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Le Nunavoix - Édition du 29 septembre 2021

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ISSN 2291-8914 & ISSN 2291-8922

Édition du 29 septembre 2021

Le Nunavoix nes du Nunavut o ph o c an fr es d Le journal

Une première Table de concertation pour la francophonie nunavoise

«  Des échanges fructueux ont découlé de cette première rencontre  », déclare Christian Ouaka, directeur général de l’Association des francophones du Nunavut (AFN). Cette table, initiée par l’AFN, a pour mandat de : • Créer un espace d’échange avec les organismes francophones au sujet des services en français; • Recevoir une mise à jour constante sur l’effectivité des programmes et des services en français, ainsi que des opportunités offertes pour les organismes francophones; • Mettre de l’avant différentes suggestions et recommandations pour les programmes du ministère selon les différents secteurs; • Se concerter et collaborer avec le ministère pour émettre des suggestions et des recommandations aux autres ministères du GN dans le but de reconnaître et amener des actions pour les Franco-Nunavois. 

Le Nunavoix lauréat d’un Prix d'excellence! Le Nunavoix tient à féliciter son collaborateur de plus longue date, Simon Houle, pour avoir remporté le Prix d’Excellence de Réseau. Presse pour l’article communautaire de l’année!

Crédit : Christian Ouaka

Le 15 septembre dernier s’est tenue la toute première rencontre de la nouvelle Table de concertation entre les organismes francophones du Nunavut et la Division des langues du ministère de la Culture et du Patrimoine du gouvernement du Nunavut (GN).

Sur la photo de gauche à droite : Hawa Thiam Diallo et Allison Séguin de la Division des langues du ministère de la Culture et du Patrimoine du gouvernement du Nunavut. Christian Ouaka, directeur général de l’Association des francophones du Nunavut. Rahima Foundjoum de Carrefour Nunavut. Linda Leclerc, directrice générale de la Commission scolaire francophone du Nunavut. Francis Essebou, directeur général de Carrefour Nunavut. Agläe Thibodeau, directrice générale du CPE Les Petits Nanooks. Jérémie Roberge, directeur général du Réseau Santé en français au Nunavut.

Activité millénaire : la randonnée pédestre

Randonner en famille Avant même qu’ils puissent marcher, la rando peut être adaptée aux besoins des tout-petits, tant qu’il sera possible pour vous, bien sûr, de les transporter sur votre dos. Les vôtres marchent? Encore plus facile! Quelques trucs pour y arriver sans trop d’embûches :

Louis-Philip Pothier

Une collaboration entre le RÉSEFAN et Inukpak Outfitting Les premiers matins givrés sont signes annonciateurs de la fin de la saison estivale. Chandail de laine, soupe chaude, film et cocooning sur le divan se taillent tranquillement une place dans nos vies! Légèrement trop froid pour le camping et les activités nautiques, mais quand même pas déjà la saison des biscuits de Noël, l’automne est une saison où les options d’activités en plein air semblent peut-être manquer… La randonnée pédestre, une des plus vieilles activités du monde. Par nécessité pour nos ancêtres des cavernes, la randonnée pédestre est toujours bien d’actualité.

Annoncé durant le traditionnel «  antigala  » des Prix d’excellence de la presse francophone, l’article de Simon fait partie des 14 prix décernés aux journaux membres de Réseau.Presse.

Crédit : Inukpak Outfitting

Ce n’était pas la première nomination du Nunavoix aux Prix d’excellence, mais c’est la première victoire pour notre petit journal communautaire! Un trophée et un certificat de reconnaissance pour Simon seront livrés au début du mois de novembre. 

Le truc pour attirer les gamins est de ne pas parler de randonnée pédestre, je m’explique… On part à l’aventure, on fait une chasse au trésor, on va à la recherche de roches spéciales, faire l’observation d’oiseaux rares, on tente de trouver la plus belle chute des environs (une cascade de quelques centimètres est une chute pour un petit de 4 ans!) Bref, l’activité n’est pas la marche, la marche en est seulement le moyen de transport. Plus ils sont jeunes, plus on devrait garder les distances courtes, mais surtout ponctuer de pauses, de collations, de temps pour explorer les environs, pour lancer des roches à l’eau, etc. À bien y penser, leurs petites pattes ne couvrent pas autant de distance que celles d’un adulte.

Équipement  De toutes les activités de plein air, la rando est probablement celle demandant le moins d’équipement spécialisé. Voici une courte liste qui ne devrait pas vous demander de réhypothéquer la maison : Bottes de randonnées. Elles offrent plus de support aux chevilles, un avantage pour la prévention des entorses. Les petits grandissant à vue d’œil, faute de bottes spécialisées, une chaussure de sport fera très bien l’affaire, surtout pour les courtes sorties. On réévaluera le besoin pour une botte dite de randonnée lorsque l’enfant portera une charge (sac à dos chargé) ou lors de plus longue rando en terrain escarpé. suite en page 2

Le Nunavoix

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Activité millénaire : la randonnée pédestre (suite) Certaines bottes proposent des membranes dites imperméables, aucune membrane n’est complètement parfaite et la nature du mouvement (la botte plie toujours au même endroit) font en sorte qu’à la longue vous devrez les réimperméabiliser. Lors de conditions très mouillées vos petits s’en sortiront fort bien avec les bonnes vieilles bottes à l’eau! Sac à dos. (Le litrage est l’unité de mesure du volume d’un sac à dos) • +/- 30 litres (grosseur sac d’école). Offre en général assez de rangement pour les courtes sorties de moins d’une journée. • 30 à 45 litres. Si comme moi, vous avez été sélectionné comme «  sherpa familial  », vous gagnerez à investir dans un plus gros sac à dos. • 45 à 65 litres. Volume parfait pour les sorties d’une nuit à la cabine.

Crédit : Inukpak Outfitting

• 65 et + litres. Sac à dos pour la longue randonnée en autonomie. Crédit : Inukpak Outfitting

Des sacs adaptés aux jeunes (longueur de dos, format des bretelles, etc.) sont disponibles en boutiques spécialisées. Pour une utilisation occasionnelle, nul besoin de casser son p’tit cochon, le sac d’école fera l’affaire. Si la rando fait partie de vos plans plus fréquemment, un sac adapté ajoutera confort réduisant le stress aux épaules et au dos.

Vérifications usuelles • On devrait toujours laisser une note à un proche ou un ami qui indique notre destination, l’heure prévue de retour, le nombre de personnes dans le groupe et autres détails importants. • Conditions météo. Est-ce que les conditions vont changer au cours de la journée, vent, neige, blizzard, pluie? • Activité récente en ce qui a trait aux ours polaires. Les agents de conservation de la faune sont toujours la meilleure ressource.

La règle d’or pour le poids du sac à dos voudrait que l’on se limite à transporter au maximum le tiers de son propre poids (ex. 30 kg pour un randonneur de 100kg). Cette règle est difficile à appliquer pour les plus jeunes. Un bon conseil serait de commencer avec un sac très léger et ajouter du poids au fil des sorties, selon le confort et la capacité du petit (sans jamais dépasser le tiers de son poids).

Habillez-vous en pelure d’oignon Le «  multicouches  », une première couche (sous-vêtement long, bas et haut), une couche isolante, une laine polaire par exemple (un chandail de laine ferait l’affaire aussi), une couche extérieure qui protègera des éléments (coupe-vent, imperméable). Rappelez-vous qu’à l’effort vous produirez de l’humidité (la sueur). Une fois arrêté, vous risquerez d’avoir froid, on peut donc apporter une couche isolante supplémentaire pour les pauses et l’heure du lunch. Les tissus synthétiques et la laine mérinos sont votre premier choix, ils sèchent rapidement et gardent leur valeur isolante même lorsque mouillés. Une paire de bas supplémentaires prendra place dans votre sac à dos, on n’est jamais à l’abri d’un pied mouillé dû au célèbre « soaker ». Plus ils sont petits, plus les flaques d’eau sont attirantes!

Bâtons de marche. Autrefois réservés à la longue randonnée, les bâtons ont depuis prouvé leurs avantages. Mis à part l’aide en montée et en descente, tout comme un support à l’équilibre, marcher avec des bâtons de randonnée donne un look de grande expédition. Qui n’a pas déjà marché avec une branche trouvée en forêt? Faute de branches au Nunavut (nul besoin de prouver mon point ici…), le bâton de marche devient intéressant. La grande majorité des bâtons de marche sont ajustables en longueur. Enfin une pièce d’équipement qui fera pour plus d’une saison, les enfants grandissent si vite! Pour une première rando, une vielle pôle de ski fera l’affaire.

Les mois de prédilection Certaines années, la neige donnera place à la toundra dès la fin du mois de mai. Attention aux conditions de sentiers parfois très mouillés/boueux. Les mois d’été apportent un certain lot de confort, mais arrivent aussi avec les nuages de moustiques. À partir de la fin août et jusqu’aux premières neiges, on devra s’habiller selon la météo qui peut être changeante.

Activités supplémentaires

Sécurité, trucs et astuces

Déjà entendu parler du «  géocaching  »? Ni plus ni moins une chasse au trésor à l’échelle planétaire. Dans un premier lieu, on choisit une cache (plusieurs sites Internet regroupent les caches, région par région. Une fois la cache choisie, on téléchargera ses coordonnées géographiques sur son GPS. Une fois sur le terrain, les adeptes (petits et grands), GPS en main, partiront à la chasse au trésor. Une boîte hermétique fait souvent office de coffre, nul ne sait ce qui se trouve dans le trésor… Le principe de base : on peut prendre un trésor, souvent une babiole et en retour, on compte sur vous pour en laisser un. Un GPS de base fera très bien le travail. Laissez vos enfants s’en occuper, ils en connaissent sûrement déjà plus que vous sur les technologies!

Premiers soins Qui dit rando, dit ampoules aux pieds… mais pas nécessairement! Guide pratique, pour les traiter : 1. Mieux vaut prévenir que guérir. Aux premiers signes de frottement et/ou de friction, on arrête et on adresse le problème. Changez le bas, changez le laçage de vos souliers/bottes est la première chose à essayer. 2. Créer une barrière de protection. On peut appliquer un pansement adhésif (un bon vieux « band aid ») sur la région affectée. Plutôt que la friction soit directement sur la peau, celle-ci sera protégée par la couche supplémentaire qu’offre le pansement.

Idée collation Truc de papa  : plus la destination est loin, plus de collations devraient prendre place à bord de votre sac à dos! Et franchement, les mille et une collations dans mon sac ont bien plus souvent servi de monnaie d’échange. Oui, je l’avoue, j’ai déjà utilisé les collations pour faire avancer mes enfants! Plusieurs «  mini snacks  », barres tendres, mélanges de noix séchées, sacs de « jerky », petits chocolats, craquelins « goldfish » au cheddar, jujubes et autres… Bien entendu, on peut aussi penser à un lunch un peu plus santé : sandwich, fruits et légumes coupés, mais croyez-moi, l’effet n’est pas le même.

3. Trop tard, ampoule il y a. On évite de la crever. Trop tard? Dans ce cas, on garde la lésion propre. Au besoin, on peut appliquer un pansement. 4. Dans la mesure du possible, on doit cesser l’activité, mais surtout le port de la chaussure fautive, au moins jusqu’à guérison.

Dans le sac à dos Tout ce qui prendra place dans votre sac et probablement quelques roches « spéciales » en cours de route, représente un certain poids. Plus vous ferez de rando en famille plus vous serez apte à faire les bons choix (ce qui entre dans le sac vs ce qui reste à la maison). Une règle simple, si vous avez transporté un item pour trois randonnées consécutives sans l’avoir utilisé, on peut envisager ne plus l’apporter sur les terres. Attention, certains items échappent à cette règle  : vêtements de rechange, eau, collations, couteau de poche, briquet, sifflet, lampe frontale, protection contre les ours (bear bangner, flare gun), outils de communication (téléphone cellulaire et/ou satellite, Spot, InReach), carte (au besoin) et bien sûr, trousse de premiers soins. Le Nunavoix

Quelques pistes à suivre Quelques-uns des pourvoyeurs de services de la capitale offrent des sorties guidées (visitez le site de « Travel Nunavut » pour une liste à jour). Pour les plus aventureux, on peut se procurer une carte des sentiers aux alentours d’Iqaluit au Centre des visiteurs Unikkaarvik. Cette chronique est réalisée dans le cadre du projet Petite enfance en santé, financé par l’Agence de santé publique du Canada et coordonné par le Réseau Santé en français au Nunavut (RÉSEFAN). 

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Des peaux d’ours polaires à petit prix

Avant de se départir des peaux d’ours polaires invendues, le gouvernement territorial a pris soin d’en assurer un suivi  : «  Tous les chasseurs qui ont reçu une avance pour ces peaux ont eu la possibilité de rembourser leur avance pour que leur peau leur soit rendue. S’ils ne voulaient pas rembourser l’avance qui leur avait été versée par le GN, la peau devenait alors la propriété du gouvernement du Nunavut », déclare Casey Lessard.

À partir du 21 septembre dernier, les Nunavummiut ont eu une semaine pour participer à un tirage au sort pour l'achat de peaux d'ours polaires qui ont été retournées au territoire après être demeurées invendues aux enchères dans le Sud du pays.

Une pratique réglementée Avec une population estimée de 16 000 ours polaires, le Nunavut possède la population la plus élevée au monde de cette espèce animale. Puisque les chasseurs continuent de chasser durablement les ours polaires, l’offre est présente, mais la demande est moindre. «  Depuis 45 ans, les Inuits du Nunavut utilisent un système de gestion des ours polaires basé sur la science occidentale qui est conçu pour augmenter la population d’ours polaires, mais en même temps avoir une récolte durable  », expliquent Paul Irngaut et Bert Dean, directeur et directeur-adjoint pour la faune et l’environnement de la Nunavut Tunngavik Inc. (NTI), respectivement.

Karine Lavoie (IJL – Réseau.Presse – Le Nunavoix)

L’ours polaire est important pour les Inuits, tant du point de vue culturel qu’économique. Cependant, plus tôt cette année, 235 peaux d’ours polaires n’ayant pas trouvé preneurs aux enchères du Sud ont été retournées au gouvernement du Nunavut (GN). Alors que 68 peaux ont été distribuées à 34 différents organismes sans but lucratif, groupes communautaires ou encore, dans des établissements scolaires, les peaux restantes ont récemment été mises en vente via le site Web nanuit.ca.

L’organisation estime que le droit des Inuits, en vertu de l’Accord du Nunavut, de tuer des animaux sauvages si cela est nécessaire pour protéger la vie humaine ou les biens d’une personne pourrait expliquer la qualité moindre des peaux se retrouvant aux enchères. Les ours polaires ne sont donc pas tués dans le but de préserver leur fourrure, mais plutôt pour se défendre en cas d’attaque. Crédit : Ministère de l’Environnement du gouvernement du Nunavut

Destinées aux Nunavummiut, ces peaux offertes à des prix variant de 200  $ à 800 $ la pièce selon la qualité de la peau seront livrées sans frais d’expédition, peu importe le lieu de résidence de l’acheteur. Depuis quelques années, les chasseurs d’ours polaires sur le territoire doivent composer avec une baisse importante de la demande pour ce type de fourrure.

Vendre aux enchères En soutien aux chasseurs d’ours polaires, le gouvernement du Nunavut fournit une avance de fonds par rapport au prix de vente prévu des peaux d’ours polaires envoyées aux enchères.

À ce sujet, Paul Irngaut et Bert Dean affirment qu’en raison de l’augmentation de la population d’ours polaires, un certain nombre d’entre eux ont effectivement été tués dans ce contexte. «  Cela peut être la raison pour laquelle certaines peaux ne sont pas optimales pour la revente sur les marchés du Sud, puisque la majorité de ces ours tués le sont au printemps et en été  », déclarent les deux hommes qui précisent que, même s’il n’y a pas de marchés extérieurs pour les peaux d’ours polaires dans l’avenir, les Inuits continueront toujours à les chasser pour se nourrir et se vêtir.

Pour conclure, tant le gouvernement territorial que la NTI s’entendent pour affirmer qu’aucune corrélation n’existe entre la moindre qualité des peaux d’ours polaires constatée au cours des dernières années et les changements climatiques.

L’entreposage et la vente des fourrures sont gérés par la compagnie Fur Harvesters Auction à North Bay en Ontario  : «  Lorsque le marché était fort, l’avance atteignait souvent 3000  $. Comme le prix de vente des peaux a baissé, l’avance maximale que nous offrons actuellement est de 500  $. Parfois, l’avance est de 0  $. Si la peau se vend plus que l’avance, le chasseur reçoit le prix de vente moins l’avance  », explique Casey Lessard, gestionnaire des Communications, éducation et sensibilisation au ministère de l’Environnement du GN. En 2012 et 2013, les prix de vente des peaux d’ours ont atteint un sommet entraînant par le fait même l’augmentation de la quantité acheminée aux enchères. Cette situation favorable pour les chasseurs n’a cependant pas duré  : «  Peu de temps après, la demande du marché s’est effondrée en raison d’éventuelles interdictions commerciales, ainsi que des conditions économiques en Chine et en Russie. Le marché canadien des ours polaires est plus petit et son prix est beaucoup plus bas que le marché international  », précise Casey Lessard en précisant que seules les grandes peaux de qualité supérieure se vendent aujourd’hui à de bons prix et que certaines des peaux retournées étaient proposées aux enchères depuis plus d’une décennie.

ALLER DE L ’ A V A N T

ENSEMBLE

Malgré ces retours, environ 80 peaux de première qualité demeurent actuellement à la maison de vente aux enchères ontarienne où elles devraient trouver preneurs.

Avec l’une des populations les plus jeunes et à la croissance la plus rapide au Canada, le Nunavut est un territoire animé et dynamique, déterminé à devenir un endroit encore meilleur pour les générations futures. En tant que gouvernement, nous renforçons notre modèle unique de gouvernance lequel intègre les valeurs sociétales des Inuit, favorise et renforce l’utilisation de la langue inuit, assure une fonction publique représentative et la collaboration avec nos voisins circumpolaires et nos partenaires pour concrétiser la réussite du Nunavut. En tant qu’employeur, nous améliorons les initiatives locales d’éducation et de formation tout en continuant à offrir des possibilités de carrière stimulantes dans un environnement unique. Nous comptons sur l’expertise de nos gens – au sein de nos divers organismes, ministères et autres instances – en effectuant notre travail dans les trois langues officielles de notre territoire, dont le français. Explorez les possibilités d’emplois que nous offrons sur notre site Web. Revenez souvent consulter le site car des mises à jour sont faites chaque semaine. Découvrez des emplois en tous genres et de divers niveaux dans des domaines tout aussi variés que stimulants. Joignez-vous au gouvernement du Nunavut pour aller de l’avant ensemble. Aidez-nous à bâtir un avenir radieux tout en réalisant pleinement votre potentiel.

gov.nu.ca/fr Le Nunavoix

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LAURÉATS 2021

Crédit photo : Amélie Lafrance.

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Une nouvelle prison axée sur la guérison Inauguré le 8 septembre dernier, le nouveau Centre de guérison correctionnel d’Aaqqigiarvik promet d’offrir un environnement plus positif pour les détenus ainsi que pour son personnel. Karine Lavoie (IJL – Réseau.Presse – Le Nunavoix)

Crédit : Gabrielle Poulin

Construit au coût de 89,5 millions de dollars et possédant une capacité d’accueil actuelle de 96 lits, le Centre de guérison correctionnel d’Aaqqigiarvik vient remplacer l’ancien Centre correctionnel de Baffin (CCB) construit en 1986. Ce nouvel établissement, dont la construction a débuté en mai 2019, est mieux adapté pour les employés et pour les prisonniers. Il offrira un cadre et un environnement plus sécuritaire en plus d’être davantage approprié au point de vue culturel que son prédécesseur en utilisant entre autres, l’inuktitut pour la nomenclature des différents espaces.

Le nouveau Centre correctionnel d’Aaqqigiarvik, situé à Iqaluit, a été inauguré le 8 septembre dernier.

Toujours selon l’audit, la plupart des problèmes reliés à la réadaptation des personnes détenues et au bon fonctionnement des établissements correctionnels persistent et la Direction des services correctionnels ne dispose d’aucun plan de gestion des ressources humaines afin de surmonter les difficultés de recrutement ainsi que le maintien en poste du personnel. « Il est important que le ministère règle les problèmes soulignés dans le rapport s’il veut pouvoir instaurer un système correctionnel sûr et sécuritaire qui favorise la réinsertion sociale des personnes détenues  », affirme James Mckenzie.

La publication d’un rapport du Bureau du vérificateur général du Canada en 2015 relevant la présence de plusieurs lacunes au CCB tant au niveau de la sécurité que des conditions de vie des détenus, avait incité à l’époque le ministère de la Justice du Nunavut à planifier la construction de ce nouveau Centre.

Un environnement propice à la guérison L’établissement à sécurité moyenne et maximale qui pourra accueillir jusqu’à 112 détenus selon sa configuration comprend cinq unités résidentielles séparées, un gymnase, un poste de soins infirmiers ainsi qu’un espace pour les aînés.

ANNONCES COMMUNAUTAIRES Franco-Centre Le port du masque est maintenant obligatoire pour tout visiteur du Franco-Centre.

« J’aimerais remercier le Comité consultatif des aînés pour sa contribution au choix du nom du Centre et pour avoir veillé à ce qu’il soit adapté à la culture de nos clients. Le mot Aaqqigiarvik signifie un lieu de soutien pour progresser dans la vie, traduisant notre espoir que ce centre deviendra un lieu où les clients pourront suivre le chemin d’une vie plus saine et sans crime  », a déclaré George Hickes, ministre de la Justice du gouvernement du Nunavut lors de la cérémonie d’inauguration.

Pour contacter l'Association des francophones du Nunavut [email protected] Notre équipe Christian Ouaka, directeur général: [email protected]

Pendant la phase de construction, les employés des services correctionnels ont pu visiter à quelques reprises le nouvel établissement qui offre, entre autres, une plus grande capacité de séparer les populations de clients par classification de sécurité; une augmentation du nombre de lits; davantage d’espace et des conditions de vie plus adéquates ainsi qu’un environnement plus sécuritaire pour les détenus, les employés et les bénévoles.

Simon Nadeau, coordonnateur du Franco-Centre : [email protected] Félicie Wingerter, agente d'appui aux projets, médias et liaisons communautaires : [email protected] Coordination radio CFRT : [email protected] Gabrielle Poulin, rédactrice en chef du Nunavoix : [email protected]

«  Tant le personnel que les clients avaient exprimé leur enthousiasme à l’idée de quitter le CCB pour le nouveau Centre de guérison correctionnel d’Aaqqigiarvik. La nouvelle installation offre un environnement plus sain et sécuritaire, avec un accès accru aux programmes et services. La nouvelle installation offre un environnement qui favorise la guérison et l’apprentissage  », résume Mark Witzaney, directeur des politiques et de la planification au ministère de la Justice du gouvernement du Nunavut. Alors que les détenus ont emménagé dans le nouveau Centre le 3 septembre dernier, la deuxième phase du projet qui vise la rénovation de l’ancien Centre afin d’en faire un espace de programmation, des bureaux et une nouvelle cuisine s’amorcera au courant de l’automne.

L’inuktitut à l’honneur Le ministère de la Justice a travaillé à ce que les connaissances traditionnelles soit intégrées au Centre. Ce sont donc des appellations en inuktitut qui y désignent les différents espaces  : «  En tant qu’engagement envers notre comité consultatif des aînés, et conformément à la législation linguistique, le ministère de la Justice s’engage à soutenir l’utilisation de l’inuktitut comme principale langue vivante dans nos lieux de travail et dans notre vie quotidienne au Nunavut », affirme Mark Witzaney.

Des problèmes qui perdurent Par ses audits législatifs, le Bureau du vérificateur général du Canada contribue à améliorer la gestion des programmes publics et la reddition de comptes au Parlement. Lors de la présentation de son rapport d’audit en 2015 à l’Assemblée législative du Nunavut, Michael Ferguson, vérificateur général du Canada, avait décrié de graves préoccupations au sujet de l’état du CCB, qui étaient soulevées depuis des décennies et qui n’étaient toujours pas prises en compte. Il a également soulevé le manque d’espace approprié dans les établissements du Nunavut. Le 9 septembre dernier, le Bureau du vérificateur général du Canada a remis à l’Assemblée législative du Nunavut les résultats d’un audit de suivi qui visait à examiner les progrès réalisés par le ministère de la Justice quant aux recommandations formulées dans le rapport de 2015  : «  Nous avons constaté des progrès dans certains secteurs, notamment un plus grand nombre de places disponibles pour les hommes détenus. Toutefois, le Centre correctionnel pour femmes du Nunavut n’était pas adapté aux besoins pour ce qui est de la capacité  », a déclaré James McKenzie, le directeur principal responsable de l’audit lors de sa présentation. Le Nunavoix

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Démystifier la santé sexuelle  au Nunavut Afin de souligner la Journée mondiale de la santé sexuelle qui avait lieu le 4 septembre dernier, l’organisme Pauktuutit Inuit Women of Canada a procédé au lancement de deux nouvelles ressources concernant la santé sexuelle chez les femmes inuites. Karine Lavoie (IJL – Réseau.Presse – Le Nunavoix)

Créés sous la direction et l’expertise du Réseau national de santé sexuelle des Inuits, deux nouveaux outils, Ikajurniq et Uuktuutit, ont récemment été produits par Pauktuutit Inuit Women of Canada dans l’objectif de surveiller et de maintenir la santé sexuelle dans l’Inuit Nunangat ainsi que dans les centres urbains. Représentant l’ensemble des femmes inuites canadiennes, Pauktuutit travaille entre autres, à favoriser une plus grande sensibilisation aux besoins des femmes inuites. Bien que de plus en plus de ressources et de programmes reliés à la santé sexuelle soient disponibles au Nunavut, beaucoup de travail reste à faire afin que celles-ci soient connues et utilisées par la population nunavoise.

Une offre grandissante de ressources Pauktuutit place l’amélioration de la santé sexuelle chez les femmes inuites comme l’un de ses champs d’action prioritaires  : «  Pauktuutit milite pour plus de programmes et de ressources en matière de santé sexuelle depuis près de 40 ans. Alors que Pauktuutit a créé de nombreuses ressources sur la santé sexuelle telles que Tukisiviit  : Do you Understand Naturally Curious et ChecKUp!, il reste encore beaucoup de travail à faire pour promouvoir et surveiller la santé sexuelle dans les régions  », affirme Rebecca Kudloo, présidente de l’organisme.

conscientes de leurs droits en ce qui concerne les options de soins de santé sexuelle et reproductive et le consentement éclairé », ajoute Rebecca Kudloo.

Les ressources sur le territoire Avec les taux les plus élevés de chlamydia et de gonorrhée au pays en 2018 et un taux enregistré en 2004 de 24  % de naissances concernant des mères de moins de 19 ans alors que la moyenne nationale est de 4  %, le Nunavut présente un portrait inquiétant de la santé sexuelle de sa population. Les deux nouvelles ressources destinées aux fournisseurs de soins de santé, aux décideurs et aux chercheurs, sont disponibles sur le Web et seront également distribuées dans toutes les régions du Nunavut.

Barreau du Nunavut en indiquant au passage que les connaissances et la sagesse de Pauktuutit ont également été inestimables dans le cadre du lancement réussi de leur campagne de sensibilisation conjointe Break the Silence.

Le caractère distinctif de la santé sexuelle chez les femmes inuites

Ikajurniq 2021 lève le voile sur l’augmentation du taux d’ITSS, s’expliquant par un manque de littératie en matière de santé sexuelle et à une réticence d’une grande partie des Inuits à en discuter. Il explique également que le manque d’infrastructures, de programmes et de soins adaptés aux Inuits entraîne une réduction des diagnostics et donc, des traitements des ITSS.

Par l’aspect unique des réalités vécues, la santé sexuelle des femmes inuites se différencie de celle des femmes non-inuites, tant en milieu urbain qu’éloigné. Selon Rebecca Kudloo, bien qu’il soit important de travailler à l’élimination des ITSS, le traitement et la santé sexuelle des Inuits vont bien au-delà de la maladie.

Pour ce qui est du second outil, Uuktuutit, il aborde les indicateurs de la santé sexuelle propres aux femmes inuites, aux communautés ainsi qu’aux expériences vécues et se penche sur des indicateurs sexospécifiques fondés sur les distinctions qui affectent la santé sexuelle.

«  Non seulement les femmes inuites – en particulier celles de l’Inuit Nunangat – rencontrent souvent des obstacles pour accéder aux services de santé en raison de l’infrastructure et des ressources de santé limitées, mais lorsqu’elles y ont accès, les services ne sont souvent pas adaptés à la culture  », explique-t-elle en déplorant du même coup le fait que tant de femmes inuites doivent encore quitter leur communauté et parcourir des centaines de kilomètres pour accoucher.

Le Barreau du Nunavut, qui a collaboré avec Pauktuutit pour leur plus récent projet d’accès à la justice pour les victimes de violence familiale au Nunavut, soutient pleinement ces nouvelles initiatives. «  La Loi sur les droits de la personne du Nunavut garantit l’égalité des chances aux Nunavummiut de jouir d’une vie bien remplie et féconde qui facilite le développement et le bien-être de toutes les personnes de la collectivité. Ces initiatives sont certainement un pas vers l’atteinte d’une vie de qualité pour toutes les femmes inuites  », déclare le

Le Nunavoix

Selon l’organisation, la transmission d’informations demeure un enjeu majeur pour l’atteinte d’une meilleure santé sexuelle  : «  Pauktuutit a organisé des groupes de discussion avec des femmes inuites et des fournisseurs de services et, ce que nous avons entendu, c’est que les femmes inuites ne sont souvent pas

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En réponse à ces problèmes, le ministère de la Santé du gouvernement du Nunavut a créé une variété de ressources sur des sujets liés aux relations saines, aux relations sexuelles à moindre risque, au consentement et au contrôle des naissances, en plus de rendre disponibles des fournitures sexuelles dans toutes les collectivités du Nunavut et de prodiguer de l’enseignement en matière de santé sexuelle. Bien que le gouvernement territorial rende accessibles ces diverses ressources via les centres de santé, les écoles du Nunavut et sur le site Web de santé sexuelle « Je me respecte », il est conscient que cela demeure un sujet difficile à aborder pour de nombreuses personnes. La Journée mondiale de la contraception qui a eu lieu le 26 septembre a été l’occasion pour le ministère de la Santé de rappeler à la population les ressources disponibles via la publication de communiqués de presse et sur ses médias sociaux. «  En normalisant les discussions concernant la santé sexuelle, les Nunavummiut se sentiront plus à l’aise de poser des questions et d’accéder aux ressources nécessaires pour mener une vie sexuellement saine. Le ministère de la Santé continue de créer de nouvelles ressources en santé sexuelle pour répondre aux besoins des Nunavummiut  », informe Danarae Sommerville, spécialiste des communications au ministère de la Santé du gouvernement du Nunavut.

Articles de l'Arctique Une collaboration des journaux francophones des trois territoires.

Services en français

La géothermie : l’ardente ressource intéresse à nouveau les territoires 

Une division au ministère de l’éducation dédiée à l’éducation en français sur le territoire

À chaque année, trois semaines sont dédiées à la tenue de tribunaux en français où siège un juge francophone

Nelly Guidici (Articles de l’Arctique)

Une équipe de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) basé à Québec s’est rendue à Yellowknife pendant l’été afin de déterminer le potentiel de l’énergie géothermique sur le site aujourd’hui fermé de la mine Con dont les galeries, d’une profondeur de deux kilomètres, sont inondées. 

La mine Con au centre d’une nouvelle étude En collaboration avec la Commission géologique des Territoires du NordOuest, le professeur Jasmin Raymond, accompagné de l’étudiant à la maitrise Dan Ngoyo Mandemvo, a fait des relevés de mesures afin de déterminer la perméabilité du roc, un facteur important pour déterminer le potentiel géothermique. 

Plus de 500 offres d’emplois en français affichées dans les médias du Nord

« Le mandat de l’étudiant est de développer un modèle mathématique qui va permettre de simuler le pompage de l’eau dans la mine souterraine, l’extraction de chaleur et la réinjection sous terre pour tenter d’évaluer quels sont le potentiel géothermique du site et la quantité maximale d’énergie que l’on pourrait extraire pour distribuer cette énergie dans le système énergétique du quartier », indique le Pr Raymond lors d’une entrevue. 

Chaque année, 12 séries de cours de français sont offertes au personnel de première ligne à Iqaluit, Pond Inlet, Rankin Inlet et Cambridge Bay

Les services d'un avocat francophone pour traduire en français les textes législatifs et les documents fondamentaux du Nunavut

Maintien d’un poste d’agent de recherche et d’enquête en français au Bureau du Commissaire aux langues

La géothermie n’est pas un sujet nouveau pour les résidents de Yellowknife. En effet, lors d’un référendum, le 14 mars 2011, les résidents de la capitale avaient voté contre le projet d’un système de chauffage pour les édifices du centre-ville à partir des conduites souterraines de l’ancienne mine Con. Le cout du projet, mais également le manque de transparence et de vision à long terme, avaient été reprochés à la municipalité qui avait finalement abandonné l’idée.

Plus de 1 000 nouveaux livres en français aux bibliothèques publiques d’Iqaluit, de Rankin Inlet et de Cambridge Bay

Les services d'un interprète médical francophone à l'Hôpital général Qikiqtani

Les services de deux consultants de langue française en matière de dotation en personnel

1 interprète médical francophone à l’Hôpital général Qikiqtani

Des services d'interprétation en français à la Cour de justice du Nunavut

Aujourd’hui, c’est donc à l’initiative de la Commission géologique des TNO que ce projet d’étude revoit le jour, sur de nouvelles bases : « Nous avons appris du projet précédent qui était complètement différent et maintenant nous revenons à l’essentiel avec ce nouveau projet en essayant de déterminer le potentiel géothermique de la mine », explique Viktor Terlaky, gestionnaire en géosciences à la Commission.

Le Yukon s’intéresse aussi à cette forme d’énergie Le 4 mars 2021, le gouvernement fédéral a annoncé l’octroi d’un budget de 2 millions de dollars au gouvernement du Yukon pour l’exploration du potentiel géothermique du territoire. Présenté comme une énergie renouvelable et potentiellement attractive dans le cadre d’une volonté de réduire les émissions des gaz à effet de serre, ce projet, s’étalant sur trois ans, est dirigé en partenariat avec la Première Nation Kluane, la Première Nation Liard et le Teslin Tlingit Council. Les failles Denali dans le massif de Kluane à l’ouest, Teslin et Tintina dans le sud-est du territoire, feront l’objet de travaux exploratoires dès mars 2022. La faille Denali, en particulier, semble prometteuse, car environ 50 % du financement total lui est destiné. Ce projet, qui en est aux étapes préliminaires, devrait permettre d’établir si oui ou non la ressource géothermique est présente, mais surtout exploitable de façon viable au Yukon. 

Le modèle mathématique issu des relevés de terrain sera rendu public d’ici le début de l’année prochaine et devrait permettre d’identifier si oui ou non le potentiel géothermique est suffisant et exploitable. Si les conclusions du rapport sont favorables, une option de rechange au chauffage de bâtiments pourrait voir le jour. Mais en l’absence des conclusions, M. Terlaky refuse d’anticiper toute suite donnée au projet. 

Une solution contre le réchauffement climatique ?  Comme le rappelle le Pr Raymond, le besoin de réduire les émissions de gaz à effet de serre est criant et la géothermie est une solution parmi d’autres. Si les filières éolienne et solaire sont déjà présentes, à des degrés divers dans les trois territoires, l’énergie géothermique apporte une constance en produisant une énergie de base.

En partenariat avec l’INRS, le Pr Raymond et l’un des étudiants de l’organisme manœuvreront une foreuse jusqu’à 1,5 km de profondeur. Si les attentes en matière de production de chauffage sont bien présentes du côté du gouvernement du Yukon, il en reviendra néanmoins aux Premières Nations de décider quand et comment elles voudront aller de l’avant avec la géothermie.

« (La géothermie permet) de produire de l’énergie en continu et c’est plus adapté aux besoins de chaleur et de chauffage. Elle est une ressource énergétique que l’on retrouve de façon locale, poursuit-il, et qui peut être intéressante pour les communautés nordiques isolées. »

Crédit : Dan Ngoyo Mandemvo

Dan Ngoyo Mandemvo, étudiant à la maitrise à l’INRS de Québec, fait des mesures et des relevés afin d’évaluer le potentiel géothermique de l’ancienne mine Con à Yellowknife.

Le Nunavoix

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Articles de l'Arctique Une collaboration des journaux francophones des trois territoires.

Un projet de loi menace le Refuge arctique en Alaska  venir du Refuge arctique se voile à nouveau d’incertitudes quant à son éventuelle protection permanente. Pourtant, le 23 février dernier, le premier ministre Justin Trudeau et le président Joe Biden avaient annoncé « leur intention de travailler en partenariat à la sauvegarde des zones de mise bas de la harde de caribous de la Porcupine qui sont essentielles à la culture et représentent un moyen de subsistance de base des peuples gwich’in et inuvialuit ».  Au cours de l’été, la sénatrice de l’Alaska et membre du Parti républicain, Lisa Murkowski, a présenté trois amendements favorables au forage dans le Refuge. Ces amendements n’ont pour le moment pas fait l’objet d’un vote au Sénat.  Les organismes de protection de l’environnement ont fait part de leur incompréhension, à l’image de la directrice d’Environment America, Ellen Montgomery, qui a déclaré : « avec les progrès de l’énergie propre d’aujourd’hui, l’idée de menacer les ours polaires, les caribous et les peuples autochtones gwich’in qui dépendent du caribou pour plus de pétrole semble à la fois archaïque et imprudente. » Le 1er juin 2021, une ordonnance signée par la secrétaire à l’Intérieur des États-Unis avait marqué l’arrêt temporaire des activités dans la plaine côtière de l’Arctique, y compris l’octroi de concessions pétrolières et gazières. Une nouvelle analyse des répercussions environnementales a été mise en place, et ces travaux prendront fin le 4 octobre 2021.  Le gouvernement du Yukon s’était positionné en faveur d’une protection permanente du Refuge arctique depuis plusieurs années. Aujourd’hui, le ministre de l’Environnement, Nils Clarke, reste optimiste malgré les inquiétudes formulées à plusieurs reprises depuis 2019 : « Tout au long du processus d’examen environnemental portant sur le programme de concessions pétrolières

Crédit : Alexis Bonogofsky for USFWS

Nelly Guidici

L’administration Biden a ordonné de nouvelles analyses des répercussions environnementales de forages pétroliers et gaziers dans le Refuge arctique. Une sénatrice de l’Alaska qui est contre une protection du Refuge arctique a présenté des amendements (qui n’ont pas encore fait l’objet d’un vote au Sénat) favorables aux forages.

et gazières dans la plaine côtière de l’Arctique, nous avions soulevé de grandes inquiétudes au sujet du programme et du processus suivi par l’ancienne administration (Trump) à la MaisonBlanche. Nous sommes heureux que le président Biden ait donné suite à son engagement de mener, en bonne et due forme, une nouvelle analyse exhaustive des répercussions environnementales pouvant découler d’un programme de concessions dans la plaine côtière. Le gouvernement du Yukon entend formuler ses commentaires lors de la période de consultations publiques tenue à l’étape de détermination de la portée des travaux. Nous continuons d’exhorter le gouvernement américain à respecter ses engagements internationaux à l’égard de cette harde de caribous et de son habitat essentiel en Alaska. »  Le gouverneur de l’Alaska, Mike Dunleavy, s’est toujours positionné en faveur de l’exploration pétrolière et gazière dans l’État, y compris dans le Refuge arctique. Il a indiqué, le 27 aout 2021, sur son compte twitter que des activités de forage «  sont bonnes pour notre économie  » avant d’exhorter l’administration Biden à revenir sur sa décision de suspendre temporairement les activités dans la plaine côtière de l’Arctique.  

AGA de l'AFN Le mercredi 29 septembre 2021. Rendez-vous dans la salle de conférence de l'hôtel Aqsarniit à partir de 17h45. Un petit cocktail sera servi.On vous attend en grand nombre!

Le devenir du Refuge arctique est donc loin d’être décidé et cristallise, plus que jamais, les tensions entre les partisans des activités de forage pétrolier et ceux, comme la nation gwich’in, qui souhaitent une protection permanente et définitive de cette zone ainsi que de sa faune.

Le Nunavoix

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Le Nunavoix Le Nunavoix recherche des contributeurs! Tu souhaites participer à notre prochaine édition en tant que bénévole? Que ce soit pour écrire des articles ou des chroniques sur des sujets locaux, pour publier ton art ou pour partager tes talents de photographe... Écris-nous à [email protected], il y a une place pour toi dans notre équipe!

Une loi interdisant la quasi-totalité des avortements est entrée en vigueur au Texas le 1er septembre. Si le portrait n’est pas aussi sombre du côté canadien de la frontière, l’accès à l’avortement demeure inégal d’une région à l’autre du pays. À mesure qu’on s’éloigne des grands centres, les femmes doivent encore affronter de nombreux obstacles, une situation qui va même en se détériorant dans certaines provinces et territoires. Marine Ernoult (Francopresse )

Grâce à une décision historique de la Cour suprême, l’avortement ne constitue plus un crime au Canada depuis 1988. En théorie, «  les femmes y accèdent à demande et à tout moment. Il n’existe aucune limite législative à l’échelle fédérale, leur choix est total  », explique Louise  Langevin, professeure à la Faculté de droit de l’Université Laval. Pourtant, 33  ans plus tard, le combat continue pour certaines femmes. L’accès reste en effet très inégal au pays. Sur la centaine d’hôpitaux et de cliniques qui pratiquent des avortements chirurgicaux au pays, 51 sont situés au Québec. «  Il y a de grosses inégalités entre les provinces [et territoires]. L’accès est beaucoup plus difficile dans des régions religieuses et conservatrices comme les Maritimes ou les Prairies  », constate Louise Langevin. En Alberta, on ne trouve que deux cliniques  : l’une à Calgary, l’autre à Edmonton. Avant 2017, l’Île-du-Prince-Édouard n’en comptait aucune, jusqu’à ce que la province soit obligée d’en ouvrir une à la suite d’une longue bataille judiciaire. Au Nunavut, l’avortement est gratuit pour les bénéficiaires, et les non-bénéficiaires doivent copayer des frais de déplacement aller-retour. Le Nouveau-Brunswick est pour sa part la seule province qui refuse de financer les interruptions de grossesse pratiquées en dehors des hôpitaux. L’Ontario et la Colombie-Britannique, avec respectivement 31 et 18 prestataires hospitaliers, sont mieux desservis.

Inégalités entre ville et campagne Au-delà des disparités entre provinces, il existe des inégalités encore plus fortes entre zones rurales et centres urbains. « La situation est plutôt bonne dans les grandes villes comme Montréal, Toronto ou Vancouver. Par contre, plus on s’éloigne en région rurale et dans le Nord, plus le manque d’informations et l’absence de service sont criants », affirme Joyce Arthur, directrice générale de la Coalition pour le droit à l’avortement au Canada (CDAC). De nombreuses femmes sont ainsi obligées de voyager à leurs frais sur de longues distances. «  Elles sont livrées à elles-mêmes, sans accompagnement ou presque, et doivent trouver les informations nécessaires toutes seules  », poursuit la responsable. Une observation partagée par Frédérique Chabot, directrice de la promotion de la santé à Action Canada pour la santé et les droits sexuels (Action Canada)  : «  Toutes les femmes ne peuvent pas

Crédit : Axel Drainville

L’avortement au Canada, un droit inégal

Au Nunavut, l’avortement est gratuit pour les bénéficiaires, et les non-bénéficiaires doivent copayer des frais de déplacement aller-retour.

se permettre de poser une journée entière de congé, elles n’ont pas toutes une voiture ou une personne pour les emmener, ou encore l’argent pour payer les transports en commun, soulignet-elle. Qu’est-ce qu’elles font si elles ont des enfants ou des personnes à charge, comment les font-elles garder? »

Des cliniques privées menacées

Vancouver, Toronto ou Montréal. Après vingtquatre, elles doivent carrément aller aux ÉtatsUnis, sauf si le fœtus présente une anomalie ou une pathologie mortelle. «  Peu de professionnels de santé sont formés à ce genre d’intervention », détaille Joyce Arthur. «  Les avortements de 2e et 3e  trimestres sont cependant très rares », ajoute Louise Langevin.

L’existence de certaines cliniques privées est également mise en péril en raison du manque de soutien financier.

Clause de conscience et désinformation

L’Ontario ne prend pas en charge les frais d’avortement dans toutes celles présentes sur son territoire. Le Nouveau-Brunswick refuse de son côté d’inclure les avortements pratiqués dans le secteur privé dans la liste des soins couverts par l’assurance  maladie, limitant son financement aux trois hôpitaux publics existants.

Une autre difficulté est liée à la clause de conscience, dont les médecins peuvent se prévaloir pour refuser de pratiquer une IVG. «  Il suffit qu’un membre d’une équipe médicale, anesthésiste ou infirmière, refuse de participer à la procédure pour des raisons religieuses ou morales, et l’avortement ne pourra pas avoir lieu », regrette Frédérique Chabot.

Louise  Langevin, de l’Université Laval, assure que la province atlantique agit en violation de la Loi canadienne sur la santé. En vertu d’une clarification apportée à ce texte en 1995, les services d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) doivent être gratuits dans tout le pays, quel que soit le type de structure.

Au niveau national, l’Association médicale canadienne (AMC) n’exige pas de la part des praticiens antichoix qu’ils aiguillent les patientes vers une autre personne compétente. Seul l’Ontario le requiert, mais selon les organisations féministes, ce n’est pas effectivement mis en œuvre.

«  Le Nouveau-Brunswick est désormais la seule province avec une règlementation si restrictive », s’insurge Joyce Arthur de la CDAC.

«  Il n’y a ni contrôle ni suivi. Les femmes pourraient porter plainte, mais elles ne connaissent pas leurs droits et ont souvent peur. La stigmatisation est encore forte  », rapporte Frédérique Chabot.

Ottawa peut-il contraindre les provinces à abandonner de telles limitations? «  Le fédéral n’a pas beaucoup de pouvoir. Sa seule manière de faire pression est de retenir une partie du transfert de santé alloué aux gouvernements provinciaux », réagit Joyce Arthur. En mars 2020, le gouvernement de Justin  Trudeau a ainsi bloqué 140 000  $ sur les transferts versés au Nouveau-Brunswick.

Les avortements tardifs plus compliqués Compte tenu du faible nombre d’établissements médicaux qui pratiquent des IVG, les listes d’attente s’allongent. «  Les femmes peuvent alors se retrouver hors des limites gestationnelles et ne plus être admissibles à un avortement dans leur province [ou territoire], c’est un effet domino  », observe Frédérique Chabot d’Action Canada. Si la loi ne fixe aucun délai maximal pour interrompre une grossesse, dans les faits, c’est impossible au-delà de douze semaines à l’Îledu-Prince-Édouard et au Yukon, et au-delà de seize semaines en Nouvelle-Écosse, au NouveauBrunswick, à Terre-Neuve-et-Labrador et au Manitoba. «  C’est lié à la politique et à l’appréciation de chaque hôpital. Il faut aussi qu’ils aient des médecins compétents capables d’offrir le service, car les techniques diffèrent selon le stade d’avancement », explique Joyce Arthur. Après vingt semaines, l’IVG reste possible dans certains hôpitaux et cliniques, mais les Canadiennes sont obligées de se rendre à Le Nunavoix

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La désinformation des mouvements «  pro-vie  », visant à culpabiliser les femmes pour les faire changer d’avis, inonde effectivement Internet et les réseaux sociaux. «  Politiquement, ils n’ont aucune influence, ils n’ont jamais réussi à faire passer de loi, analyse Louise  Langevin. Ils bénéficient néanmoins d’un élan avec les récentes victoires des antichoix aux États-Unis. Ils paraissent bien organisés et financés, et se font davantage entendre. »

L’espoir de la pilule abortive L’introduction de la pilule abortive sur le marché canadien en 2017 laissait croire à un meilleur accès à l’avortement dans les zones isolées. Quatre ans plus tard, les barrières semblent toutefois persister. «  Alors que l’impact est potentiellement révolutionnaire, il est encore difficile de trouver des docteurs ou des infirmières praticiennes qui acceptent de la prescrire  », déplore Frédérique Chabot. La pandémie a aussi compliqué la situation. Si tous les provinces et territoires ont continué à effectuer des IVG, considérées comme des actes médicaux essentiels, les délais ont été allongés. Les cliniques ont dû prendre des mesures restrictives, déprogrammer des opérations. «  Les femmes sont plus anxieuses que d’habitude et les voyages sont plus durs à organiser, avec des restrictions aux frontières provinciales », partage Frédérique Chabot.

Édition du 29 septembre 2021

Règlementation des consultants en immigration : « Le Canada devrait aussi bien examiner ses pratiques » Le gouvernement veut serrer la vis aux consultants en immigration fraudeurs. À cette fin, le Collège des consultants en immigration et en citoyenneté (CCIC) ouvrira ses portes le 23 novembre prochain. Mais pour Luisa Veronis, professeure agrégée à l’Université d’Ottawa, ce sont plutôt les processus d’immigration du Canada qu’il faudrait scruter. Inès Lombardo (Francopresse)

Ce collège deviendra à cette date l’organisme de règlementation officiel des consultants en immigration et citoyenneté, en vertu de la Loi sur le Collège des consultants en immigration et en citoyenneté entrée en vigueur le 9  décembre 2020. Il aura un pouvoir de surveillance et de sanction envers les consultants en immigration peu scrupuleux, qui se font passer pour des consultants ou qui escroquent leurs clients. Ce changement intervient puisque l’actuel Conseil de réglementation des consultants en immigration du Canada (CRCIC) connait des «  défis administratifs et juridiques qui peuvent empêcher le CRCIC de fournir des services de conformité professionnelle et de règlementation efficaces et en temps opportun », selon son directeur des affaires publiques et des communications, Christopher May.

Pas d’influence sur les fraudes hors pays «  Grâce à l’adoption de la nouvelle loi, l’organisme aura le pouvoir d’identifier les consultants en immigration non autorisés et de les poursuivre. Cette loi donnera aussi des pouvoirs accrus en matière d’enquête, d’obtention de preuves et de remboursement d’honoraires inappropriés  », poursuit Christopher May. Il sera rassurant pour les clients de savoir que les plaintes déposées auprès du Collège feront l’objet d’une enquête rigoureuse et efficace, souligne encore le directeur des communications du CRCIC. Mais selon Luisa Veronis, professeure agrégée de géographie à l’Université d’Ottawa et spécialiste en immigration canadienne, l’une des limites est que  «  ce collège va se concentrer sur des consultants qui sont au Canada. Or, la majorité des fraudes à l’immigration de ce type de consultants se déroule à l’extérieur du Canada, dans les pays d’origine des immigrants. Donc ce collège n’aura aucune influence là-dessus ». Christopher  May le souligne également  : «  La fraude se produit dans tous les pays. Le collège pourra déposer une injonction auprès d’un tribunal canadien, mais il est difficile de faire respecter la loi de la même façon à l’étranger. Pour que la loi soit appliquée, la personne doit venir au Canada. » Venir au Canada, c’est justement le plus dur, confirme Luisa Veronis. «  Ces consultants existent, car faire une demande d’immigration au Canada est très complexe. D’après ce que j’ai compris, la majorité de ces consultants aident des personnes qui ont un statut temporaire au Canada », assure-t-elle.

Les processus d’immigration complexes, un terreau fertile pour la fraude Selon la professeure ottavienne, «  ce n’est pas n’importe qui peut venir au pays. Le Canada veut contrôler qui s’en vient ». Elle remarque que le gouvernement complique la donne pour ceux qui souhaitent s’installer de manière permanente, vu qu’il octroie plus de permis temporaires que de résidences permanentes.

Le gouvernement veut serrer la vis aux consultants en immigration fraudeurs. À cette fin, le Collège des consultants en immigration et en citoyenneté ouvrira ses portes le 23 novembre prochain.

Les chiffres compilés par Statistique Canada le confirment  : en 2019, 807  534  personnes ont reçu un visa temporaire, en comptant les permis d’études pour les étrangers et les permis via le Programme des travailleurs étrangers temporaires et le Programme de mobilité internationale. C’est sans compter les visiteurs, une autre catégorie de résidents temporaires. À titre comparatif, en 2019 toujours, 341 180  résidents permanents ont été admis au Canada. Luisa Veronis soutient que, selon les secteurs de travail, depuis Stephen  Harper, le Canada a multiplié les différents permis temporaires pour essayer de combler des lacunes d’emploi « qu’on n’arrive pas à remplir, comme les travailleurs agricoles saisonniers au Québec, les travailleurs temporaires dans les abattoirs en Alberta… À  peu près tous les travaux que les Canadiens ne veulent pas faire. Et il y a de nombreux autres besoins ». «  On exploite littéralement ces personnes, car beaucoup de leurs permis temporaires ne mènent pas à la résidence permanente. Elles ont donc peu de droits, pas d’accès à des soutiens, à l’apprentissage de la langue… Et leurs droits de la personne, notamment comme travailleurs, ne sont pas soutenus  », énumère la spécialiste en géographie sociale. Certaines exceptions mènent plus facilement à la résidence permanente, notamment pour les étudiants internationaux et les travailleurs qualifiés. Une hiérarchie des métiers s’établit alors entre les immigrants.

et consultants peuvent rapidement tourner en fraude, avertit Luisa Veronis. Une autre brèche se trouve dans le désespoir de ces immigrants, qui cherchent par tous les moyens à venir au Canada de façon permanente. Les consultants fraudeurs en profitent. Dans ses recherches, Luisa Veronis observe que souvent, dans une même communauté, les réseaux sociaux et ethniques jouent un rôle très important dans l’immigration  : «  Les gens vont là où ils connaissent quelqu’un, où il y a une communauté ; où conseils, informations et aide financière circulent », complète-t-elle. Dans certains cas, une personne de la communauté peut toutefois utiliser sa position de consultant en retour d’argent, créant « un lien d’interdépendance entre les deux. Ce lien peut être positif, mais il peut très rapidement devenir négatif », précise la professeure. Malgré cela, Luisa Veronis s’étonne encore de la décision de créer ce nouveau Collège en immigration et citoyenneté  : «  Il semble que ce ne sont que quelques cas qui ont fait que le gouvernement a eu besoin de montrer qu’il est en contrôle. » Un rapport du Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration paru en 2017 fait état d’un total de 217 enquêtes ouvertes par l’Agence des services frontaliers du Canada entre 2011 et 2016. Sur cette même période, 29 condamnations ont été prononcées, avec des pics annuels de seulement six condamnations en 2015 et en 2016.

«  De nombreuses personnes ayant un permis temporaire passent beaucoup d’années au Canada. Je prends l’exemple des travailleurs agricoles, qui viennent ici huit mois par année pendant vingt ans pour soutenir leurs familles à l’étranger. Ces personnes sont désespérées pour venir ici de manière permanente », illustre Luisa Veronis.

« Alors oui, il faut arrêter les fraudes. Soutirer de l’argent aux immigrants ne devrait pas avoir lieu, la question ne se pose même pas. Mais le Canada devrait aussi bien examiner ses pratiques. Ils ont causé cette situation en premier

Le Nunavoix Directeur : Christian Ouaka Rédactrice en chef : Gabrielle Poulin Merci à nos collaborateurs de la semaine : Karine Lavoie et Louis-Philip Pothier. Si vous désirez collaborer au Nunavoix, être ajouté à la liste d'envoi ou faire paraître une publicité ou une annonce communautaire, veuillez communiquer avec nous à nunavoix@ afnunavut.ca Le Nunavoix est rendu possible grâce au soutien financier du ministère de la Culture et du Patrimoine du Nunavut et à Patrimoine canadien.

lieu », analyse la professeure. Tirer profit du lien d’interdépendance L’une des voies d’immigration privilégiée par les consultants est de postuler pour un permis d’études, qui peut donner accès à la résidence permanente. Vu qu’il faut prouver un minimum de fonds, les questions d’argent entre étudiants immigrants Le Nunavoix

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