vive y también de lo que ven en las casas de sus empleadores (Hondagneu-Sotelo y Avila, 1997) por lo que tiende a acomodarse en este modelo. Sin embargo, la gran paradoja de esta solución de compromiso es que, según la teoría del apego, el vínculo emocional se sostiene sobre la base de la interacción cotidiana en momentos como la alimentación, el sueño, el juego, el consuelo por lo que el niño sí reconocería a la cuidadora como figura vincular. El reconocimiento explícito de esta

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tarea de cuidado y de la relación personal niño-cuidadora puede ser muy importante en la comprensión de su nicho ecológico de desarrollo del niño y en la configuración de las relaciones de la familia en general. El objetivo de este trabajo es evaluar cómo madres y cuidadoras perciben su relación con los niños a los que crían en común y cómo se realiza este reparto de tareas en una muestra de madres trabajadoras y cuidadoras latinoamericanas de niños menores de tres años, explorando la hipótesis de McDonald (1998) acerca del mantenimiento de un paradigma de maternidad intensiva en situaciones de maternidad compartida a través de la división de facetas “materiales” y “espirituales” de la crianza. METODOLOGÍA Muestra Los criterios de inclusión en la muestra fueron madres o cuidadoras de familias en las que hubiera al menos un niño menor de tres años, la madre trabajara fuera de casa y la cuidadora fuera de procedencia latinoamericana. La muestra final está formada por un total de 41 mujeres de las que 21 son cuidadoras y 20 son madres. La submuestra de madres y la de cuidadoras son independientes, es decir, no contestan madre y cuidadora del mismo niño sino madres que contratan cuidadoras y cuidadoras de otros niños. La media de edad de las mujeres que contestan es de 33,24 con una desviación típica de 6,391. Hay diferencias significativas en la edad entre madres y cuidadoras siendo la media de edad de las madres de 34,9 años y la de las cuidadoras de 31,6 años (U de MannWhitney=127,5; p=0,031). Las 41 familias estudiadas son familias biparentales. La mayoría de ellas tiene dos o

tres hijos (31,7% en ambos casos), un 29,3% tiene un hijo único y un 7,3% tiene cuatro o cinco hijos. La edad del más pequeño de los hijos o del hijo único es de media 13,51 años (D.T.= 7,366). El 34,1% tiene menos de 1 año, el 43,8 entre uno y dos años y el 22% tiene dos años. En la mayoría de las familias no viven otros familiares. Sólo en 2 de ellas la familia convive con una abuela. Todas las madres menos una tienen estudios universitarios, son profesionales y son de nacionalidad española. En cuanto a las cuidadoras, todas proceden de Latinoamérica (Sudamérica, Centroamérica y Caribe) aunque de países muy diversos: cinco son hondureñas, tres paraguayas, tres colombianas, tres ecuatorianas, dos bolivianas, y una de Argentina, Chile, Rep. Dominicana, Perú o El Salvador. Un 71,4% lleva tres años o menos en España. Seis de las cuidadoras están casadas, una separada y 14 de ellas solteras en contraste con las madres que están casadas en su totalidad. La mayoría de las cuidadoras (62,1%) tiene hijos y, normalmente más de uno. Las edades de estos hijos varían desde los tres meses hasta los 29 años. 7 de ellas tienen niños menores de 10 años y tan sólo dos de ellas todos han alcanzado la mayoría de edad. Mayoritariamente estos hijos están en su país de origen (22% del total) mientras que sólo en el 9,7% de los casos los niños están en España al cuidado de su madre. Los niños que están en su país de origen están al cuidado de la abuela (3), el padre (3), con una cuidadora (1), o con sus propias familias o cuidando de sí mismos habiendo alcanzado la adolescencia tardía (2). Instrumentos Se elaboró un cuestionario específico para la investigación en el que se recoge información

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LA MATERNIDAD COMPARTIDA: EL REPARTO DE TAREAS DE CRIANZA ENTRE MADRES Y29 CUIDADORAS CONTRATADAS

sociodemográfica básica de la encuestada, los datos de la familia y del trabajo de la cuidadora y diversos aspectos relativos a la crianza del niño menor de tres años. En este artículo se analiza la relación madrehijo y madre-cuidadora (en ambos casos con el más pequeño de los hijos en el caso de que haya más de un menor de tres años) a través de dos ítems en los que se pedía a la encuestada que evaluara del 1 al 10, como si fuera una nota escolar, su propia relación con el niño y la relación de la madre/cuidadora con el niño. Junto con esta apreciación cuantitativa se pedía a las mujeres que calificaran la relación con una palabra, aunque la valoración cualitativa no será analizada en este informe. Por otro lado, se elaboró un cuestionario de reparto de tareas de crianza en el que se presentan 15 tareas cotidianas de la crianza de un menor de tres años y se pide al sujeto que conteste quién realiza esa tarea entre semana. Cada tarea contempla cinco posibles opciones de respuesta: “Siempre o casi siempre la cuidadora”, “Más veces la cuidadora”, “más o menos igual”, “más veces la madre/padre” y “siempre o casi siempre la madre/padre”. . A pesar de que nuestro objetivo era evaluar el reparto de tareas entre la madre y la cuidadora, incluimos en este cuestionario al padre para distinguir las tareas delegables de las tareas familiares y que la mayoría de ellas pudieran ser clasificadas en alguna de las categorías propuestas. También se incluyó una opción de respuesta de “otros” por si alguna de las tareas se realizaran fuera del hogar. Procedimiento La muestra de madres se consiguió a través del envío de correos electrónicos masivos. Las madres contestaron autónomamente el cuestionario en el ordenador y lo devolvieron vía mail al equipo de investigación.

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La muestra de cuidadoras se consiguió en los parques infantiles de dos zonas residenciales de Madrid. A las cuidadoras se las encuestaba, para lo que se contrató a una cuidadora a la que se le entrenó para la realización de la encuesta, facilitando así el acceso a la muestra y reduciendo el efecto de deseabilidad social que podría darse en el caso de haber hecho las encuestas las investigadoras. RESULTADOS Los resultados que aquí presentamos forman parte de un estudio más amplio que explora la coexistencia de dos estilos maternales con respecto al mismo niño en situaciones de crianza compartida con una cuidadora contratada. En este artículo presentamos los resultados referidos a la relación de la madre y la cuidadora con el menor de los niños y el reparto de tareas de crianza. También se presentan los datos del trabajo de la cuidadora para contextualizar los resultados. El trabajo de la cuidadora El 75,6% de las cuidadoras de nuestra muestra son externas y el 24,4% internas. La media de horas de trabajo semanales de la cuidadora es de 49,62 horas con una desviación típica de 13,411. Las jornadas se sitúan en un rango entre la media jornada (20 horas semanales) de un 4,9% de las cuidadoras y las 78 horas semanales de un 2,4% de ellas. Son más del 70% las que tienen una jornada laboral que supera las 40 horas semanales. La satisfacción con el trabajo calificada del 0 al 10 alcanza una media de notable (X=7,90; d.t.=1,613) y tan solo en un caso es insuficiente como se puede observar en la tabla 1. No encontramos diferencias significativas en la satisfacción con el trabajo de la cuidadora que hacen madres y

ANA BERÁSTEGUI PEDRO-VIEJO, SANDRA CUADRADO NICOLI

30 cuidadoras p=0,380).

(U

de

Mann

Witney=177;

moderada de bienes (7,3%). Ninguna relación cuidadora-hijo se califica como insuficiente.

Tabla 1: Satisfacción con el trabajo de la/como cuidadora

En este caso sí que encontramos diferencias significativas en la valoración de la relación cuidadora-hijo que hacen madres y cuidadoras (U=70; p=0,0001), de manera que las cuidadoras tienden a puntuarse mejor que lo que lo hacen las madres (Tabla 3).

cuidadora madre Total 4 0 5 2,44 5 14,29 0 7,32 6 9,52 0 4,88 7 28,57 30 29,27 8 19,05 20 19,51 9 0 30 14,63 10 28,57 15 21,95 En la tabla se presentan los porcentajes de columna

La relación de la madre y la cuidadora con el niño/a La mayoría de las mujeres califican la relación de la madre con el hijo pequeño como sobresaliente (media=9,23; d.t.=0,949) y en ningún caso, ni la madre ni la cuidadora la sitúa por debajo del 7. Ninguna relación madre-hijo se califica como insuficiente. No encontramos diferencias significativas en la valoración de la relación madre-hijo que hacen madres y cuidadoras (U de MannWitney=142,5; p=0,0053) aunque, a nivel cualitativo, podemos observar una mayor presencia de nueves entre las madres y de dieces entre las cuidadoras como podemos observar en la Tabla 2. Tabla 2: Cómo calificaría la relación madre-hijo Cuidadora Madre Total 7 4,76 5 4,88 8 14,29 25 19,51 9 9,52 35 21,95 10 71,43 35 53,66 En la tabla se presentan los porcentajes de columna

En cuanto a la relación del hijo pequeño con la cuidadora, madres y cuidadoras la califican como notable alto (media=8,73; d.t.=1,323), medio punto por debajo de la relación madrehijo. La distribución de las puntuaciones en este caso es más diversa, con un menor porcentaje de sobresalientes y una presencia

Tabla 3: Cómo calificaría la relación cuidadora-hijo cuidadora madre total 6 0 15 7,32 7 0 25 12,2 8 9,52 35 21,95 9 28,57 5 17,07 10 61,9 20 41,46 En la tabla se presentan los porcentajes de columna

Ninguna madre piensa que la relación de la cuidadora con el niño sea mejor que la suya, un 35% piensa que es igual de buena y un 73% piensa que tiene una mejor relación con el niño que la cuidadora. Un 16,29% de las cuidadoras piensan que su relación con en niño es mejor que la de la madre, un 61,90 piensan que es igual y un 23,81% que es mejor la de la madre (Tabla 4). Todas las cuidadoras que consideran que su relación con el niño es mejor que la de la madre son madres. Tabla 4: Diferencia entre la valoración de la relación con la madre y la relación con la cuidadora en función de quién responde. Diferencia cuidadora madre Total -3 4,76 0,00 2,44 -2 4,76 0,00 2,44 -1 4,76 0,00 2,44 0 61,90 35,00 48,78 1 23,81 25,00 24,39 2 0,00 35,00 17,07 3 0,00 5,00 2,44 En la tabla se presentan los porcentajes de columna.

El reparto de tareas de crianza Las tareas que hace mayoritariamente la cuidadora son dar de comer al niño (78,9%)

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LA MATERNIDAD COMPARTIDA: EL REPARTO DE TAREAS DE CRIANZA ENTRE MADRES Y31 CUIDADORAS CONTRATADAS

acostarle la siesta (76,9%), darle el desayuno (61%), vestirle (61%), cambiarle los pañales (53,7%), llevarle al parque (53,7%) y darle la merienda (51,2%).

g.l.=2; p=0,002), consolar al niño cuando se hace daño (Chi=7,750; g.l.=2; p=0,023) y cuidar al niño cuando está enfermo (Chi=9,072; g.l.=2; p=0,011).

Las tareas en las que no hay una clara distinción entre quién las realiza son jugar con el niño (un 36,6% dice que lo hacen por igual y un 36,6% que lo hace más la cuidadora) y consolar al niño (un 48,8% dice que lo hacen por igual y un 39% que más la madre).

Las madres piensan que son ellas las que juegan más con los niños (45%) y las cuidadoras que son ellas (52,38%). Madres y cuidadoras coinciden en que la madre da más la cena a los niños pero las madres lo hacen en mayor medida (71,43 frente a 89,47%). Las cuidadoras piensan mayoritariamente que los niños los educan a medias (65%) mientras que las madres piensan que son ellas las que lo hacen (80%). De igual modo, las madres piensan que son ellas quienes consuelan mayoritariamente a los niños (60%) mientras que las cuidadoras piensan que lo hacen por igual (61,90%). Por último, las puntuaciones de las cuidadoras acerca de quién cuida al niño cuando está enfermo están bastante repartidas, siendo mayoría quienes piensan que lo hacen por igual (47,62%) mientras que las madres, mayoritariamente, piensan que son ellas las que lo hacen (75%) como se puede ver en la tabla 6.

Las tareas que más frecuentemente se asignan a la madre son acostar al niño por la noche (90,2%), darle la cena (80%), bañarle (65,8%), educarle (52,5%), cuidarle cuando está enfermo (51,22%) y en menor medida elegirle la ropa (41,4%) como podemos ver en la tabla 5. Encontramos diferencias significativas en cómo las madres y las cuidadoras consideran que se reparte el trabajo en casa en las tareas de jugar con el niño (Chi=7,768; g.l.=2; p=0,021); darle la cena al niño (Chi=8,045; g.l.=2; p=0,018); educar al niño (Chi=12,527; Tabla 5: El reparto de tareas de crianza (porcentajes) Siempre o casi siempre la cuidadora El cambio de pañales Jugar con el niño/a Ir al parque / de paseo con el niño/a Dar el desayuno Dar la comida Dar la merienda Dar la cena Bañar al niño/a Acostar al niño/a la siesta Acostar al niño/a por la noche Educar al niño/a Elegir la ropa del niño/a Consolar al niño/a cuando se hace daño Cuidar al niño/a cuando está enfermo Vestir al niño/a

17,1 7,3 19,5 43,9 56,1 26,8 10,0 17,1 45,0 9,8 2,5 14,6 2,4 4,9 31,7

En la tabla se presentan los porcentajes totales La Revue du REDIF, 2010, Vol. 3, pp. 25-35

más veces la más o menos más veces el siempre o casi cuidadora igual padre/madre siempre el padre/madre 36,6 29,3 34,1 17,1 17,1 24,4 5,0 9,8 30,0 0,0 2,5 14,6 9,8 9,8 29,3

34,1 36,6 19,5 7,3 7,3 14,6 5,0 7,3 5,0 0,0 42,5 29,3 48,8 34,1 22,0

4,9 19,5 17,1 2,4 9,8 19,5 12,5 7,3 2,5 14,6 27,5 14,6 22,0 31,7 12,2

7,3 7,3 9,8 29,3 2,4 14,6 67,5 58,5 15,0 75,6 25,0 26,8 17,1 19,5 4,9

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ANA BERÁSTEGUI PEDRO-VIEJO, SANDRA CUADRADO NICOLI

Tabla 6: Reparto de tareas de crianza en función de quién lo evalúa (madre o cuidadora)

Jugar

Cuidad Madre Total Cena Cuidad Madre Total Educar Cuidad Madre Total Consolar Cuidad Madre Total Cuidar Cuidad enfermo Madre Total

más la cuidadora 52,38 20,00 36,59 28,57 0,00 15,00 10,00 0,00 5,00 19,05 5,00 12,20 23,81 5,00 14,63

igual 38,10 35,00 36,59 0,00 10,53 5,00 65,00 20,00 42,50 61,90 35,00 48,78 47,62 20,00 34,15

más la madre 9,52 45,00 26,83 71,43 89,47 80,00 25,00 80,00 52,50 19,05 60,00 39,02 28,57 75,00 51,22

DISCUSIÓN A pesar de que nos encontramos frente a un estudio de carácter exploratorio y descriptivo, con un tamaño poblacional que nos impide hacer inferencias poblacionales, los resultados del mismo parecen ir en la dirección de la hipótesis de McDonald (1998) acerca de la división de la maternidad en una “maternidad material”, que puede ser delegada a otros actores y una “maternidad sublimada” que sería la que ostentaría la madre y que se considera la “maternidad de verdad”. En primer lugar, tanto madres como cuidadoras consideran que las relaciones de ambas con el niño son muy buenas (oscilando entre el notable y el sobresaliente). Sin embargo, la valoración que se hace de la relación de la cuidadora con el hijo queda, de media, medio punto por debajo de la relación madre hijo. A nivel cualitativo podemos observar cómo, en el caso de las madres, esto se realiza puntuando su propia relación y dando a continuación una puntuación igual (35%) o algo más baja (73%) a la de la cuidadora, mientras que en el caso de las cuidadoras también se puntúan a sí mismas para después evaluar igual (61,9%) o un poco

por encima (23,81%) a las madres. Sólo un 16,29% de las cuidadoras puntúa su relación con el niño por encima de la de la madre. En contra de nuestra hipótesis de que las cuidadoras que también viven situaciones de maternidad compartida con sus propios hijos tenderán a salvar el papel de la madre para la que trabajan, todas las cuidadoras que se puntúan por encima de la madre son madres. En cualquier caso no hay diferencias significativas entre ambas mujeres en la evaluación de la relación madre-hijo y sí que las hay en la relación cuidadora-hijo, siendo las madres las que puntúan más bajo a las cuidadoras. Podemos pensar que es así como ambas mujeres preservan la jerarquía relacional marcando, con la diferencia de puntuaciones, quién es la madre de verdad. Por otro lado, en el reparto de las tareas “materiales” de la crianza parece haber un patrón de división de tiempos en función del horario laboral de ambas mujeres. Las cuidadoras hacen las tareas de mañana y las madres las de la tarde-noche, siendo el desayuno y el vestido ocupado más frecuentemente por las cuidadoras, el medio día el punto del día del que se ocupan mayoritariamente las cuidadoras y notándose progresivamente el regreso de las madres del trabajo que empiezan a estar a la hora de la merienda aunque minoritariamente, acompañan algunas más al niño al parque, mayoritariamente están a la hora del baño, más presentes todavía en la cena y prácticamente todas a la hora de acostar al niño por la noche. Sin embargo, el reparto temporal no parece ser el patrón en las tareas que abarcan todo el día pero que incluyen aspectos afectivos como educar, cuidar, consolar o jugar. En estos casos, la madre cree realizar estas tareas preferencialmente a pesar de no estar presente para llevarlas a cabo durante una gran parte de la jornada mientras que las cuidadoras piensan por lo general que las hacen por igual,

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LA MATERNIDAD COMPARTIDA: EL REPARTO DE TAREAS DE CRIANZA ENTRE MADRES Y33 CUIDADORAS CONTRATADAS

visibilizando su participación en estas tareas pero sin rechazar el papel de la madre. Las diferencias significativas en la valoración del reparto de algunas tareas entre madres y cuidadoras apoyan la hipótesis de que la madre, para conservar intacta su identificación con el modelo de maternidad intensiva, necesita invisibilizar la participación de la cuidadora en estas funciones que considera más netamente maternales, mientras que le resulta más fácil reconocer su papel frente a las labores que considera materiales (vestir, alimentar, la higiene, etc). A pesar de ser este el patrón mayoritario, de nuestros datos también se desprende que un porcentaje relevante de madres es capaz de reconocer el papel de la cuidadora en estas taeras “espirituales”. Un 20% de las madres considera que la cuidadora juega más con el niño que ella y el 35% que lo hacen por igual; un 5% piensa que la cuidadora consuela más frecuentemente al niño cuando se hace daño y un 35% que lo hacen por igual; un 5% que la cuidadora atiende al niño cuando está enfermo más habitualmente y un 20% que lo hacen por igual y un 20% piensan que educan al niño entre ambas (en este caso ninguna piensa que lo haga la cuidadora prioritariamente). Sería interesante poder evaluar la construcción identitaria de la maternidad que elaboran estas madres capaces de reconocer la maternidad compartida en estas facetas más “espirituales” y el tipo de relaciones laborales que de ella se derivan. Desde nuestro punto de vista, la visibilización de la participación de las cuidadoras en la crianza de los niños y el reconocimiento de la misma, tiene consecuencias importantes en la construcción identitaria de la maternidad, en la comprensión de cómo se configuran los contextos de desarrollo de los niños y en la consideración social y económica del trabajo de estas mujeres. La Revue du REDIF, 2010, Vol. 3, pp. 25-35

La práctica de delegar el trabajo maternal en relación con un cuidador pagado puede cuestionar de manera fundamental tanto la compresión cultural de qué significa ser madre para ambas mujeres (McDonald, 1998; Pedone, 2006; Uttal, 1996). Esta visibilización nos permite salir del esquema de la madre única, insustituíble y omnipresente de la maternidad intensiva para posibilitar la participación “de derecho” de otros agentes que ya participan de hecho en la crianza: padres, abuelos, cuidadores contratados, etc. La comprensión a nivel identitario de que el niño se desarrolla en una red de cuidados y cuidadores (Goossens y VanIjzendoorn, 1990) permite liberar a la madre de la sobrecarga de rol a la que está sometida y reconocer y poner en valor el papel de los otros agentes de cuidado. Este reconocimiento, nos impulsa, además, a investigar cómo las múltiples influencias de crianza interactúan entre sí, creando un contexto ecológico de desarrollo para los niños. Aunque, por el momento, la opción de cuidado doméstico es minoritaria y está reservada a las clases acomodadas, nos permite estudiar la situación en la que las dos “madres” que interaccionan con el niño son de diferente procedencia étnica y cultural (madre española vs. madre latinoamericana) Las interacciones cotidianas con los niños en la tarea de la crianza están marcadas culturalmente porque están influidas por las creencias culturales acerca del desarrollo infantil (Von Klitzing, 2006) por lo que el niño será criado en un niño ecológico en el que coexisten dos “estilos maternales” diferenciables, lo que podría influir como las pautas de desarrollo de los propios niños, dependiendo no sólo de los modelos de crianza sino también de la interacción entre ambos. Por último, el reconocimiento del papel de las cuidadoras en la crianza y la educación de los niños nos debería llevar a repensar, en

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términos sociales y económicos, las condiciones laborales de estas mujeres. La posibilidad de diferenciar los trabajos de “servicio doméstico” relativo a la limpieza y mantenimiento del hogar de los trabajos de “cuidado a domicilio” sería un primer paso en este sentido.

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ISSN: 2070-9021

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Violence dans le couple et migration Montse Davins Pujols, Mercè Morán, Manel Salamero Baró, Inés Aramburu Alegret, Carles Pérez Testor Institut Universitari en Salut Mental Vidal i Barraquer. Universitat Ramon Llull, Barcelona

Résumé Les présents travaux visent à décrire globalement la situation de maltraitance existante envers la femme dans notre société. En raison de l’augmentation de la prévalence de la maltraitance dans la population migrante, nous nous sommes penchés sur les études traitant de cette population. Plus précisément, nous avons décrit les circonstances des mauvais traitements, la qualité des relations de couple, la symptomatologie clinique et les profils de personnalité les plus habituels chez les femmes maltraitées. En conclusion, nous soulignons le fait qu’il est nécessaire de rapprocher les services d’assistance des groupes minoritaires et de continuer à étudier les similitudes et les différences entre femmes autochtones et migrantes en situation de maltraitance Mots clés : femmes maltraitées, immigration, qualité des relations de couple.

Resúmen El presente trabajo pretende describir de forma global la situación de maltrato hacia la mujer en nuestra sociedad. Debido al aumento de la prevalencia de maltrato entre la población inmigrante, se han destacado los estudios que trabajan con dicha población. Específicamente, se describen las circunstancias del maltrato, la calidad de las relaciones de pareja, la sintomatología clínica, psicopatología y los perfiles de personalidad más comunes entre las mujeres maltratadas. Finalmente, se subraya tanto la necesidad de acercar los servicios asistenciales a los grupos minoritarios, como la necesidad de seguir estudiando las similitudes y diferencias en la situación de maltrato entre mujeres autóctonas e inmigrantes Palabras clave: mujeres maltratadas, inmigración, calidad de la relación de pareja.

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Depuis les dix dernières années du XXe siècle, nous assistons en Espagne à une augmentation de la présence de la violence familiale dans les médias, un phénomène perçu avec inquiétude par la société. En effet, la maltraitance contre les enfants et les agressions au sein des couples ont tous les jours leur place dans les journaux, à la radio et dans les émissions de télévision. Les lectures et les analyses que l’on peut en tirer sont nombreuses. Par sa complexité sociale, économique et psychologique, cette question doit être abordée d’un point de vue pluridisciplinaire. On le sait, les enfants n’ont jamais été l’objet d’autant d’attention et de protection au niveau social qu’aujourd’hui. Jamais, à aucune époque, il n’avait été question de quelconques droits des enfants lesquels, au contraire, étaient considérés, dans le meilleur des cas, comme la propriété du père de famille. Et l’on pourrait en dire autant de la femme. Il n’y a pas si longtemps que la femme était considérée comme la propriété de son père avant de devenir celle de son mari. Les choses ont changé de façon extraordinaire et de normale, la maltraitance est devenue scandale social. De notre unité de prise en charge des femmes maltraitées (UNADOM), nous avons pu observer que, ces dernières années, lorsque nous évaluons la provenance des femmes qui

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viennent en consultation, un biais fait son apparition. Nous pourrions en effet affirmer que la présence des femmes migrantes dans notre service a augmenté par rapport à celle des femmes autochtones. Les statistiques que nous avons étudiées abondent dans ce sens. Dans notre pays, d’après les résultats fournis par l’Instituto de la Mujer (2006), on estime que 9,3 % des femmes autochtones et 17,3 % des femmes migrantes, résidentes en Espagne et majeures, ont été victimes de maltraitance physique, psychologique ou sexuelle par leur conjoint. Ces résultats rejoignent ceux d’autres études (Samsó, Faro, Cortés et Burballa, 2007) pour ce qui est de la prévalence de la maltraitance dans la population immigrée. Toutefois, on ne sait pas grand chose sur les femmes migrantes victimes de mauvais traitements (Barata, Mc Nally, Sales et Stewart, 2005; Davins, et al., 2008; Hollenshead, Dai, Ragsdale, Massey et Scott, 2006).

LES CIRCONSTANCES DE LA MALTRAITANCE En ce qui concerne l’incidence de la maltraitance, plusieurs travaux empiriques soulignent que le phénomène est plus fréquent chez les jeunes femmes et les femmes d’âge moyen d’un niveau socio-économique et culturel bas, n’ayant pas de travail en dehors du travail ménager ou ayant un travail peu qualifié (Brownridge et Halli, 2002 ; Davins, 2005a, 2005b ; Echeburúa, Amor et Corral, 2002 ; Echeburúa et Corral, 1998 ; Instituto de la Mujer, 2006). Quoi qu’il en soit, on sait que la violence conjugale existe dans tous les groupes sociaux et ethniques, et n’a pas de lien avec la couche sociale, le niveau culturel et la race (Bosch et Ferrer, 2003 ; Bhuyan et Senturia, 2005 ; Hollenshead et al., 2006 ; Matud, 2004). Pour ce qui est du type de maltraitance, les résultats les plus significatifs indiquent que les

femmes sont le plus souvent victimes de différentes formes de maltraitance combinées : maltraitance physique et/ou psychologique et/ou sexuelle (Amor, Echeburúa, Corral, Zubizarreta et Sarasua, 2002 ; Davins, 2005ª ; Echeburúa et Corral, 1998 ; Matud, 2004 ; Patró, Corbalán et Limiñana, 2007). Les femmes migrantes ont davantage de probabilités de subir des mauvais traitements psychologiques dans leurs relations de couple (Samsó et al., 2007). Ces résultats sont dans la lignée d’une étude effectuée aux États-Unis, qui signale que les femmes migrantes subissent davantage des mauvais traitements psychologiques que physiques (Lee, 2007). Dans une étude comparative entre femmes migrantes, Mc Closkey, Treviso, Scionti et Pozzo (2002) indiquent que quelques-unes révèlent moins de vécus d’abus sexuel et restent plus longtemps en situation d’abus. Les premiers épisodes de maltraitance psychologique surgissent pendant les deux premières années de relation, pendant les fiançailles et pendant la première année de mariage (Amor et al., 2002). L’un des aspects les plus complexes de la violence conjugale est que la situation d’abus a tendance à demeurer et, de fait, les femmes peuvent y rester dix ans en moyenne (Echeburúa et Corral, 1998, 2002 ; Amor et al., 2002). D’après des données de l’Instituto de la Mujer (2006), 66,7 % des femmes maltraitées en Espagne subissent des mauvais traitements pendant plus de cinq ans. Diverses études notent que l’on observe des différences dans la durée de la situation d’abus selon les groupes ethniques, mais pas dans sa fréquence (Gondolf et Fisher 1988 ; Mc Closkey et al., 2002). Les résultats montrent des différences significatives quant à la perception et à la réaction d’une femme face à l’abus. Par conséquent, les facteurs culturels et éducatifs sont des aspects dont il faut prendre compte dans l’étude des femmes maltraitées (Barata et al., 2005). Pour ce qui est de l’histoire de la maltraitance, il est intéressant de se pencher sur une étude

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de 2007 de Samsó et al., qui compare femmes migrantes et autochtones : on y constate que 55,9 % des premières avaient déjà été maltraitées, face à 35,2 % des femmes autochtones. Une autre étude, faite à partir d’un échantillon de femmes autochtones, montre que la plupart d’entre elles n’avaient pas subi de mauvais traitements pendant leur enfance (Amor et al., 2002). De toutes les façons, la violence dans la famille d’origine est considérée comme un facteur de risque de subir de mauvais traitements dans les relations de couple à l’âge adulte (Murphy et Blumental, 2000).

AJUSTEMENT DYADIQUE : QUALITE DE LA RELATION DE COUPLE Les travaux les plus remarquables recueillis par Rhatigan, Street et Axsom en 2006 ont passé en revue les indicateurs objectifs et subjectifs de l’engagement des femmes victimes de mauvais traitements, ainsi que leur perception des relations, qui peuvent être des éléments prédictifs de leur décision de se séparer. Ils signalent que les indicateurs subjectifs d’engagement et d’autres processus propres à la relation, comme la satisfaction, l’attachement ou l’amour du conjoint, sont associés à la décision de rompre la relation. Les recherches liées à la Dyadic Adjustment Scale (DAS, Spanier, 1976) montrent que, généralement, les femmes maltraitées estiment que la qualité et l’ajustement de leurs relations conjugales sont déficients et non satisfaisants. Les femmes perçoivent que certains aspects de ces relations présentent tout de même une certaine qualité si elles se sentent « un peu heureuses » ou « très heureuses », si elles sont, dans une certaine mesure, d’accord avec leur conjoint sur des questions religieuses, ou encore si elles rient souvent avec lui. C’est sans doute la raison pour laquelle bien des femmes maltraitées attribuent la cause de l’agression à l’abus de substances, à la frustration, au stress ou à un mauvais

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comportement ; plus encore, elles ne reconnaissent pas le maltraitant comme tel et justifient la situation (Davins, 2005a ; Pérez Testor, Castillo, Davins, Salamero et San Martino, 2007). Toutefois, nous ne disposons pas d’études empiriques évaluant la façon dont les femmes maltraitées perçoivent la qualité de leur relation de couple dans la population autochtone et migrante. En effet, les différences culturelles sont un facteur important dans la perception de ce qui est jugé comme étant de la maltraitance et dans les réactions face à l’abus (Bhuyan, Mell, Senturia, Sullivan et Shiu-Thornton, 2005 ; Peek-Asa, Garcia, Mc Arthur et Castro, 2002 ; Yoshioka, Gilbert, El-Bassel et Baig-Amin, 2003).

SYMPTOMATOLOGIE CLINIQUE ET PSYCHOPATHOLOGIE On s’accorde à signaler que la violence conjugale réitérée génère différents changements émotionnels et psychologiques profonds qui obligent la victime à s’adapter à la situation (Amor et al., 2002 ; Davins, 2005a ; Echeburúa et Corral, 1998 ; Escudero, Polo, López et Aguilar, 2005a, 2005b ; Polo, López, Olivares, Escudero, Rodríguez et Fernández, 2006 ; Sarasua, Zubizarreta, Echeburúa et Corral, 2007 ; Villarejo, 2005). Selon Tomasulo et Mc Namara (2007), l’expérience de l’abus va de pair avec l’adoption d’une perspective psychologique négative qui a une influence sur la santé mentale et physique de la femme maltraitée, ainsi que sur ses comportements face aux questions de santé. Les femmes maltraitées témoignent de plus de maladies, d’insomnie, de symptômes somatiques (Matud, 2004), de plus de prévalence de tentatives de suicide et d’abus de substances que le reste de la population féminine (Echeburúa et al., 2002). Cependant, d’autres études suggèrent que

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l’abus d’alcool et de drogues chez les femmes maltraitées n’est pas significatif (Matud, 2004 ; Rincón, Labrador, Arinero et Crespo, 2004). Plusieurs études affirment que la dépression et l’anxiété sont la symptomatologie clinique la plus courante chez les femmes maltraitées (Amor, Echeburúa, Corral, Sarasua et Zubizarreta, 2001 ; Amor et al., 2002 ; Matud, 2004). L’étude comparative de 2007 de Samsó et al. entre un groupe de femmes migrantes et un groupe de femmes autochtones trouve des différences de symptomatologie : le groupe de femmes migrantes présente davantage de signes de dépression, de susceptibilité et de confusion, alors que le groupe des femmes autochtones présente un taux supérieur d’impulsivité et d’anxiété. En résumé, même si la plupart des études soulignent la présence d’anxiété et de dépression, tous les travaux sur les femmes maltraitées ne s’accordent pas sur ce point. Une explication possible réside peut-être dans le fait que le profil schizoïde de la personnalité, présent dans les échantillons évalués, favorise une déconnexion émotionnelle, les victimes n’étant alors pas conscientes de leur état d’anxiété et de dépression (Pérez Testor et al., 2007).

PROFILS DE PERSONNALITE Il n’est pas facile de distinguer les traits personnels préalables des traits de caractère qui ont surgis en raison d’une maltraitance chronique (Echeburúa et al., 2002 ; Davins, 2005a ; Pérez et al., 2007). Pour Rosewater (1988) les genres de personnalité des femmes maltraitées doivent être interprétés comme des réactions traumatiques et non pas comme des indicateurs de caractéristiques stables et permanentes. De même, Rincón et al. (2004) suggèrent qu’il n’est pas possible d’établir un profil de la femme maltraitée puisque ses caractéristiques sont la conséquence de l’abus. Par ailleurs, Bell, Goodman et Dutton (2007)

concluent que les réponses de la femme face à la maltraitance sont tout autant la cause que la conséquence du comportement du maltraitant, ce qui indique qu’une dialectique s’établit. Pour ce qui est des profils de personnalité des femmes qui subissent des mauvais traitements, l’importance de la présence de traits schizoïdes, dépendants et évitants a été soulignée (Pérez Testor et al., 2007). D’autres travaux, comme celui de Patró et al. (2007), se sont penchés sur l’étude des corrélations entre symptomatologie clinique et profils de personnalité. Ils mettent en relief des corrélations positives entre les indicateurs de dépression du Beck Depression Inventory (BDI) et les échelles de préservation, de mécontentement et de soumission du Millon Index of Personality Styles (MIPS). Ces profils de personnalité s’accordent aux stratégies cognitives des femmes maltraitées : déni ou minimisation du problème, tromperie de soi et déni de sa propre victimisation, justification de la conduite violente et rationalisation, attention sélective portée aux aspects positifs du conjoint, surestimation de l’espoir de changement chez le conjoint, justification de la continuité au sein du couple et résignation, ainsi que dissociation et évitement (Davins, 2005a ; Echeburúa et al., 2002). Une étude de 2007 conduite par Lee, Pomeroy et Bohman évalue le type d’affrontement dans un échantillonnage de femmes migrantes se trouvant en situation de conflit au sein de leur couple. Les résultats montrent que l’ensemble des femmes évaluées présente un affrontement de type passif ou évitant qui, de plus, agit comme médiateur entre la maltraitance et ses conséquences psychologiques. Mitchell et Hodson (1983) ajoutent que le recours à un affrontement évitant est associé à une augmentation de la fréquence et de l’intensité de la maltraitance. De même, l’étude réalisée par notre groupe (Davins, Moran, Salamero, Castillo, Pérez

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Testor et Farriols, 2008) a cherché à différencier les circonstances de la maltraitance chez les femmes autochtones et chez les femmes migrantes victimes de mauvais traitements conjugaux qui se sont rendues dans des services d’aide. La perception de la qualité et de l’ajustement dyadique chez les femmes autochtones et chez les migrantes dans leur relation de couple a fait l’objet d’une évaluation et d’une analyse visant à rechercher d’éventuelles différences entre les deux groupes. Les styles de personnalité, la symptomatologie clinique et l’éventuelle pathologie psychique des femmes autochtones et migrantes ont été décrits afin de pouvoir estimer l’existence – ou non – de différences entre les deux groupes.

CONCLUSIONS La maltraitance au sein du couple a été largement étudiée dans la population générale. Cependant, le cas des femmes migrantes victimes de mauvais traitements dans notre pays, ainsi que les différences et ressemblances entre femmes autochtones et femmes migrantes ont fait l’objet de peu d’attention. Selon Hollenshead et al. (2006) et Lee (2007), la perception de l’accessibilité des services d’aide aux victimes diffère en fonction des groupes culturels. Ces services sont peu utilisés par les groupes minoritaires.

Pour optimiser des stratégies de prévention et d’intervention et pour développer des services accessibles, il conviendrait de poursuivre l’étude des ressemblances et des différences dans la perception, dans les expériences de maltraitance, dans la symptomatologie, dans la psychopathologie et dans les profils de personnalité. Mettre en œuvre des études longitudinales, disposer d’un échantillonnage plus large et plus représentatif des femmes autochtones et migrantes de notre pays, et mener à bien des études comparatives entre

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différentes ressources du réseau des services sociaux : voilà les défis que devront relever nos futures recherches.

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La famille immigree et le travailleur social: echanges en situation interculturelle Kamel ARAR Institut des sciences de la Famile, Lyon

Les travailleurs sociaux sont de plus en plus confrontés aujourd’hui à une diversité de situations les mettant en présence de personnes et de groupes familiaux provenant d’horizons culturels très hétérogènes , et présentant des comportements et des attitudes individuels et collectifs qu’ils ont beaucoup de difficultés à comprendre et à accepter . Les missions que réalisent les travailleurs sociaux obéissent à des politiques intégratives qui laissent néanmoins perdurer différentes formes d’incompréhension ,de malentendus voir d’oppositions de plus en plus marquées entre l’objectif par ces derniers et l’affirmation de principes ou de valeurs parfois très éloignés de celles portés par ces missions .

LA FAMILLE IMMIGRÉE: UNE QUESTION D’ACTUALITÉ Ce qui caractérise l’histoire récente des phénomènes migratoires en Europe , et en France , en particulier ,c’est essentiellement le tournant pris durant les années 1990 et 2000 d’un point de vue qualitatif et quantitatif. Ces migrations , de l’avis de tous les démographes , pour ce qui concerne les migrations de populations venues de pays tiers (Afrique,Afrique du Nord, Asie….),ont nettement augmenté depuis les années 1990 ,et,dans cette augmentation la présence des familles est de plus en plus significative .Les flux familiaux représentaient, comme le dit

La Revue du REDIF, 2010, Vol. 3, pp. 45-49

Michèle TRIBALAT1, spécialiste de la question , 40% des entrées en provenance des pays tiers au milieu des années 90 et leur part est passée à 55% en 2OO7.Il s’agit d’étrangers qui se sont installés en France au titre du regroupement familial. Le fait des phénomènes migratoires familiaux est donc avéré depuis les années 90 et n’a cessé depuis cette date d’augmenter. Il semble donc important aujourd’hui de s’arrêter sur ces situations familiales en distinguant bien dans ces situations familiales , les familles venues de l’étranger pour s’installer en France, (en particulier venues des pays tiers comme l’Afrique,l’Afrique du Nord, l’Asie) et les familles qui se sont constituées sur le sol français à partir d’une union ou d’un mariage dont l’un des conjoints est français. Le nombre d’étrangers dont la situation a été régularisée au titre de liens personnels et familiaux a cru très fortement dans les années 2000 ,au moins jusqu'en 2007 .Comme l’indique Michèle TRIBALAT il s’agit de 11% du flux annuel .L’immigration étrangère passe aujourd’hui par la création ou l’activation de liens familiaux puisque l’obtention d’une autorisation de séjour repose de plus en plus sur la constitution d’une famille .Nous savons que même en l’absence d’un mariage une union informelle peut permettre d’obtenir une régularisation de la situation d’un étranger au 1

TRIBALAT M. « Les yeux grands fermés», Denoelaris 2010

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KAMEL ARAR

nom de « la protection de la vie privée « par la délivrance d’un titre de séjour « vie privée et familiale « .Le nombre de titres délivré au nom de liens personnels et familiaux dépasse désormais le nombre de titres que reçoivent des adultes au titre du regroupement familial auprès d’un étranger.

hypothéquer le déroulement de la communication ,voir de la relation .Il parait nécessaire et impératif de relever et de décrypter dans le développement de ces situations communicationnelles l’existence de chaines signifiantes qui prennent en compte la totalité des messages échangés .

C’est dans ce contexte que la situation sociale et culturelle de ces familles concernent non seulement des familles venues au titre du regroupement mais également des familles dont l’un des membres est d’origine étrangère.

Le second registre de cette communication concerne les rituels d’inter-actions.

DIFFICULTÉS ET OBSTACLES DANS LA RENCONTRE ENTRE LE TRAVAILLEUR SOCIAL ET LES USAGERS. Ces difficultés sont de registres et d’ordres différents. Nous nous limiterons à en explorer quatre principaux. Bien souvent par la méconnaissance partielle ou totale de la langue française ,les échanges sont à la fois limités et altérés par l’intervention d’un tiers dans la communication .Cette dernière implique plusieurs intervenants ce qui peut être à la fois la source d’incompréhension et d’incertitudes dans l’intégration d’accords et /ou de perspectives que le travailleur social est chargé de réaliser .Ces incertitudes peuvent nourrir des formes d’incompréhension qui peuvent aller jusqu’à dévoyer les objectifs de l’action de ce dernier .C’est pourquoi après de nombreuses tentatives ,les travailleurs sociaux peuvent s’étonner de ne pas voir réaliser l’opération qu’ils avaient pourtant explicités à l’usager .Toutefois la compréhension verbale n’est pas le seul obstacle à la communication entre l’usager et le travailleur social .Elle est souvent conjuguée à des incompréhensions inhérentes à la communication infra-verbale : les signes kinestésiques ,les mimiques ,les postures corporelles ,les déictiques gestuels peuvent traduire des états d’esprit ,les dispositions interprétées différemment par les interlocuteurs .La tendance à décrypter ces signaux infra-verbaux peut lourdement

En effet ,dans de nombreuses situations les rituels d’inter- actions sont perçues de manière extrêmement différentes . Tel geste ou telle manière d’accueillir ou de prendre congé ,de saluer ou d’exprimer des émotions peuvent être décodés de manière très hétérogènes par les interlocuteurs d’une communication interculturelle ,les rituels sont renforcés aujourd’hui par un retour des traditions qui viennent affirmer et souligner des expressions identitaires qu’un certain nombre d’usagers veulent rendre de plus en plus visibles .La non- observance d’un certain nombre de procédures impliquées par ces rituels d’interaction peuvent induire des intrusions ou au contraire des éloignements qui peuvent aller jusqu'à la rupture de la communication. C’est pourquoi il est important de mettre en lien ces rituels avec le système de croyance et l’horizon de sens que ces usagers cherchent à exprimer .Le respect et l’intégration du sens de ces inter-actions peuvent favoriser l’établissement et le développement d’une communication plus stable et plus durable avec les familles étrangères .Les liens de reconnaissance qui peuvent alors se construire peuvent favoriser la confiance partagée et la possibilité de mettre en œuvre les tâches qu’implique la mission .Par exemple si le travailleur social a bien intégré la distance,la progressivité,les signes nécessaires à l’approche de l’espace familial, de l’ordre et de la hiérarchie qui l’organise , il peut plus efficacement convaincre et persuader . Le troisième registre est celui des pratiques éducatives qui peuvent mettre à l’épreuve, les représentations, les références et les principes des travailleurs sociaux .Appelés à intervenir

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LA FAMILLE IMMIGREE ET LE TRAVAILLEUR SOCIAL : ECHANGES EN SITUATION INTERCULTURELLE

dans l’espace domestique des familles, ces derniers sont quelquefois confrontés à des attitudes parentales qui ne prennent pas en compte l’individualité et la personnalité de l’enfant et /ou de l’adolescent . La loi du groupe d’appartenance pouvant alors s’appliquer sans différenciation ,le travailleur social peut percevoir ces principes éducatifs familiaux comme coercitifs et peu respectueux de la personne de l’enfant .Il en est aussi des contraintes corporelles :en Afrique et en Afrique du Nord les sévices corporelles peuvent être considérés comme un usage courant qui assure l’incorporation des principes éducatifs alors même qu’ils peuvent être interprétés par le travailleur social comme une forme de maltraitance .Cet écart de représentations peut induire une forme de dissension dans la relation entre les parents et le travailleur social qui peut aller jusqu'à une démarche de signalement .Les incompréhensions peuvent également nourrir une contre- attitude du travailleur social ,cette notion recouvrant pour nous une réponse d’ordre contre- transférentielle de la part du travailleur social lorsqu’il intervient dans une contexte familial .Ce qu’il éprouve ,ressent ,perçoit ,représente ,fournit des attitudes qu’il exprimera à l’égard des usagers dont il a la charge. L’étranger révèlera et réactivera des parties souvent fort éloignées de la conscience de ce qui fonde principes, valeurs et normes dans l’action du travailleur social . Ces derniers sont à interroger dans leurs constructions, leurs présupposés et leur validités non pour les relativiser mais pour les expliciter. Il en va de même pour le quatrième registre qui est celui de l’Institution et de l’Autorité qu’elle représente .Dans l’action du travailleur social la référence à l’Institution est constante et transversale. Celle-ci interroge par sa structure les fondements de l’institution familiale .La famille étrangère est convoquée dans sa référence aux discours fondateurs, aux énoncés de certitudes, aux valeurs et à l’univers de croyances qui l’ont constituée .La

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plupart du temps ces références fonctionnent comme un implicite, comme un insu ,qu’il s’agit de décoder afin d’éviter qu’elles ne deviennent un obstacle . .Lever cet obstacle c’est tenter de comprendre les modifications et transformations que subit la famille au moment et dans l’après coup de la rupture culturelle. LES EFFETS D’APRÈS COUPS DE LA RUPTURE CULTURELLE. Les transformations ,les changements qu’induit la transformation culturelle pour les familles immigrées vont mettre en crise les socles de la construction des sujets et des groupes auxquels ils appartiennent ,en particulier ,le groupe familial .Cette crise entraine des reconstructions, reformulations qui peuvent aujourd’hui revêtir plusieurs sens. L’exploration de ce sens nous induit à distinguer d’une part les processus mis en œuvre dans la rupture culturelle pour ensuite observer les aménagements et transformations qui en sont issues .La rupture culturelle est tout à la fois ,une interruption ,une brisure et une désorganisation qui oblige et implique un travail de changement .La rupture met au travail un processus de deuil dont l’un des avatars est une relation nostalgique à la culture d’origine. En effet ce qui distingue profondément les processus de deuil de ceux de la nostalgie réside dans le fait que dans le travail du deuil l’objet est introjecté et il n’est nul besoin d’y revenir, alors que dans la relation nostalgique l’objet est incorporé ,donc toujours et constamment réactivé dans un retour répété à l’objet .C’est précisément cette répétition qui fait obstacle au processus de deuil en empêchant le sujet de s’éloigner , de s’autonomiser à l’égard de l’objet. Le retour à la terre des ancêtres, à l’histoire de la famille inscrite dans un territoire est une nécessité absolue pour de nombreuses familles qui font de ce retour une sorte de célébration profane .Ce retour constant ne sera pas sans effet sur un second ensemble de processus qui

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KAMEL ARAR

est celui de la transmission psychique inter et trans- générationnelle.

espace de transaction symbolique ,seul garant d’un d'un lien et d'un lieu de reconnaissance .

De la transmission inter à la transmission trans- générationnelle

LE TRAVAILLEUR SOCIAL ET LA FAMILLE IMMIGRÉE: CONSTITUTION D’UN ESPACE ET D’UN LIEN DE RECONNAISSANCE.

Il est important de distinguer ces deux notions comme nous l’avons fait précédemment de celles qui nous préoccupaient antérieurement. En effet la transmission inter- générationnelle se caractérise par la constitution d’un espace ,d’un écart ,voir d’un temps et d’un lieu de passage et de transformation à l’œuvre dans la transition d’une génération à l’autre .Le roman familial ,son histoire ,ses mythes ,ses légendes sont transmis de génération en génération tout en étant transformé par des discours ,des échanges ,des interprétations qui viennent les régénérer et les enrichir .A la différence, les objets trans- générationnels sont eux ,enfouis ,enkystés et ne font l’objet d’aucune reprise ,d’aucune modification ,et sont comme présents à l’insu des membres de la famille s’imposant à eux comme des injonctions .Lors de la transplantation culturelle ,la tentation est grande de revenir à ce repli qui fait confondre culture et tradition .La culture n’est plus alors ce qui soutient et organise la structuration du sujet en permettant de s’inscrire dans la généalogie et en accédant à un système de signification pour se l’approprier et l’élaborer mais comme une assignation donnée par la Tradition à une place et à une répétition de l’Identique et à l’Identique d’un discours de certitude qui ne peut ni être interrogé ni modifié . Dans ce contexte le travailleur social est invité ,incité à suspendre lui-même ce qui lui sert de références ,représentations et préjugés pour ne pas répondre en miroir à ce qui lui est présenté à l’usager et sa famille .Suspendre la constitution de ses représentations et de ses jugements c’est d’une certaine manière inviter l’Autre à en faire de même sans un risque d’influence ou d’argumentation autoritaire mais plutôt par un effet de distanciation et de décentration .Le travailleur social devient alors un anthropologue de soi-même en ouvrant un

L’épreuve de l’Autre est une opportunité de refondation de soi-même .Se laisser surprendre et interrogé par ce qui fait la différence c’est aussi se donner la possibilité d’élaborer ses propres certitudes .C’est de ce fait distinguer pour le travailleur social trois catégories organisatrices de son action : - La position - La posture - L’attitude La position pourrait se définir par un ensemble de coordonnées techniques et éthiques qui définissent un rôle professionnel sous-tendu par une formation et une compétence qui légitiment l’acteur professionnel. A la différence la posture serait constituée par un à priori de jugement subjectif souvent d’ordre moral qui vient s’immiscer dans les coordonnées évoquées ci-avant .De fait la posture peut influencer voir dévoyer la position. Elle est constamment à interroger et à suspendre pour ne pas dénaturer la première. L’attitude elle-même est construite comme une sorte de résultante des deux premières catégories pour permettre au travailleur social d’aménager la distance et les conditions propres à son action .C’est un préalable à toute action qui donne la mesure d’une disposition intérieure et d’un état psychique sur lequel peut s’étayer l’acteur professionnel. Le travail d’élaboration transversale de ces trois catégories est rendu plus impératif dès lors que l’usager et sa famille ne partagent ni les références culturelles ni les mêmes valeurs. C’est l’ensemble de ces processus et ces aménagements qui nous paraissent être une partie de ce qui s’offre comme perspective aux

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LA FAMILLE IMMIGREE ET LE TRAVAILLEUR SOCIAL : ECHANGES EN SITUATION INTERCULTURELLE

travailleurs sociaux confrontés à des familles d’origine étrangère.

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El papel de los valores culturales en la comprensión del bienestar psicológico. Un análisis comparativo entre población mexicana y española Ana Martínez-Pampliega, Nayeli Rivero, Ioseba Iraurgi Centro de Estudios de la Familia. Universidad de Deusto. Bilbao.

INTRODUCCIÓN Por medio de la antropología moderna se ha concluido que el comportamiento social de los seres humanos puede variar de acuerdo con los patrones culturales que prevalezcan y de las organizaciones predominantes en la sociedad (Díaz-Guerrero, 2003) y no podremos comprender adecuadamente el bienestar psicológico, sino entendemos dichos patrones culturales. Durante gran parte del siglo XX la investigación psicológica se basó fundamentalmente en los aspectos más relacionados con el individuo, y la variable ‘cultura’ no fue tomada suficientemente en consideración como factor de influencia. La investigación resultante y sus conclusiones sobre la persona fueron tomadas como universales, participando de un etnocentrismo más propio de otra época. Sin embargo, en la década de 1950, psicólogos de diversas partes del mundo, desarrollaron un nuevo modelo de interpretar los fenómenos psicológicos, con el objetivo de comprobar la validez universal de los datos psicológicos demostrados en Estados Unidos y Europa; surgió la psicología transcultural., Posteriormente, más allá de constatar la uniformidad y universalidad de las manifestaciones psicológicas, el enfoque cambió hacia el descubrimiento de las

La Revue du REDIF, 2010, Vol. 3, pp. 51-60

diferencias a través de las culturas (DíazGuerrero, 2003). Un ejemplo ha sido el estudio de la comunicación familiar, tema que a lo largo de las tres últimas décadas, ha sido abordado desde diversos estudios comparativos (Gudykunst y Lee, 2001). El estudio de las culturas es importante porque puede promover un particular conjunto de valores y guiones, que podríamos definir siguiendo a La Roche (2002) como los ideales o principios aspirados propios de una comunidad. Los guiones son los patrones representacionales y organizacionales a través de los cuales aprendemos a esperar comportamientos sociales específicos de uno mismo y de los otros. Cada grupo cultural tiende a animar valores y guiones específicos, los cuales son los componentes esenciales del sistema de significados de un grupo cultural. Inicialmente, las variables más utilizadas en los estudios culturales fueron “individualismo” y “colectivismo” y se diferenciaba entres los valores asociados a una u otra cultura, tal y como aparece en la tabla 1 (Departamento de Salud y Servicios Humanos, 1986, citado por Fitzgerald, 2006). Tabla 1. Diferencias entre culturas occidentales y no occidentales Cultura anglo-europea – Control cultural sobre

Otras culturas – Destino

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ANA MARTÍNEZ-PAMPLIEGA, NAYELI RIVERO, IOSEBA IRAURGI

el ambiente – Cambio – Dominio del tiempo – Igualdad humana – Individualismo / privacidad – Autoayuda – Competición – Orientación futura – Acción/meta/orientaci ón al trabajo – Informalidad – Directividad / apertura / honestidad – Practicidad / eficiencia – Materialismo

– Tradición – Dominio de la interacción humana – Jerarquía / rango / status – Bienestar grupal – Herencia por derecho de nacimiento – Cooperación – Orientación al pasado – Orientación al ser – Formalidad – Indirecto / ritual / enfrentamiento – Idealismo, teoría – Espiritualismo /desapego

Desde esta orientación, se plantea que las culturas occidentales desarrollan una cultura individualista (Komarraju y Cokley, 2008), es decir, su preferencia por ser independientes, únicos, manteniendo relaciones sólo cuando los beneficios superan a los costos, persiguiendo metas personales más que sociales o resistiendo a la presión de la obediencia a normas grupales. Por el contrario, como señalan los autores citados, los colectivistas valoran la pertenencia al grupo, derivan su autodefinición de las relaciones con otros y responden a las obligaciones esperadas por amigos, familia y comunidad. Sin embargo, a menudo no es fácil diferenciar entre culturas colectivistas e individualistas, ya que existen diferencias importantes en función de su énfasis en lo personal o en lo grupal dentro de cada cultura. Ejemplo de esto se encuentra en España, donde la organización familiar podría hacer pensar que es un país colectivista moderado, como destacan García y Peralbo (1997). Por otro lado, dos culturas individualistas o colectivistas pueden diferenciarse por la importancia que le conceden a diferentes aspectos del individualismo o del

colectivismo. Algunos autores diferencian entre dimensiones horizontales y verticales dentro del individualismo o colectivismo. Como señalan Komarraju y Cokley, (2008), los individualistas que puntúan alto en dimensiones verticales tienden a aceptar la existencia de desigualdad y enfatizar el logro, el status, la jerarquía en comparación con otros. Los individualistas que puntúan alto en la dimensión horizontal apoyan las nociones de igualdad, libertad de ser uno mismo sin comparación con otros, y no animan al esfuerzo por ser mejores que otros. Actualmente, contamos con varias teorías que explican la estructura de los valores culturales con el objetivo de comparar las diferencias y semejanzas de los diferentes países (Ros, 2002). Dos de las propuestas más destacadas son la de Hofstede (1999) y la de Schwartz (1999). Según Ros, ambas formulaciones intentan encontrar dimensiones con un significado común que permita hacer comparaciones entre las sociedades. Las diferencias radican en los instrumentos que utilizan, las muestras y los supuestos estructurales de cada modelo. Hofstede (1999) conceptualiza cinco dimensiones culturales: distancia al poder, individualismo vs Colectivismo, masculinidad vs femineidad, evasión de la incertidumbre y orientación a largo plazo vs orientación a corto plazo. Por otro lado, más apegado a la Psicología, Schwarz (1990) concibe el estudio de diez valores culturales: universalismo, benevolencia, tradición, conformidad, seguridad, poder, logro, hedonismo, estimulación y autodirección. La estructura del modelo es circular, de forma que los valores en los extremos opuestos son conflictivos y los valores cercanos tienen metas motivacionales similares. A través de estos diez valores se puede contrastar las culturas en torno a tres temas. 1) La naturaleza de la relación entre individuo y grupo: ¿Qué intereses deben ser

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EL PAPEL DE LOS VALORES CULTURALES EN LA COMPRENSIÓN DEL BIENESTAR 53 PSICOLÓGICO. UN ANALISIS COMPARATIVO ENTRE POBLACION MEXICANA Y ESPAÑOLA

los más importantes, los individuales o los grupales?, ¿en qué medida son las personas autónomas o más bien están incrustadas en los grupos?. 2) El comportamiento responsable que preservará la armonía social: desde aquí se deriva que las personas deben ser inducidas a considerar el bienestar de los demás, coordinarse con ellos y así manejar la inevitable interdependencia social; la pregunta en este caso es ¿Jerarquía o igualitarismo?. 3) La relación de la humanidad con el mundo natural y social: ¿Competencia o armonía?. Estos modelos recientes pueden ser integrados en modelos sistémicos, los cuales, siguiendo las reflexiones de García y Peralbo (1997), pueden ayudarnos a comprender el impacto de la cultura sobre el funcionamiento familiar, es decir, cómo los valores, actitudes, deseos o creencias en el medio sociocultural en el que viven padres e hijos explican las normas de las relaciones y su impacto en el bienestar de los miembros de las familias. CULTURA Y FUNCIONAMIENTO FAMILIAR La pregunta inicial de partida es cómo es el proceso de socialización étnico-racial, a través del cual se internalizan los valores familiares y las reglas de conducta. Este proceso permitirá promover la competencia conductual dentro de la propia cultura de origen (Calzada, Fernandez, y Cortes, 2010). Esta competencia conductual se relaciona en los hijos en proceso de socialización con el logro académico y el funcionamiento psicológico (MartínezPampliega, Sanz, Iraurgi y Iriarte, 2009). Las normas condicionan el comportamiento, lo que se considera correcto o no, lo que se prioriza o no, y las estrategias empleadas para su transmisión. Por ejemplo, los padres que socializan a los hijos a obedecer sin cuestionar, están priorizando la obediencia sobre la negociación. Los valores culturales de respeto (obediencia, deferencia, decoro y comportamiento público) e independencia

La Revue du REDIF, 2010, Vol. 3, pp.53-63

(negociación, aserción y exploración) tienen un impacto directo sobre el comportamiento social, emocional y académico. El impacto también puede ser indirecto a través de los estilos de parentalidad o parenting (autoritario, democrática y permisivo). Como destacan Tamis-LeMonda, Way, Hughes, Yoshikawa, Kalman y Niwa (2008), una meta universal del parenting es apoyar a los hijos en la adquisición de las habilidades necesarias para funcionar adaptativamente en su comunidad. Los padres transmiten valores y reglas sobre formas de pensar y actuar, y proporcionan un estilo de análisis y valoración de las relaciones y estructuras sociales, de acuerdo con lo que es considerado apropiado a nivel social. En relación al colectivismo e individualismo, los científicos sociales han retratado a los padres en las culturas occidentales como promotores de metas evolutivas relacionadas con la orientación a la autonomía o individualistas, y a los padres en culturas asiáticas, latinas, africanas y rurales como promotores de metas orientadas a las relaciones o colectivistas. En este sentido, cabría preguntarse qué tipo de funcionamiento y organización familiar promueve mejor salud mental en los hijos, o si ello pudiera estar relacionado con el nivel de satisfacción con la vida familiar. Pero este planteamiento es teórico y empíricamente limitador. Es un marco simplista pues las culturas en la era de la globalización no pueden ser dicotomizadas. Una opción, como sugieren Tamis-LeMonda et al. (2008) es considerar esta dicotomía a un nivel macro, como sistema de valores, y emplear el término ‘meta evolutiva’ para referirse a cualidades psicológicas y conductuales específicas que los padres desean desarrollar (p.ej. autoestima y respeto). Explorar la forma en que los valores o metas coexisten y cómo su coexistencia cambia a lo largo del tiempo será crítica para avanzar a una comprensión más rica de la evolución infantil y de las competencias parentales en los diversos contextos culturales.

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Por otro lado, la asunción de diferentes metas en las culturas, más o menos colectivistas e individualistas, tiene consecuencias relevantes. Por ejemplo, en grupos culturales colectivistas se percibe la autoaserción negativamente, y la autorrestricción positivamente. Los individuos logran sus metas por alinearse a grupos sociales mayores y confiar en el grupo. Como consecuencia, el parenting efectivo puede involucrar la promoción de la interdependencia y la cooperación en los hijos más que la autonomía. La interdependencia se promueve alimentando lazos emocionales intensos con sus hijos desde edades tempranas, y de esta forma se les inculca el comportamiento prosocial. Lo contrario ocurre con los padres ‘individualistas’ los cuales promueven la aserción de los hijos. Los hijos deben ser convencidos para cooperar voluntariamente y de forma prosocial, de forma que el hijo lo atribuya a disposiciones internas. Siguiendo con el análisis de la disciplina, tradicionalmente se considera que el poder de la imposición es menos efectivo porque el hijo se orienta por consecuencias externas, provoca ira y hostilidad, y genera reactividad o un intento activo de comportarse de forma contraria. La conformidad con los valores de los padres es más probable que ocurra en relación a disposiciones internas cuando es resultado del razonamiento. Tradicionalmente (Rudy, Grusec y Wolfe, 1999), también se considera que los padres autoritarios son bajos en calidez, experimentan bajos sentimientos de eficacia, tienen puntos de vista más negativos de los hijos, se sienten más enfadados después de las transgresiones de los hijos, y están más interesados en lograr obediencia inmediata y metas a corto plazo. Por el contrario, se piensa que los padres democráticos son cálidos, autoeficaces con respecto a sus prácticas de crianza, con un estilo atribucional centrado en la situación más que en las disposiciones internas ante los malos comportamientos de los hijos, y más resistentes al enfado y con mayor interés en metas a largo plazo. Esto puede llevar a considerar que existe una

asociación entre poder autoritario y afectocognición negativa. Sin embargo, no necesariamente debe ser así. Rudy, Grusec y Wolfe (1999) consideran que el apoyo a la autonomía como técnica de socialización es mejor valorado que el poder de la imposición (autoritarismo) en grupos individualistas, pero no en los colectivistas y que el empleo de estrategias de socialización diferentes no tendrán, necesariamente, que tener efectos negativos sobre la interiorización de los hijos de los valores parentales. El efecto dependerá de las metas a lograr por un grupo cultural. Esta afirmación puede comprenderse desde la consideración de que el estilo educativo autoritario en culturas individualistas está asociado al deseo de establecer poder sobre el hijo que es visto como desobediente. No obstante, en culturas colectivistas este tipo de comportamiento parental podría no deberse exclusivamente a mantener el poder y en tal caso sus efectos podrían no ser negativos. A menudo, este comportamiento enfatiza la inhibición de las propias necesidades y la obediencia no cuestionada ante las demandas parentales y, para este fin, podría ser efectivo. Más aún en un contexto en el que esto es valorado, por lo que promovería el ajuste social del hijo capacitándole para funcionar en dicho contexto. FUNCIONAMIENTO FAMILIAR Y SALUD MENTAL La relación entre el funcionamiento familiar y el bienestar de sus miembros es una evidencia probada tanto respecto a las evidencias observadas desde la investigación psicosocial como desde el ámbito clínico (Minuchin, 1975; Ochs et al., 2005; Onnis, 1997; Segrin, 2006; Stierlin, 1989). Determinados estilos de funcionamiento familiar se presentan como vinculantes para el logro de un óptimo desarrollo y adaptación, tanto de los individuos como del sistema. Los patrones de comunicación efectivos son uno de los aspectos que caracteriza a las familias saludables (Gladding, 2002) y la forma en que

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las familias funcionan puede ser determinante en la salud de sus miembros. En algunos casos, el estilo de funcionamiento familiar es necesario para un óptimo desarrollo de sus miembros, pero en otros actúa como “factor de riesgo” y contribuye a conductas desadaptadas (Buendía, Ruiz y Riquelme, 1999). En otras palabras, la familia y su forma de interactuar pueden ser un factor de protección o de vulnerabilidad para la aparición y el mantenimiento de estados de salud alterados (Callabed, Comellas y Sanz, 1997; Mardomingo, 1997).

padres, mayor es la probabilidad de consumo de alcohol y tabaco, la disminución del rendimiento escolar, la probabilidad de conductas problemáticas, y la implicación en conductas delictivas. Por el contrario, una buena comunicación mejora sentimientos positivos de autoestima. Sin embargo, aún queda abierta la pregunta de cómo la cultura puede ser un factor de influencia en la salud mental.

El estudio del funcionamiento familiar en relación al bienestar debe considerar tanto la estructura familiar como las relaciones familiares, y tanto a nivel sistémico (conflicto interparental, funcionamiento familiar: cohesión, adaptabilidad, comunicación, estrés, recursos familiares) como diádico (relaciones padres-hijos o estilos educativos). En cuanto a la estructura, los estudios parecen indicar que el estado civil de los padres se relaciona sólo débilmente con el bienestar psicológico (McKnight, Huebner y Suldo, 2002), siendo mucho más relevante el conflicto interparental y el conflicto entre padres-hijos (Galíndez, 2007).

Como se ha visto en los apartados previos, cualquier comprensión de la salud mental debe ser relacionada con aspectos culturales (Tamminen, 2006). A menudo, no somos conscientes de lo unidos que estamos a las prácticas culturales, nada neutrales. La familia es, sin lugar a dudas, el vehículo más importante para la transmisión de cultura. La forma en que los hijos deben ser educados para que tengan una identidad saludable, como ciudadanos coherentes con fuertes conexiones a su entorno cultural nacional y local, es una cuestión muy relevante.

Centrándonos en el bienestar de los hijos, éste está fuertemente asociado con un buen funcionamiento familiar, incluso en aquellas etapas en las cuales cobra una importancia clave las relaciones con los amigos o la propia identidad personal. Variables como la flexibilidad, la regularidad en los tiempos y rutinas del hogar, la supervisión de actividades, el apoyo emocional e instrumental, la efectividad de la comunicación padres-adolescente, la calidad del apego, están significativamente relacionadas con la satisfacción vital del adolescente siendo especialmente relevante la confianza con los padres (Nickerson y Nagle, 2004). La revisión realizada por Galíndez (2007) deja evidente que cuanto menor sea la satisfacción de los hijos con la relación con sus

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INFLUENCIA CULTURAL EN LA SALUD MENTAL

Los valores están relacionados con lo que es considerado natural, maduro, moralmente correcto o agradable. Y, aunque no ha sido muy estudiado, es necesario identificar caminos de evolución culturalmente específicos. Habitualmente los valores americanos han servido de referente a través del DSM-IV, lo que ha llevado tradicionalmente a considerar las diferencias como déficits. No es de extrañar que algunas culturas (por ejemplo, los latinos) a menudo hayan sido sobrepatologizados y hayan recibido tratamientos de salud mental inapropiados. Para evitar este problema es esencial desarrollar estrategias de evaluación e intervenciones terapéuticas consistentes con la identidad cultural (La Roche, 2002). Una forma de hacerlo, es a través del estudio de los valores culturales del colectivismo. Como destaca Furman, Negi, Iwamoto, Rowan,

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Shukraft y Gragg (2009), los valores culturales de colectivismo y orientación comunal son propios de la cultura latina y tienen el potencial de servir como un factor protector en mitigar la tensión, en la medida que implica empatía mutua, deferencia hacia los intereses del grupo sobre los intereses individuales y conformidad a las expectativas grupales, proporcionando sentido de pertenencia y respeto al individuo. Otra variable a analizar, por ejemplo, es la importancia de las relaciones familiares, que se considera como un factor protector contra el uso y abuso de sustancias. La cohesión se convierte en un mediador que atenúa los efectos de los factores de riesgo que llevan al malestar psicológico, lo que subraya la importancia del familismo y de la consideración de los valores a la hora de considerar las intervenciones; lejos, por tanto, de planteamientos simples basados exclusivamente en un único referente cultural (americano). Sin embargo, las diferencias culturales no sólo deben ser observadas en relación a la respuesta a la sintomatología o en el tipo de intervención requerida. Es fundamental comprender cómo los valores culturales condicionan el que las variables familiares se asocien o no al desarrollo de la sintomatología. COMPARACIÓN MÉXICO - ESPAÑA La expresión ‘América Latina’ comprende una realidad muy compleja (Tünnermann, 2007). A pesar de ello, Andrés-Hyman, Ortiz, Añez, Paris y Davidson (2006) sitúan 6 constructos culturales latinos: Dignidad y respeto, Familismo, Personalismo, Machismo, Marianismo, Religión y espiritualidad. 1. Dignidad y respeto: se refiere al valor cultural que subraya la reverencia por todas las formas de vida, principalmente el valor de la humanidad. Independientemente del estatus o el dinero, todas las personas merecen respecto. El respeto es también muy cercano a la

jerarquía de deferencia en la cual mayores y padres están en un pedestal. El respeto promueve la igualdad, la empatía y la conexión en cada relación, incluso aunque sea jerárquica. 2. Familismo: es un valor cultural alocéntrico que enfatiza los apegos, reciprocidades y lealtades de todos los miembros de la familia más allá de las fronteras de la familia nuclear. Las personas se comprenden a través de otros, enfatizan las relaciones sociales e iluminan las metas de grupo más que las individuales. Las fronteras de la familia incluyen familiares cercanos y amigos de familiares (padrinos). Las familias tienden a estar emocionalmente muy cercanas y, a menudo, viven juntos en la misma casa o vecindad y funcionan interdependientemente. 3. Personalismo. Se refiere a la preferencia por lo personal frente a lo formal o institucional, lo cual se manifiesta en la permeabilidad de los hogares, en los cuales, familiares y amigos pueden aparecer sin avisar, simplemente para charlar un rato. Los saludos implican besos, abrazos, dar la mano, con un mayor contacto que entre euroamericanos. 4. Machismo. Comportamiento controlador del hombre hacia la mujer y los hijos, promiscuidad, abuso de alcohol y agresión. No obstante, esto es una representación patológica de la masculinidad propio de todas las culturas, más que una características de la cultura latina. Encuentra sus raíces en la exaltación de las virtudes de la responsabilidad a la familia y a la comunidad, el honor, la humildad y el trabajo duro. 5. Marianismo. Es una reverencia a la Madre María. Las mujeres deben permanecer y llegar vírgenes al matrimonio y la transmisión de la tradición cultural y religiosa descansa en las mujeres. También se espera de las mujeres la falta de preocupación por

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ellas mismas o el sufrimiento con dignidad. Se espera humildad, bondad o empatía. 6. Religión y espiritualidad. Existen diferentes formas de espiritualidad en estas culturas, entre las que se hallan en espiritismo y la santería. El espiritismo mantiene que la vida es una prueba espiritual en la cual la buena conducta es recompensada con la reencarnación de espíritu en una posición celeste superior. La santería mantiene que los espíritus son asignados a cada individuo antes del nacimiento y sirven como guías y protectores en la vida. Aunque el espiritismo es practicado por solo un pequeño número de hispanos, la creencia en Dios es común. Entre ellos, nos detenemos en un constructo que ha destacado su relevancia a lo largo de diferentes estudios con población latinoamericana y específicamente mexicana: el familismo (Calzada et al., 2010; Gamble y Modry-Mandell, 2008, La Roche, 2002). Este valor incluye la solidaridad familiar, la integración familiar, el apoyo intra e intergeneracional y los compromisos con los miembros de la familia por encima de las necesidades individuales, y ha demostrado tener relación importante con el funcionamiento psicológico de los miembros de la familia y la búsqueda de ayuda. Se relaciona con la empatía, la conciencia de las expectativas familiares, el respeto, el desarrollo de fuertes apegos, la reciprocidad y la lealtad a miembros de la familia extensa. El estilo parental es más autoritario que democrático o permisivo. Animan en sus hijos más la obediencia que la autonomía. A los más pequeños se les enseña a obedecer y respetar a sus mayores. Este constructo, en esta cultura, protege a sus miembros del estrés socioemocional a través del apoyo emocional y se ha visto como un factor protector frente al consumo de drogas o la mejora del rendimiento académico. El grado de intensidad de las relaciones es alto, pero el grado de apoyo también.

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En su aplicación a la cultura mexicana, la investigación desarrollada por Díaz-Guerrero (2003) recoge algunas premisas que reflejan los valores que existen, permitiendo analizar los cambios que se han ido produciendo en los últimos años. De las premisas que se mantienen inalterables, se pueden mencionar algunas como “uno siempre debe respetar a sus padres”, o “para mí, la madre es la persona más querida del mundo”. Sin embargo, ideas como “los hombres deben ser agresivos” o “el lugar de la mujer es el hogar” han ido cambiando en la mente de los mexicanos en los últimos años; sin embargo, esto depende del género y el nivel educativo. Otros aspectos que han sufrido cambios son el factor machismo y el factor virginidad. Resulta importante mencionar cómo conciben los mexicanos la cohesión familiar. La familia en México ha sido la unidad social más importante, incluso por encima de los individuos que la componen. Esto se refleja en la lealtad a la familia y en la protección a las mujeres, que son valores culturales que han cambiado poco y que continúan siendo temas prioritarios en las familias. En el caso de España, país del que la mayoría de los países latinoamericanos recibieron su influencia en los siglos pasados, y su diferencia con México no se han encontrado muchas investigaciones en las que se comparen los valores culturales de estos dos países. Sin embargo, Hofstede al comparar estos países ha establecido algunas diferencias, entre las que destacan las siguientes. En la dimensión de individualismo, España se caracteriza por ser una cultura más individualista (50%) que la mexicana (30%); esto quiere decir que en la cultura mexicana, las personas se integran más en grupos cohesivos fuertes que en la española, en donde los lazos entre las personas son un poco más relajados. En el caso de la dimensión masculinidad, México (70%) está por encima de España (40%), es decir, en la sociedad

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mexicana existe una mayor diferencia en los valores femeninos con los masculinos. En conclusión, es sumamente relevante a la hora de estudiar el funcionamiento familiar y su impacto en el bienestar psicológico y social de los miembros emplear un modelo sistémico que permita analizar cómo la cultura afecta al funcionamiento familiar y cómo la familia transmite los valores, actitudes, deseos o creencias en el medio sociocultural en el que viven padres e hijos, alejándose de planteamientos basados en un único referente cultural americano. Los resultados de un planteamiento como el indicado se reflejarán en el desarrollo de estrategias de intervención adaptadas que permitirán comprender no sólo la salud mental de las personas implicadas sino los diferentes comportamientos de búsqueda de ayuda existente. El conocimiento e incorporación en la intervención terapéutica que se realice necesita incorporar valores e ideales específicos de las culturas minoritarias (Simoni y Pérez, 1995) con el fin de comprender la demanda y ajustar la forma de actuar, con intervenciones más estructuradas, activas, directivas, con mayor autoapertura de los consejeros en orden a crear relaciones más recíprocas con los clientes o con la inclusión de la familia entera en las consideraciones terapéuticas. REFERENCIAS Andrés-Hyman, R. C., Ortiz, J., Añez, L. M., Paris, M., & Davidson, L. (2006). Culture and clinical practice: Recommendations for working with puerto ricans and other latinas(os) in the united states. Professional Psychology: Research and Practice, 37(6), 694-701. doi:10.1037/0735-7028.37.6.694 Buendía, J., Ruiz, J., y Riquelme, A. (1999). Efectos del estrés familiar en niños y adolescentes. In J. Buendía (Ed.), Familia y psicología de la Salud (pp. 181-202). Madrid: Psicología Pirámide.

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ISSN: 2070-9021

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Parentalité et diversité culturelle Roskam Isabelle Université catholique de Louvain. L’étude de la parentalité a engendré un grand nombre de travaux sur le plan interculturel. La raison principale de cet engouement est sans doute que la parentalité est considérée comme un vecteur incontournable de la transmission culturelle des modèles, des valeurs et des pratiques. Les parents on en effet pour « mission universelle » l’éducation de leur(s) enfant(s). Et quelle est la finalité même de l’éducation si ce n’est d’amener les enfants à devenir des adultes socialement compétents et intégrés au groupe culturel dans lequel ils sont amenés à vivre ? En ce sens, l’étude de la parentalité en psychologie interculturelle participe à cette idée selon laquelle le comportement des parents et celui de leurs enfants ne peut être compris qu’en fonction du milieu dans lequel ils se développent1. LA PARENTALITÉ UNIVERSELLE L’un des objectifs des études interculturelles consiste à mettre en évidence ce qu’il y a de commun à l’ensemble des êtres humains quelle que soit leur appartenance culturelle. Les éléments communs à plusieurs cultures sont considérés comme des « universels » tant que l’on n’a pu identifier au moins une culture au sein de laquelle ces éléments diffèrent. La recherche d’ « universels » permet de s’approcher de ce qu’est la « nature » de l’Homme. Le terme « nature » suggère que les êtres humains partagent certaines caractéristiques physiques et psychologiques. Ce concept de « nature » a fasciné les 1

Friedlmeier, W., Chakkarath, P., & Schwarz, B. (2005). Culture and human development. New York: Psychology Press.

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philosophes à la recherche depuis des siècles des « lois générales » de la nature humaine. Platon par exemple se référait à l’ « essence » de l’homme. Ultérieurement, l’idée d’une nature humaine universelle a été mise en question. Locke fait partie des philosophes qui ont critiqué cette idée en proposant la notion de tabula rasa. De cette opposition est né le débat hérédité/environnement. La quête des universaux n’a cependant jamais été abandonnée et de nombreux auteurs ont adopté une position intermédiaire reconnaissant l’existence d’universaux tout en admettant l’importance de l’environnement notamment culturel. Ainsi, l’être humain fut considéré comme un « animal culturel » dans la mesure où il est capable de modifier son comportement en fonction de ses apprentissages. Il est également capable de transmettre ces apprentissages aux générations futures sans contribution génétique2. Les travaux de LeVine3 pourtant déjà anciens, constituent l’une des références principales dans le domaine de la parentalité universelle. L’auteur a tenté de mettre en exergue le commun dénominateur entre parents quelle que soit leur culture d’appartenance. Son travail s’est focalisé sur les finalités universelles liées à la parentalité. Tout parent aurait pour objectifs universels de 1/ assurer la santé et la survie de l’enfant, 2/ stimuler l’enfant en vue d’assurer son développement 2

Laungani, P.D. (2007). Understanding cross-cultural psychology. London: Sage. 3 LeVine, R.A. (1977). Childrearing as cultural adaptation. In Leiderman, P.H., Tulkin, S.R. and Rosenfeld, A.H. (Eds.), Culture and Infancy. London, Academic Press (pp. 15-27).

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ROSKAM ISABELLE

social et cognitif, 3/ transmettre des valeurs culturellement adaptées donnant à l’enfant les clés qui lui permettront de fonctionner au sein de son groupe d’appartenance. Ces trois objectifs universels sont hiérarchisés de façon naturelle, la survie précédant tout autre objectif. Mais cette hiérarchie dépend en partie du contexte culturel dans lequel évoluent les parents et leurs enfants. En effet, si l’enfant est élevé dans un contexte où des risques évidents existent pour sa santé, tels que des infections ou un niveau élevé de violence, la finalité parentale va prioritairement être la survie et la santé de l’enfant plutôt que son développement intellectuel ou social qui seront dès lors relégués au second plan. Par contre, dans un contexte où la survie et la santé de l’enfant ne posent généralement pas de souci, des objectifs comportementaux et la transmission de valeurs vont prédominer en termes de finalités parentales. Si les travaux de LeVine ont porté leur attention sur les finalités universelles de la fonction parentale, ceux de Keller4 se sont davantage centrés sur l’existence d’un répertoire de comportements parentaux universels. Dans la mesure où l’être humain vient au monde dans un état de dépendance très important (altriciality), l’auteur a postulé que la nature devait avoir équipé les donneurs de soin d’un répertoire comportemental les prédisposant à la fonction parentale. L’hypothèse consiste à dire qu’il existerait une propension universelle à la parentalité. Keller s’est ainsi mise en quête de ce répertoire comportemental universel auprès de dyades mère-bébé (0-2 ans). Ses travaux empiriques menés en Allemagne, en Grèce, en Inde au Cameroun et au Costa Rica, ont permis de mettre en évidence six sous-systèmes composant le répertoire. Le premier soussystème est celui des soins primaires incluant le nourrissage, l’hygiène et l’abri. Les autres sous-systèmes concernent le contact corporel (comme le portage des bébés ou le 4

Keller, H. (2007Cultures of infancy. Mahwah: Lawrence Erlbaum Associates.

cosleeping), la stimulation corporelle (comme les jeux de toucher ou les pratiques de massages), la stimulation par l’objet (comme l’utilisation de jouets ou l’exploration de l’environnement physique), le contact oculaire (comme les jeux de « coucou » ou le dialogue précoce) et l’enveloppe narrative désignant l’importance du langage dans la construction du Soi. Les résultats indiquent que ce répertoire comportemental est présent dans toutes les cultures ayant été prises en considération, autrement dit, que toutes les mères indépendamment de leur culture d’appartenance, adoptent des comportements issus des différents sous-systèmes. Ces résultats soutiennent ainsi l’hypothèse d’universalité posée par Keller. Ce programme comportemental aurait pour fonction universelle d’assurer la survie du bébé altriciant mais également de transmettre dès la naissance des informations pertinentes à la construction de l’image de soi et d’autrui. Toutefois, comme ce fut le cas pour la hiérarchisation des fonctions parentales universelles décrites par LeVine, la culture viendrait moduler les combinaisons entre les sous-systèmes et la proportion dans laquelle ils sont adoptés. Ainsi par exemple, les cultures basées sur des valeurs macros de type indépendantes seraient caractérisées par une combinaison fréquente entre le contact oculaire et la stimulation par l’objet. Le contact oculaire permet en effet au parent d’être en interaction avec l’enfant tout en se mettant à distance. Il procure à chacun des protagonistes un espace personnel et une existence propre. La stimulation par l’objet permet par ailleurs au parent de servir le développement cognitif à partir de l’exploration du monde physique de même qu’elle encourage l’enfant à s’occuper seul, indépendamment de son donneur de soin. Les cultures basées sur des valeurs macros de type interdépendantes seraient quant à elles caractérisées par une combinaison fréquente entre le contact corporel et la stimulation corporelle assurant la permanence du lien physique au service de la cohésion sociale. A travers ces contextes interactionnels précoces,

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PARENTALITÉ ET DIVERSITÉ CULTURELLE

les donneurs de soin favoriseraient le développement d’une image de soi de type indépendante/autonome versus interdépendante/collectiviste5. LA PARENTALITÉ CULTURELLE Le second objectif des études interculturelles consiste à déterminer l’influence liée à la culture. Deux concepts sont particulièrement importants pour aborder la question de la parentalité à la lumière des particularités culturelles. Le premier de ces concepts est celui de la « niche de développement ». Le concept de niche a été emprunté à la biologie écologique et se réfère à la place qu’occupe un organisme ou une fonction dans le biosystème. Il a été instauré par Harkness et Super6 dans le cadre d’une approche à la fois anthropologique et psychologique, afin de rendre compte des circonstances de développement des enfants dans les différentes cultures. Cette approche s’intéresse à la régulation culturelle du micro-environnement de l’enfant afin de comprendre les processus de développement et d’acquisition de la culture. Le micro-environnement dans lequel l’enfant se développe à un moment donné est désigné par le concept de niche. Cette niche est caractérisée par trois composantes : l’environnement physique et social (aménagement, objets mis à disposition, éducateurs, pairs), la psychologie de ceux qui prennent soin de l’enfant (leurs valeurs culturelles, leurs théories implicites à propos du développement et de l’éducation de l’enfant) et les pratiques éducatives de ceux qui prennent soin de l’enfant.

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Kagitçibasi, C. (2007). Family, self, and human development across cultures. Theory and applications. Mahwah: Lawrence Erlbaum Associates. 6 Harkness, S., & Super, C. (1986). The developmental niche: A conceptualisation at the interface of child and culture. International Journal of Behavioural Development, 9, 545-569.

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Dans toutes les cultures, l’environnement de l’enfant est organisé en vue de favoriser l’acquisition de certaines compétences et la transmission de certaines valeurs. C’est dans ce but que vont coexister et se succéder plusieurs niches de développement tout au long de la vie. Ces niches sont en grande partie culturellement déterminées à partir de ce que chaque culture considère comme approprié en vue du développement optimal des enfants. Dans cette perspective, la culture influencerait le développement de l’enfant en lui assurant une séquence jugée adaptée de niches de développement. Ainsi, dans nos cultures occidentales, les enfants ont à leur disposition des objets spécialement conçus pour eux (industrie du jouet, livres de jeunesse, etc.), de même qu’ils évoluent dans des lieux explicitement conçus pour eux (crèches, milieux d’accueil, école maternelle, salle de psychomotricité, etc.). L’exemple du contexte scolaire et de la manière dont l’enseignement est dispensé en maternelle, puis en primaire puis au secondaire et enfin dans les écoles d’enseignement supérieur et universitaire, est une illustration intéressante de l’évolution de ces niches de développement dans nos cultures occidentales. Les enfants y sont notamment confrontés à des demandes d’autonomie croissantes et à des consignes émanant d’éducateurs et de donneurs de soin autres que leurs parents. Ils sont progressivement amenés à concevoir des choix propres et un projet de vie personnel indépendants de ceux de leurs parents. Dans d’autres cultures par contre, l’enfant reste au contact physique de ses parents des années durant. Il est libre d’accéder aux objets utilisés par les adultes et aux lieux fréquentés par ces derniers (par exemple dans l’artisanat ou l’agriculture traditionnels). Ce type de niche est propice à la transmission des savoir-faire et à la reconduction des modèles tels qu’ils assurent la continuité et la cohésion du groupe social. Au sein de chaque culture, le rôle et le pouvoir des parents est de déterminer le type d’environnement qui convient à un enfant en fonction de son âge, des compétences qu’on

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lui reconnait et qu’il doit acquérir, et des valeurs qui doivent lui être transmises. Dans nos sociétés occidentales, le choix que font les parents d’inscrire leur enfant dans un mouvement de jeunesse ou encore dans un établissement scolaire du réseau libre catholique (versus du réseau officiel) est un exemple du rôle qu’ils exercent dans la sélection des niches de développement au sein desquels se développe leur enfant. La description des niches de développement dans les recherches interculturelles constitue un élément crucial pour l’interprétation des différences observées dans le comportement et le développement des enfants. Le second concept est celui d’ « ethnothéories parentales »7. Les ethnothéories parentales correspondent à des idées à propos de l’éducation et du développement de l’enfant. En ce sens, elles peuvent être rattachées à la deuxième composante de la « niche de développement » dans la mesure où elles englobent les valeurs et les croyances de ceux qui prennent soin de l’enfant. Elles correspondent à des idées implicites, peu conscientes et largement partagées par les membres d ‘une même culture, à propos de ce qui est bon ou non pour l’enfant, de ce qui est juste ou non, de la manière dont il convient de réagir aux comportements de l’enfant. Elles s’apparentent à des modèles que les parents ont concernant leur enfant, leur rôle en tant que parent, et leur famille. Ces ethnothéories peuvent être assimilées à des truismes dans la mesure où elles agissent comme des principes fortement intériorisés à l’égard desquels les parents ont peu d’arguments. Elles déterminent en grande partie les pratiques éducatives adoptées par les personnes qui prennent soin des enfants, les parents plus particulièrement, et l’organisation de la vie quotidienne des enfants et de leur famille. Le fait par exemple d’encourager l’autonomie de l’enfant dans nos sociétés

occidentales apparaît à une large majorité de parents comme une évidence. L’éducation à l’autonomie est largement soutenue dans toutes les niches au sein desquelles les enfants occidentaux se développent : dans le milieu familial, dans les milieux d’accueil de la petite enfance, dans le milieu scolaire dès la maternelle, dans les mouvements de jeunesse, etc. L’éducation à l’autonomie permet de préparer les enfants à devenir des adultes socialement compétents dans nos cultures occidentales largement caractérisées par l’individualisme et la compétitivité. En ce sens, les niches de développement accomplissent bien leur rôle d’acquisition de la culture et de transmission de ses valeurs auprès des enfants. Les ethnothéories parentales de sociétés davantage basées sur le collectivisme conduiraient au contraire à des pratiques encourageant l’interdépendance en vue de la cohésion du groupe social plutôt que l’autonomisation des individus. De nombreuses recherches utilisant des méthodes variées ont contribué à démontrer empiriquement l’influence de ces ethnothéories sur l’éducation donnée aux enfants. Une étude8 menée par interviews auprès de mères et de grands-mères américaines d’une part et taïwanaises d’autre part, a par exemple montré que l’importance accordée au développement de l’estime de soi chez l’enfant constituait un but de socialisation évident et prioritaire pour les mères et les grands-mères américaines mais pas pour les taïwanaises. Tandis que les mères et grandsmères américaines reliaient bon nombre de leurs pratiques éducatives au développement d’une estime de soi positive chez leur (petit)enfant, les mères et les grands-mères taïwanaises considéraient l’estime de soi de l’enfant comme un élément périphérique sans lien direct avec leurs pratiques éducatives. Ces résultats illustrent bien le fait qu’au sein de la 8

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Rubin, K.H., & Chung, O.B. (2007). Parenting beliefs, behaviors and parent-child relations. New York: Psychology Press.

Cho, G.E., Sandel, T.L., Miller, P.J., & Wang, S. (2005). What do grandmothers think about self-esteem? American and Taiwanese filk theories revisited. Social Development, 14 (4), 701-721.

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niche de développement qu’est le milieu familial, les donneurs de soin adoptent des pratiques éducatives guidées par leurs ethnothéories. Dans les familles américaines, les interactions éducatives visaient à ce que l’enfant développe un concept de soi positif très adaptatif au sein d’une société fondée sur des valeurs macros de type indépendantes, individualistes et compétitives. Les mères et les grands-mères américaines associaient en effet une estime de soi positive à la notion de force et de compétences. Dans les familles taïwanaises par contre, le concept même d’estime de soi faisait peu de sens et était associé à des notions de vulnérabilité psychologique telles que la frustration, l’entêtement ou encore la désobéissance. Ces notions étant peu adaptatives et peu valorisées dans le groupe social de référence, les interactions éducatives visant le développement de l’estime de soi chez l’enfant étaient naturellement absentes –voire contestées- chez les mères et les grands-mères interrogées. Les pratiques de cosleeping constituent également un bon exemple du rôle joué par les ethnothéories dans les pratiques parentales. Dans nos sociétés occidentales, la pratique du cosleeping est souvent considérée comme inappropriée. Les enfants sont encouragés à dormir dans leur propre lit et dans leur chambre dès les premières semaines ou les premiers mois de la vie. Le cosleeping est considéré comme potentiellement néfaste au développement de l’autonomie de l’enfant et contraire au respect de l’espace individuel auquel chacun peut prétendre. Il présenterait également des risques d’étouffement de l’enfant par l’adulte, amoindrirait la qualité du sommeil et minerait les besoins d’intimité du couple parental. La pratique du cosleeping est pourtant naturellement présente dans beaucoup de cultures. Dans les sociétés plus collectivistes, elle constitue une forme de protection de l’enfant et un moyen par lequel les valeurs de cohésion sociale et du sentiment d’appartenance à une communauté sont transmises. Dans les villages traditionnels du La Revue du REDIF, 2010, Vol. 3, pp.61-67

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Cameroun par exemple, les mères dorment avec tous leurs enfants jusque l’âge de 2 ou 3 ans. Ils sont positionnés en fonction de leur ordre de naissance avec le plus jeune au plus près de la mère. Les enfants dorment sous la protection de quelqu’un de plus âgé ce qui est supposé les protéger. Lorsque l’espace devient insuffisant pour la fratrie ou que les enfants atteignent un âge suffisant (en moyenne 4 ans), ils dorment avec des frères ou sœurs ou encore avec la grand-mère. Le plus souvent, les pères dorment dans leur propre pièce ailleurs dans la maison. Les raisons –faisant référence à leurs ethnothéories- données par les mères à ces arrangements autour du sommeil sont de deux ordres : la facilité liée à l’allaitement de l’enfant et le fait que l’enfant dorme bien et en sécurité. Dans cette récente étude de Keller9, impliquant notamment des mères allemandes et camerounaises, les mères camerounaises informées des pratiques de sommeil des mères allemandes avaient qualifié ces dernières de maltraitantes. Les mères camerounaises avaient en effet jugé de l’adéquation des pratiques allemandes en référence à leurs propres ethnothéories ce qui les avait conduites à condamner des pratiques situées à l’opposé de ce qui constitue pour elles l’évidence ! Il est intéressant de pointer que – en accord avec les finalités universelles de Le Vine exposées supra- la finalité des mères dans ces deux types de cultures est la même : s’assurer que l’enfant dorme et se développe en toute sécurité. Mais ce sont les moyens employés pour atteindre cette finalité universelle qui s’opposent dans les deux types de cultures : le refus du cosleeping versus la pratique systématique de celui-ci. Ces moyens sont adoptés en fonction des ethnothéories des mères dans les deux cultures considérées. Des différences existent également au sein des sociétés occidentales en ce qui concerne les ethnothéories parentales liées sommeil. Une

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Keller, H. (2007). Cultures of infancy. Mahwah: Lawrence Erlbaum Associates.

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étude récente10 dont un des objectifs était de mettre en évidence les modèles culturels généraux concernant le développement de l’enfant, ont notamment comparé les ethnothéories de parents hollandais et américains. L’étude a mis en évidence que les parents hollandais croyaient que les enfants avaient besoin de dormir pour bien se développer et que, pour ce faire, il leur incombait en tant que donneurs de soin d’installer des rythmes de sommeil réguliers. Par contre, les parents américains ont affirmé que les besoins liés au sommeil étaient déterminés par le tempérament de l’enfant et par son âge et que dès lors, les parents n’avaient aucun rôle à jouer dans ce domaine. Ces ethnothéories parentales ont été mises en relation avec les pratiques éducatives adoptées par les parents dans ces deux cultures occidentales ainsi qu’avec des données développementales concernant leurs enfants. Les résultats ont montré que les parents hollandais mettaient les enfants au lit à une heure régulière, adoptaient des routines autour de l’endormissement et encourageaient l’enfant à faire des siestes pendant la journée selon des horaires réguliers. Les parents américains par contraste mettaient les enfants au lit à des heures irrégulières sans routines établies et considéraient la sieste comme facultative en fonction des besoins exprimés par l’enfant. En ce qui concerne les enfants, les résultats ont indiqué que les enfants hollandais dormaient en moyenne plus et se comportaient de manière moins agitée que les enfants américains. Si les ethnothéories conduisent en effet à renforcer certaines compétences, certains comportements et certains traits (par exemple l’autonomie dans les sociétés individualistes ou l’interdépendance dans les sociétés collectivistes), les enfants d’une même culture 10

Harkness, S., & Super, C.M. (2006). Themes and variations: parental ethnotheories in western cultures. In Rubin, K.H., & Chung, O.B. Parenting beliefs, behaviors and parent-child relations. New York: Psychology Press.

devraient par conséquent se ressembler davantage que les enfants de cultures différentes. Statistiquement, cela reviendrait à démontrer que la variance intra-culturelle du comportement et de la personnalité des enfants est inférieure à la variance inter-culturelle. Autrement dit, chaque culture pourrait être définie à partir d’un « prototype » d’enfant qu’elle tendrait à promouvoir à travers la manière dont elle conçoit l’enfant en développement et son éducation et à travers les pratiques éducatives qui en découlent. C’est ce qu’a démontré empiriquement une recherche11 portant sur six cultures occidentales à savoir l’Australie, l’Italie, les Pays-Bas, l’Espagne, la Suède et les Etats-Unis. Les parents avaient été invités à décrire librement leur enfant. Une analyse de contenu portant sur l’ensemble des descriptions parentales a conduit à montrer qu’un certain nombre de traits caractéristiques des sociétés occidentales –dont la sociabilité, l’activité et la volonté - étaient communément rapportés et valorisés dans les six cultures. D’autres traits étaient par contre plus fréquemment rapportés et valorisés dans certaines cultures que dans d’autres. Ainsi par exemple, les parents américains étaient plus focalisés sur l’intelligence de l’enfant que les parents italiens plus préoccupés par la sympathie de leur enfant. Les parents suédois valorisaient le caractère heureux de l’enfant là où les parents espagnols mettaient en avant le fait que leur enfant soit un bon citoyen. Ces résultats permettent d’illustrer le fait que les cultures, sur base de leurs ethnothéories, renforcent certains traits plutôt que d’autres « créant » ainsi une sorte d’ « enfant prototypique ». EN GUISE DE CONCLUSION Les recherches interculturelles en psychologie permettent une compréhension de la 11

Harkness, S., & Super, C.M. (2006). Themes and variations: parental ethnotheories in western cultures. In Rubin, K.H., & Chung, O.B. Parenting beliefs, behaviors and parent-child relations. New York: Psychology Press.

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parentalité dans ses aspects à la fois universels et culturellement spécifiques. En plus de fournir des données empiriques de type comparatives entre plusieurs cultures données, ces recherches proposent également un cadre conceptuel riche. Les concepts de « niche de développement » et d’ « ethnothéories » sont ainsi révélateurs du potentiel conceptuel que recèlent ces études. Mais au-delà de leurs apports théoriques indéniables, ces études ont des implications évidentes pour l’accompagnement psycho-social des familles, notamment les familles immigrantes, dans nos sociétés multiculturelles. Elles constituent pour les travailleurs œuvrant auprès de ces familles, un excellent moyen de prendre distance par rapport à leurs propres modèles ou valeurs et de se prémunir d’un risque évident d’ethnocentrisme12.

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Baubet, T., & Moro, M. R. (2009). Psychopathologie transculturelle. Issy-les-Moulineaux: Elsevier Masson.

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